François de Singly

Ce sont des études courtes qui ne parcourent pas que la parenté des homos, mais le lien entre homosexualité et parenté : le coming out, les relations avec la famille, la visibilité, le pacs (pas encore le mariage car le livre date de 2014), puis la filiation des homos (devenir parent), un article est également consacré aux grands-parents, puis la reconnaissance de l'enfant par le conjoint, enfin, la configuration des familles homoparentales en France en 2010-2012.



Les premières contributions sont saisissantes en ce qu'elles donnent à approcher des situations moins médiatisées où la violence envers les personnes qui font leur coming out - ou dont l'homosexualité est révélée parce que, justement, elles n'osent pas faire leur coming out -, ont lieu dans des milieux très difficiles (tu n'es plus mon fils, ma fille, je te chasse, je vais te marier de force, etc, oui, encore en 2012). Des situations qui sembleraient grossières dans des fictions et qui remettent en contexte la manière dont la sexualité, sans aucun autre critère, peut faire basculer une vie, ou l'occuper durant des décennies à réparer des ruptures, des violences, des brutalités - occasionnées par des parents qui, bien sûr, puisque hétéros, se considèrent hors de tous reproches.



La configuration actuelle des familles homoparentales est également intéressante : les couples de femmes recourent à plus de 50% à l'IAD, et les enfants ne sont que pour près de 20% seulement des familles issus d'une union hétéro préalable tandis que les couples d'hommes ont des enfants nés d'une ancienne union hétéro antérieure à plus de 40% - et que la GPA ne concerne qu'un cinquième d'entre eux. La coparentalité concerne également près d'un homoparent masculin sur cinq (à l'époque) - on comprend que la mère, dans ce cas, est hétéro puisque ce pourcentage ne se retrouve pas chez les homoparents féminins.



40 000 enfants, à l'époque, étaient élevés par un couple unisexe - le nombre d'enfants élevés par des homos est donc bien plus élevés puisque ce nombre de 40 000 n'intègre ni les enfants élevés en coparentalité (célibataires), au sein d'unions hétéro dont l'un des deux parents a des relations homos en dehors du couple, ni les familles mono-homoparentales (invisibilisés parmi les familles monoparentales).



Ce qui n'est pas connu n'existe pas - ce qui est dit devient la réalité qui se normalise.

Les contributions internationales réunies par deux anthropologues de la parenté les conduisent à réfuter la thèse d’une révolution anthropologique ou d’un bouleversement de la parenté au risque de se focaliser sur la seule question de la pluriparentalité.
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Contenant les actes d'un colloque déjà ancien (1993), cet essai comprend des contributions d'auteurs de référence dans le champ de la sociologie de la lecture (Claude Poliak, Bernadette Seibel, Bernard Lahire, François de Singly, etc.). Sous le vaste concept d'identité, sont regroupés de multiples éléments qui relient la lecture et l'écriture au parcours de formation de l'identité individuelle. Formation scolaire et formation d'autodidactes, identité professionnelle, de genre, de milieu social. Du côté de l'écriture, une prépondérance évidente est réservée à l'écriture ordinaire du journal intime. L'essai se conclut par un petit tour d'horizon de la recherche sociologique et anthropologique sur la lecture dans quatre pays européens: Espagne, Italie, Allemagne, Grande Bretagne.

Ce qui m'a déçu, et ce fut une grande déception, c'est l'absence de tout ce qui a trait à l'identité collective de l'écrivant ou écrivain; il s'agissait sans doute d'une attente très personnelle, peut-être prématurée pour l'époque de parution du livre, mais je m'attendais au moins à une contribution sur l'écriture comme moyen de sauvegarde de l'identité dans des situations extrêmes - ex. Primo Levi, ainsi que comme moyen d'exploration d'une identité complexe ou marginale - ex. littérature de la migration, littérature de minorités (ethniques, sexuelles etc.).

Notre société contemporaine est tiraillée entre deux pôles : individualisme et vie commune. François de Singly s'appuie sur 8 enquêtes menées auprès de jeunes adultes, de couples, de personnes âgées, d'enfants et d'adolescents,pour montrer comment les personnes vivant à plusieurs mènent une vie de temps personnel et de temps partagé. Il ne s'agit pas seulement de vivre ensemble, mais d'être libres ensemble.

Dans ce petit ouvrage, François de Singly présente un point de vue très démocratique de l'éducation des enfants au sein de la famille. Il s'inscrit dans le courant de penseurs de la démocratie familiale, de Janus Korczak, père des Droits de l'enfant, à Michel Fize, en passant par les auteurs de la pédagogie Freinet.









Selon de Singly, le rôle des parents est d'accompagner l'enfant dans une logique d'expérience, en lui laissant une marge de décision sur les chemins à prendre. On s'éloigne ici de la route tracée par les parents répondant à une logique de simple transmission. Le parent, ou les adultes référents quels qu'ils soient, doivent permettre à l'enfant de vivre des expériences diversifiées, dans un cadre sécurisé. Pour permettre à l'enfant de vivre des expériences et de tester les différentes dimensions de son identité, les adultes doivent lui proposer des ressources, des découvertes, créer un environnement riche et porteur de découvertes de soi. Sur ce point, François de Singly n'est pas naïf : il sait bien que tous les enfants ne sont pas égaux devant ce panel de possibles et devant les expériences qu'il pourra leur être donné de vivre. Il en appelle ici à l'intervention publique pour lutter contre les inégalités sociales.

