Un dictionnaire pratique qui permet de voir rapidement tout ce qui a été dit sur telle ou telle notion. Il est utile pour retrouver des ouvrages connus qui traite un notion littéraire. A la fin de chaque définition, on a la liste bibliographique à laquelle l'auteur a fait appel.
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Quel plaisir que de (re)lire François Nourissier , un peu oublié de nos jours malheureusement .
"Allemande" est un roman splendide sur l'adolescence qui plus est vécue en période de guerre .
Lucien , l'alter égo de François Nourissier , nous conte ses premières amours , ses doutes nombreux ainsi que ses joies et ses peines .
On découvre une jeunesse insouciante mais grave confrontée au STO , à la faim , au rationnement mais qu'éclairent les yeux des filles .
François Nourissier nous raconte également les combats de la libération de Paris qui le verront participér de très loin mais surtout perdre sa virginité dans les bras d'une combattante .
Un roman lucide dans lequel il n'épargne ni les collabos ni les résistants de ses sarcasmes .
Et puis quelle langue magnifique que celle maniée avec un talent énorme François Nourissier , me rendant presque sympathique l'emploi du subjonctif imparfait , une langue qui se perd de plus en plus malheureusement .
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Dans Paùl Jack, un des personnages parle de François Nourissier et de Eau-de-Feu.
***
« Les yeux d'un écrivain, pour être clairs, doivent être secs. »
François Nourissier citait un confrère, y souscrivait et préparait ses lecteurs : attention, ça va chauffer. Je préfère le regard brouillé mais ému, ajouta Paùl.
Il s'empara du volume et reçut l'uppercut. Nourissier prenait la langue à la hussarde, la nourrissait de ses formules tranchantes et autres tournures au scalpel. Son Musée de l'homme dépeçait la vie de grand bourgeois, démontait pierre à pierre sa légende d'écrivain installé et nous ouvrait l'arrière cuisine pour visite détaillée. Autocentré dépressif et grandiose.
Un regard sévère, moqueur, sans complaisance. Les sarcasmes et les yeux secs. Tout était dit. Devant un tel talent on restait repu, sans voix, KO, estomaqué par Nourissier.
Ces auteurs de droite qui écrivent comme des dieux, quelle plaie !
Au-delà, il y avait Beckett… Mystère, profondeur insondable, vertige abyssal, sensations inouïes, les visages et les mots.
L'interminable descente dans les abîmes de l'âme pour y trouver la condition humaine, toute nue.
— Tu aimes Beckett ? avait demandé Paùl à Jack.
— Mon chat, surtout. A complètement détruit Oh Les beauxjours. Vingt premières pages lacérées. S'est acharné dessus. C'est mon chat.
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Le roman est si bien écrit que j'ai cru que c'était une réelle biographie ; il y a des périodes très détaillées ou d'autres où il y a des trous, des zones d'ombres, comme si réellement il y avait eu une recherche réalisée sur un personnage ayant vraiment existé...
On retrouve forcément aussi des ressemblances avec certains moniteurs que nous avons tous connus. Mais ce personnage sans éclat, souvent à côté de la plaque, à côté de la "vraie vie", a du mal à être attachant dès lors qu'il quitte le centre du manège, seul endroit où il excelle.
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Lancée par une poignée d'écrivains talentueux, fécondée par un éditeur de génie, la NRF a profondément marqué le 20ème siècle en étant le temple de la littérature française. Cette album lui donne une place légitime au panthéon des lettres.
Il y a deux types d'auteurs dans cette magnifique collection des Albums Pléiade : les spécialistes, au profil souvent universitaire, dont les qualités pédagogiques évidentes permettent d'avoir une vision précise d'un auteur ou d'une œuvre, et les écrivains qui commentent une œuvre ou une vie d'auteur en y ajoutant leur vision personnelle. La seconde catégorie, et nous y classerions volontiers François Nourissier et son Album NRF, propose des ouvrages souvent plus difficiles d'approche, réservés à un public qui connait déjà son sujet.
Un siècle de NRF est une ballade, où le lecteur entre, accompagné par Nourissier, dans le temple Gallimard. L'histoire de la revue, puis de la maison d'édition, le contexte littéraire du 20ème siècle y sont abordés constamment mais souvent de manière allusive. Mieux vaut aborder le livre avec une solide culture de l'époque.
