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3.71/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1873
Mort(e) à : Paris , 1960
Biographie :

Critique, poète et académicien français.
Il est, dans sa jeunesse, un habitué du salon de Mme Arman de Caillavet, où il côtoie Marcel Proust.
En 1896, il fonde la revue "Le Banquet" à laquelle collaborent Proust, Robert de Flers, Léon Blum, Henri Barbusse.
Il entre à la "Revue de Paris" et en devient l'un des rédacteurs en chef jusqu'en 1909.
En 1902, pour limiter l'influence du symbolisme et s'opposer aux Parnassiens, il fonde l'école humaniste.
Poète avant tout, il a publié de nombreux recueils poétiques tels " La Maison de l'Enfance", "L'Or des minutes".
Il est aussi l'auteur d'essais: "Etude sur Victor Hugo", "Portrait de la poésie moderne de Rimbaud à Paul Valéry" et de plusieurs volumes de souvenirs, dont "Mon amitié avec Marcel Proust".

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Fernand Gregh
Matins d'avril ! Ciels bleus, fleurs ! réveils triomphants !
Parmi le clair-obscur des volets clos, où rôde
L'or du soleil vibrant dans l'ombre déjà chaude,
Nous bondissions pieds nus hors de nos lits d'enfants.

Et, frileux, nous courions pousser une persienne
Où soudain entraient l'aube et la brise et l'azur ;
Des glycines pendaient mauves le long du mur,
Les gonds rouillés criaient sur la ferrure ancienne...

Éblouis, le front tiède et la tête sonore,
Nous écoutions monter la rumeur de l'aurore
Vaguement, des lointains de la brume vermeille,

Chocs du marteau, cris du clairon, chanson du nid,
Bruit solennel et doux du monde qui s'éveille...
Et devant nous s'ouvrait un espoir infini.

La Maison de l'enfance
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Fernand Gregh
BEAUX JOURS D'OCTOBRE

En ces jours clairs, l'Automne au rêve nous exhorte
On prendrait son adieu pour l'éveil du printemps,
Si le bruit et le vol blessé des feuilles mortes
Imitaient les chansons et les ailes d'antan.

Mais en vain nous rêvons d'avril ! Voici les temps
Où l'âpre bise aura les neiges pour escorte.
Les cygnes noirs n'ont pas encor quitté l'étang,
Mais déjà le grand vent d'hiver sanglote aux portes.

Ainsi semble parfois si douce la tristesse,
Qu'on la prendrait pour du bonheur si, par moments,
Plein de cris et chargé de larmes prophétesses,

Un vent mystérieux ne soufflait brusquement
Une angoisse infinie et de proches tourments
Dans l'Automne doré des sereines tristesses.
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FRISSON DE NOVEMBRE

C'est l'heure frissonnante et que j'aime entre toutes,
Où le serein aux fleurs verse ses fraîches gouttes

Le soleil, au-dessus des coteaux, dans la brume,
Rougeoie ainsi qu'un bloc de métal sur l'enclume.

Parfois son sombre éclat se ranime par gerbes :
Mais la nuit vient, le vent avive les feux d'herbes,

Et, dans la profondeur de l'air où tout recule,
On sent l'hiver descendre avec le crépuscule...

Novembre 1898
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Fernand Gregh
J’ai dans l’âme toute une ardente et sombre fête ;
Je suis comme un marin au pied des mâts brisés
Qui, se sachant perdu, s’assied, les bras croisés,
Et d’un regard lucide admire la tempête...
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Fernand Gregh
Marine

Les mâts geignent sous les voiles,
Doucement,
Et bercent dans le gréement
Les étoiles.

Et le roulis est si doux,
Si tranquille,
Que le pont semble immobile
Devant nous.

(...) A peine si la mer gronde
Aux bords sourds
D'un récif qui bat toujours
L'eau profonde.
L'humble odeur des foins fauchés
Du rivage
Glisse avec l'odeur sauvage
Des rochers.
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LOIN, LA-BAS...

La mer! elle était bleue et grise et verte encore,
Et nous avons couru follement vers les vagues,
En trébuchant parmi les galets, sur les algues,
Dans les trous où l'eau froide et claire au soir se dore...

Tète nue et riant à la brise salée
Qui fouettait nos cheveux et qui mordait nos lèvres,
Nous avons déployé notre âme au vent des rêves,
Comme on largue au suroit la voile déroulée.

Au souffle des désirs fougueux, au vent arrière
Elle est partie, elle a fui blanche vers le large :
Petite voile au loin traînant un long sillage,
Elle a fui dans le soir, notre âme aventurière.

Elle a cinglé vers vous, lointaines Amériques,
Ports fabuleux, vermeils sous les aurores jaunes,
Où le vent du matin brise aux marches des môles
Des Ilots bleus irisés de nuances féeriques;

Loin, là-bas, par delà le million des lieues,
Aux pays où la nuit tremble d'autres étoiles.
Où les lames des mers, sous des cieux chauds et pâles,
Bercent sur leur azur des rives aussi bleues ;

Où, comme les héros des histoires magiques,
On vit pieds nus, heureux à jamais, sous les palmes;
— Où l'on peut regarder la mer, sans que des larmes
Montent soudainement dans les yeux nostalgiques...
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COURTISANES

Courtisanes, en vous l'Amour a ses prêtresses;
Votre nom charme encor l'univers, et l'emplit;
Les héros sont toujours enchaînés par vos tresses,
Et le bonheur des rois dépend de votre lit.