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Un texte riche, qui permet de se questionner et d'ouvrir à la discussion et au débat. A (re)découvrir en cette période de rentrée des classes.




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Un bon livre qui donne un état des lieux des séparations et aussi de l'après. L'auteur se place du point de vu féminin et donne 3 types principal de relation, débouchant sur 3 types de séparation aux effets bien différents.

C'est instructif, illustré de nombreux cas réels.

Il part d'un énoncé simple (J'allaite mon enfant, Je vais au musée, Je sèche les cours). Le but est de mêler plus étroitement l'enquête de terrain et les cours de théorie.

Mais d'abord, le sociologue doit avoir une trousse à outil, une méthode. Il s'agit d'éviter la position de surplomb où il sait toujours mieux que les individus eux-mêmes ce qu'ils font et les raisons pour lesquelles ils le font...

La sociologie permet de comprendre l'écart entre les normes sociales et le comportement des individus. Les individus résistent non parce qu'ils sont ignorants mais parce qu'ils ont de bonnes raisons d'agir autrement. 250 pages pas trop difficiles à lire
Lien : http://killing-ego.blogspot...

Lecture "volée" à l'une de mes filles. Eduquer son enfant avec bienveillance, c'est aussi lui permettre de s'avancer sur le chemin de la bienveillance. :)

Une lecture dans laquelle je me retrouve.

Quelques idées clés :



Le parent est présenté comme un parent voyagiste, un parent qui accompagne l'enfant dans son voyage de la vie. Une bien jolie métaphore !



Encouragement à la bienveillance, à l'encouragement, à l'écoute.



L'enfant n'est pas inférieur au parent. En revanche le parent a une expérience que l'enfant n'a pas. C'est son rôle de prévenir d'un danger, de poser un certain cadre tout en laissant libre d'agir dès que c'est possible.



La présence d'un cadre pour aider l'enfant à se construire. Il présente ensuite 4 cadres qu'on retrouve dans le rôle parental.



1/Le cadre de sécurité : il consiste à arrêter l'enfant et poser les limites lorsque sa sécurité est menacée. Un cadre indispensable.

2/ Le respect mutuel : là encore indispensable. Le respect est valable aussi bien pour l'enfant envers le parent que pour le parent envers l'enfant. Intéressante réflexion à propos de la notion de propriété, notamment de la chambre- une réflexion qui rejoint la mienne et qui m'a, pour ma part, conduite à laisser mes enfants gérer leur chambre il y a bien des années (avec simplement demande d'une chambre rangée le week-end pour "respirer").

3/Le cadre-temps : décision de l'heure des repas, du coucher, des sorties, etc. Un cadre plus souple.

4/Le cadre scolaire avec les travers qui peuvent en découler : non respect du rythme de l'enfant, possibilité de passer à côté d'une passion pouvant devenir une vocation.

La nécessaire négociation/réévaluation du cadre pour qu'il soit compris et accepté par l'enfant, pour qu'il tienne compte de son évolution.



La sanction n'est pas violence, elle n'est pas arbitraire. Précision personnelle : C'est un regret que j'ai très souvent avec l'éducation telle qu'on nous la présente souvent aujourd'hui. Or comment apprendre de nos erreurs si celles-ci n'ont aucune conséquence ? Casser un verre et nettoyer, ce n'est pas une punition, c'est la sanction, la conséquence de son acte, cela permet de prendre conscience que le verre n'est pas réparable, que quelque chose s'est produit. En revanche, demander de copier des lignes pour un verre cassé n'a aucun sens : elle n'apprend rien sur ce qui s'est produit.



Trop prêter attention à ce que l'enfant sera, c'est l'empêcher d'être à ce moment-là.



N'anticipons pas sur d'éventuelles difficultés ou échecs, ne focalisons pas sur une difficulté scolaire présente qui compromettrait l'avenir.

Depuis quelques années, les demandes de consultation pour raison de stress/pression scolaire se multiplient à partir de 11 ans* ! Il y a une dizaine d'années, ce stress se manifestait surtout au lycée...

Regardons l'enfant face à nous, ce qu'il vit, ce qu'il ressent, ce qu'il aime au moment présent.
Lien : https://apprendreavecbonheur..

Extrêmement déçue, et c'est peu dire... Je trouve que dans cet ouvrage De Singly a oublié son costume de sociologue au placard pour revêtir celui de pseudo-psychologue. Hé bien, c'est fort dommage !

Outre les explications psychologiques et très peu sociologiques, l'auteur nous explicite ses propos par des ouvres littéraires et/ou autres films. En soit, je n'ai rien contre, mais là, je trouve qu'une enquête sociologique aurait été plus adaptée...

Tres bon livre de sociologie a lire ! Accessible a tous et tres enrichissant

Davantage qu’une sociologie des rapports sexués à l’œuvre dans la séparation, cette enquête propose une analyse de l’engagement et du désengagement de soi dans le lien.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..

Dans ce livre instructif et bien conçu, le sociologue parle de comment vivre en famille, donc en groupe, tout en restant libre. Comment se réaliser, s'épanouir sans léser l'autre ? Comment vivre à une autre que soi sans perdre sa propre personnalité et son autonomie de pensée ?

Voilà quelques questionnements qui trouveront des réponses dans cette oeuvre collective.

Un phare dans une nuit sociologique bien obscure...👀