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Critiques de Fanny Montgermont (76)
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Bleu pétrole

Née dans une famille de paysans bretons, Léon et Manon, la petite Nicole, que l'on surnomme affectueusement Bleu, grandit les pieds dans l'eau à Ploudalmezau, petite commune du Finistère, entourée d'un grand-frère protecteur, Lucas. Son père se bat à longueur de temps pour faire reconnaître les droits des agriculteurs. Un combat qu'il mène si bien qu'il est élu maire. Un maire paysan, qui plus est, à 35 ans ! A-t-on jamais vu ça ! En 1964, un petit Paulo arrive. Un petit frère différent, avec un chromosome d'amour en plus, que Bleu et Lucas voudront sans cesse protéger. Les enfants grandissent, s'épanouissent et il est temps pour l'aîné de quitter sa chère Bretagne pour rejoindre l'Afrique. La nuit du 16 mars 1978, une fusée de détresse est lancée. Le pétrolier Amoco Cadiz s'échoue sur les rochers de Portsall, répandant plus de 220000 tonnes de pétrole, créant une marée noire sans précédent...





Gwénola Morizur raconte l'histoire de son grand-père, Alphonse Arzel. Paysan devenu maire, suite au naufrage de l'Amoco Cadiz, il décide de poursuivre les responsables. S'engage alors un long et dur combat qui durera 14 ans et condamnera la compagnie américaine Amoco à une compensation financière s'élevant à 1257 millions de francs (soit seulement la moitié du préjudice causé). L'auteure dépeint non seulement ce drame mais aussi la vie de famille de sa maman, Bleu, et de son grand-père, Alphonse, un homme qui, grâce aux sacrifices de sa femme, a pu mener le combat contre Amoco. Sur fond de marée noire, elle nous livre un album social et politique très intéressant. Graphiquement, Fanny Montgermont, de par son trait réaliste et soigné et de par ses magnifiques aquarelles, donne de la profondeur à ce récit sensible et habilement mené.
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

José Suarez est guide touristique au Chili. Un brin torturé, taiseux et solitaire, il semble cacher un lourd secret. Le seul contact qu'il semble avoir est ce détective privé, Miguel, dont il vient encore de recevoir un appel, il y a quelques jours, alors que ce dernier était à Santiago et, visiblement, forçait l'accès à un ordinateur. Mais aujourd'hui, José est à l'aéroport pour accueillir une certaine Joan Johansson qui veut bénéficier de ses connaissances touristiques et visiter le pays. En route vers San Pedro, chacun profite de la nuit et de la musique langoureuse. Arrivés à bon port, Joan réclame le petit verre de bienvenue. José l'emmène alors dans un bar, tenu par Ana-Lucia. Celle-ci semble avoir des sentiments pour lui mais José semble la fuir...



C'est dans la vallée de la lune, un lieu désertique dans le désert d'Atacama, dont l'apparence évoque les paysages lunaires et qui connaît de forts écarts de lumière et de température, qu'Alcante plante le décor de cet album émouvant. Ici vont se jouer des drames. Il y sera aussi question d'histoires d'amour, perdu, envolé ou retrouvé, de vengeance, d'espoir, de mémoire, de pardon et d'Histoire. Au contact de Joan, dont le voyage au Chili est symbolique, José Suarez va peu à peu s'ouvrir et tenter d'oublier son passé. Chacun, blessé et torturé, va, sans en prendre conscience, aider l'autre à aller de l'avant. Sur fond de dictature de Pinochet, Alcante nous offre un album fouillé, passionnant, émouvant et original : les flashbacks, de plus en plus lointains dans le passé, éclairant peu à peu la situation présente et le narrateur changeant souvent, passant de Joan à José ou Ana-Lucia. Graphiquement, Fanny Montgermont nous offre de magnifiques planches en couleurs directes. Un trait touchant et des décors somptueux.

