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Critiques de Florian Zeller (161)
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Une heure de tranquillité

"Une heure de tranquillité", c'est à la fois peu et beaucoup.

C'est à peu près le temps qu'il faut à l'équilibre d'une vie pour se rompre.

La concierge de leur immeuble aurait pu dire bien des choses de Michel et de Nathalie.

Mais c'est une concierge qui est discrète.

J'en veux pour preuve qu'elle n'apparaît même pas au générique de ce plaisant morceau de scène de Florian Zeller.

"Les affaires des autres ne sont pas dans son panier de course" !

C'est une concierge qui se mêle de ce qui la regarde.

C'est rare !

Pourtant ...

Ce monsieur Michel à écouter son jazz jusqu'à pas d'heure en plein après-midi et sa manie de ramener des vieilleries d'on ne sait où ...

Mme Nathalie, elle, c'est pas pareil, elle est gentille.

Elle a toujours un mot aimable lorsqu'elle monte jusqu'au troisième ...

Remarquez, c'est "bobo" et compagnie, tout-ça !

Mais ils sont comme tout le monde, ils ont aussi leurs soucis.

Regardez leur fils, Sébastien, "Fucking Rat" qu'il veut qu'on l'appelle ...

C'est dire le genre !

Cette pièce de Florian Zeller est un morceau de scène qui se déguste en une petite heure de tranquillité.

Il y a une seule porte qui claque mais plusieurs tromperies ...

La pièce ne s'explique pas, ne se raconte pas.

Elle se regarde et se lit, elle se ressent.

Florian Zeller s'amuse, il joue à nous tirailler entre amusement et dépit, entre une espèce de voyeurisme réjoui du malheur des autres et un ressentiment quelque peu condescendant pour ses personnages.

L'on est, tour à tour, Nathalie et Michel, le trompeur et le trompé, l'arroseur arrosé !

Et puisque l'on parle d'arrosage, il s'agirait peut-être de s'occuper de cette vilaine fuite avant que le voisin, Mr Pavel, ne s'offusque de ce petit dégât des eaux.

"Une heure de tranquillité", donc !

A chacun de voir ...

Personnellement, j'ai déniché aux puces un petit bijou, un vieux disque vinyle qui craque à plaisir, "when two worlds collide" de Jerry Lee Lewis ...



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Le Père - La Mère - Le Fils

Oscarisé dimanche 25 avril pour le scénario de son premier film, « The Father », avec Anthony Hopkins – excusez du peu - j’ai eu envie de découvrir l’écriture de Florian Zeller, l’auteur de cette trilogie théâtrale : « Le Père, la Mère et le Fils ».

« The Father » est en effet adapté de sa pièce de théâtre, créée en 2012 et qui a été récompensé par trois Molières en 2014, dont celui de la Meilleure pièce. Jouée dans le monde entier, elle fait partie d'une trilogie théâtrale avec La Mère (2010) et Le Fils, mis en scène en 2018 avec Yvan Attal et Rod Paradot.

« Le Père « a été un triomphe en France à et l'étranger où The Guardian la qualifie de "meilleure pièce de l'année" tandis que le Times la consacre "meilleure pièce de la décennie".



Gros coup de poing dans le ventre donc pour moi à la lecture de ce jeune créateur, auteur français le plus joué au monde, avec l’histoire de ce père – André - probablement atteint de la maladie d’Alzheimer (mais la pièce ne donnera aucun détail), confronté à sa fille, Anne qui tente de trouver une aide à domicile que son père pourrait supporter. André perd ses affaires, sa montre par exemple, et il accuse les aides à domicile dans une forme de paranoïa. Sa fille Anne tente de lui expliquer qu’elle va partir vivre avec le nouvel homme de sa vie à Londres. Mais le père ne l’entend pas. Un peu plus tard, confronté à un homme qu’il ne connaît pas, André lui demande ce qu’il fabrique chez lui. Il s’avère que cet homme est Pierre, le mari d’Anne, et qu’ils hébergent le père d’Anne pour quelques temps, en attendant de trouver une nouvelle aide soignante qu’André pourrait supporter.

Mais pour combien de temps ? Et là, il n’est plus question de Londres ni de départ d’Anne pour l’Angleterre. Est-ce un rêve ? Un cauchemar ? De temps en temps « Pierre » s’appelle « L’homme » et même « Anne » redevient « La femme » mais elle n’a plus de mari, elle vit seule et André n’en finit pas de trouver que « Quelque chose ne tourne pas rond » dans cette histoire.



Quiconque a été confronté à une personne atteinte d’une maladie de type Alzheimer comprend très vite que les dialogues de Florian Zeller font mouche. Il réussit parfaitement à retranscrire l’état de confusion dans laquelle se trouve la personne qui ne reconnaît plus le décor autour d’elle, ne trouve plus ses objets habituels, et bientôt ne reconnaîtra plus ses proches.



Dans « La mère », on découvre le personnage d’une femme névrosée, outrageusement attachée à son fils, jalouse de sa petite amie, et malade de son absence de nouvelles.

Alors quand il débarque, à l’improviste, en pleine nuit, la mère est folle de joie. Mais est-ce réel ou est-ce un fantasme ? Son fils Nicolas a-t-il quitté sa petite amie Elodie comme sa mère en rêve, ou bien est-ce le contraire ?

Et si elle revient, pleine de remords, comment la mère l’accueillera-t-elle ? Va-t-elle transmettre la lettre qu’elle a écrite à Nicolas ou la déchirera-t-elle en mille morceaux ?

