AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.04/5 (sur 988 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Rome , le 09/06/1964
Biographie :

Francesca Melandri est une écrivaine, scénariste et documentariste italienne.

Elle commence sa carrière comme scénariste notamment pour des films de Cristina Comencini, Lamberto Bava, et Maurizio Zaccaro mais principalement pour la télévision italienne en participant à l'écriture de diverses séries.

Elle est également l'auteure d'un documentaire, intitulé "Vera" (2010), sur le témoignage d'une Croate juive, survivante des camps d'extermination, qui a été présenté dans de nombreux festivals partout dans le monde.

En 2010, elle publie son premier roman, "Eva dort" ("Eva dorme"), qui la fait connaître sur la scène littéraire italienne. Plébiscité en Italie, il a obtenu plusieurs récompenses importantes, dont le prix du lecteur du magazine "Elle" et le Prix Littératures Européennes Cognac - Prix des Lecteurs 2013.

Elle obtient le prix Rapallo-Carige ainsi que le prix Stresa en 2012 pour son deuxième roman, "Plus haut que la mer" ("Più alto del mare"), également retenu dans la sélection finale du prix Campiello.

"Tous, sauf moi" ("Sangue giusto", 2017) est son troisième roman.

Elle est la sœur de Giovanna Melandri (1962), femme politique, Ministre de la jeunesse et du sport dans le deuxième gouvernement de Romano Prodi.

En 2020, lors de la pandémie de COVID-19, confinée depuis le 9 mars à Rome, elle écrit aux Européens une lettre « depuis leur futur » pour témoigner des conséquences de la pandémie qu'elle a vécue dans son pays. Ce texte est publié par plusieurs médias européens,.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Francesca Melandri   (4)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (47) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Qu'est-ce qui se joue lorsque l'on décide d'écrire sur sa famille ? Et comment rejoint-on ce terrain d'écriture en particulier ? Voici quelques-unes des questions que nous explorons avec Anne Berest dans ce nouvel épisode de notre podcast. Son roman, "La Carte postale" , une enquête palpitante et glaçante sur sa propre histoire familiale, a été sélectionné pour le prix Goncourt des lycéens. Alice Bourhis, lycéenne à Brest, nous en dira quelques mots. Et pour terminer, nous découvrirons les coups de coeur de notre libraire Romain : cinq histoires familiales que nous ne pouvons que vous recommander. Pour retrouver les livres d'Anne Berest, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/personne/personne/anne-berest/1960930/ Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues/ FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues TWITTER : https://twitter.com/Dialogues Bibliographie : - La Carte postale, d'Anne Berest ( éd. Grasset) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19134288-la-carte-postale-anne-berest-grasset - Gabriële, d'Anne et Claire Berest (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/14416364-gabriele-anne-berest-claire-berest-le-livre-de-poche - Soleil amer, de Lilia Hassaine (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955847-soleil-amer-lilia-hassaine-gallimard - Les Impatientes, de Djaili Amadou Amal (éd. J'ai lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19924245-les-impatientes-djaili-amadou-amal-j-ai-lu - Tous, sauf moi, de Francesca Melandri (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17044694-tous-sauf-moi-francesca-melandri-folio - Les Survivants, d'Alex Schulman (éd. Albin Michel) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20116962-les-survivants-roman-alex-schulman-albin-michel - Nature humaine, de Serge Joncour (éd. J'ai lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19924222-nature-humaine-serge-joncour-j-ai-lu - Lettre au père, de Franz Kafka (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/712442-lettre-au-pere-franz-kafka-folio - Miniaturiste, de Jessie Burton (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/10951710-miniaturiste-jessie-burton-gallimard Et voici les romans dans lesquels vous pourrez retrouver les familles citées dans l'introduction de l'épisode : - Les Rougon-Macquart : Les Rougon-Marcquart, d'Émile Zola (éd. Pléiade Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/247912-les-rougon-macquart-1-le-ventre-de-paris-his--emile-zola-gallimard - Les Rostov : La Guerre et la Paix , de Léon Tolstoi (éd. Pléiade Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/205936-la-guerre-et-la-paix-leon-tolstoi-gallimard - Les McCullough : le Fils , de Philipp Meyer (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre

