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Critiques de Francisco G. Haghenbeck (28)
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Le jour des morts

Après L'Ultime secret de Frida K. de l'Espagnol Gregorio Leon paru il y a quelques mois, c'est au tour des Editions de l'Herne de publier un roman consacré à Frida Kahlo, Le Jour des morts (Mexique, 2009).

La fameuse exposition consacrée à la peintre mexicaine au Grand Palais en 2004 est ici aussi le point de départ de l'intrigue. On redécouvre un objet ayant appartenu à Kahlo, et ce dernier disparaît. Chez Haghenbeck, ce n'est pas un autoportrait dédié à Trotski qui s'est volatilisé, mais un carnet noir offert par Tina Modotti et intitulé "Pour le jour des morts", dans lequel Frida Kahlo annotait des recettes destinées à honorer les défunts le 02 novembre.

Pour l'épouse de Diego Rivera, il ne s'agissait pas seulement de respecter la tradition mexicaine du Dia de los muertos, remise au goût du jour durant les années qui suivirent la révolution. Il s'agissait d'un motif plus personnel. Frida Kahlo avait conclu un pacte avec la Mort elle même. Elle survivrait aux blessures provoquées par un terrible accident de bus mais sa vie ne serait que souffrance. En échange, elle devrait honorer la Mort, non pas en lui offrant son âme, mais en lui préparant des mets particuliers: "Alors, tu n'auras qu'à me faire une offrande chaque année: de bons plats, des fleurs, des cadeaux. Mais je t'avertis: tu regretteras toujours de ne pas être morte aujourd'hui. Je me chargerai de te le rappeler chaque jour de ta vie." La vie contre une douleur physique lancinante et quotidienne, et, une fois par an, un festin préparé dans la grande tradition mexicaine, tel était le serment échangé entre Frida et la Muerte.

Tout a été dit cent fois sur Frida Kahlo, ses tableaux analysés, ses lettres disséquées, ses photos répertoriées. Sa cuisine elle-même a eu droit à un livre de Guadalupe Rivera, Les Noces de Frida et Diego. Souvenirs et recettes du Mexique. Et pourtant, Fransisco G. Haghenbeck parvient dans ce court ouvrage de 197 pages à retracer les moments les plus importants de la vie de Kahlo sous un angle nouveau. Il choisit le réalisme magique comme mode narratif pour retracer sa jeunesse, ses amours, son engagement politique, sa créativité. L'irrationnel et le mythe surgissent dans la vie de Kahlo. Les figures de la Mort et de son messager deviennent dans le roman indissociables de la nourriture, nourriture comme lien familial ("Les recettes de ma soeur Mathilde"), nourriture comme langage amoureux ("Mon mariage"), nourriture comme symbole identitaire ("Trotski et Breton"). Les recettes retranscrites dans le livre, environ une trentaine publiées sur fond noir, ont toutes un lien avec les chapitres qui les précèdent. Loin de nuire à l'unité du récit, elles sont un appétissant interlude et donnent un charme singulier à l'ouvrage.

Le Jour des morts est un roman qui plaira aux amoureux de Frida Kahlo, aux amateurs de cuisine mexicaine, et à tous ceux qui ont adoré la sensualité de Chocolat amer de Laura Esquivel ou d' Aphrodite d'Isabel Allende.

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Mexico Noir

L'introduction de Paco Ignacio Taibo II à cette anthologie est précieuse car elle fait entrer le lecteur de plain-pied dans la noirceur de ce monstre urbain qu'est Mexico : désespoir engendré par la misère économique, criminalité, trafic de drogue et violences en tous genres, et une corruption de la police qui est sans égal, bienvenue dans les ténèbres de Mexico DF.



«J'ai souvent dit que les statistiques révélaient une ville surprenante, une capitale dans laquelle on compte plus de ciné-clubs qu'à Paris, plus d'avortements qu'à Londres et plus d'universités qu'à New-York. Une ville où la nuit est devenue dangereuse, sauvage. le royaume de quelques rares élus. Où la violence qui règne vous accule, vous enferme dans l'autisme. Une sauvagerie qui vous retient chez vous, planté devant la télé, qui crée un cercle vicieux où règne la solitude et où on ne peut s'en remettre qu'à soi-même. Voilà la situation, pour la majorité des cas.» (Paco Ignacio Taibo II).



