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3.97/5 (sur 168 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Françoise Dargent est journaliste et critique littéraire pour Le Figaro.
Née près de Paris, elle a grandi dans le Nord près de la frontière belge. Le climat pluvieux de cette belle région l’a poussée à s’enfermer dans sa chambre pour dévorer toute la Bibliothèque rose et verte. De retour à Paris quelques années plus tard, elle devient journaliste. Puis quelques autres années passent, et elle rejoint le Figaro littéraire comme critique. Comme elle n’a pas oublié ses premières lectures, elle décide d’écrire aussi des chroniques sur la littérature jeunesse. journaliste et critique littéraire pour Le Figaro.

Source : Figaro
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Bibliographie de Françoise Dargent   (4)Voir plus


Entretien avec Françoise Dargent à propos de son ouvrage Le Choix de Rudi :



Le choix de Rudi s’inspire de la vie du jeune Rudolf Noureev, figure fondatrice de la danse contemporaine. Pourquoi avoir choisi de consacrer un ouvrage à ce personnage ?


Rudolf Noureev me fascinait lorsque j’étais adolescente. Il était à l’époque le danseur étoile le plus connu au monde avec une aura de star qu’il est difficile d’imaginer aujourd’hui pour un danseur. Je ne connaissais pas vraiment son histoire. J’ai lu ensuite la formidable biographie romancée que lui a consacrée l’écrivain Colum McCann et j’ai découvert la complexité du personnage. Noureev est véritablement un personnage de roman et dans sa vie, ses jeunes années, sont particulièrement intéressantes. Dès le départ ! Rien que de savoir qu’il est né dans un train en route vers la Sibérie, filant dans un paysage enneigé, fait fonctionner l’imaginaire.



Comment se sont déroulées les recherches nécessaires à ce récit biographique ? Vous évoquez des rencontres avec certains des personnages dans la postface, pouvez-vous nous en dire quelques mots ? A quel point vous en êtes-vous tenue aux faits réels ?


Je n’ai pas voulu écrire une biographie parce que cela a déjà été très bien fait mais je me suis documentée comme si je devais en écrire une. Comme je suis journaliste, j’ai pensé naturellement interviewer des personnes qui l’avaient connu. J’ai rencontré deux proches de Noureev, son amie Ménia Martinez qui l’a côtoyé à l’époque du Kirov avant qu’il ne quitte l’Union Soviétique et le chorégraphe Pierre Lacotte qui l’a connu ensuite à Paris. Je n’ai pas cherché à multiplier les rencontres car je ne voulais pas m’enfermer dans un carcan trop strict. Je revendique pleinement la licence qu’offre la fiction et la subjectivité de mon personnage.



Vous avez choisi d’écrire à la première personne, de faire directement s’exprimer par votre plume le jeune prodige. Pourquoi ce choix narratif ? De quoi vous êtes-vous inspirée pour mettre les mots sur la passion et les douleurs du garçon ?


Le choix d’écrire à la première personne n’est pas venu tout de suite. J’ai d’abord tâtonné mais je n’étais pas satisfaite. Il me manquait l’énergie de Noureev qu’il fallait absolument traduire dans ce roman. J’ai alors écrit à la première personne un premier chapitre d’un jet en imaginant les pensées de ce jeune garçon fuyant la colère de son père et se raccrochant à ce rêve de devenir danseur. J’avais trouvé le ton. Je ne l’ai plus lâché.



Pourquoi avoir choisi de ne traiter que la jeunesse du personnage ?


J’ai choisi de couvrir les dix années de formation du danseur qui me paraissent être les plus déterminantes, entre ses 13 ans, lorsqu’il commence vraiment à faire de la danse et ses 23 ans lorsqu’il passe à l’Ouest. Après il devient une star et sa vie devient publique. On connaît moins sa jeunesse. Et comme je voulais écrire principalement pour les adolescents, cela tombait bien. Il a l’âge des lecteurs que je souhaitais intéresser.



Tout au long du roman, le personnage de Rudi voue corps et âme à la danse, qu’il travaille jour et nuit, sans relâche. Cet art apparaît alors comme une pratique difficile, parfois cruelle et très souvent ingrate dans votre récit, bien éloignée de l’image que l’on peut avoir de la vie d’artiste. Pourquoi avoir choisi de présenter la danse de cette façon ?


Comme toute discipline portée à son plus haut niveau, la danse est un art exigeant qui met le corps à rude épreuve. Les danseurs vous le diront : « si je n’ai pas mal quelque part après avoir travaillé c’est que j’ai mal travaillé ». Peu de danseurs arrivent au niveau de Noureev mais ceux qui y parviennent ont tous travaillé énormément. Il y a la question du talent évidemment mais je voulais montrer aussi qu’on ne devient pas le meilleur dans sa discipline sans être très exigeant avec soi-même. Cela vaut pour la danse mais aussi pour le foot !



Le roman est également l’occasion de décrire la vie sous le régime soviétique, qui apparaît comme l’opposant le plus acharné aux rêves du jeune danseur. Pensez-vous que ce cadre a pu influencer le personnage de Noureev, dans son art, son caractère rebelle, sa vie future ?


Ce cadre a en effet exacerbé le caractère naturellement rebelle de Noureev. Noureev était très têtu, colérique, très slave en fait. Il ne pouvait que déborder d’un cadre trop strict. Cela s’est fait à ses dépens car beaucoup ont essayé de lui mettre des bâtons dans les roues mais il a su contourner ce régime oppressant dès son adolescence. Le prix à payer a été lourd : il a dû quitter son pays qu’il adorait, sa famille qu’il aimait, sa culture aussi. Il est resté toute sa vie un apatride. Il possédait plusieurs maisons dans plusieurs pays mais ne s’est fixé nulle part. Quant à l’aspect artistique, il était fasciné par ce qui venait de l’Ouest, ce qui était interdit justement et un adolescent y est forcément plus sensible. Tout cela a aiguisé une curiosité qui ne demandait qu’à être nourrie.



