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3.93/5 (sur 86 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sedan , le 19/11/1923
Mort(e) à : Tours , le 02/12/2013
Biographie :

François Lebrun est un historien moderniste français.

Professeur émérite d’histoire moderne à l’Université de Haute-Bretagne-Rennes II (1962-1989)., il est un spécialiste de l'Anjou à l'époque moderne.

Il s’inscrit dans la filiation des Annales et de la démographie historique (Les hommes et la mort en Anjou aux xviie et xviiie siècles : essai de démographie et de psychologie historique, Paris, Flammarion, 1975).

Il a participé au renouveau de l’histoire religieuse universitaire (direction du deuxième volume de l’Histoire de la France religieuse : Du christianisme flamboyant à l’aube des Lumières, xive-xviie siècles, Paris, Éditions du Seuil, coll. L’Univers historique, 1988 ; Etre chrétien en France sous l’Ancien Régime, Paris, Éditions du Seuil, 1996), tout en étant soucieux de vulgarisation de bon niveau, il est le directeur de collection d'ouvrages universitaires.

Il est depuis la fin de l'année 1989 membre du comité de rédaction de la revue mensuelle, "L'Histoire" et est l'auteur de manuels d'histoire-géographie pour lycéens.

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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'enseignement qu'il vise à former des personnalités autonomes par l'absence de responsabilité : cette contradiction entre son propos et sa méthode, qui éclate de nos jours avec force parce que notre temps est traversé par une aspiration incoercible à l'autonomie des personnes et que l'individu rejette les normes qui lui sont imposées, n'est pas un élément mineur dans la crise qui éprouve aujourd'hui l'ensemble de l'institution enseignante.
(Préface, René Rémond)
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Ces spectacles (combats de gladiateurs) qui durèrent jusqu'à la fin de l'Empire tardif circonscrivaient ainsi la violence à une certaine catégorie d'hommes condamnés, esclaves, ou épaves sociales, c'est-à-dire à des êtres inférieurs, véritables instruments auxquels on offrait la liberté s'ils se rachetaient par leur courage au combat. La cité des hommes libres se trouvait ainsi purgée du vice et de l'infamie et protégée des pulsions de mort, de la même manière que, dans la Gaule indépendante, les sacrifice humains sauvaient la tribu de la vengeance des dieux. Là où nous ne voyons aujourd'hui que goût du sang, sadisme et dégradation humaine, les anciens Gallo-Romains croyaient tout au contraire que la cruauté publiquement satisfaite élevait la société des hommes libres, c'est-à-dire créait la cité.
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Théoriquement, le choix de la nourrice ne peut être laissé au hasard. Depuis Hippocrate et Galien, toute une littérature a soigneusement défini les qualités requises d'une bonne nourrice. Il faut qu'elle ne soit ni trop jeune, ni trop vieille, que sa santé soit robuste, que ses seins ne soient ni trop gros, ni trop petits, ses mamelons en forme de noisette, son lait ni trop épais, ni trop séreux. Il est bon qu'elle soit brune et non blonde ("les blondes ayant pour l'ordinaire une odeur désagréable"), qu'elle ne louche pas et qu'elle n'ait point les dents gâtées. Enfin il faut accorder plus d'importance encore à ce qu'elle soit de bonnes mœurs. En effet, il n'est pas douteux que le caractère de celle qui allaite n'influe beaucoup sur l'enfant qui suce les vices avec le lait...
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A l’opposé des jansénistes, les libertins pratiquent soit le libertinage des mœurs, soit la plus grande liberté de pensée allant jusqu’à l’athéisme, soit encore les deux à la fois. L’un de leurs adversaires, le jésuite Garasse fait en 1623 la distinction :

J’appelle libertins nos ivrognets, moucherons de tavernes, esprits insensibles à la piété, qui n’ont d’autre Dieu que leur ventre […] Il est vrai que ces gens croient aucunement (= jusqu’à un certain point) en Dieu, haïssent les huguenots et toutes sortes d’hérésies, ont quelquefois des intervalles luisants et quelque petite clarté qui leur fait voir le misérable état de leur âme, craignent et appréhendent la mort, ne sont pas du tout (= totalement) abrutis dans le vice, s’imaginent qu’il y a un enfer, mais au reste vivent licencieusement, jetant la gourme comme jeunes poulains […].