La première nouvelle du recueil, «J'suis personne» d'Eduardo Antonio Parra, justifierait à elle seule l'achat de l'anthologie, la marche dans les rues derrière son caddie et le monologue intérieur en boucle d'un clochard psychotique, qui a assisté à une scène, au mauvais endroit au mauvais moment, et qui pressent dans le brouillard de ses pensées abîmées par la rue et l'alcool, que les conséquences vont être terribles pour lui.



Un autre de mes coups de coeur est la nouvelle de F.G. Hagenbeck, «Le comique qui ne souriait jamais», dans la lignée de Marlowe, une histoire de privé embauché à la fin des années soixante par une star de cinéma pour faire cesser un chantage, un classique transposé dans la noirceur tortueuse de Mexico DF : Un très beau condensé en quelques pages de violence, d'humour corrosif et de mélancolie sur fond de la grande histoire mexicaine, qui donne envie de lire davantage cet auteur.



«Je me trouvais face à l'acteur le plus célèbre du Mexique. Il n'était pas plus grand que moi. Ce n'est pas peu dire car à Los Angeles on me prenait pour le huitième nain de Blanche Neige. Il portait une veste en daim couleur lie de vin qui crissait, une chemise blanche à manches courtes col Mao et des lunettes de soleil de la taille d'un pare-brise. Il avançait lentement. Délicatement. À mesure qu'il s'approchait de moi, j'ai estimé qu'il devait avoir la cinquantaine mais qu'une récente opération de chirurgie esthétique lui faisait paraître dix ans de moins. Il portait encore quelques bandages. Sur son visage tiré, il y avait comme une légère patine qui rappelait la couleur de l'argent : celle des dollars gringos.» (F.G. Haghenbeck, le Comique qui ne souriait jamais)



Deux autres nouvelles m'ont semblées très puissantes, «Le brasier des judas» d'Eugenio Aguirre, un récit qui s'ouvre sur des crimes atroces, annonciateurs d'une chute brutale, et «Derrière la porte» d'Oscar de Borbolla qui illustre de façon simple et brillante le propos de Paco Ignacio Taibo II en introduction, l'impuissance des citoyens face aux crimes et l'impunité.



Merci aux éditions Asphalte de nous plonger au coeur du noir des mégalopoles. On en redemande.

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L'Affaire tequila

Sunny Pascal, détective privé, doit protéger Johnny Weissmuller, un ancien acteur sur le déclin, pendant un festival de cinéma qui a lieu dans la baie d'Acapulco. S. Pascal comprend rapidement que son client est mêlé à des affaires douteuses qui impliquent la mafia et les services secrets américains.

Et avec cette seconde enquête de notre privé nonchalant, surfeur et grand amateur de mélanges alcoolisés et de jolies filles Haghenbeck nous entraine dans un petit coin de paradis où stars et truands, espions et mafieux se pressent autour des tables de jeu et le long du bar.

Une intrigue qui met en scène Johnny Weismuller la star déchue de Tarzan et qui se déroule à Acapulco. Voilà qui devrait aider ce roman à confirmer le succès du précédent titre de l'auteur Martini Shoot. Car c'est vrai que Haghenbeck est devenu le spécialiste incontesté de ces aventures glamour arrosées et distrayante et qui sont autant de cocktails explosifs que l'on apprécie sans modération.

Ah ! j'ai apprécié aussi les recettes des diverses préparations alcoolisées en début de chaque chapitre. Cela donne le ton au reste du roman !


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L'Affaire tequila

Sunny Pascal le détective mexicain d’Hollywood est chargé de veiller sur Johnny Weissmuller lors du festival de cinéma d’Acapulco ; une mission confiée par son ami le producteur Scott Cherris qui envisage en ce début des années 1960 de relancer la carrière de l’interprète de Tarzan. Mais les choses sont toujours plus compliquées qu’elles ne le paraissent et, entre deux cocktails, Sunny va devoir faire très attention à la vie de son client mais aussi et surtout la sienne, tant il semble que nombreux sont ceux qui envisagent de lui faire la peau.