+ Lire la suite

Citations et extraits (313) Voir plus Ajouter une citation
Francesca Melandri
Mais elle essaie toujours de ne pas oublier, elle du moins, que ces jeunes personnes qui chaque matin ont les yeux fixés sur elle en classe sont impénétrables. Et que son métier d'enseignante ne consiste pas à les définir, mais à rentrer en relation avec eux. ("Tous, sauf moi", Gallimard, 2019, p. 247)
Commenter  J’apprécie          420
1961 - 1963

La cause de l'arrivée de tous ces soldats ne fut par Gerda malheureusement mais bien les pylônes à haute tension. Quarante-trois qui avaient tous explosé en une seule nuit : Feuernacht, la nuit des Feux. Une action spectaculaire organisée de façon précise, méticuleuse, patiente. Cette fois-ci on ne peut faire autrement que d'ajouter : allemande.
Les attentats furent revendiqués par le groupe clandestin BAS : Befreiungsausschuss Südtirol (Comité de libération du Tyrol du Sud). Leur objectif, déclaré dans leur tract, n'était pas l'autonomie administrative que poursuivait le SVP de Silvius Magnago, le maigre et charismatique orateur de Castel Firmanio, qu'ils considéraient comme un compromis de politicards. Ils soutenaient que seul le Volk, le peuple, avait le droit de décider d'être soit avec l'Etat italien qui occupait le Tyrol du Sud comme une colonie depuis quarante ans, soit avec l'Autriche dont ils avaient été séparés de force par une injustice de l'Histoire (1919). Ils voulaient un référendum d'auto-détermination, persuadés que le résultat plébisciterait le retour à la mère patrie. Quinze ans après la fin du fascisme, l'Italie démocrate-chrétienne tergiverserait, ignorait le problème, semblant espérer qu'il se résoudrait tout seul comme par magie. Les terroristes décidèrent de frapper.

page 71
Commenter  J’apprécie          348
Se rendre compte qu’on ne connaît vraiment personne, pas même ceux qui nous ont donné la vie, est une pensée austère et solitaire. Mais pour moi, il est plus douloureux d’imaginer que mon père percevait peut-être en lui des couloirs où il ne parvenait même pas à entrer. Qui sait si la sénilité, la démence de l’extrême vieillesse n’est pas cela aussi : une façon de rendre tolérable la souffrance causée par son propre mystère.
Commenter  J’apprécie          323
1965 - 1967

Gerda s'assit devant le même officier qui l'avait convoquée autrefois pour avoir des informations sur Peter. Cette fois-ci, ce fut lui qui lui en donna : son frère avait sauté en préparant un attentat. Son ton n'était plus indigné, mais durci par l'embarras. Comment fait-on des condoléances à la sœur d'un homme dont la mort a évité celle qu'il était en train de préparer pour cinq frères d'armes ? Gerda eut l'impression de sentir dans sa poitrine l'explosion qui avait déchiqueté son frère. Son cœur s'arrêta, ainsi que sa respiration, la pousse de ses ongles et de ses cheveux.

page 235
Commenter  J’apprécie          302
"C'est moi qui la porte maintenant" lui dit-elle.
C'est bien ça qu'elle dit. Non pas je le garde. Non pas je conserve. Je porte. Comme on dirait à un compagnon de route en prenant sa charge pour un bout de chemin.
Commenter  J’apprécie          300
Francesca Melandri
𝗟𝗲𝘁𝘁𝗿𝗲 𝗮𝘂𝘅 𝗙𝗿𝗮𝗻ç𝗮𝗶𝘀 𝗱𝗲𝗽𝘂𝗶𝘀 𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗳𝘂𝘁𝘂𝗿 - Francesca Melandri (traduit de l’italien par Robert Maggiori — 18 mars 2020)