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Quelques jours ensemble

Xavier, la trentaine, est un homme comblé. Il dirige une boîte d'infographie qui vient de signer un gros contrat avec Disney. Bel homme, dynamique, il connaît le succès auprès des femmes qu'il ne peut s'empêcher de draguer malgré une copine. Il profite de la vie qu'il mène comme il l'entend, ne pensant finalement qu'à sa petite personne. Lorsqu'une de ses ex, Natacha qu'il n'a pas revu depuis presque 14 ans, l'appelle pour convenir d'un rendez-vous, il s'en réjouit aussitôt. Mais, dès lors qu'elle lui annonce qu'elle est malade, qu'elle doit être hospitalisée quelques jours et qu'elle lui demande de s'occuper de son fils, qui s'avère être le sien, Xavier perd les moyens, abasourdi par cette nouvelle paternité. Il refuse alors de l'aider. Quelques jours plus tard, son fils, Julien, l'appelle à l'aide. En effet, Natacha vient d'avoir un malaise. Le jeune homme ne peut refuser cette fois-ci et fonce chez Natacha. Quelle n'est pas sa surprise de découvrir que Julien est atteint de progéria...



Alcante aborde, tout en subtilité et sans misérabilisme, la paternité, la maladie, le deuil et le sens que l'on veut bien donner à sa vie. Xavier, cet homme plutôt sûr de lui, imbu de sa personne, un brin égoïste, immature et jouisseur de la vie, sera confronté à une situation qui, jusque-là, lui semblait inconcevable: être père, qui plus est, d'un enfant atteint de la progéria. Une maladie très rare (1 cas sur 8 millions) dont l'espérance de vie est de 14 ans. Quelles relations Xavier peut-il construire avec cet enfant découvert sur le tard? Peut-il s'attacher à lui sachant que les jours de ce dernier sont comptés? Comment vivre une telle situation? Vivre dans l'urgence? Renoncer? Alcante nous offre un scénario touchant et habilement mené. 

Tout en couleurs directes, Fanny Montgermont nous offre de très belles planches, sereines et poétiques. Beaucoup de tendresse se dégage de ces aquarelles, le trait est délicat et les silences lourds de sens. 

Un album très émouvant...
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

Rencontre magique entre un guide au Chili et une touriste américaine, rencontre mise en valeur par des couleurs très élaborées, certaines planches figurant des ouvres impressionnistes.



Ces deux personnes, José et Joan, sont des blessés de la vie, très durement, chacun ignorant le passé de l'autre. On comprend assez vite que celui de José est lié à la dictature de Pinochet durant laquelle il a été torturé. Pour Joan, pas de soupçon de la part du guide, il la voit comme une riche touriste qui profite de la vie. Et c'est ce qu'elle parvient à faire pour sortir des douleurs du passé.



Tout cela est rendu avec beaucoup de pudeur, les dialogues sont soignés, les images parlent souvent d'elles-mêmes, avec leurs couleurs où les noirs profonds disputent la vedette aux bleus pastel. Il y a même un peintre pour agrémenter l'ensemble et il le fait adroitement en expliquant comment se réalise un clair-obscur.



Celui qui a donné son titre à cette bande dessinée est très beau et favorise une belle immersion dans la douleur et peut-être la résurrection...
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Quelques jours ensemble

Xavier, patron dynamique d’une boite d’infographie, a tout pour réussir. Déjà, il est sur le point de remporter un contrat avec Disney. Une belle gueule, une rangée de dents blanches à faire pâlir un orthodontiste, une belle voiture de sport et un succès fou avec les femmes, le genre de type qu’on a d’emblée envie de détester. Séducteur, il n’a rien contre une aventure de temps à autre, même si petit détail, il a une copine. Ben oui, sinon la panoplie ne serait pas parfaite.



Quand l’une de ses ex le recontacte, pour prendre un verre, c’est frétillant comme un jeune chiot qu’il se rend au rendez-vous. La rencontre ne va pas vraiment se dérouler comme prévu. Natacha est très gravement malade et si elle a souhaité le revoir, c’est pour lui annoncer qu’il a un fils de treize ans. Quand peu de temps après, il va en plus découvrir que le fils en question est atteint de la progéria, c’est plus qu’il ne peut en supporter. Le retour sur terre est plutôt violent.



