Floriane Herrero

"L'art est un jeu d'enfant". Cette citation célèbre de l'artiste surréaliste Max Ernst semble avoir inspiré plus d'un artiste geek. Copier, mélanger, parodier et avant tout s'amuser, tels sont bien souvent les mots d'ordre de ces créateurs. L'art est bien un jeu, une manière de provoquer l'émerveillement et le rire, de stimuler l'imagination et la curiosité, et les artistes, tantôt sérieux, tantôt farceurs, ne cessent de nous surprendre. Ne faisant pas cas d'une supposée hiérarchie des styles et des arts, ils n'hésitent pas une seconde à s'attaquer aux plus grands chefs-d'oeuvre de l'art occidental, pour offrir une fusion inhabituelle entre l'art classique et la culture populaire geek.

"Certains artistes choisissent la nature comme écrin pour leur sculptures et installations, préférant la montagne ou les forêts aux quatre murs d'une galerie."

"L'artiste part à la conquête de la terre et du ciel, parcourant les étendues désertes pour y puiser inspiration et matériau. Dans son travail, il contemple la voûte céleste pour s'en inspirée, et en proposer un interprétation à notre échelle. Par l'intervention de l'artiste, le paysage est transformé."

Art environnemental, green art, bio art, éco art, art in situ... Depuis [les 70's], les dénominations se multiplient pour caractériser la production de nombreux artistes qui ont suivi cette voie, et ont fait de la terre entière, jusqu'aux lieux les plus inhospitaliers, un vaste espace de création et d'inspiration. Ils n'appartiennent pas à un mouvement artistique précis, et leurs oeuvres sont aussi diverses que les endroits qu'ils investissent. Chacun, à sa manière, interroge cependant le rapport entre le geste artistique de l'homme et la force naturelle du paysage.
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Patrick Dougherty construit ces surprenantes huttes en tressant de multiples branches d'arbres depuis leur racine. Il sélectionne soigneusement des essences à tiges souples, comme c'est le cas ici avec ce goyavier-fraise, arbre réputé pour sa malléabilité.
C'est un laborieux travail mêlant de manière inédite, et à une échelle d'homme, l'architecture et la vannerie. Alors que nous avions pris l'habitude, petits, de grimper aux arbres, le plus haut possible, pour être hors de portée des adultes, ici il suffit de pénétrer à l'intérieur de ces constructions pour nous cacher du reste du monde. Pourtant, bien que dense et inextricablement nouée, la structure n'en reste pas moins fine et fragile.

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• Patrick Dougherty, Na Hale 'o waiawi, 2003, Honolulu, Hawaï.
>> https://flowermag.com/patrick-dougherty-artist/

Ces œuvres se font aussi l'écho d'une préoccupation de plus en plus forte chez les artistes, concernant l'avenir de la planète et de son fragile écosystème : c'est ainsi que chaque créateur adopte une démarche respectueuse de l'environnement, toujours soucieux de l'impact de son travail aura sur la paysage, la terre, les éléments naturels.

L'idée persiste que le photographe doit être neutre lorsqu'il se confronte à la vie et enregistre le réel. Grâce à son appareil, il capturerait pour toujours un moment qui a existé et transmettrait une information fiable et véridique. Pourtant, beaucoup de photographes contemporains ne veulent plus se contenter d'utiliser leur instrument et leur art comme un simple enregistrement factuel. Au contraire, ils abandonnent cette prétendue neutralité et assument que chacune de leurs images n'est qu'une vision partielle, partiale et sensible, du monde dans lequel nous vivons.

Il n'existe pas une photographie contemporaine, mais autant d'approches que de photographes, chacun cherchant par des choix techniques et esthétiques à inventer et transmettre sa propre vision.

Certains artistes ont utilisé les lois de l’anamorphose à l’échelle de monuments, de façades d’immeubles ou même de rues entières ! Le spectateur se place alors à un endroit précisément défini pour voir la prouesse artistique. Les visiteurs du château de Versailles découvrent ainsi en 2006 un ensemble de carrés bleus qui semblent vraiment flotter dans les airs, mais un pas de côté seulement, et l’illusion est rompue.