« Calmez-vous », lui dit la fille. « Tout va bien se passer maintenant. Vous allez vieillir seule. Triste et seule. Chut … Plus personne ne s’intéresse à vous. Vous allez beaucoup souffrir, et tout va rentrer dans l’ordre. Calmez-vous … »



Enfin « Le fils », peut-être la pièce la plus cruelle des trois, met en scène un homme, Pierre, père d’un fils adolescent, Nicolas, qu’il a eu avec Anne, qu’il a quitté pour vivre avec une autre femme, Sofia, avec qui il vient d’avoir un petit Sacha. Mais Nicolas ne va pas bien. Il est resté vivre avec sa mère, mais ne cesse de la harceler parce qu’il va mal. Il fuit son lycée. Il demande alors à son père de venir vivre avec lui et Sofia, avec leur petit Sacha.

Mais entre jalousies d’un côté, rancœur de l’autre, rien ne va se passer comme on l’espère, et ce jusqu’au drame final.



Florian Zeller excelle à mettre en scène nos failles, nos lâchetés, nos faiblesses ou nos culpabilités. Certes il caricature les propos, mais ceux-ci sont vraiment très proches des réalités que nous vivons …

En refaisant vivre les mêmes scènes, comme pour une névrose, mais avec des points de vue différents, ou en changeant juste quelques mots qui vont faire basculer l’intrigue, il met en valeur les enchaînements psychologiques dans lesquels nous sommes très souvent imbriqués. J'ai été marquée par cette écriture en apparence banale, mais certainement très retravaillée, qui fait mouche avec des dialogues "taillés au cordeau" .



En dirigeant Anthony Hopkins Florian Zeller a réalisé le rêve de sa vie et repart avec l'oscar du meilleur scénario. "Ça un sens d'autant plus fort que j'ai écrit ce scénario pour Anthony Hopkins, j'ai pensé ce film pour lui et donc de pouvoir partager avec lui cette émotion et cette joie, c'est quelque chose de très fort", a expliqué Florian Zeller à France Télévisions.



Nul doute que le film, s’il est tiré d’un texte aussi fort que celui de cette pièce, connaîtra un grand succès – en tout cas de mon côté j’ai vraiment hâte de le voir. Rendez-vous est pris pour le 09 juin.

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Le Père - La Mère - Le Fils

Le père, la mère, le fils et la tragédie humaine ...

Trois pièces de théâtre pour un seul propos, celui de la fragilité de la destinée :

le père est atteint de la maladie d'Alzheimer, la mère est dépressive et le fils l'est aussi mais avec, en plus, une nette tendance suicidaire affichée.

Même si ce n'est pas clairement exprimé par l'auteur, le destin des mêmes personnages semblent s'entrecroiser dans cette poignante trilogie de théâtre.

Dès les première lignes, on ressent la détresse et l'incompréhension d'Anne, la fille d'André face à l'attitude de son père : son déni de la maladie, sa posture de défense par rapport à la désorientation et la paranoïa du vol.

La situation est à la fois claire et embrouillée.

La maladie n'est à aucun moment ni nommée, ni identifiée.

Les indications de mise en scène, les répétitions, les allers et retours spatio-temporels installent dans le rythme de la pièce l'effet de la désorientation que ressent André.

L'auteur nous emmène, sans que l'on puisse y résister, dans un tourbillon d'émotions, de quiproquos et de tristesse.

C'est là, fine analyse et juste description de la part de Florian Zeller.

Peut-être y a-t-il un brin de "souvenez-vous" et de "il faut se souvenir" en trop.

Mais qu'importe, la pièce, "le père", est brillante, intelligente et écrite de main de maître.

L'émotion est installée, sans apitoiement inutile.

La pièce a été jouée pour la première fois en 2012 au Théâtre Hébertot, elle a été reprise en 2015 à la comédie des Champs-Elysées.

Elle est, d'après le "the Guardian" et "the Times", la meilleure et la plus acclamée des pièces de sa décennie.

Elle a été adaptée déjà à deux reprises sur le grand écran.

D'abord, en 2015, avec "Floride" de Philippe le Guay avec Sandrine Kiberlain et Jean Rochefort.

Mais aussi, en 2020, avec "the father" de Florian Zeller himself, avec Olivia Colman et Anthony Hopkins ...

"La mère" est un charivari de scènes savamment orchestré, installé entre une fin de journée et un petit déjeuner.

La réalité se fait mouvante dans l'entrecroisement de la vie de deux couples, dans la description de l'amour, qu'il soit filial ou marital.

La vie des uns se délite, s'écoule et s'enfuit pour que les autres puissent vivre la leur, qui seront un jour, on le suppose, rattrapés à leur tour.

Florian Zeller a une façon unique d'appréhender les relations humaines.

Il est un homme de théâtre efficace.

Il ne laisse aucune chance à l'indifférence, à la tiédeur.

La dernière des trois pièces, "le fils", est l'aboutissement de la tragédie.

Florian Zeller y ajoute à ses effets de scène un jeu de décor éparpillé.

Comme si l'objet devenait soudain le symbole de la vie dévastée.

La trilogie se clôt sur une note de vertigineuse tristesse, sur une touche de profond désespoir.

Mais la beauté de ces trois textes de scène, leur profondeur et leur fine sensibilité en font trois petits bijoux de théâtre, de ce théâtre qu'on aime ...





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La fascination du pire

Un jeune auteur, passionné par Flaubert, se rend en Egypte pour une conférence à l'Ambassade de France, il fait la rencontre d'un autre auteur qui lui, espère joindre l'utile à l'agréable pendant son séjour.

Le roman de Zeller traite de plusieurs sujets, l'Islam et la place de la femme dans la socété hislamiste, la sexualité masculine, etc ...