Textes et dessins en parfaite adéquation pour cette très belle bande dessinée qui réussit le tour de force de ne jamais sombrer dans le pathos en dépit de la gravité de son sujet. Quelles relations pour un père et son fils qui se découvrent mais qu’aucun lien n’unit vraiment ? Quelle complicité espérer quand on sait l’issue fatale et proche ? Comment vivre avec cette terrible maladie ? Comment faire avec le regard des autres ? Comment accepter l’inacceptable ?...



Tendres, émouvants, jamais larmoyants, quelques jours ensembles…mémorables...


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Bleu pétrole

Je me souviens de l'ancre, énorme, exposée face à l'anse de Portsall. Immortalisée là pour se souvenir de l'une des pires catastrophes écologiques françaises.



Dans les années 1990, des amis brestois  nous ont emmenés ma famille et moi à Portsall, un village côtier appartenant à la commune de Ploudalmézeau, dans le Finistère. Portsall est connu pour ses roches mais surtout pour le naufrage de l'Amoco Cadiz qui a eu lieu le 16 mars 1978. Dans la soirée, ce pétrolier subit une avarie et s'échoue en face de Portsall. Il vomit alors 220 000 tonnes de mazout qui se répandent sur 360 kilomètres de côte, de Brest à Saint-Brieuc. Et c'est toute la Bretagne qui pleure.

C'est lors de cette visite que j'ai entendu parler pour la première fois de cette terrible marée noire qui a marqué les esprits de tous les Bretons. Quand moi je voyais du bleu, mes amis - âgés à l'époque d'une vingtaine d'années - me parlaient d'une étendue noire, visqueuse, épaisse. Des oiseaux englués. Et d'une odeur infernale.



Mis joliment en dessin par Fanny Montgermont, "Bleu pétrole" nous replonge dans la Bretagne des années 1970 jusqu'aux années 1990. Nicole, surnommée Bleu, fille de Léon Larzé, le premier agriculteur devenu maire de la commune depuis 1800, raconte son enfance et cet événement qui a marqué  sa vie. Elle nous parle de sa famille, de ses liens avec ses frères mais aussi d'un monde de petites gens, "bourgeois", agriculteurs et pêcheurs,  qui vont finalement se serrer les coudes pour sauver leur mer, leurs paysages, leurs côtes. Elle nous parle de la ténacité d'un père à qui  les grands groupes financiers américains  ne font pas peur. Elle nous parle du courage d'une mère qui a tout fait pour que son mari puisse mener son combat.



Dans "Bleu Pétrole", Gwénola Morizur revient sur cette terrible catastrophe écologique qui a marqué son histoire familiale. Car cette bande dessinée, avant d'être un témoignage sur le naufrage de l'Amoco Cadiz, est avant tout un hommage à son grand-père et à sa grand-mère, et l'évocation d'une époque révolue. Petite-fille d'Alphonse Arzel, le maire de Ploudalmézeau qui en 1978 lutta avec d'autres élus  pour gagner un procès historique contre la compagnie pétrolière américaine Standard Oil qui détenait le groupe Amoco, elle nous fait partager le combat de sa famille et de toute une région qui dura 14 ans.



Un dossier en fin d'ouvrage nous permet d'en savoir un peu plus sur cette famille et sur le naufrage de l'Amaco Cadiz.

Peut-être cette BD parlera-t-elle plus aux amoureux de la Bretagne. Pourtant, elle s'adresse forcément à chacun d'entre nous dès lors que l'on s'intéresse à la protection de notre environnement. Ce combat a révélé l'intérêt de l'action collective et a mis fin à l'impunité des pollueurs. A partir de l'Amoco, puis avec l'Erika et le Prestige, chaque marée noire s'est accompagnée de mesures visant à éviter les accidents maritimes ou à mieux indemniser les dommages en cas de pollution. Car le risque demeure toujours…
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

- «Clair-obscur» ! l’Art de nuancer, sur un fond d’ombre, un effet de lumière diffuse…

- Je ne comprends pas … ?



1998, le Chili porte encore les stigmates d’un pays gouverné par le général Pinochet. Dix sept années d’un régime dictatorial laissent des traces indélébiles : violations des droits de l’homme, tortures, disparitions et arrestations de dissidents, perte de toute dignité humaine, des atrocités à peine concevable et pourtant…..