Je vous écris d’Italie, je vous écris donc depuis votre futur. Nous sommes maintenant là où vous serez dans quelques jours. Les courbes de l’épidémie nous montrent embrassés en une danse parallèle dans laquelle nous nous trouvons quelques pas devant vous sur la ligne du temps, tout comme Wuhan l’était par rapport à nous il y a quelques semaines. Nous voyons que vous vous comportez comme nous nous sommes comportés. Vous avez les mêmes discussions que celles que nous avions il y a encore peu de temps, entre ceux qui encore disent «toutes ces histoires pour ce qui est juste un peu plus qu’une grippe», et ceux qui ont déjà compris. D’ici, depuis votre futur, nous savons par exemple que lorsqu’ils vous diront de rester confinés chez vous, d’aucuns citeront Foucault, puis Hobbes. Mais très tôt vous aurez bien autre chose à faire. Avant tout, vous mangerez. Et pas seulement parce que cuisiner est l’une des rares choses que vous pourrez faire. Sur les réseaux sociaux, naîtront des groupes qui feront des propositions sur la manière dont on peut passer le temps utilement et de façon instructive ; vous vous inscrirez à tous, et, après quelques jours, vous n’en pourrez plus. Vous sortirez de vos étagères la Peste de Camus, mais découvrirez que vous n’avez pas vraiment envie de le lire.

Vous mangerez de nouveau.

Vous dormirez mal.

Vous vous interrogerez sur le futur de la démocratie.

Vous aurez une vie sociale irrésistible, entre apéritifs sur des tchats, rendez-vous groupés sur Zoom, dîners sur Skype.

Vous manqueront comme jamais vos enfants adultes, et vous recevrez comme un coup de poing dans l’estomac la pensée que, pour la première fois depuis qu’ils ont quitté la maison, vous n’avez aucune idée de quand vous les reverrez.

De vieux différends, de vieilles antipathies vous apparaîtront sans importance. Vous téléphonerez pour savoir comment ils vont à des gens que vous aviez juré de ne plus revoir.

Beaucoup de femmes seront frappées dans leur maison.

Vous vous demanderez comment ça se passe pour ceux qui ne peuvent pas rester à la maison, parce qu’ils n’en ont pas, de maison.

Vous vous sentirez vulnérables quand vous sortirez faire des courses dans des rues vides, surtout si vous êtes une femme. Vous vous demanderez si c’est comme ça que s’effondrent les sociétés, si vraiment ça se passe aussi vite, vous vous interdirez d’avoir de telles pensées.

Vous rentrerez chez vous, et vous mangerez. Vous prendrez du poids.

Vous chercherez sur Internet des vidéos de fitness.

Vous rirez, vous rirez beaucoup. Il en sortira un humour noir, sarcastique, à se pendre.

Même ceux qui prennent toujours tout au sérieux auront pleine conscience de l’absurdité de la vie.

Vous donnerez rendez-vous dans les queues organisées hors des magasins, pour rencontrer en personne les amis - mais à distance de sécurité.

Tout ce dont vous n’avez pas besoin vous apparaîtra clairement.

Vous sera révélée avec une évidence absolue la vraie nature des êtres humains qui sont autour de vous : vous aurez autant de confirmations que de surprises.

De grands intellectuels qui jusqu’à hier avaient pontifié sur tout n’auront plus de mots et disparaîtront des médias, certains se réfugieront dans quelques abstractions intelligentes, mais auxquelles fera défaut le moindre souffle d’empathie, si bien que vous arrêterez de les écouter. Des personnes que vous aviez sous-estimées se révéleront au contraire pragmatiques, rassurantes, solides, généreuses, clairvoyantes.

Ceux qui invitent à considérer tout cela comme une occasion de renaissance planétaire vous aideront à élargir la perspective, mais vous embêteront terriblement, aussi : la planète respire à cause de la diminution des émissions de CO2, mais vous, à la fin du mois, comment vous allez payer vos factures de gaz et d’électricité ? Vous ne comprendrez pas si assister à la naissance du monde de demain est une chose grandiose, ou misérable.

Vous ferez de la musique aux balcons. Lorsque vous avez vu les vidéos où nous chantions de l’opéra, vous avez pensé «ah ! les Italiens», mais nous, nous savons que vous aussi vous chanterez la Marseillaise. Et quand vous aussi des fenêtres lancerez à plein tube I Will Survive, nous, nous vous regarderons en acquiesçant, comme depuis Wuhan, où ils chantaient sur les balcons en février, ils nous ont regardés.

Beaucoup s’endormiront en pensant que la première chose qu’ils feront dès qu’ils sortiront, sera de divorcer. Plein d’enfants seront conçus.

