Une grande signature de la bande dessinée sempare des plus belles pages de la mythologie, et nous offre un livre de toutes les couleurs. Un large chapitre est consacré aux légendes nordiques et à Noël.
Quatre vents, quatre saisons, quatre univers de légendes ...
Avec les Contes aux quatre vents, Florence Magnin nous fait voyager dans le monde des légendes, qui lhabite depuis ses débuts, et auquel elle rend le plus bel hommage. le Minotaure, Pan, Charon, Circé, Noël, Pénélope... Dans un exercice de style éblouissant, elle nous présente ses amis imaginaires, du plus inquiétant au plus lumineux.
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Cessez un peu de vous plaindre !! Depuis que nous sommes partis, vous n’ar-rê-tez pas !!… Vous feriez damner un saint !!
Je ne voudrais pas que vous vous mépreniez. C’est en amateur d’art, et j’ose le dire, en amateur éclairé que je tenais à vous féliciter. Avec un peu d’aide, vous pourriez aller loin, croyez-moi. […] J’ai de nombreuses relations, c’est vrai. Mais il faudrait d’abord que je puisse mieux juger de vos talents. Rien ne saurait remplacer la sensualité d’une loge d’artiste. C’est presque tout ce qui reste à un vieux bonhomme comme moi. Vous comprendrez quand vous aurez mon âge.
Connemara, juillet 1801. C’est à cette époque qu’a commencé l’étrange histoire qui devant changer, pour moi, le cours du destin. Trois ans plus tôt, j’étais officiellement mort à Castlebar. Nous étions venus libérer les Irlandais mais ce fût eux qui me tirèrent du fossé où j’agonisais. Mes blessures guérirent, mais j’avais perdu tout désir de rentrer en France où m’attendait la gloire naissante d’un certain Bonaparte. J’errais sans but depuis des mois quand ma route croisa celle de Christopher Jenkins. Ce paisible rentier londonien jouait les explorateurs en visitant l’Irlande. La saga, très romancée, de mes aventures lui donne l’envie de me prendre pour guide. C’est ainsi qu’il devint mon compagnon de route et l’unique témoin du récit qui va suivre.
Mademoiselle, vous ne sauriez imaginer quel plaisir j’ai à vous voir. L’énigme de la donation Bertin enfin résolue. Si vous voulez bien me suivre… Les documents sont dans mon bureau. Venons-en aux faits : les titres de propriété concernent un manoir situé en Irlande, ainsi que les terres attenantes, auquel s’ajoutent le journal personnel du défunt, et une montre, achetée peu de temps avant sa mort, puisqu’elle porte la date du 27 juillet 1808. Votre grand-oncle souhaitait que cet héritage revienne à son frère, parti courir les mers sans laisser d’adresse. Mais il ne pouvait prévoir qu’il faudrait plus de cent ans pour retrouver sa trace, ou plutôt la vôtre. Quant à l’état de vos biens, aucun des courriers envoyés sur place n’a reçu de réponse. Le mieux serait de mandater un expert afin de vendre au meilleur prix. […] S’il ne s’agit que d’argent, je serai ravi de vous avancer les frais du voyage. Vous me rembourserez plus tard. En attendant, voici un peu de lecture et de quoi compter les heures qui restent avant votre départ. Le journal et la montre enfin remis à leur destinataire ! La preuve que les miracles existent !
Ce fut d’abord la porte d’un passage qui rattachait ce monde aux autres… Les hommes en gardèrent le souvenir et firent de cet endroit un lieu de culte. Sur les pierres abattues, on éleva une chapelle qui devint, bien des siècles plus tard, la crypte d’un monastère. Les dieux changent, mais mémoire demeure…
Mon coeur bat au rythme des tambours d'Irlande,
je danserai ce soir parmi les pierres dressées
et quand mon souffle ne suffira plus à faire chanter
la flûte légère d'un korrigan,
je chuchoterai pour vous des légendes océanes
avant d'aller dormir dans le violon d'une fée...
Chanteuse ?! Elle est bonne celle-là ! Mais, ma pauvre petite, tu n’as ni voix, ni talent. Même tes fesses, tu ne sais pas t’en servir.
Chaque vérité vient à son heure.
La peur engendre la haine.
- Je crains que le château ne vous paraisse bien inconfortable ! Nous vivons tout comme votre aïeul ! Mêmes vêtements, mêmes objets, mêmes usages…
- En mémoire de lui ?
- Grand Dieu non ! L’unique raison est que je considère le siècle dernier comme une longue décadence… et que le vingtième me paraît encore pire ! Mon entourage me fait la grâce de partager ce point de vue… Mais rassurez-vous, je ne vous ne demanderai pas d’en faire autant !
- Encore heureux !