La femme du futur et autres contes paradoxaux - François Coupry
Vendredi dernier, je le reçois. Et donc, selon moi, réactions à chaud :
Je zappe direct à ma conclusion : Bref, au moins, je comprends la nécessité pour moi d’arrêter d’écrire de l’absurde. Arrêter pour tout simplement arrêter. J’aime critiquer les livres de façon constructives, et là avec ce livre, je lutte, je ne suis pas là pour détruire les œuvres d’autres qui trouveront grâce sous d’autres cieux. Enfin, « la femme du futur » m’a montré un point de vue intéressant, une histoire sympathique d’un auteur qui sait où il va.
Ce livre rassemble un incipit étrange et quatre nouvelles. Je vais commencer par la dernière, qui a donné son titre à cet ouvrage, et parce que, j’y reviendrai, c’est à mon sens la perle de ce livre.
"La femme du futur"
Bon, enfin j’arrive à la femme de la couverture. Mon esprit est formaté par les phrases des nouvelles précédentes je dois dire maintenant.
Dans une société de l’apparence, donnant plus de voies au paraître qu’à l’être, Anna Wooh entre dans un monde où elle a choisi les bonnes cases. Joie de la réincarnation de certaines croyances religieuses. Dans cette société, on est emmené dans une montgolfière dont les amarres sont détachées. Ces attaches matérielles qui retient beaucoup de nos jours.
A certains égards, j’ai pensé à quelques parallèles avec le livre de Mme Catherine Clément : le voyage de Théo. Mais là plus au temps présent, mais dans un futur où tout a été découvert, où le progrès n’a plus de raisons d’exister, car il ne tend vers aucun autre but que le rien, que le est-ce bien nécessaire.
Des lignes délicates nous font ainsi vivre la vie d’Anna Wooh. L’auteur prend le raccourci des réincarnations, je passerai donc sur ma critique fondé sur l'inné et l’acquis de notre intelligence, de l’instructrion possible. Anna découvre ce monde, et s’aperçoit qu’elle a tout pour elle, que les gens autour ont tous pour eux, et que l’ennui guette. Donc sa conscience se réveille à redécouvrir ces réalités avant que d’autres rebondissements n’arrivent mais je vous laisse les découvrir.
Bref, une société des apparences où la vie n’est que fiction peut-être. Une idée sympa et bien travaillée, même si, je ne suis pas fan des philosophes français, j’ai trouvé de ci, de là trop de liens à l’histoire des perspectives françaises, trop cartésien, pour tout dire, mais ce n’est que mon avis.
Maintenant, les autres lignes de ce patchwork en couleurs :
Dans ce concours « masse critique », j’ai sélectionné ce livre comme on est attiré par les produits en tête de gondole, et ce message d’une bonne lecture qu’il promettait. Maudit marketing, encore une fois, je suis ta victime. Enfin, juste le coût du temps à lire les trois premières nouvelles datant si je me rappelle bien de 1982, de 1989 et de 1978.
"Eloge de l’insolite, de l’imprévisible et de l’insécurité. "
Un rapide incipit en guise d’introduction aux paradoxes, que je qualifierai plutôt d’introduction à l’absurde par l’absurde, du côté positif comme du côté négatif. Rebondissant sur des notions assez opposées, assez similaires, de l’histoire, aux sciences, à la sociologie, aux perspectives, aussi rapidement que l’on descend une piste de ski. Bref, de l’absurde, par l’absurde. Pourquoi? par la multitude des perspectives prises, des hommes, aux strates, aux puces, à la finance, aux sciences, tout çá très rapidement. Cela reste une introduction, soit. Au moins, je m’attends à tout.
"Jour de chance"
Je ne sais pas ce que j’en pense car les phrases virevoltent dans ma tête au son des « je, je, je » individualiste qui font passer l’histoire à côté du coche, donc un contexte difficile à prendre en compte. Bref je le prends comme un compte à l’éloge extrême du politiquement correct, dans un monde individualiste et sans contexte, et sans contact.
Au son des perspectives, sans aucunes autres, des « je, je, je », par exemple, cette phrase page 40. « cependant, j’ai beau argumenter, elle ne veut pas de moi à la crèche. J’aurais été heureux à la crèche ; on m’aurait aimé, peut-être soigné. Elle refuse très poliment, très gentiment, toujours sans rire, sans crier ni au fou ni au loup. Je ne sais pas pourquoi elle refuse.
Je m’en vais, triste, je reprends l’autobus, vers la ville. »
"Nos amis les microbes"
Je me rappelle d’un dessin animé, je crois que cela s’appelait « l’histoire de la vie » avec un grand barbu. Je ne sais pas si en 1989, cette idée avait déjà été travaillé, je pense que si. Bref, intéressé au début par un flot de lignes qui m’entrainent, au bout de quatre-vingts pages, ces histoires me semblent s’allonger, et mes yeux commencent à lire en diagonale chaque paragraphe. Je ne rate pas d’intéressants rebondissements, surtout des différentes perspectives. Bref un bon moment, sans plus.
"Ventre Bleu"
Alors bon, déjà j’aimerais parler avec la personne qui a écrit cela en quatrième de couverture :
« Le livre de François Coupry respire d’un rire nietzschéen, saccadé, rejoignant le non-sens parfait » Jérôme Garcin Les nouvelles littéraires.
C’est de loin la nouvelle que j’ai eu le plus de mal à lire. On ne doit pas avoir les mêmes perceptions du génie Nietzschéen. Pour le coup, un de mes philosophes favoris. Et je pense que si de loin, une des quatre nouvelles devaient se rapprocher plus de l'essence en Friedrich, cela serait la dernière « la femme du futur ». Parce que « respire d’un rire nietzschéen » sincèrement ? j’ai, et c’est seulement mon avis, trouvé cela lourd, une suite de maladresses dans la lignée de la première nouvelle. Du Philippe Delerm en plus long à la rythmique énervante du je je je.
Selon moi, grand grabataire de la remise en question, pas Nietzsche, peut-être Malraux à ses heures les plus torturées. Bon après il est sûr que du haut de mes trente ans et quelques expériences aux encornures , j’ai un point de vue très subjectif sur cette vie possiblement « rêvée » en clinique. Le tout me chagrine, plus qu’il ne me torture. Et pourtant, j’ai navigué à vue à travers ces pages illisibles, un seul paragraphe de la page 253 à la page 262. Trop torturé pour que cela ne soit pas voulu, et sincèrement, j’ai peu apprécié.
Entre ces lignes, je songe à quelques unes des miennes en tant qu’auteur, les 7 nouvelles de mon premier recueil en 2010, enfin plus sommaire et incisif dans mon cas, à me limiter aux 30 pages. Mais toujours ce subjectif qui détruit l’objectif dans du grand n’importe quoi. j'ai donné, et je porte donc un regard un peu trop acerbe sur le tout. désolé.
Après, j’ai été fan de romans, de contes, de science-fiction, apprécie donc d’autres références plus solides. P.K. Dick, D. Simmons, F. Herbert, G.G. Marquez, entre autres. Ce que j’en ai compris : Une fiction a besoin de ce que l’on appelle en anglais d’"anchoring", de pouvoir ancrer les yeux du lecteur dans un cadre, dans un contexte. Là, les trois premières nouvelles jettent une bouteille dans une mer si immense que.
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