Après Martini shoot qui nous entrainait aux basques du détective sur le tournage de La nuit de l’iguane, revoilà donc Sunny Garcia, les plages de rêve mexicaines, les recettes de cocktails, les stars de cinéma et les tentatives de meurtres.

Comme le premier volume, L’affaire Tequila suit un parcours immuable – mise en place, complications à répétition et complexification de l’intrigue qui devient un joyeux fouillis et résolution, ponctué de recettes et petits historiques de l’invention des cocktails présentés, d’aphorismes assénés par le héros (« Si a dix ans on n’a pas une âme d’anarchiste, on ne mérite pas le titre d’enfant ») et de dialogues frais et amusants :

« -Je vais peut-être te sembler intrusif, mais c’est beaucoup d’argent que vous doit Johnny ?

-Cinq mille dollars, répondit-il aussi tranquille que s’il m’avait annoncé trois pesos.

Je m’étouffais presque avec l’un de mes glaçons.

-Il existe donc un être humain capable d’ingurgiter cinq mille dollars d’alcool.

-Eh oui, monsieur : Johnny Weissmuller. »



Tout au long de cette affaire alambiquée et – avouons-le – pas toujours très claire, c’est avec plaisir que l’on suit Sunny Pascal et les personnages hauts en couleurs qui gravitent autour de lui – apparitions étonnantes d’Ann Margret ou de John Wayne comprises. Capsule temporelle usant de tous les clichés possibles sur l’époque dans une atmosphère de cartoon assumée, L’affaire Tequila, comme précédemment Martini Shoot, joue la carte du divertissement et de l’exotisme sans conséquences. C’est vif, un peu piquant et surtout très distrayant. Entre poursuites, chasses au trésor et parties de pêche épiques, le lecteur voyage, s’amuse et passe indéniablement un très bon moment. Plaisant et reposant.


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Martini shoot

Sur fond de tournage de La nuit de l’iguane, quelques recettes de cocktails, de multiples références à divers romans noirs, dont Le grand sommeil de Raymond Chandler.



Une ambiance beaucoup plus qu’une histoire.



Le plaisir d’une errance dans un incompréhensible scénario utilisant tous les clichés des films noirs.



La distribution, déjà assez hétérodoxe, du film de John Huston est enrichi de la présence d’Elisabeth Taylor.



L’auteur n’apprécie pas Déborah Kerr et donc son personnage n’est qu’évoqué. Dommage car elle ajoutait au film un nuage d’hésitations.



A savourer avant de revoir le film de John Huston et les autres adaptations cinématographiques de l’œuvre de Tennessee Williams.



Et, pour les plus curieuses et curieux, lire les nouvelles et le théâtre de cet auteur aujourd’hui très sous-estimé.
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Mexico Noir

Cette anthologie présente des nouvelles consacrées à Mexico.



Mexico Noir, dirigé par Paco Ignacio Taibo II, une plongée très sombre dans la plus grande mégapole du monde.Pollution extrême, circulation infernale, narcotrafic, enlèvements, corruption généralisée : Mexico est un véritable monstre urbain, où règne la violence ordinaire. Les douze nouvelles inédites rassemblées dans cette anthologie explorent la géographie de cette forêt de béton... et les angoisses de ses habitants. Car il n’y a que dans les telenovelas que les histoires finissent bien
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L'Affaire tequila

Rencontre avec une Miss au regard aigue-marine



Encore des cocktails et cette ambiance de film B et noir étatsunien aux histoires souvent peu compréhensibles, mais qu’importe pour la plupart des spectatrices et spectateurs, ou des lectrices et lecteurs.



Qui pourrait réellement expliquer l’histoire de Raymond Chandler, scénarisée, entre autres, par William Faulkner, dont le montage fut changé pour donner plus de place à l’héroïne Lauren Bacall au détriment d’autres scènes ? Qui pourrait, même après de multiples visions, conter l’histoire projetée de ce beau film qu’est « Le grand sommeil » d’Howard Hawks ?