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Autobiographie d’un demi siècle. Marié trois fois, trois enfants, il raconte ses souvenirs d’enfance, ses mariages, ses déménagements, sa rencontre avec Cécile, généreuse, qui l’accepte tel qu’il est. Elle ne se trompe jamais sur la qualité d’un être.
Il se penche aussi sur son métier d’écrivain, faire de l’éternel avec de l’éphémère, c’est son gagne pain.
Ce livre écrit de 1976 à 1978, imaginait sa fin de vie.
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Excellent ouvrage très documenté, beaucoup de photos de lettres, comme toujours dans les albums de la pléiade.
On comprend bien mieux toute l'histoire de la NRF, la période très compliquée de la deuxième guerre mondiale et de Vichy.
Les grosses colères d'Aragon, le cas Céline, Breton...
Le rachat de la pleiade, la création de la série noire...
Un beau livre sur l'histoire de la (plus) grande maison d'édition Gallimard, et de son visionnaire directeur.
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François Nourissier disparut en 2011 avait publié en 2007 un récit très émouvant sur l'alcoolisme de son épouse, " L'eau de feu " et en 2005 ce recueil de souvenirs également touchant sur les maisons de sa vie. Il vouait une passion pour les maisons au point dit-il d'en avoir visitée prés de cinq cent. Il dresse un bel inventaire des pensées qu'elles lui ont inspirées. C'est sa propre mélancolie d'homme malade qui se sait au crépuscule de son existence qui est le fil rouge de ces textes. Au delà des maisons, c'est sa vie qu'il égraine page après page. Il parle de ses amours, de son travail, de ses amis, des livres qui envahissent son univers. C'était un chasseur de maisons de caractères, des fermettes, des presbytères, des manoirs, qu'il achetait souvent sur un coup de tête, par exemple à une chanteuse et revendait aussi vite à un ami écrivain. Dans ces maisons il a écrit, entassé des secrets, vécu des amours, fait des rencontres, reçu des amis. Il n'oublie pas les maisons prêtées, les maisons à problèmes, qu'il faut protéger de la dégradation, celles dont " les murs ont été achetés avec l'argent gagné en noircissant du papier ". Il aborde sa désinvolture au rangement, ses entassements de courriers, le mobilier, les lits, les fauteuils qui encombrent, qu'il faut éliminer pour lui épargner les chutes, lorsque la maladie le rend instable. Il accorde un chapitre à la " benne " dans laquelle il jette des pans entiers de sa vie avant un déménagement. Mais la fin de vie est là qui rode dans son esprit, sans en avoir peur " On sera mort depuis longtemps quand on se décidera à craindre la mort ", au point qu'il consacre quelques pages à la " dernière demeure " jusqu'à évoquer le " bruit des cailloux sur le chêne du cercueil ". Heureusement, l'humour vient mettre un rayon de soleil dans cette nostalgie, notamment lorsqu'il taille un costume aimable, mais bien senti aux agent immobiliers, et aux notaires " qui vous font payer vos rêves "et réussissent souvent à nous " bluffer, nous rouler. " L'humour également lorsqu'il traite des résidences secondaires, qui au delà de servir au bonheur, servent aux " images du bonheur ". La poésie est omniprésente, agrémentée de bons jeux mots, de tournures de phrases subtiles, plaisantes, de nombreuses références littéraires. Dans le titre, Mélancolie est écrit avec une majuscule, mais c'est une Mélancolie assez jubilatoire dans laquelle j'ai eu plaisir à me plonger.
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François Nourissier a livré un récit bouleversant sur la passion qu'il a vécu avec sa compagne. De son écriture éblouissante, il nous décrit sans voyeurisme, mais avec des mots d'une justesse infinie, les embellies et les tempêtes de son couple, la plongée pernicieuse de REINE dans l'alcoolisme, la vieillesse, la rage de travail d'un grand écrivain comme lui. La description intense, d'une scène de ménage, non pas la leur, mais celle de n'importe quel couple, est bouleversante de vérité. L'érosion de l'amour passion est merveilleusement imagée. Les rires, les pleurs, la douleur, les faux semblants procurés par l'alcool sont racontés avec sobriété mais puissance. Les signes du vieillissement et le combat à mener contre eux sont montrés avec réalisme. Ce livre est constellé de phrases sublimes qui restent à l'esprit longtemps après l'avoir refermé.
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Nourrissier se raconte, au soir de sa vie. Evitant l'ordre chronologique, il évoque ses passions, ses rencontres, ses plaisirs, sa conception de la vie, de l'amour, de l'amitié, de la littérature. Beau livre, grand style. Je recommande.