Le point de départ n'est qu'un prétexte pour donner une image aussi idiote que malsaine de l'Islam. (La violence serait engendrée par la frustration !!!)

Zeller émet des avis mais n'arrive jamais à les approfondir. Au fil du roman, le malaise s'installe tant le jeune auteur accumule les provocations, les scènes sordides et malaisées. Les personnages sont antipatiques, et l'on pourra juste remercier Zeller d'avoir fait court. Lecture désagréable de bout en bout. Ou est-ce moi qui n'est rien compris. Mais une question perdure comment un si mauvais roman peut'il obtenir l'Interallié ?
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Le Père - La Mère - Le Fils

J'ai lu - le Père - hier en fin d'après-midi... j'en ai rêvé, cauchemardé serait plus approprié cette nuit.

Peut-être que la très grande qualité de la pièce a réveillé ( réveiller - nuit - cauchemar... je suis encore dans la confusion...) en moi les démons Alzheimer qui ont habité les dernières années de mon père et de deux parents très proches ?...

Avant d'entrer davantage dans les détails, je voudrais insister sur le fait que, si - Le Père - fait partie d'une trilogie, cette trilogie comme la qualifie Zeller est "involontaire". Première raison pour ne parler que d'un volet à la fois.

Par ailleurs, j'ai besoin de temps pour que chacune des pièces infuse à son rythme.

Et enfin, comment, si l'on prend l'exemple de celle de Pagnol, attribuer une seule et même note à - Marius - et à - César - ? Sans minimiser l'intérêt du troisième volet de sa trilogie, - César - n'atteint pas le brio de - Marius -.

C'est mon avis. En tant que tel, il n'engage que moi.

Venons en à Florian Zeller et à ce "père" dont j'ai pu voir qu'un commentaire reprend toutes les infos du Net, à savoir que la pièce a été jouée dans le monde entier, que pour The Guardian , elle est " la pièce la plus acclamée de la décennie", pour The Times " une des meilleures pièces de la décennie", et qu'ayant été portée à l'écran par Zeller, aidé pour le scénario de Christopher Hampton (- Parole et guérison -), l'un et l'autre ont été oscarisés, et que dans le rôle de The Father, le génial Anthony Hopkins s'est vu attribuer le Prix du meilleur acteur.

Je copie-colle : "En février et mars 2021, le film obtient quatre nominations aux Golden Globes, dont celle du meilleur film dramatique, six nominations aux BAFTA, dont celle du meilleur film, et six nominations aux Oscars, dont celle du meilleur film.

Le 25 avril, il recueille deux Oscars : celui du meilleur scénario adapté pour Christopher Hampton et Florian Zeller ; celui du meilleur acteur pour Anthony Hopkins."

Tout tend donc à prouver que cette oeuvre est une très grande oeuvre, et en effet, elle l'est.

Un octogénaire, André, est atteint de la maladie d'Alzheimer. Sa fille, Anne, essaie de s'en occuper avec dévotion et amour. Pierre, le compagnon d'Anne, essaie de se faire tant bien que mal à cette situation qui, non seulement dévaste la vie d'André, mais bouleverse celle de son entourage. Prise par ses obligations professionnelles et parce que le mal gagne du terrain, Anne fait appel à Laura, une infirmière.

À ces personnages, s'ajoutent un homme et une femme... qui sont les substituts a-mnésiques d'André.

Cette pièce m'a fait penser aux Égyptiens qui, avant d'acquérir la maîtrise des peintures de face, ne peignaient que des profils. Ça m'a fait également penser à ces peintures moyenâgeuses avant la découverte de la perspective.

Pourquoi est-ce que je dis cela ?

Tout "simplement" parce que le prodige de Zeller est d'avoir rendu avec une efficacité de maître, l'état d'André, ses rares moments de lucidité, ses fréquentes absences, le glissement progressif de sa mémoire qui s'enfonce dans l'oubli... grâce à cet homme et à cette femme... que j'ai qualifiés de substituts a-mnésiques, d'avoir mêlé dans les différentes scènes de l'acte de la pièce ( chaque scène finissant sur la disparition des lumières et sur un noir qu'on pourrait qualifier de "blanc"...), la réalité et les défaillances, les duperies de cette mémoire trompeuse.

C'est d'avoir également trouvé cette astuce géniale qui consiste à faire disparaître progressivement les éléments du mobilier de l'appartement où se joue le drame comme disparaissent progressivement de la mémoire repères et souvenirs.

Bref, en un acte Zeller a su abolir le temps et inviter le temps d'un "spectacle" un mal dont on sait qu'il se moque du temps et de l'espace.

C'est une prouesse, d'où ces associations "comparatives"...

Le sujet, la maladie d'Alzheimer, est parfaitement maîtrisé.

Tout ce qui caractérise le comportement de ces hommes et de ces femmes atteints de cette pathologie est finement observé et restitué : le déni, les sautes d'humeur et souvent l'agressivité, la paranoïa qui conduit à dissimuler, à cacher ( pour André... sa montre dans le même placard ) et, ayant oublié qu'on l'a fait, crier au voleur, la confusion dans les souvenirs et dans celles de nos proches qu'on finit par ne plus reconnaître... jusqu'à la disparition de sa propre identité.

Zeller dit de sa pièce qu'elle est à la fois douleur pure et douceur pure.

Elle est ou elle a été pour moi bouleversante.

Certes, le tragique de cette maladie, génère souvent des situations "comiques". Prenez la tête de la réalité et mettez-la à l'envers... il ne peut pas en être autrement.

L'auteur a mis à profit cette réalité mise à mal pour alléger un propos qui eût été trop pesant sans ces moments de "respiration".