Joan et José sont deux écorchés vifs que la vie n’a pas épargnés. Leur rencontre va changer leurs destins. Joan est une touriste américaine venue au Chili se ressourcer. José va lui servir de guide pour visiter les plus beaux sites de ce Chili encore à fleur de peau. Mais qui va guider l’autre ? José, marqué et écrasé par un lourd et atroce secret ou Joan qui avance malgré l’inacceptable ?



Ils se retrouvent tous deux sur le même chemin de la vie. Verront-ils cette lueur briller au loin ? Sauront-ils saisir ce rayon d’espoir ou sombreront-ils dans l’atrocité de leurs souvenirs ?



Entre flashback et présent, douleur et résilience, cette bande dessinée magnifique est une explosion d’émotions. Des couleurs douces sont posées sur un sujet grave, les paysages chiliens sont à couper le souffle. Le scénario de Didier Alcante est en béton et le tout est merveilleusement porté en image par le doux et somptueux coup de pinceau de Fanny Montgermont.



- Cette lumière, même si elle est faible peut complètement changer notre regard… C’est toute la puissance des contrastes : ils se révèlent l’un à l’autre !



Clair-obscur, même dans le noir, on espère toujours une lueur d’espoir…


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Clair-obscur dans la vallée de la lune

José Suarez est guide dans la vallée de San Pedro, au Chili. Joan est une touriste américaine qui vient seule découvrir ces magnifiques paysages.



Cette BD nous relate la rencontre entre deux personnes seules et blessées. Chacun va apporter à l'autre quelque chose, la première pierre de la reconstruction. Le récit est intimiste, pudique. Il laisse s'exprimer les sentiments sans les détailler, peu de dialogues juste quelques pensées des personnages.

On aborde des sujets sensibles de la reconstruction personnelle. Après un événement dramatique comment passer à autre chose et refaire sa vie? C'est très beau et pourtant j'aurai aimer que ça soit poussé un peu plus dans les détails, dans le récit. Que l'on ait un peu plus de profondeur pour une histoire qui avait vraiment un fort potentiel.

Les dessins à l'aquarelle sont magnifiques. Entre les pages dédiés aux personnages s'intercalent de magnifiques pleines pages sur les paysages du Chili. Cela met bien en valeur la nature de ce pays.
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Bleu pétrole

En 1978 a eu lieu le naufrage de l'Amoco Cadiz, ce pétrolier qui a fait naufrage et pollué les côtes bretonnes.



L'auteur de ce livre, petite-fille d'un Maire d'origine paysanne qui s'est battu pendant quatorze ans avec sa famille contre les intérêts économiques de grands armateurs, nous conte cette aventure.



Elle prend comme personnage principale sa mère qui a vu sa vie complètement orientée par l'événement.



Le lecteur découvre un témoignage vivant et émouvant de la vie d'une famille autour d'une catastrophe.



La plage et la Bretagne sont mis en valeur mais on sent surtout un grand amour pour ses habitants et leur ténacité.



Au-delà du problème écologique et de la responsabilité, il y a un hymne à la solidarité familiale. Il leur faut tout d'abord se souder autour de ce père paysan que rien ne destinait à occuper le poste de Maire.



Ce premier combat sera suivi de beaucoup d'autres dont celui de la protection du dernier enfant atteint de trisomie.



J'ai beaucoup aimé le portrait doux amer de la grand-mère de l'auteur qui va devoir reprendre seule le poids de la ferme et affronter le quotidien.



A lire !
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Bleu pétrole

16 mars 1978. Une date que les bretons n'oublie pas. Celle où l'Amoco Cadiz fait naufrage sur la côte du Finistère et déverse ses 220 000 tonnes de pétrole provoquant une terrible marée noire.

Gwénola Morizur revient sur cette tragédie à travers l'histoire d'un maire qui, par sa détermination, va mener un combat de 14 ans, contre le groupe américain qui a pris les côtes bretonnes pour une poubelle. C'est à travers la vie de cet agriculteur, à travers les yeux bleus de sa jeune fille, que l'on assistera à la catastrophe, qu'on verra se mettre en place la solidarité locale pour nettoyer les plages et que l'on suivra ce long procès, combat d'une vie.