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Nourrissier évoque son enfance et sa passion de l'équitation, à travers la vie d'un cavalier devenu maître de manège, qu'il aurait pu être. Très bon livre, lu avec plaisir, tant pour son style que par la peinture d'un milieu, la petite bourgeoisie parisienne qui veut paraître, et d'une époque, des années 30 aux années 70. Magistral.
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Ce livre est un livre d'écrivain. C'est un style. C'est des morceaux de vie racontés par l'auteur comme un écrivain qu'il est.
Mais, je trouve ça décousu, pas pénétrable facilement : comme beaucoup des maisons dont on n'ose pas visiter les entrailles ou même les extérieurs par peur d'être chassé ou observé d'un mauvais oeil par un propriétaire chagrin ?
Le titre m'a attiré et m'a donc aussi déçu.
Je me demande à qui s'adresse et pour qui est publié ce genre de travail ? Un amoureux de François Nourissier, un proche de François Nourissier ? Un amoureux des (pseudo-presque-)autobiographies ? Un historien de la littérature ? Un écrivaillon qui-voudrait-faire-comme-un-écrivain-reconnu et qui cherche des portes d'entrée... Vaine entreprise... ?
Je ne suis rien de tout ça et me suis donc assez ennuyé à lire ces fragments, je n'y retire rien, probablement que je vais oublier et n'en garder qu'une saveur triste, qu'une idée vague comme une vieille maison qui sent le rance, qui certes a des profondeurs insoupçonnées sans doute, mais qui met de sacrées barrières pour les découvrir...
Je dois finir en disant que ma critique n'est que peu crédible : la maison ne fait plus crédit, le client l'a tué.
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Certains s'écoutent parler, d'autres s'écoutent penser et dissèquent leurs états d'âme à longueur de pages. Qui ce "roman" peut-il intéresser à part l'auteur lui-même , noyé dans son nombrilisme ? Des lecteurs insomniaques en quête d'un sommeil rapide?
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Livre trouvé dans une boîte à livres et dont le nom de l’auteur me semblait familier. Mais quel ennui! Seul le résumé est compréhensible. Les mots s’accumulent, les phrases s’entassent mais je n’arrive pas à suivre le cheminement du roman et à m’accrocher à l’histoire et au personnage. Bref, moment ennuyeux à oublier très vite.
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Lu à une période où Babelio n'existait même pas encore ... ma critique ne sera pas très étayée puisque je ne me fie qu'à mes souvenirs pour vous parler de ce livre ...
Amoureuse des animaux mais surtout des chiens, il était évident qu'une lettre écrite à son chien ne pouvait que m'attirer.
Je me souviens surtout du regard tendre que l'auteur pose sur sa chienne, sa très belle plume et l'aspect philosophique, réflexion sur le monde et sur son microcosme par l'entremise de ses conversations avec elle.
Si un jour il croise à nouveau mon chemin dans une boîte à livres par exemple, je n'hésiterai pas à le relire, un petit texte pour une belle soirée littéraire.
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A défaut de génie(comme par exemple Louis Aragon),on peut avoir de multiples talents comme François Nourrissier.Alors on écrit ,on écrit de tout, sur tout,partout ,dans tout,je pense qu'il est mort comme il a vécu de la fièvre d'écrire.Etrange maladie.Des imparfaits du subjonctif à foison ,aux néologismes savoureux ou incompréhensibles,c'est convulsif compulsif,enivrant.Toujours original, bien que la filiation soit connue :anar de droite,fasciné par les communistes ,amoureux un peu,ne s'aimant pas plus qu'il n'aime autrui,se défendant mal d'avoir été "contraint d'accepter" des places en vue ,etc....ça sent la pose :"que vais-je bien pouvoir écrire sur un sujet qui me distingue".Oui c'est cela un homme distingué pour ce qu'il n'est pas,et il en souffre;et distingué ,dandy,mufle,émouvant.Bref mille personnages de romans à lui tout seul.Ou plutôt d'esquisses de personnages pas aboutis,en rade à la dixième page,mais que l'on retrouve un peu changé à la onzième et ainsi de suite,parfois sur une seule page il en joue dix d'un coup;un styliste mais à la point Bic;
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Avec ce style particulier, ce verbe froid incisif et sec, l'auteur nous plonge dans la descente aux enfers de son couple. L'auteur n'est pas complaisant envers lui-même et nous livre le récit de sa culpabilité, de ce prince charmant devenu mari.
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