La conception de l'architecture comme témoignage représentatif de la société humaine est au fond valable et, si elle ne justifie pas la répétition servile des modèles stylistiques, elle explique la recherche historique en tant qu'approche essentielle de la connaissance du passé.
Les études récentes de l'école florentine d'histoire de l'architecture ont restitué, moellon par moellon, toujours plus clairement depuis la célébration du sixième centenaire de la naissance de Brunelleschi, le profil d'un "humanisme alternatif", identifiable en peinture comme en architecture, et qui va de pair avec le concept d'une Renaissance qui sort des schémas historiographies habituels. C'est naturellement de cette Renaissance-là que participe Paolo avec sa manière de décomposer, comme par filtrage, par décantation, les présupposés visuels de son époque, la culture perspective, l'"imagerie", et d'en refuser tout à la fois les côtés les plus entachés de naturalisme, et les aspects de chronique narrative.
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