Plus qu'une bande dessinée sur le naufrage de l'Amoco Cadiz, c'est le témoignage d'une de ces familles bretonnes dont la vie s'est mis à tourner autour de ce drame écologique. Un témoignage raconté avec beaucoup de douceur et de sensibilité. Et beaucoup de vérité puisque l'auteur s'est inspirée de sa propre famille pour former son scénario comme elle nous le raconte dans les quelques feuillets terminant l'album.



Les dessins sont magnifiques, de splendides aquarelles à la douceur sans pareille qui transmet les émotions avec une facilité déconcertante.
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

Clair-obscur : mélange et opposition de la lumière et de l'ombre dans un tableau, comme ceux que peint ce peintre âgé croisé dans la vallée de la lune par nos héros, Joan, la touriste américaine et José, son guide chilien.



L'ombre, c'est d'abord dans cette histoire magnifique , tout le lourd passé, évoqué à rebours, de ces hommes et ces femmes du Chili, torturés pendant la dictature sous Pinochet et qui en gardent des séquelles physiques et mentales transformant à jamais leur vie;



C'est aussi l'histoire tragique plus personnelle de Joan qui tente de retrouver un sens à son existence dans des paysages grandioses .



La lumière, malgré tout vient éclairer ces destins brisés: un vol de flamands roses, l' arrestation après la longue traque du tortionnaire, une main tendue et qui caresse les cicatrices,un enfant qui nait...



Emotions bien transmises par le scénario maitrisé adroitement par Didier Alcante et illustrées avec délicatesse et brio par Fanny Montgermont.
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

Une très belle histoire. Je vous arrête tout de suite : non, Joan et José ne vont pas tomber amoureux l’un de l’autre, c’est beaucoup plus fin. Il est torturé par la haine et la vengeance et ne peut se libérer des terribles souvenirs laissés par la dictature de Pinochet. Elle, derrière le sourire et la bonne humeur de façade, porte les stigmates d’un drame personnel effroyable. Leur rencontre aura un effet cathartique et permettra à chacun, enfin, d’imaginer une possible reconstruction.



Si l’album est aussi somptueux, c’est parce que le dessin est à la hauteur du texte. Quels décors, quelle lumière, quelles couleurs ! Il se dégage de l’ensemble une vraie poésie douce-amère, où les silences en disent bien plus que de longs discours.



Un récit sensible qui avance par petites touches et amène de la clarté dans des existences meurtries. Une totale réussite !
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Quelques jours ensemble

C'est un face à face insolite entre Xavier, le beau gosse à qui tout réussit mais qui est d'une immaturité et d'un égoïsme crasse et Julien extrêmement mature en raison des épreuves que confèrent une maladie rare.

Julien est atteint de progéria cette maladie qui accélère le vieillissement du corps et lui donne l'apparence d'un vieillard.

Les dessins très réalistes ne trompent pas, la maladie creuse et râpe le visage accentuant les émotions du lecteur.

Une histoire de contrastes entre deux vies qui mettront du temps à se rejoindre, malgré l'urgence. Cette BD ne s'arrête pas au moment du drame et permet au protagoniste principal de faire un bilan après le virage qu'a pris sa vie.

Une rencontre inoubliable entre un stéréotype, Xavier et son opposé, Julien.
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

"C'est ce qu'on appelle un clair-obscur! L'art de nuancer,sur un fond d'ombre,un effet de lumière diffuse.."

Ce clair-obscur (qui explique le titre Clair-obscur dans la vallée de la lune), cette lumière, c'est un peintre chilien jadis torturé qui la diffuse au sens propre, grâce aux reflets de la lune, dans ses paysages noirs pour s'évader de la haine qui l'habite. Mais c'est aussi au sens figuré, celle de Joan, une touriste américaine qui mène sa vie tambour battant pour surmonter un douloureux tournant de sa vie qui va nuancer les cauchemars de son guide José (véritable héros du livre).

Cette excellente BD adultes se déroule au Chili, pays de contrastes, justement, où l'ombre des prisons,l'ignominie des tortures passées perpétrées sous le régime Pinochet, les noirs cauchemars et la violence de la haine présente, côtoient la somptueuse beauté des paysages (fort bien rendue par les doubles pages bleues et les envols de flamants roses par Montgermont et Alcante).