L’auteur semble avoir retenu la leçon. Sous la double référence aux romans de Raymond Chandler et aux films d’Alfred Hitchcock, il nous entraîne à Acapulco dans un dédale de rebondissements.



Encore des cocktails, leurs compositions et leurs histoires supposées. « Je bois pour rendre les autres intéressants » disait Groucho Marx cité par l’auteur.



Acapulco et pour le privé Sunny Pascal, derrière la façade, « ma vrai mission consistait en fait à baby-sitter un homme-singe ivrogne ».



Le cinéma, « cette magie qui fait voler Mary Poppins, les mouettes, corbeaux et désagréables plumifères dans Les Oiseaux, la même qui aide John Wayne à tirer dix balles d’un revolver qui n’en contient que six, fait passer Rock Hudson pour un type viril, Doris Day pour une vierge effarouchée et Humphrey Bogart pour un grand mec », se fait télévision et les producteurs ont des « projets semblables à des excréments ».



Et derrière cet imbroglio, certaines histoires bien réelles dans cette région du monde. Confusion des esprits sous les effets de la boisson, combinaison des temps, gangsters divers, Johnny Weissmuller, etc. Et kitsch assumé.



Un moment de plaisir léger pour un livre ivre de boissons, « Le vrai crime, c’est de ne pas savoir préparer un martini. Le reste n’est que tapage sanguinolent ».
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L'Affaire tequila

L'auteur fait un savoureux mélange ( digne des plus grands cocktails) de réalité et de romance pour nous faire suivre , une fois encore, l'enquête explosive de Sunny Pascal.

on retrouve au début de chaque chapitre , comme dans son précédent polar, les recettes et histoires des cocktails dont use et abuse Sunny et ses comparses.
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Le jour des morts

Plus je lis de livres sur Frida Khalo, plus elle m'impressionne pas son courage, sa fantaisie, ses couleurs... Je l'admire tout simplement.



Ce livre... C'est une fois encore sa vie racontée à travers son amour du fantastique et du surréalisme. Mais ce qui rend ce livre particulier, ce sont les recettes épicées qui clôturent chacun des 24 chapitre et qui lui donne un goût bien particulier. Encore un petit joyau à lire.
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Martini shoot

Sunny Pascal, détective à Los Angeles est engagé pour assurer la sécurité sur le plateau de La nuit de l’iguane à Puerto Vallarta. Confronté à un John Huston irascible, une Ava Gardner inaccessible mais chaude comme la braise, une jeune Sue Lyon découvrant sexe et drogue et chaperonnée par une opiomane, un Richard Burton aussi alcoolique que lui et une Liz Taylor à l’attitude de lionne, Sunny Pascal pourrait malgré tout assurer tranquillement son job tout en sirotant des cocktails à longueur de journée sur le plateau de tournage, n’était la propension de certains à utiliser les flingues plaqués or que le réalisateur à offert à ses acteurs pour le cas où ils auraient décidé de s’entretuer.



Hommage assumé à Chandler et aux personnages de détectives hard boiled, le roman du mexicain F.G. Haghenbeck mettant en scène un Sunny Pascal alcoolique, passant une partie de son temps à se faire tabasser et pris dans un panier de crabes où se mêlent egos surdimensionnés et magouilles immobilières, est une œuvre légère et agréable.

S’il ne se distingue pas par la qualité de son écriture – sans pour autant que celle-ci soit mauvaise, juste banale – Haghenbeck s’y entend en tout cas pour reconstituer l’atmosphère moite et alcoolisée de ce tournage mythique et l’ambiance insouciante de ce début des sixties. Et derrière la légèreté l’on imagine le gros travail de documentation de l’auteur sur le Puerto Vallarta de l’époque, le tournage épique de La nuit de l’iguane… et les cocktails, puisque chaque chapitre s’ouvre sur la recette d’un cocktail mythique et l’histoire – ou la légende – de son invention. Si le procédé peut sembler superficiel – et il l’est un peu – il n’en demeure pas moins qu’il participe vraiment de l’ambiance du roman tout en éclairant la personnalité de Sunny Pascal, tant on imagine, dans ce roman à la première personne dont le détective alcoolique est le narrateur, que c’est aussi lui qui nous livre ces recettes.