Pour terminer, ces mots d'André à la fin de la pièce ; des mots foetaux dits par un vieillard que la nuit enveloppe et qui se blottit dans les bras d'une infirmière " maternelle".

-"Je veux ma maman. Je voudrais qu'elle vienne me chercher. Je voudrais rentrer à la maison... J'ai l'impression de... J'ai l'impression de perdre toutes mes feuilles, les unes après les autres.... Je ne comprends plus ce qui se passe. Vous comprenez, vous, ce qui se passe ? Avec toutes ces histoires d'appartement ? On ne sait plus où mettre ses cheveux. Je sais où est ma montre. Elle est à mon poignet. Ça, je le sais. Pour la route. Mais sinon, je ne sais plus à quelle heure il faut que je..."

Un tour de force.

Une pièce magistralement pensée et écrite.

Beaucoup reconnaîtront, hélas du vécu.

Pour beaucoup, cette pièce est un tableau vivant d'un de ces mauvais tours que la vie nous joue... en espérant que vous n'aurez pas à le subir.
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La Vérité - La Mère

La Mère

Deuxième volet de cette "trilogie involontaire", après le remarquable et bouleversant - Le Père -... que j'ai lu et dont j'ai parlé... ignorant dans ma vie depuis plus d'un an confinée, que sortait sur les écrans sa version cinématographique.

Florian Zeller ayant écrit - La Mère - avant d'écrire - Le Père -, - Le Fils - achevant ce qui est devenue une trilogie, les maisons d'édition vous laissent peu de choix : ou ce sont les trois pièces réunies dans un seul ouvrage ou c'est une pièce "associée" à une autre pour des raisons qui échappent à ma raison.

Quoi qu'il en soit, si vous vous amusez à chercher sur le Net des infos sur cette trilogie, vous vous rendrez compte... c'est cocasse... que même les critiques se perdent dans la chronologie de ces pièces... la preuve : "A la création de la pièce en 2010, Catherine Hiegel avait obtenu le Molière de la meilleure comédienne.

Après le triomphe de sa pièce LE PERE récompensée du Molière du Théâtre Privé et pour laquelle les comédiens Robert Hirsch et Isabelle Gélinas ont respectivement gagné les Molières du comédien de théâtre privé et de la comédienne de théâtre privé, Florian Zeller a écrit LA MERE qui y répond directement, comme un écho drôle et douloureux."

Pour mémoire, - Le Père - a été écrit deux ans après en 2012... ( vous pouvez vérifier). Allez, vous, y comprendre quelque chose !

Nous retrouvons donc dans ce deuxième volet, écrit avant le premier... j'espère que vous me suivez... Anne, fille d'André ( le père ) et épouse depuis 25 ans de Pierre, mère de Nicolas, lequel vit avec une fille... dont le prénom semble être Élodie.

Anne, qui approche de la cinquantaine, a élevé ses trois enfants : Nicolas, Sara et "son mari".

À présent les deux enfants volent de leurs propres ailes et son mari délaisse de plus en plus souvent le nid pour jouer les coucous volages (pléonasme ?).

Anne voit peu à peu son univers lui échapper et sa vie perdre tout sens. La dépression, l'alcool et les pulsions suicidaires rythment les hauts et les bas de son existence vidée de substance.

Le retour de Nicolas dans la maison familiale après une dispute avec la femme qu'il aime, donne à Anne l'illusion de renaître, de revivre.

La rupture n'est que passagère.

La dépression et le désespoir d'Anne, elles, ne le sont pas.

Comme pour - Le Père -, Florian Zeller nous offre dans ce second volet une réflexion sur l'abandon et la dépossession.

André, à cause de la maladie d'Alzheimer, voyait sa mémoire et par conséquent sa vie lui être dérobée. Pour Anne, le résultat est le même, même si la ou les causes ne sont pas imputables à une pathologie organique mais à une "maladie existentielle"... les deux ayant un dénominateur commun : le temps qui fuit et qui vous fuit...

Cette pièce qui a reçu un très bon accueil, qui a permis à son auteur et à ses interprètes de recevoir prix et distinctions... en France et à l'étranger, sans être au même "niveau" que - Le Père -, n'en est pas moins d'excellente facture.

Comme pour - Le Père -, il n'y a pas de linéarité.

André nous faisait dériver aux aléas de sa mémoire se noyant dans l'oubli ;Anne nous égare dans le labyrinthe de ses pensées, dans le flot des tourments de sa vie de femme délaissée.

La charge émotionnelle est là... ce qui n'empêche pas un rythme de répliques qui font mouche.

On est ému, on rit... Florian Zeller, dont on dit à l'étranger qu'il est avec Yasmina Reza le meilleur auteur dramatique français, maîtrise son art.

Cette pièce écrite en quatre actes... il n'y en avait qu'un pour - Le Père -... est une très bonne pièce qui contribue à étoffer la trilogie... dont il ne me manque plus que la lecture du troisième volet.

Une lecture que je recommande et un spectacle qui mérite qu'on se déplace si un metteur en scène et une troupe nous la proposent.
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Julien Parme

Du danger des relectures....

J'ai retrouvé dans ma bibliothèque ce court roman, lu il y a une dizaine d'années et dont je ne me souvenais plus bien. Puisqu'il correspondait parfaitement à un des items du challenge multi-défis 2018, je me suis dit que c'était l'occasion parfaite de me rafraichir la mémoire.

Puisque je l'avais gardé, je l'avais sans doute aimé, mais cette fois la magie n'a pas opéré…

Récit à la première personne de la fugue d'un adolescent légèrement égocentré et peu enclin aux efforts (la définition même de l'adolescent ?). Je me suis perdue dans la lenteur du récit avec la sensation de tourner en rond pendant une bonne partie de ma lecture. Pas beaucoup d'action, mais une grosse dose d'introspection dans la tête de ce jeune "Julien Parme".