Le scénario, bien ficelé, pénètre tour à tour dans la tête de José désespéré, de Joan insouciante, ou d'Ana-Lucia amoureuse qui hésite entre deux hommes.

Le secret de José entretient le suspense et l'alternance présent-passé est facilitée par le fond des pages noir ou blanc.

Clair-obscur dans la vallée de la lune est une BD pleine d'espoir qui montre que le "carpe diem" est indispensable, qu' il faut profiter de l'instant par trop éphémère, qu'une remise en question est parfois nécessaire pour repartir d'un bon pied, que l'amour est préférable à la haine et que se replonger dans un douloureux passé ne mène nulle part.

Montgermont et Alcante seraient-ils philosophes? Assurément!
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Clair-obscur dans la vallée de la lune

Cette BD est une jolie histoire d'amour et de résilience dans des Andes aux paysages magnifiques mais à l'histoire tourmentée.

Les planches et les couleurs sont absolument splendides, tout en clair-obscur comme le suggère le titre de l'album.

L'histoire est finalement simple mais l'ambiance est bien rendue et on se laisse embarquer avec plaisir aux côtés de José notre héros guide touristique.

Un joli album donc.
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Bleu pétrole

Une très belle BD qui raconte avec douceur la vie d'une famille qui passe par quelques malheurs, dont la marée noire de 1978. Douceur donnée notamment par les belles aquarelles aux couleurs, aux visages, aux contours doux.

Je m'attendais à ce que ce récit soit vraiment centré sur la marée noire et le désastre écologique. Il n'en est rien. Evident c'est assez présent mais tout tourne autour de la famille. On y retrouve beaucoup de thème comme l'écologie, la lutte des classes sociales, le handicap, la relation dans la famille, la succession de la ferme, la place de la femme... Ce qui rend un récit assez complet mais aussi on a toujours l'impression de ne pas aller assez au fond des sujets. Et comme ce n'est pas ce à quoi je m'attendais ça m'a laissé un peu sur la fin.

Cependant l'histoire est très agréable, les pages se tournent vite, nous sommes emporter au sein de cette famille même si on voudrait en savoir un peu plus. on partage leur quotidien et leurs difficultés.

Les personnages sont très touchants et attachants. Qui va du père combatif à la mère aimante, du grand frère généreux au petit frère différent, en passant la fille au milieu de tout ça. Ils sont très humains.

J'aurais voulu avoir quelques pages de plus avec eux. Mais j'ai beaucoup apprécié le carnet à la fin sur la famille de l'auteur dont elle s'est inspirée pour cette histoire. Ca nous permet d'en apprendre plus et de savoir ce qu'elle voulait faire. C'est aussi assez touchant. Et on voit la travail abattu pour cette très belle BD.
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Bleu pétrole

Tout le monde, ou presque, se souvient de la tragédie de l’Amoco Cadiz. Le 16 mars 1978, ce pétrolier géant s’échoue sur les rochers de Portsall, répandant ses 220 000 tonnes de brut sur les côtes bretonnes. Cette marée noire du siècle entraîne Alphonse Arzel, le maire de la commune sinistrée, à engager un procès contre le géant américain … qu’il gagnera après 14 années de procédure.

Guénola Morizur, sa petite fille, s’empare de cette histoire et la transfigure en restituant sa part familiale et intime. En choisissant ce parti pris, elle s’éloigne de la bd documentaire traditionnelle (et de ses écueils) pour retenir un point de vue plus original et au final plus touchant. Avec délicatesse et une certaine distance, l’auteure nous donne à voir cette famille de paysans qui a su transcender les classes sociales, mobiliser tout un pays pour nettoyer les plages et mener un combat de longue haleine en justice. Très intelligemment, Guénola Morizur donne toute sa place à Lucas, le fils parti en Afrique au moment du naufrage, et à Paulo, le benjamin doté d’un « chromosome d’amour en plus ». Leurs regards singuliers apportent force et sensibilité au récit, tout en incarnant la difficulté de la situation et la détermination à avoir pour mener les combats d’une vie. Les aquarelles de Fanny Montgermont rendent un bel hommage aux personnages et à la beauté de la Bretagne, même souillée.

