Fernando Arrabal

Aucune d'entre elles, aucune, ni la maman des Pepitos, ni la femme du sacristain, ni dona Carmen, ni la femme du médecin, ni les soeurs de l'école, ni les amies de tante Clara -Mercedes, Lucia, Rosita, Isabel - ni les dames de la confrérie de Saint Vincent de Paul, ni Mme Rodriguez, ni grand-mère, ni les mamans des amies d'Elisa -la maman de Carmencita, la maman de Lolita, la maman de Nieves, la maman de Pilar- ni les voisines de Madrid, ni la filleule de grand-père, ni dona Consuelo, ni Asuncion, la bonne de Villa Ramiro, ni Mari Carmen, la femme de ménage de Madrid, ni Mari Carmen, la fille du maire, ni Mari Carmen, la crémière, ni Mari Carmen, la petite fille de M. le comte, ni la couturière, ni la marchande de bonbons, ni la femme de Truman, ni dona Rita, ni les infirmières du sana, ni dona Esperanza, ni dona Asuncion, ni Greta Gar'bo - ni aucune autre actrice - ni la marchande de beignets, ni la femme du président de l'Action Catholique, ni Mme Lopez, ni Mme Sanchez, ni la vendeuse de journaux, ni tante Clara, ni Elisa, aucune, maman n'était comme toi.
Aucune, maman , n'était comme toi. J'ai bien regardé, maman, mais aucune n'était comme toi. Aucune n'avait la langue humide ni les genoux blancs comme toi, maman. Aucune.