Sur le thème du mal-être adolescent, j'ai déjà lu plus émouvant...



Challenge Multi-défis 2018

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Les Amants du n'importe quoi

Un auteur que je découvre au travers de ce roman. J'apprécie ce livre, pourtant il est bien déprimant. Construit en deux parties, il raconte l'histoire d'amour de Tristan et Amélie... Amour ou désamour? C'est un Tristan très cérébral et coureur de jupons qui rencontre une Amélie prête à aimer, et qui d'ailleurs tombe amoureuse... Pour lui, le sentiment est bien plus complexe. Il ne sait pas aimer. Il se leurre. Il s'est trompé d'histoire. Il ment, il trompe beaucoup, il revient... et puis, et puis... Pendant un temps j'ai même pensé que ce livre se terminerait par un crime ou un suicide... L'auteur ne conduit pas son héros jusque-là, mais à quoi condamne-t-il Tristan qui ne sait pas aimer et ne le saura certainement jamais? Amélie avec sa douceur et sa passivité à quel destin sera-t-elle promise? Un roman qui fait réfléchir sur la vie de couple. Pourquoi vit-on ensemble? Pourquoi reste-t-on ensemble? Pourquoi tant de couples qui semblent si mal assortis? Reste-t-on par habitude? par lâcheté? par crainte de la solitude? Et lorsqu'on part pour une histoire plus belle, plus forte, plus vraie, ne se leurre-t-on pas? Et va-t-on trouver ce que l'on cherche? L'homme est-il vraiment capable d'aimer l'autre, où s'aime-t-il uniquement lui-même?

Ce roman c'est l'autopsie d'une relation, d'un amour qui n'en est certainement pas un, et où il est clair qu'un des protagonistes passe à côté de sa vie et sera sans doute pendant toute son existence à la recherche de quelque chose qu'il ne trouvera jamais. Sombre et pessimiste, mais bien écrit.
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Julien Parme

Une jolie découverte de l'auteur Florian Zeller très apprécié surtout pour La fascination du pire.



J'ai beaucoup aimé ce court récit de 252 pages qui parle de l'adolescence, je trouve que l'auteur retranscrit à merveille les pensées d'un jeune adolescent et sa rébellion contre son beau père, sa fugue, son envie de devenir écrivain malgré tout.



Un livre qui ne me marquera cependant pas plus que cela mais je ne l'ai pas trouvé ennuyeux à lire, je tenterais d'autres écrits de l'auteur.
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La Jouissance

Je l'ai lu d'une traite. Je l'ai perçu comme le livre sans espoir de certains couples trentenaires de la première décennie du 21è siècle avec un regard lancé sur le vieux siècle ringard où les couples perduraient tant bien que vaille en enfouissant toute idée individuelle de jouissance possible.

N'en tirons aucune généralisation. Un questionnement plutôt : comment vivent les couples ? Peuvent-ils durer en dépassant l'égo jouissif de chaque protagoniste ? En lisant ce livre, il semble que non : trois ans est la durée, plusieurs amours dans une vie, sentimentalisme d'un autre temps de la femme, envie de vivre intensément pour l'homme. Pas d'engagement collectif, pas de conscience du monde ou représentation de ce monde qui se délite ? L'auteur nous en offre un parcours où la parenté entre ce qui se passe entre humains et entre peuples est flagrante. Tout se construit, s'étiole, s'use, se malmène, se quitte...

Le ton utilisé par le narrateur est neutre et nous permet d'y engouffrer nos propres sentiments. Livre dans l'air d'un temps où le malaise meurtrit les relations en mettant au jour cette recherche de la vie personnelle au-delà de tout, il ne peut que provoquer des réactions épidermiques.

Certains trouveront le parallèle avec l'Europe superficiel, les références aux auteurs ou musiciens jouant un rôle de support intellectuel, il n'empêche que les paroles montrent et démontrent certains questionnements actuels. Quant à moi, si je l'ai lu d'une traite, c'est parce qu'il m'a interpellée.

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Les Amants du n'importe quoi



Tristan est avocat. Il collectionne les femmes. Il rencontre Amélie, l’aime, elle s’installe chez lui, mais malgré tout il continue à accumuler les conquêtes.

Que dire ? Rien de bien nouveau ; ça se laisse lire parce que c’est bien écrit.

C’est une belle étude des sentiments, de la passion, de la rupture, de l’amour jusqu’à l’autodestruction, jusqu’à la destruction.

Mais le ton est assez sombre et pessimiste.

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La Jouissance

Florian Zeller nous offre un moment pathétique de la vie de couple de Pauline et Nicolas. Elle est responsable de projet dans un groupe de cosmétiques, lui essaye de percer dans le cinéma comme scénariste. Ils vivent à Paris. Ils s’y rencontrent et s’installent ensemble pour vivre leur vie de couple. Mais voilà que les questions taraudent Nicolas, beaucoup, Pauline, un peu moins.



