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4.14/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Florian Vörös a suivi une formation en sociologie à l’Institut d’Études Politiques de Paris, à l’Université de Concepción (Chili) puis à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, où il a soutenu en 2015 une thèse intitulée "Les usages sociaux de la pornographie en ligne et les constructions de la masculinité. Une sociologie matérialiste de la réception des médias".

De 2013 à 2017, il a été attaché temporaire d’enseignement de recherche puis post-doctorant à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Il participe aux comités de rédaction des revues Porn Studies, Poli - Politique des Cultural Studies et Genre, Sexualité & Société.

Florian Vörös est depuis 2018 maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au Département Culture et au laboratoire GERiiCO de l'Université de Lille.

Ses recherches actuelles portent sur la modération de la "haine" et de l’"obscénité" sur les plateformes numériques.

Twitter : https://twitter.com/fsvoros?lang=fr
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Source : https://pro.univ-lille.fr/florian-voros/
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Je suis socialiste, et à ce titre je vois le porno comme une production capitaliste. Pour autant, je ne pense pas que toutes les productions culturelles capitalistes expriment à chaque instant l'idéologie capitaliste. Je suis constamment à la recherche e moments de contradiction, d'instabilité et de jeu dans notre culture, de ce points auxquels un changement peut s'effectuer, et je aprs du principe que l'on peut en trouver Edna sale porno comme partout ailleurs. (Richard Dyer)
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Je ne m'intéresse pas ici au "pourquoi" de la préférence sexuelle de telle ou telle personne. Mon travail, en tant que théoricienne de la culture, est d'essayer de rendre compte de "pourquoi" de l'attachement culturel à un niveau plus collectif. L'existence et le succès de certaines forme de culture populaire nous renseignent plus largement sur le social. Il est par exemple courant d'avancer que la science-fiction est un genre dont les récits traduisent des angoisses sur ce que peuvent les humains dans un contexte d'expansion de la science et de perte de contrôle sur les technologies. Nous savons ou apprenons certaines choses sur nous-mêmes à travers la manière dont ces angoisses sont représentées dans la culture populaire. Il en va de même avec la diversité des genres pornographiques. La matière première de ces sous-genres est précisément constituée de tout ce qui a été évincé du reste de la culture. Cette relation dialectique que la pornographie entretient avec la culture conventionnelle (mainstream) n'en fait rien de moins qu'une critique culturelle. La pornographie nous confronte à notre hypocrisie. Et à notre inconscient. (Laura Kipnis)
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Ni les frontières culturelles ni les frontières subjectives ne sont immuables, bien sûr. Ce ne sont pas des universaux intemporels. Les motifs qui obsèdent la pornographie - que ce soit le rapport de l'enfance à l'âge adulte et du privé au public, l'esthétique corporelle, les bonnes manières ou encore les relations illégitimes - changent d'une culture à une autre et se transforment à travers l'histoire. (Laura Kipnis)
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La violence de la culture légitime ne semble pas avoir d'effets sur ses consommateurs, ou tout au moins, personne au sein de la communauté scientifique ne semble s'en soucier. On entend peu parler du mépris des femmes dans La Mégère apprivoisée ou bien encore de la manière dont la lecture de Médée pourrait pousser une mère à tuer ses enfants. Quand une mère de Caroline du Sud a noyé ses deux enfants en 1994, personne n'a fait le rapprochement avec Euripide. Quand Lorena Bobbit a tranché le pénis de son mari John, personne ne s'est demandé si elle avait récemment vu L'Empire des sens d'Oshima, film dans lequel le personnage masculin connaît le même destin sanglant. Est-ce parce que les publics d'Euripide et d'Oshima se contrôlent mieux que les publics de la pornographie en particulier et de la culture populaire en général? Ou n'est-ce pas plutôt que l'attribution d'une "valeur sociale rédemptrice" à la seule culture légitime est un préjugé de classe qui ne dit pas son nom? (Laura Kipnis)