Vos enfants suivront les cours en ligne, seront insupportables, vous donneront de la joie. Les aînés vous désobéiront, comme des adolescents ; vous devrez vous disputer pour éviter qu’ils n’aillent dehors, attrapent le virus et meurent. Vous essaierez de ne pas penser à ceux qui, dans les hôpitaux, meurent dans la solitude. Vous aurez envie de lancer des pétales de rose au personnel médical.

On vous dira à quel point la société est unie dans un effort commun, et que vous êtes tous sur le même bateau. Ce sera vrai. Cette expérience changera à jamais votre perception d’individus. L’appartenance de classe fera quand même une très grande différence. Etre enfermé dans une maison avec terrasse et jardin ou dans un immeuble populaire surpeuplé : non, ce n’est pas la même chose. Et ce ne sera pas la même que de pouvoir travailler à la maison ou voir son travail se perdre. Ce bateau sur lequel vous serez ensemble pour vaincre l’épidémie ne semblera guère être la même chose pour tous, parce que ça ne l’est pas et ne l’a jamais été.

A un certain moment, vous vous rendrez compte que c’est vraiment dur.

Vous aurez peur. Vous en parlerez à ceux qui vous sont chers, ou alors vous garderez l’angoisse en vous, afin qu’ils ne la portent pas. Vous mangerez de nouveau.

Voilà ce que nous vous disons d’Italie sur votre futur. Mais c’est une prophétie de petit, de très petit cabotage : quelques jours à peine. Si nous tournons le regard vers le futur lointain, celui qui vous est inconnu et nous est inconnu, alors nous ne pouvons vous dire qu’une seule chose : lorsque tout sera fini, le monde ne sera plus ce qu’il était.


(𝙁𝙧𝙖𝙣𝙘𝙚𝙨𝙘𝙖 𝙈𝙚𝙡𝙖𝙣𝙙𝙧𝙞 𝙚𝙨𝙩 𝙘𝙤𝙣𝙛𝙞𝙣𝓮́𝙚 𝓪̀ 𝙍𝙤𝙢𝙚 𝙙𝙚𝙥𝙪𝙞𝙨 𝙡𝙚 9 𝙢𝙖𝙧𝙨 𝓪̀ 𝙘𝙖𝙪𝙨𝙚 𝙙𝙚 𝙡'𝓮́𝙥𝙞𝙙𝓮́𝙢𝙞𝙚 𝙙𝙚 𝙘𝙤𝙧𝙤𝙣𝙖𝙫𝙞𝙧𝙪𝙨)
Commenter  J’apprécie          267
Il ne parla pas de sa décision à sa mère, car ce qu'on laisse échapper de sa bouche, on ne le rattrape pas, même avec mille chevaux.


Page 43
Commenter  J’apprécie          280
Ilaria halète, elle sent qu'elle se noie. Depuis qu'elle a commencé à lire - il y a quelques minutes - elle a bien dû respirer plusieurs fois et pourtant, elle a l'impression de sortir d'une plongée en apnée.

Elle tourne les pages, cherche la date de publication : "An XVII E.F. - 1939". Elle lève les yeux. Elle les passe comme un pinceau sur le dos des autres lecteurs de la Bibliothèque Nationale, dont aucun n'est en train de lire l'écrit d'un père qui célèbre la suprématie blanche.


Quand elle referme le fascicule, les feuilles retombent l'une sur l'autre comme des ailes de papillons fatigués.


page 198
Commenter  J’apprécie          250
Attilio avait le regard paradoxal du colonisateur : les traits humains ne l’intéressaient pas, ou il ne les voyait pas. En revanche, dans le paysage — dans chaque pierre, chaque nuage, chaque cri de chacal —, il reconnaissait un message vivant et éloquent sur son propre grand Destin.
Commenter  J’apprécie          250
Tout n’était qu’eau et mouvement. Le mistral avait changé l’air en mer, lui avait donné du sel, du goût, de la consistance. Le respirer faisait l’effet d’une caresse d’algues sur les joues.
Commenter  J’apprécie          250

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Francesca Melandri (1102)Voir plus

Quiz Voir plus

Plus haut que la mer

Lors d’une sortie, avant de se marier, qu’est-ce que Luisa avait demandé à son futur époux?

De regarder l’horizon
De se taire pour écouter le bruit du vent
De courir avec elle
De l’embrasser

4 questions
5 lecteurs ont répondu
Thème : Plus haut que la mer de Francesca MelandriCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..