S’aiment-ils vraiment pour vivre ainsi toute leur vie ou bien vivent-ils chaque moment présent comme une extase, une jouissance ? Tel est la difficulté dans une société où l’individu prend le dessus sur le collectif. Comment peuvent-ils s’inscrire dans une relation durable ? Si elle dure, n’est-ce pas la routine et l’habitude de l’autre qui prennent le dessus ? N’est-ce pas la peur de finir seul qui est le leitmotiv, concept égoïste qui s'efface devant la vie à deux ? Vont-ils être assez patients pour passer les écueils de la vie et finalement profiter des moments de bonheur qui surviennent sur le rythme de l’hymne à la joie Beethoven ? Car Zeller fait un parallèle dans son roman entre la vie de couple et la construction européenne ! Il insère des analyses sur des évènements de l’Europe, comme la création de la communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) ou la commémoration de la bataille de Verdun par Mitterrand et Kohl qui se prennent la main pendant la cérémonie. Est-ce que la vie de couple ressemble à celui du couple franco-allemand, je t’aime, moi non plus ? j’avoue que ces transpositions me dépassent.



Ce qui est certain, c’est que ce roman est léger, un peu trop, mais je trouve que Zeller amène à se poser des questions. Je n’adhère pas forcément car pas de la même génération, mais le questionnement personnel se met en place à la fin de la lecture de ce livre.
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La fascination du pire

Un jeune écrivain est invité par l’ambassade de France du Caire à un colloque ayant pour thème « la nouvelle génération romanesque française ». Dans l’avion il rencontre pour la première fois un autre écrivain, Millet, la quarantaine, également invité..« Il s’agissait d’un écrivain suisse assez célèbre [….] dont l’ambition était de décrire la misère sexuelle dans une société de marché et au passage je crois, la sienne » un auteur – toujours enveloppé malgré ses régimes – qui a notamment écrit un roman sans doute en partie autobiographique dont le héros s’appelait « Jean-Foutre La Bite », ça ne s’invente pas ! L’ambassade invitant la culture !



Deux « beaufs » en goguette, regardant d’un œil goguenard les musulmans en prière, très préoccupés également, une fois arrivés, de trouver des « putes » -Je reprends leurs mots – pour la soirée…Le suisse veut à tout prix assouvir son besoin de sexe auprès de ces dames et l’autre lorgne sur une femme de l’ambassade…Mais ils parlent sans état d’âme de la « misère sexuelle des égyptiens ». L’hôpital qui se moque de la charité

Deux types qui s’emm…pendant leur séjour, et qui après leurs grasses matinées dans leur hôtel étoilé, vadrouillent d’un bouge à l’autre, ne font pas de tourisme, ils sont sur une « planète qui n’est pas celle de la civilisation« , de leur civilisation. Ils sont au Caire, mais n’attendez pas d’eux qu’ils admirent les pyramides, l’art antique égyptien, la culture musulmane..Aucun propos contemplatif a attendre de leur part pour cette civilisation..eux seuls détenant la vérité et la culture

Deux types qui au final, par leur attitude et leurs propos m’ont copieusement emm…

Si si ..je n’ai pas d’autre mot.

Une envie, malgré mon investissement de 50 centimes, de balancer ce bouquin trouvé neuf dans un vide grenier…l’impression fascinante d’avoir touché le pire. Et une interrogation : comment ce roman a t’il pu obtenir le prix Interallié? J’ai cru un moment que les membres du jury avaient voulu récompenser une suite de propos et de considérations de premier degré contre l’Islam et les musulmans. Je me suis demandé si ce n’était pas un renvoi d’ascenseur entre bobos..Après tout Florian Zeller est aussi un habitué des plateaux télé, un bobo professeur de grande école.

Puis Millet disparaît et ne revient pas d’une de ses virées sexuelles et notre écrivain parisien se perd en interrogations : « que lui est-il arrivé ? C’est peut -être grave » La jolie dame de l’ambassade, celle qui dégrafera son soutien-gorge pour lui, le rassure : « Non…Tu sais, s’il lui était arrivé quelque chose, on serait déjà au courant. Les nouvelles vont vite au Caire, surtout concernant les étrangers Puis, avec un sourire désarmant elle me dit qu’il ne fallait pas tout de suite imaginer une catastrophe. C’était selon elle une attitude caractéristique des Occidentaux ; elle appelait ça «la fascination du pire». »

Alors j’ai repris mon taxi pourri jusqu’à la fin du roman, qui quant à lui avait pris un deuxième élan…Que ce fut long avant d’en arriver là…!

J’aime les livres qui me font voyager, découvrir des hommes et femmes, des pays, des cultures, une histoire, une période…je n’ai jamais, jamais eu ce déclic.

« J’ai refermé le livre sans trop savoir quoi en penser. J’avais un sentiment désagréable. » (P. 196) Ce n’est pas moi qui le dit..

Mais même refermé ce livre continuait de me trotter dans la tête et je l’ai relu une fois fermé, au deuxième degré en y trouvant une critique forte de l’attitude que le monde occidental, représenté par ces deux gogos, a face à l’Islam, à la culture musulmane, un monde occidental qui croit à sa supériorité et qui en examine un autre de manière très superficielle, en usant de clichés éculés répétés mille fois, sans aller au fonds de choses…Et alors cette lecture prend une toute autre tournure.

Mais un livre provoquant que beaucoup risquent de lire au premier degré. Malheureusement.

Au final, en ce qui concerne « La fascination du pire », je ne reprendrai pas les paroles d’une lectrice des œuvres de Millet, l’écrivain suisse :

« Tu as déjà lu les livres de Martin ?

– J’en ai lu un

– Et alors

– Ça m’a suffi. » (P. 130)

Je retenterai l’expérience Florian Zeller, mais pas tout de suite, je dois finir de digérer cette première lecture
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La Jouissance

j'ai beaucoup aimé ce livre qui met en scène un couple dans sa vie de tous les jours ses hauts et ses bas, ses petites lâchetés et en parallèle,j'auteur nous raconte l'histoire de la construction de l'Europe qui commence dans la joie avec Beethoven et son hymne à la joie pour dériver vers la bureaucratie donc la routine pour sombrer dans ...

on suit l'évolution de la société dans ce qu'elle a de généreux ou d'égoïste, les compromis ou les compromissions.

bien écrit avec du rythme
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La Jouissance

Pour moi, «la jouissance » est plus une analyse psycho-sociologique du couple moderne qu’un véritable roman. En effet, l’histoire est plutôt sommaire et banale et le lecteur attachera beaucoup plus d’importance à l’analyse des sentiments de chacun des personnages (dès les premières pages, j’ai eu envie de prendre mon carnet et mon stylo pour prendre des notes).