J’appelle impies et athéistes ceux qui sont plus avancés en malice ; qui ont l’impudence de proférer d’horribles blasphèmes contre Dieu ; qui commettent des brutalités abominables ; qui publient par sonnets leurs exécrables forfaits ; qui font de Paris une Gomorrhe ; qui font imprimer le Parnasse satirique ; qui ont cet avantage malheureux qu’ils sont si dénaturés en leur façon de vivre qu’on n’oserait les réfuter de point en point, de peur d’enseigner leurs vices et faire rougir la blancheur du papier.

Chapitre 2. La civilisation européenne dans la première moitié du XVII ème siècle
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Par une disposition aisément compréhensible, tout enseignant incline à tenir l'enseignement dont il est le produit pour le meilleur qu'on puisse concevoir et son idéal sera d'en étendre les bienfaits à ceux qu'il a mission de former à son tour : admettre le contraire serait se remettre soi-même en question ; l'enseignement qu'il a reçu faisant corps avec ses propres structures mentales, sa contestation ruine sa propre identité. De là il résulte que,contrairement à une idée largement répandue, les enseignants sont plutôt conservateurs pour leur conception de l'enseignement et dans l'exercice de leur métier. Qu'ils se rangent souvent parmi les opposants au régime politique ou à l'ordre social n'est pas contradictoire : leur formation les rend critiques (opinions avancées, convictions résolument contestataires) pour tout ce qui est étranger à leur profession, ce qui compense leur conservatisme corporatif.
(Préface, René Rémond)
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La querelle qui s’instaure après 1630 autour du problème de la circulation du sang est caractéristique des difficultés et des limites que rencontre encore la science : ce sont celles-là mêmes qu’a connues le XVIe siècle. Ce n’est que dans les années 1640-1660 que s’amorce, sous l’influence des idées de Descartes, le triomphe d’une mentalité vraiment scientifique. Mais auparavant, les progrès de la science sont encore entravés par le respect exagéré pour la tradition et l’autorité des Anciens et par la mentalité même de l’époque.

Chapitre 2. La civilisation européenne dans la première moitié du XVII ème siècle
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La Réforme protestante a été l’un des grands événements du xvie siècle. Certes, l’existence des Églises orthodoxes, séparées de Rome (avec notamment le patriarcat de Constantinople, sous domination turque, et le patriarcat de Moscou) constituait, depuis le Moyen Âge, une première déchirure de la « robe sans couture » du Christ. Mais bien plus grave par ses conséquences de tous ordres a été le schisme protestant. Si l’histoire des États européens a été dominée au xvie siècle par les problèmes religieux issus de la Réforme, ceux-ci, vers 1600, sont loin d’être résolus.

Chapitre 1. Le monde en 1600
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Le Discours, première grande œuvre philosophique et scientifique écrite en français, jette les bases d’une véritable révolution intellectuelle : à la pensée prélogique, au naturalisme magique, à la physique qualitative des gens de la Renaissance, Descartes oppose, en un style clair d’honnête homme, les grandes leçons du doute méthodique, du primat de la raison et de l’expérience, de la nécessité du langage mathématique.