Ensoleillé, langoureux malgré ses multiples rebondissements, et jouant sur la fascination que peut exercer la conjugaison d’une plage de rêve et d’un film mythique, Martini shoot, se révèle être un roman plaisant, du genre à lire au bord de la plage ou près d’un bar à cocktails. Sans prétention, court (moins de 200 pages), il remplit idéalement sa fonction de divertissement et de dépaysement.


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Mexico Noir

Petit opus reçu dans le cadre de "masse critique", regroupant 12 nouvelles de 12 auteurs différents avec, comme thème central, Mexico, la ville tentaculaire et ses quartiers si différents. Une préface, signée Paco Ignacio Taïbo II, nous met en bouche en signant une préface qui donne un aperçu de cette ville dingue et déjantée où la police, corrompue jusqu'à la moelle, est plus dangereuse à fréquenter que la pègre elle-même. Chacune de ces petites perles sont ciselées à souhait et très différentes selon la sensibilité de chacun des écrivains, tous reconnus en leur pays. Chacun a eu à coeur de dénoncer et de souligner les aberrations d'un système totalement incontrôlable." Ne vous attendez pas à lire une anthologie subventionnée par l'office de tourisme de Mexico" nous prévient Paco Ignacio Taïbo II mais je vous recommande vivement ce petit livre qui vous fera, peut-être, découvrir de nouveaux auteurs de talent.
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Martini shoot

Il y a d'abord un film, de John Huston avec Richard Burton, Ava Gardner, en 1964, tourné au Mexique qui est lui même une adaptation d'une pièce de Tennessee Williams.

Et il y a donc ce roman (qui donne au passage envie de voir et le film, et la pièce! ), qui prend pour cadre les coulisses de ce tournage, et mêle donc personnages bien réels et fiction. Entre drogue, alcool, sexe, assassinats, magouilles immobilières et blanchiment d'argent, une image du cinéma qui fait tout sauf rêver!

On se demande ce qui est vrai, ce qui est inventé, et ce flou m'a je pense empêché d'apprécier au mieux l'histoire.

Et puis il y a le "décor", le Mexique des années 60, les conflits internes entre les habitants, indiens, gringos, américains du nord, l'urbanisation touristique prévue de cette région, et les cocktails dont les recettes rythment le roman, ainsi qu'un accompagnement musical associé à certaines recettes.

Et ce sera finalement cet "arrière-plan" qui me restera de ce livre plus que l'intrigue en tant que telle qui ne m'a pas emballée contrairement à l’atmosphère donnée au roman qui est, elle, particulièrement soignée. Voilà qui donne envie de replonger dans des vieux films en noir et blanc, un air de jazz ou de bossa nova en fond sonore, et pourquoi pas... un coktail à la main!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Le jour des morts

Je connaissais Frida Kahlo, les grandes lignes de sa vie, quelques unes de ses peintures. Mais si ces dernières ne me plaisaient pas forcément, le destin extraordinaire, mêlant douleur et amour de la vie, me fascinait. Aussi, face à ce livre qui prenait le pari de retracer la biographie de Frida sous forme romancée, l’élément fantastique en plus, je n’ai pas hésité. Et je ne regrette pas !



Francisco Haghenbeck respecte en tous points ce que l’on sait de la vie de la peintre, tout en insérant ici et là (évidemment) des dialogues, des données dont on ne sait s’ils sont vrais. Mais parfois même la réalité est plus incroyable que la fiction. Ainsi du détail comme quoi, durant l’accident qui faillit lui coûter la vie et lui laissa tant de douleurs, Frida fut aspergée d’une peinture dorée, que trimbalait un peintre dans le bus. À le lire, j’ai eu un doute. Il me semblait que c’était vrai mais cela paraissait si poétique, si incroyable… vérification faite, il s’agit bien de réalité historique. Et c’est ainsi durant tout le roman, qui mêle habilement Histoire et invention, qui respecte profondément la vie et la personnalité de l’artiste.