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Je ne vais pas prendre de détours. Si la pornographie est tout en bas de ce système de classe qu'est la culture, au sommet duquel on trouvent els forme culturelles a priori réservées aux élites culturelles et économiques - il suffit pour s'en rendre compte de regarder le prix d'une place d'opéra ou des vêtements qui sont portés pour la première d'une symphonie -, c'est bien que les panique morales qui entourent la pornographie sont aussi une question de classes sociales. Si la culture est organisée hiérarchiquement, alors la pornographie se situe, par analogie, sur l'échelon le plus bas de la structure sociale. Il ne s'agit pas là de dire que les classes populaires sont particulièrement consommatrices de pornographie, mais plutôt d'avancer, que dans la mesure où le porno est considère comme inférieur culturellement, il se trouve associé aux traits des classes populaires. (Laura Kipnis)
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Appréhender la pornographie comme une forme culturelle aussi légitime que les autres permet de l'envisager au prime de la fiction; du fantastique et de l'allégorie. La pornographie ne reflète pas plus le monde réel qu'elle n'est un appel hypnotique à l'action. Le monde de la pornographie est mythologique, hyperbolique, peuplé de personnages. C'est un monde qui n'existe pas et qui n'esquissera jamais, mais il revendique - c'est là une des dimension politiques les plus importantes - le droit à un espace consacré au fantasme. Cette revendication est l'une des origines de la controverse actuelle - la pornographie semble avoir un don pour faire passer ses fantasmes pour des forces dangereuses à même de tout mettre à feu et à sang. (Laura Kipnis)
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Les marges de la culture sont des lieux délicieusement menaçants. En les arpentant, des perspectives très différentes s'ouvrent à nous. Cela peut susciter de l'inconfort (voire des réactions défensives et conservatrices). Le parcours des marges est une expérience de la frontière qui mêle le plaisir et le danger, l'excitation et l'indignation. Cette frontière est en effet à la fois collective et subjective : elle ne dessine pas seulement les limites de la culture, mais également les limites de l'individu. Nous ne choisissons pas les codes sociaux dans lesquels nous vivons, ce sont eux qui nous choisissent. Sa transgression minutieusement calculée des codes stricts que nous avons incorporés dès le berceau fait de la pornographie une expérience excitante et éprouvante. Ce sont ces limites que nous mourrons d'envie de dépasser, de défier - certain.e.s d'entre nous plus que d'autres, apparemment. (Les tabous fonctionnent en effet de manière à stimuler simultanément le désir pour la chose taboue et pour sa prohibition.) (Laura Kipnis)
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La sueur qui coule des corps dénudés et de les improbables acrobaties sexuelles n'est pas la seule raison pour laquelle les images pornographiques nous collent à la peau. Nous sommes également captivé.e.s par la pornograhie en tant que théâtre de la transgression, par sa mise en scène du bafouage des règles et de la violation des restrictions sociales. Comme tous les autres genres de la culture populaire (la science-fiction, la comédie romantique, le policier, le noir) la pornographie obéit à certaines règles. Or sa règle première est la transgression. C'est un peu comme cet oncle qui réussit à mettre tout le monde mal à l'aise lors des repas de famille : son plus grand plaisir est d'aller chercher un à un les tabous, interdits et conventions de la société pour les transgresser. (Laura Kipnis)
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La croisade morale menée depuis les années 1980 par la droite sur la culture en général et sur la pornographie en particulier n'est pas anodine. Que mettent en scène les culture wars, si ce n'est un duel entre le canon (associé à l'élévation culturelle) et la pornographie (associée à l'affaissement culturel)? A chaque fois que des arguments sont avancés en faveur de la culture légitime, est immanquablement invoquée la pornographie (ou son cousin germain, la masturbation) pour illustrer les dangers auxquels il s'agit de résister. Cette intensification du discours ne fait paradoxalement que donner à la pornographie une place de plus en plus centrale culturellement. (Laura Kipnis)
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J'entends par là que la pornographie est révélatrice. Elle ne révèle pas que des corps nus, transpirant les uns contre les autres. Elle expose la culture à elle-même. On peut envisager la pornographie comme la voie royale vers la psyché culturelle (de la même manière que, selon Freud, les rêves mènent à l'inconscient). La question est donc de savoir ce que dirait la pornographie si on l'allongeait sur un divan et qu'on la laissait faire des associations libres, ce que les histoires qu'elle nous raconterait nous montreraient comme tensions internes et conflits inconscients. (Laura Kipnis)
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