Chapitre 2. La civilisation européenne dans la première moitié du XVII ème siècle
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Au moment même de l’arrestation de son ami, Jansénius meurt à Ypres, laissant un énorme manuscrit, écho de ses conversations et de ses lettres avec Saint-Cyran, mais surtout œuvre personnelle. Ses amis de Louvain le font paraître en septembre 1640 sous le titre Augustinus. C’est un in-folio de quelque 1 300 pages sur deux colonnes d’impression serrée. Dans cet ouvrage purement théologique, Jansen prétend systématiser la pensée de saint Augustin sur le problème de la grâce. En fait, il interprète toujours cette pensée dans le sens le plus strict et retient surtout les positions rigides élaborées par l’évêque d’Hippone lors de sa polémique avec le moine Pélage. Il dénonce les erreurs des pélagiens, des semi-pélagiens et de tous leurs successeurs (notamment les molinistes, spécialement visés sans être nommés) et rappelle ce qu’il estime être la doctrine augustinienne : nécessité de la grâce divine pour que l’homme pécheur puisse mériter son salut, efficacité infaillible de cette grâce sans pour autant nuire à la liberté humaine, gratuité absolue de la prédestination. Ainsi, à l’opposé du courant optimiste représenté par Molina, Jansénius met l’accent sur la corruption foncière de la nature humaine et sur la toute-puissance de Dieu.

Dès sa parution, l’Augustinus suscite un vif intérêt dans les milieux ecclésiastiques de la plupart des pays catholiques. À Louvain même, les jésuites réagissent violemment et obtiennent de Rome une condamnation du livre, d’ailleurs ambiguë, par la bulle In Eminenti (6 mars 1642). En France, l’ouvrage posthume de Jansénius bénéficie de nombreuses approbations, notamment de la part des oratoriens, des dominicains et de certains docteurs de Sorbonne, mais il se heurte à l’hostilité de Richelieu et des jésuites. C’est pour le défendre contre les attaques de ces derniers qu’Antoine Arnauld (1612-1694) se jette dans la bataille. Celui qu’on appellera bientôt le Grand Arnauld est le plus jeune des dix-neuf frères et sœurs de la mère Angélique et le meilleur disciple de Saint-Cyran. S’intéressant davantage, comme son maître, aux problèmes moraux et aux engagements pratiques qu’aux questions strictement théologiques, il publie en 1643 De La Fréquente Communion dont le succès, considérable et immédiat, contribue beaucoup plus sûrement que le pesant traité de l’évêque d’Ypres, à la diffusion en France des idées jansénistes. Arnauld y dénonce les pratiques des confesseurs jésuites autorisant trop facilement les sacrements et rappelle les règles de la primitive Église et l’infini respect dû à l’eucharistie ; sans condamner vraiment la communion fréquente (comme le lui reprocheront à tort ses adversaires), il tend à la présenter comme un idéal presque inaccessible, inclinant ainsi les âmes croyantes davantage vers la révérence et la crainte que vers la confiance et l’amour. (...)
Ainsi, Augustinus et Fréquente Communion se rejoignent et se complètent : en 1640-1643, le jansénisme, en tant que mouvement religieux, est né sous sa double forme théologique et morale.

Chapitre 2. La civilisation européenne dans la première moitié du XVII ème siècle
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La vie et l’œuvre de saint Vincent de Paul (1581-1660) résume presque tous les aspects de la réforme catholique. Ce fils de paysan des Landes, devenu prêtre et ami de Bérulle et de François de Sales, crée en 1625 à Paris la congrégation de la Mission, constituée selon le contrat de fondation (de) quelques ecclésiastiques de doctrine, piété et capacité connues, qui voulussent renoncer tant aux conditions des villes qu’à tous bénéfices, charges et dignités de l’Église, pour, sous le bon plaisir des prélats, chacun en l’étendue de son diocèse, s’appliquer entièrement et purement au salut du pauvre peuple, allant de village en village, aux dépens de leur bourse commune, prêcher, instruire, exhorter et catéchiser ces pauvres gens et les porter à faire tous une bonne confession générale de toute leur vie passée, sans en prendre aucune rétribution en quelque sorte ou manière que ce soit, afin de distribuer gratuitement les dons qu’ils ont reçu de la main libérale de Dieu.

Chapitre 4
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