Car, oui, sa personnalité exsude de chaque page ! Frida, c’était une femme de caractère, aux idées fortes, au tempérament de feu, aux liaisons passionnées. On retrouve tout cela, et plus encore, car la langue en rajoute ! Les métaphores poétiques et colorées se mélangent harmonieusement à des phrases crues et vulgaires, offrant des mots aussi délicieux qu’épicés. [Lire la suite de la critique sur le site de La Lune Mauve]
Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..
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Mexico Noir

12 nouvelles pour représenter Mexico dans ce que la ville a de plus sombre.

12 quartiers, 12 regards, 12 histoires.



Trafics, drogue, meurtre, enlèvement, pollution.

Des gens aussi, isolés, à la rue, voisins, artistes, employés, qui tentent de survivre.

Et à la jonction, des affaires illégales, la corruption, des polices parallèles.



Des écritures urbaines, percutantes, ciselées, aux dents acérées. Des nouvelles qui sentent le désespoir, la sueur et le bitume.

Retirez les barbelés, faufilez-vous dans le chemin devant vous et plongez-vous dans les bas-fonds de Mexico.



L'anti-visite se termine en musique, avec une bande-son proposée en fin d'ouvrage, plutôt bien trouvée.



Asphalte n'aime pas les textes édulcorés, ça détonne et c'est plaisant aussi, de lire des maisons d'édition qui ont des convictions. Dans la série des "villes en noir", nous avons déjà eu droit à Londres, Los Angeles, Rome... La prochaine fois, je m'aventurerai dans des rues que je connais davantage, dans un Paris Noir... il me tarde.



Avec des nouvelles de Eugenio Aguirre, Oscar de la Borbolla, Rolo Diez, Bernardo Fernandez, F.G. Haghenbeck, Victor Luis Gonzalez, Juan Hernandez Luna, Myriam Laurini, Eduardo Monteverde, Julia Rodriguez, Eduardo Antonio Parra et Paco Ignacio Taibo II.
Lien : http://www.casentlebook.blog..
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Le jour des morts

Dans cette biographie romancée, l'auteur utilise les peintures de Frida pour interpréter une relation personelle que l'artiste aurait eu avec la mort, grande dame qui nous suit au fil des pages avec grand naturel. On retrouve bien là le Méxique, le jour des morts et ses offrandes de nourriture. Du reste, chaque châpitre se termine par une recette alléchante tirée d'un carnet de recettes culinaires de Frida Kahlo.

Ce roman est un savant mélange de faits historiques, de divagations allégoriques et de plaisirs gustatifs.



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L'Affaire tequila

Un intrigue mouvementée, où il est difficile de reconnaître les uns et les autres tant les personnages avancent masqués. Policiers, espions, mafiosi se confondent, changeant de casquette à l'envi, selon avant tout leur intérêt personnel. Et au milieu de tout ça, Sunny Pascal, un "privé", payé par un producteur hollywoodien chargé d'assurer pendant le festival de cinéma d'Acapulco la protection de Johnny Weissmuller (eh oui, le "vrai" Tarzan), et accessoirement de régler ses dettes. On est en 1964, au milieu des célébrités de l'époque, de Frank Sinatra à Ava Gardner, dans une atmosphère très vintage. Le cinéma hollywoodien est quasiment aux mains de la mafia, qui contrôle le pays et s'occupe même de faire et défaire les présidents, et le Mexique est le lieu rêvé pour blanchir l'argent sale. Notre héros a fort à faire dans ce cirque où tout le monde semble se ruer sur lui, qui pourtant est le seul à n'avoir rien à se reprocher. L'humour est au rendez-vous, ça castagne à tout va et l'alcool coule à flots, avec au dessert les belles poupées de rigueur en cette époque où le machisme était érigé en valeur fondamentale. Malheureusement, la confusion est telle que le lecteur, même bien éduqué par John le Carré, ne s'y retrouve pas. Heureusement il reste les délicieuses recettes de cocktail en tête de chaque chapitre…

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Martini shoot

Sunny Pascal est un privé américano-mexicain nonchalant, surfeur et grand amateur de mélanges alcoolisés et de jolies fille.