D’ailleurs, Florian Zeller avoue volontiers avoir rédigé ce livre après observation de son entourage. La plupart de ses amis, trentenaires, se sont tous installés en couple et ont commencé à faire des enfants… pour se séparer peu de temps après. Etonnant ? Pas tant que ça pour une génération qui a, selon l’auteur, « désappris » à faire des enfants.



Mais alors, « la jouissance » de quoi ça parle ?



Tout d’abord, on peut y voir assez nettement la différence de conception de l’amour et du couple entre l’homme et la femme.



L’amour au masculin est très terre à terre et cartésien. L’homme a notamment

besoin de définir et d’identifier chaque sentiment avant de pouvoir leur donner une existence. Il a également un besoin chronique de comparaison entre ses différentes partenaires pour s’assurer qu’il a bien ce qu’il y a de meilleur. En effet, l’homme supporte assez mal l’idée de rester avec une seule partenaire toute sa vie car il ne pourra satisfaire tous ses désirs et il aura l’impression de passer à côté de sa vie. C’est notamment cette pensée qui le fait fuir (en courant) l’engagement.



La femme, au contraire, place l’amour sur un piédestal et donne plus d’importance aux sentiments et au spirituel qu’au pragmatisme. Contrairement à l’homme, elle a une vision monogame de l’amour et croit à l’amour pour la vie. Ce qu’elle attend de l’amour, c’est avant tout un moyen de se rassurer. Pour cela, elle souhaitera trouver un homme en qui elle verra un protecteur et qui la rassurera sur ses angoisses à propos du futur. C’est donc pour cela qu’elle recherche l’engagement.



On peut aussi noter que la vision de la femme selon le personnage de Nicolas est binaire : soit elles sont des femmes d’une vie (Pauline), soit elles sont des femmes d’une nuit (Sofia). Mais il n’existe pas de troisième catégorie.



Une question essentielle est également posée dès le début du livre et constitue son thème principal : pour qui peut-on encore se sacrifier aujourd’hui ?



Dans « la jouissance », il est question d’enfant et de maternité. On sait tous que la naissance d’un enfant bouleverse la vie d’un individu qui devra alors faire de nombreux sacrifices pour cet enfant.



Néanmoins, « la génération Y » que nous sommes, qui nous regardons constamment le nombril en quête d’amour et d’estime de soi, qui ne jurons que par les loisirs et par les plaisirs solitaires… sommes-nous vraiment prêts à accueillir un enfant ? Sommes-nous vraiment prêts à disparaitre et reléguer notre individualisme au second plan pour un enfant ?



Vraisemblablement pas pour l’auteur.



Ce livre pose définitivement la question de la place du MOI dans le couple aujourd’hui. Pour Nicolas, l’engagement et les sacrifices que cela implique lui donnent envie de fuir à toutes jambes ! Hors de question de sacrifier ses sorties, ses potes, ses envies, sa carrière (bref tout ce qui excite ses pulsions narcissiques et égoïstes) pour sa compagne ou son enfant qu’il relèguera au second plan (ou à sa mère). C’est d’ailleurs cette absence de sens du sacrifice qui va le conduire à l’infidélité ; il se révèlera incapable de placer son MOI après son enfant et après sa compagne.



Pauline, quant à elle, rêve du type de relation qui existait au siècle dernier mais surtout d’une relation où elle pourrait totalement maitriser son compagnon et le modeler selon l’image qu’elle souhaite. Pauline fera donc passer ses désirs avant ceux de son compagnon et de sa personnalité.

Ainsi, Pauline et Nicolas représentent une génération qui n’a plus le sens du sacrifice. Ils n’aspirent qu’à la jouissance individuelle. C’est ce qui explique, selon l’auteur, le nombre de séparation des jeunes parents trentenaires de nos jours.



Par ailleurs, pour nous parler du couple, Florian Zeller a choisi de comparer la construction du couple à la construction de l’Europe. En ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé cette analyse particulièrement pertinente et percutante, donc je passerai sur ce sujet.



Enfin, « la jouissance » est un livre qui se lit en très peu de temps (une journée peut suffire) et très facilement. Le lecteur n’éprouve pas de sensation d’ennui : les phrases sont courtes, le rythme dynamique constant, le style est incisif mais fait passer intelligemment le message de l’auteur.



Après avoir refermé ce livre, je me suis dit que beaucoup de couples ont sans doute dû se reconnaitre à travers Pauline et Nicolas. Et qui sait, peut-être même l’auteur le premier..