On retrouve en postface les vrais visages des héros de l’histoire ainsi qu’une présentation de la démarche et les secrets de fabrication de l’auteure.

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Bleu pétrole

Bleu pétrole n'est le récit du naufrage de l'Amoco Cadiz le 16 mars 1978 mais celle de la lutte d'hommes et de femmes pour sauver leur patrimoine et faire que justice soit rendue et les pollueurs obligés de payer.



Gwénola Morizur n'était pas née au moment du drame ni pendant les années de lutte et de démarches en justice. Son enfance a été bercée par ce que sa famille racontait de ce drame et surtout de la lutte de son grand-père, porte-parole de la lutte contre les multinationales.



C'est un hommage à sa famille, à son grand-père paysan breton engagé pour les autres et pour préserver sa Bretagne, à sa grand-mère qui délaissera la peinture pour s'occuper de sa famille et qui cherchera à maintenir le lien entre tous les membres, à sa mère qui lui inspirera le personnage de Bleu, à son oncle engagé dans l'humanitaire. Leur point commun : faire pour les autres, défendre le droit.



Aucune personne n'ayant vécu le naufrage de l'Amoco Cadiz et la marée noire qui en a découlé, n'a oublié. Je me rappelle des images à la télévision, du visage catastrophé (comme à chaque nouvelle dramatique) du présentateur Roger Gicquel, de la formidable mobilisation partout en France pendant les vacances de Pâques pour venir aider et non être des voyeurs. Je me souviens des images des oiseaux mazoutés, des gens ramassant le mazout à la pelle, de la détresse des habitants malgré l'élan général de solidarité. Je savais qu'il y avait eu une action en justice et que la compagnie pétrolière avait été condamnée mais je ne savais pas qui étaient les hommes porteurs de cette action. Alors merci à Gwénola Morizur d'avoir mis son grand-père sous les projecteurs. Le carnet explicatif final est un moyen précieux pour ne pas oublier mais aussi pour comprendre.



Les dessins de Fanny Montgermont sont d'un trait simple avec des couleurs lumineuses. Les vues des plages souillées sont prenantes. Les regards des personnages sont intenses et provoquent beaucoup d'émotions.



J'avais lu précédemment "Les montagnes russes" dont Gwénola Morizur a écrit le scénario. Elle décrivait avec beaucoup de sensibilité les difficultés d'un couple pour avoir un enfant. Il y a la même sensibilité dans "Bleu pétrole".



Beau texte et belle bd à lire.











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Clair-obscur dans la vallée de la lune

C'est le récit d'une rencontre entre deux solitudes, au fin fond du Chili.

L'un est guide touristique, renfermé, solitaire, toujours préoccupé et l'autre est une américaine, encore jeune, jolie, qui voyage seule.

Ces deux êtres cachent des blessures, au sens propre comme au figuré, qu'ils vont essayer de dépasser à défaut de pouvoir les effacer.

J'ai bien aimé les dessins, à l'aquarelle je pense, avec de très belles vignettes montrant les paysages sauvages et magnifiques du Chili.

Ces tableaux contrastent avec les pages consacrées au passé de José, le guide, qui a été torturé par le régime de Pinochet. La beauté des paysages face à la laideur des hommes, en somme...

L'histoire est racontée pudiquement, il n'y a pas de phrases inutiles, c'est sobre, sans jugements et sans leçon de morale.

Un beau récit de voyage intérieur, à travers deux personnes qui vont s'entraider sans vraiment l'avoir voulu.





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Bleu pétrole

Je suis très étonnée, je ne m'attendais pas à ce récit. J'imaginais que c'était l'histoire du naufrage de l'Amoco puis les nettoyages, puis le procès mis en images. Mais non !

L'Amoco n'est qu'un maillon de cette histoire familiale.

Car c'est bien le propos, la vie d'une famille face à l'engagement du père, qui était déjà Maire depuis plusieurs années lorsque le naufrage a eu lieu.

Plus que l'histoire de l'Amoco, c'est la vie d'un militant qui est raconté ici.

J'aime beaucoup le dessin, très réaliste, tout en ton doux, sans "grigri" superflus.

Une agréable surprise.
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