A cet instant, comme aux plus beaux jours de notre adolescence, nous avions le sentiment d’être purs. Nous ne savions plus rien, ni de l’injustice de la mort, ni de la vacuité du pouvoir, ni de la puissance de l’argent, ni de l’absurdité du monde. J’aurais voulu que le temps cesse à jamais de s’écouler, qu’il se fige pour l’éternité sur l’intensité de ce moment que, ce jour-là plus que jamais, je savais éphémère. Et si le bonheur d’une vie était constitué, justement, de la fragile accumulation de secondes aussi merveilleuses que l’était celle-ci ? P 336