Lien : http://mademoisellechristell..
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La vérité

J'ai lu, regardé, écouté cette pièce fort bien jouée qui soigne et sert le texte. Le propos de l'auteur est simple, direct, efficace et sans fausse piste. Ce vaudeville contemporain se distingue non pas par la nature de l'intrigue, mais dans l'endroit où l'auteur s'amuse à cacher le mécanisme burlesque. Affichant un cynisme décomplexé basé sur un principe de mensonge permanent et de retournement de situation systématique, l'arroseur arrosé devient la farce du dindon. En résumé, le plus malin de la bande se fait rouler dans la farine (comme un con, on peut le dire), persuadé d'avoir fait preuve d'humanité et de justesse (voire de justice). Aveuglé par son narcissisme démesuré, le personnage se noie tout seul, sans misérabilisme, même avec une certaine classe et une savoureuse forme de panache mondain. Le trait de caractère du personnage principal (Arditti respect) est tellement poussé, que les personnages féminins ressortent quant à eux avec beaucoup plus de finesse. C'est réjouissant, prenant et très révélateur de notre société. La dimension de la vérité (ou du mensonge, car les deux se mélangent continuellement) prend presque une dimension politique. Tout le monde se raconte des histoires, mais souvent à la sienne, que l'on préfère croire et certainement pas à celle des autres. J'ai beaucoup aimé. Rien de neuf au pays du vaudeville, mais quand c'est bien fait, il faut le dire. Bravo à Mr Zeller et à la délicieuse troupe qui sert sa pièce avec brio.
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Julien Parme

Piqué de poésie et d'humour, ce roman d'adolescence se dévore goulument. La narration portée par Julien Parme lui-même, est celle d'un jeune en quête de soi. Un jeune qui veut devenir écrivain et qui comme tous les adolescents se laisse volontiers bercer par une imagination fertile. Tous les éléments du roman d'initiation sont là, la fugue, les rencontres inopinées, les prémisses amoureux, la rébellion face au cercle familial, une certaine violence, les restes d'enfance...

Diablement attachant Julien Parme nous emmène , avec de nombreuses adresses directes "si vous voyez ce que je veux dire", dans un Paris contemporain avec ses problématiques de lycéen, les cours, ses profs, les humiliations, le désir, les familles recomposées, le deuil du père...

Et Julien a ce regard sur la vie, ce regard plein d'espoir et bien que son langage soit celui d'un garçon de quinze ans, assez familier, il le ponctue de bons mots, bien souvent poétiques, un peu à la Bukowski "si vous voyez ce que je veux dire".

Enfin, je recommande vivement cette lecture tombée dans mes mains par hasard chez les compagnons d'Emmaüs.

En un mot : Savoureux !
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La fascination du pire

Creux, vide, profondément dénué de style, surfant maladroitement sur la vague médiatique de la peur islamiste, marqué par le petit égo germanopratin de son auteur. L'aridité littéraire, qui chez Houellebecq répondait en miroir à la vacuité post-moderne de ses personnages, n'est ici qu'un outil pour masquer la sidérante absence de talent de son auteur. En un mot sans intérêt.
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La Jouissance

Tromper sa femme ne fait pas de Nicolas un jouisseur. Pour moi, la jouissance est gaie, voluptueuse, provocatrice, épicurienne…. Mais pas ce petit bonhomme empêtré dans une relation amoureuse qu’il a envie d’arrêter depuis le début du livre La jouissance, mon petit Nicolas, ça se travaille, ça s’assume.!



Nicolas n’est qu’un trentenaire, j’ose dire un de plus, très bêtement égoïste qui refuse de grandir, de mûrir, L’histoire est bêtement banale et rien ne la fait jaillir, même les digressions sur l’Europe. Comme dirait un certain Charles « on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe, l’Europe, l’Europe, mais ça n’aboutit à rien » c’est un peu mon sentiment qui va à l’inverse de très nombreux commentaires, mais je l’assume et le revendique.



J’ai cherché a jouissance dans tout le livre et…. Je ne l’ai pas trouvée, il y a tromperie sur la marchandise et je me suis ennuyée. S’il y avait du second, voire troisième degré, je ne l’ai pas trouvé.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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La Jouissance

Nicolas et Pauline, la petite trentaine, sont ensemble depuis deux ans. Passé l’amour-passion et l’excitation créée par la découverte de l’autre, les voilà installés dans un quotidien tranquille de couple posé dans son petit confort. Elle, employée dans les cosmétiques, ne manque pas d’ambition pour faire carrière. Lui, artiste anonyme, se rêve réalisateur de talent, tel Godard ou Truffaut, ses modèles. Mais qui pensait que la vie de couple était un long fleuve tranquille ? Nul n’est à l’abri de la tentation, qu’elle soit due à une rencontre fortuite ou à l’envie de fuir un engagement durable…

Dans son nouveau roman, Florian Zeller nous offre une vision douce-amère du couple, avec ses failles, ses doutes et ses remises en question. La relation à deux est montrée sous son jour le plus vulnérable et permet à l’auteur de développer une réflexion tout à fait intéressante sur la place du « moi » dans la communauté et sur le rapport à l’autre. Il dissèque ainsi, dans un style particulièrement incisif, l’évolution du couple à travers le XXème siècle et dénote quatre types de scénarios différents à l’amour et la fidélité. Il pointe du doigt la notion de sacrifice qui s’est perdue avec les nouvelles générations. Aujourd’hui, chacun ne vit plus que pour lui-même et contribue à l’individualisme de la société contemporaine.

Il nous offre également toute une réflexion sur la famille et plus particulièrement sur l’implosion de cet élément fondamental dans la vie de l’individu. A travers un certain nombre de parallèles avec notre Histoire (évènements, découvertes, littérature…), Florian Zeller nous dresse le tableau d’une société moderne déboussolée, sans repères, perdue dans un quotidien sans éclat qu’elle ne cherche plus à préserver et ce, au profit de la jouissance. Le ton employé est caustique, léger mais intelligent et s’avère être un véritable régal pour le lecteur ! Le contenu est lui aussi tout à fait plaisant et trouve écho dans notre quotidien avec un inquiétant réalisme…

Un énorme merci à Libfly et aux éditions Gallimard pour ce roman passionnant et bien amené !

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