En 1963, il est envoyé au Mexique sur le tournage d'un film de John Huston pour veiller sur les acteurs,

Et plus d’assurer la sécurité pendant le tournage à Puerto Vallarta de La Nuit de l’iguane, il doit s'occuper d'un vol de bijoux, d'un accident de plateau mortel et d'une overdose. Ça fait beaucoup pour un seul homme surtout que le casting réunit aussi bien Liz Taylor, Richard Burton, Ava Gardner que Deborah Kerr et Sue Lyon...Que du beau monde¸ Autant dire que, pour tenir le coup, Sunny va avoir bien besoin de quelques verres.



Premier roman traduit en français de F.G. Haghenbeck, écrivain dont on ne sait pas grand-chose, hormis qu'il est d'origine mexicaine et qu'il est l'auteur également de scénarios de bandes dessinées. Il nous livre ici un polar grinçant sur le milieu du cinéma et sur les acteurs avec une histoire ayant pour décor le mythique tournage de "La Nuit de l'Iguane". Mais il nous propose aussi une histoire haute en couleur, entre rivalité d’auteurs et jalousies mesquines, il nous dresse un portrait drôle et sexy du milieu hollywoodien des années soixante et nous entraîne dans une intrigue caliente en diable. A découvrir et à consommer sans modération ! d'urgence. A noter la superbe photographie de couverture : Richard Burton et Liz Taylor.


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Mexico Noir

« Ne vous attendez pas à lire une anthologie subventionnée par l’office du tourisme de Mexico.»



Tout est dit….



Il s’agit d’un recueil de 12 nouvelles de 12 auteurs se déroulant dans 12 quartiers différents de Mexico.

12 déclinaisons sur la corruption et la violence dans cette mégapole qui s’articulent autour de trois thèmes : au-dessus des lois, des morts qui marchent et la ville de l’asphyxie.



Des styles et des modes narratifs différents, mais une noirceur généralisée.



Les nouvelles sont parfois trop brèves ce qui peut nuire à leur compréhension et donne un goût d’inachevé : le lecteur reste souvent sur sa faim et inactif… mais alors ?... et alors ?...



Une mention particulière pour « j’suis personne » (le personnage du clochard est saisissant et attachant) et « le brasier de Judas » (et sa chute vertigineuse).



J’ai aimé l’idée de la playlist que j’ai bien entendu écoutée en parallèle de ma lecture.



Cet ouvrage fait partie d’une collection abordant les grandes villes actuelles : Los Angeles, Londres, Brooklyn, Rome et Paris… j’ai très envie de lire celui sur Paris….

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Martini shoot

Martini Shoot est le premier roman de F.G Haghenbeck, écrivain mexicain. L'histoire: Sunny Pascal, détective privé un peu (beaucoup) looser est embauché sur le tournage de "La nuit de l'iguane" de John Huston pour s'assurer du bien-être des vedettes du film, Richard Burton, Ava Gardner entre autres. Las! (tant mieux pour nous) les choses vont mal se passer... L' écriture est fluide et ce polar se lit d'une traite, dénonçant les travers du milieu de cinéma et de ses acteurs plus avinés les uns que les autres. Cela croque comme du sable sous la dent et mieux vaut se prémunir contre la soif tant les tentations sont grandes sous notre soleil estival. Un grand moment de lecteur, une vrai régalade!
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Martini shoot

un détective alcoolique et désabusé (pléonasme) tant par son métier que par le monde qui l'entoure se rend sur le tournage du film "la nuit de l'iguane "pour éviter des problèmes entre acteurs . Si désabusé qu'il se fait agressé, perd son colt et se retrouve embarqué par la police locale. petit polar sans prétention mais avec qui on passe un bon moment.

en tête de chaque chapitre, la recette d'un cocktail que notre détective va s'empresser de déguster.
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