Vos gestes sont légers, indolents et superbes,
Et vos yeux sont profonds, et vos pieds sont dansants;
Vos corps souples se ploient comme de grandes herbes,
Vos robes autour d'eux tournent comme un encens.

()n vous tient dans l'opprobre à L'écart de la vie;
Le pauvre en vous voyant se sent plein de courroux ;
La matrone, do loin, vous jette un oeil d'envie,
Et le sage en grondant se détourne de vous.

Mais toujours les soupirs des adolescents tristes
Montent vers vous, aux soirs de juin chauds et fiévreux,
Quand vous passez, traînant les songes des artistes
Et les regrets chenus des vieillards amoureux:

Les soupirs longs et forts et doux des jeunes hommes.
Dont le sang prompt s'irrite aux parfums d'alentour,
Et qui voudraient cueillir vos seins comme des pommes,
Et hument dans l'odeur de vos jupes l'amour!
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LE MIRACLE DES OISEAUX
— Evangile apocryphe. —

« En ce temps-là Jésus s'assit dans les roseaux,
Près d'un lac, et pétrit des images d'oiseaux,
Une corneille, un coq, un ramier, une grive,
Dans la terre onctueuse et molle de la rive;
Et des enfants, pour ce beau jeu quittant le leur.
S'assemblèrent autour du divin modeleur.
Or, des Pharisiens qui revenaient du temple
Lui crièrent, passant près de là : « Quel exemple,
« Pour cet essaim d'enfants qui devant toi s'ébat,
« De travailler ainsi par un jour de Sabbat I
— Quoi ! j'ai donc tant péché? » dit Jésus aux apôtres.
Il sourit, et posa sans hâte près des autres
Un merle au bec pointu qu'il venait d'achever,
Puis, de ces mains qu'un jour il lui faudrait lever
Pour en laisser couler le salut sur la terre.
Redoublant le scandale aux yeux du groupe austère,
Prestement il frappa trois coups brefs...
A l'instant,
Les oiseaux prirent tous leur volée, en chantant. »
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INQUIÉTUDE
21 août 1914.

Les dés roulent là-bas. L'univers est l'enjeu.
Tout l'avenir s'agite entre les mains de Dieu !
L'invisible fléau de la balance oscille
Dans cette nuit de lait au-dessus de la Ville,
Si bleuâtre de lune après le jour si chaud
Qu'on dirait que, ce soir, par un ordre d'en haut,
Aux hommes qui mourront demain dès l'aube blême,
La Terre veut s'ofirir dans sa beauté suprême.
Nuit d'attente crispée et d'espoir inquiet,
Où l'on scrute le sol, l'air, l'eau, tout ce qui est...
Ahl quand, parmi l'azur sans brumes et sans nues,
On regarde frémir les étoiles connues.
Elles semblent, avec leurs cercles incertains.
Comme autres... On dirait les chiffres des destins
Qu'à l'aiguille de la gigantesque balance,
— La grande aiguille ouvrée en un dur fer de lance —
Fera marquer au fond des cieux, demain, bientôt,
Ton glaive, Sabaoth, jeté dans le plateau !
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PRINTEMPS

Avril est revenu, portant dans ses mains frêles
Des branches de lilas avec des tourterelles ;

Des nids chantent cachés sous les aristoloches,
Il passe dans l'azur des ailes et des cloches.

Les femmes qui s'en vont le long des sentes vertes
Laissent tomber les fleurs de leurs mains entr'ouvertes,

Pour suivre au Tond du ciel, les yeux vagues, sans trêves,
Le vol entrecroisé des oiseaux et des rêves.

Les bois profonds sont pleins de couples solitaires :
Ils marchent, souriant à de tendres mystères,

Ou s'arrêtent, les yeux mi-clos de somnolence,
Pour écouter au loin bourdonner le silence.

Leurs doigts distraitement effeuillent des corolles,
Leur gorge où bat leur coeur arrête leurs paroles;

Ils ont soif à leur tour des antiques délices...
Les bois sont pleins d'amants sous les branches complices !
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Peinture : Impressionnisme (2)

Sur les traces d'un jeune artiste né en 1851 à Montpellier dans une famille protestante aisée, passionné de musique et pratiquant la peinture en dilettante. Après avoir abandonné ses études de médecine pour se consacrer entièrement à la peinture il rejoint l'atelier du peintre suisse Charles Gleyre où il rencontre Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Claude Monet auxquels il se lie et qu'il soutient financièrement à plusieurs reprises. A distance de la peinture académique et partageant leurs idéaux esthétiques Frédéric Bazille fait partie du groupe naissant des premiers impressionnistes "les historiques". Pourquoi n'a-t-il pas pu participer à la première exposition impressionniste de 1874 alors qu'il en avait suggéré l'idée en 1867 ? 😭✝️

Il s'était brouillé avec Claude Monet en 1873
Son père briguant la fonction sénatoriale s'y opposait
Gabriel Fauré son ancien professeur de piano l'en dissuada
il est mort pendant la guerre franco-prussienne de 1870
Il avait repris ses études de médecine

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36 lecteurs ont répondu
Thèmes : peinture , impressionnisme , Expositions , histoire de l'art , peintreCréer un quiz sur cet auteur
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