Progressivement, le jeune Rudi doit renoncer à tout pour concrétiser ses rêves : sa famille, ses amis, son pays… Faut-il tout laisser tomber pour suivre sa passion ?


Le cas de Noureev est très particulier. Il concerne une période précise de l’histoire du XXe siècle, une époque où les libertés individuelles étaient véritablement bafouées en Union soviétique, et une époque où l’Europe était divisée. On n’y circulait pas comme aujourd’hui. Il a dû véritablement faire des choix cruciaux ce qu’il ne serait sans doute pas obligé de faire à notre époque.



Noureev fait-il partie de ceux que l’on appelle “génies” selon-vous ?


J’ai un peu de mal avec ce qualificatif qui pour moi exclut un peu trop l’humain. Or Noureev l’était tellement avec ses failles, ses contradictions et ses humeurs. J’ai voulu traduire cela dans le roman. Ne pas en faire un personnage lisse, une statue. C’était un immense artiste bourré de talent, charismatique qui est devenu ce qu’il est à cause de son histoire douloureuse. Il était pleinement de son époque.



Françoise Dargent et ses lectures :



Quel livre vous a donné envie d`écrire ?


Claudine à l`école de Sidonie-Gabrielle Colette



Quel est l`auteur qui vous aurait pu vous donner envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités

exceptionnelles...) ?


Charles Dickens



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?


Jules Verne à l’âge de 10 ans



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?


Martin Eden de Jack London



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?


A la recherche du temps perdu, tome 1 : Du Côté de chez Swan... de Marcel Proust !



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Le livre d`un été de Tove Jansson, par ailleurs créatrice des Moomins



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


Aucun ne me vient à l’esprit



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?


Non

Et en ce moment que lisez-vous ?


Carthage, le dernier roman de Joyce Carol Oates


Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez Le choix de Rudy de Françoise Dargentaux éditions Hachette Jeunesse :


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Françoise Dargent. Jules Verne.


Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
Tchaikovsky me guidait et sa musique me portait. Rien d'autre n importait. Je repensais à ce qu Elena Konstantinova m avait dit : "Il faut que la moindre parcelle de ton corps danse, jusqu au bout de tes doigts".

Page 130 (c'est tout à fait ça
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- Ça ne t'effraye pas de circuler ainsi dans le château la nuit ?
- C'est moi, le fantôme, ici ! Au fait, tu as lu cet épatant roman de Bram Stoker, Dracula ? J'avoue que maintenant, j'y pense en me promenant la nuit, et je suis moins rassurée...
- Mère n'a pas voulu que je le lise. Elle dit que c'est un roman choquant. Elle n'aime pas que je lise les romans dont tout le monde parle. Elle pense qu'ils ne sont pas aussi bons que les classiques.
- Eh bien, tu vas le lire, comme ça tu te feras toi-même ton idée. Moi, ça m'a beaucoup plu. Tu verras, c'est particulièrement sanglant. J'adore !
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- Toi tu n'as besoin de personne, Noureev. C'est pour ça que tu réussiras. Tu réussirais même en Sibérie, même par moins cinquante et même en bouffant que des racines. C'est pour ça que tu énerves les professeurs. Ils savent bien que tu n'as pas besoin d'eux et ils te le font payer. Je te souhaites de réussir à Moscou ou à Leningrad. Vas-y et ne reviens plus ici.
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Les lourds rideaux en tissu liberty qui ornaient les fenêtres donnaient à la pièce un aspect théâtral, et ce que préférait par-dessus tout Agatha était une collection de petites statuettes en porcelaine qui représentaient les personnages de la commedia dell'arte?. Plus jeune, Agatha n'avait jamais cessé d'inventer toutes sortes d'histoires à leur sujet, tantôt c'était une famille, tantôt un régiment de soldats. Ils étaient dix, dix petits sujets. Fredonnant une comptine chantée par sa grand-mère, elle alla vérifier s'ils étaient toujours à leur place. "Dix petits nègres s'en allèrent diner..." ils y étaient, comme les bocaux remplis de fruits au sirop que Granny entreposait au-dessus des armoires. Agatha, satisfaite, rejoignit sa chambre.
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"Quelle imagination, mon Agatha ! lui avait écrit son père. Tu devrais écrire tes histoires..."

Il lui avait rapporté de voyage un beau carnet en moleskine rouge pour qu'elle puisse s'entrainer. Mais elle ne l'avait jamais utilisé. Elle le gardait précieusement et continuait à se raconter des histoires dans sa tête. Pour la première fois depuis qu'il lui avait offert, elle ouvrit le carnet.
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«- Ton père à tort. La danse est un art difficile réservé aux plus doués. Depuis toujours, les hommes en rêvent. En France, le roi Louis XIV était un merveilleux danseur. Cela ne l’a pas empêché d’être le monarque le plus puissant de son temps. Moi, j’ai dansé pour un homme qui s’appelait Diaghilev, un formidable créateur de ballets. Il s’est fait huer quand il a présenté ses spectacles. Il s’est fait traiter de tous les noms. Il a résisté, il a continué, et aujourd’hui on le considère comme un très grand artiste. Ceux qui parlent de tapettes n’y connaissent rien. Moi, je ne connais que des artistes. Et tu peux en devenir un si tu le décide.
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- En attendant, tu te mets à la barre et tu fermes ton bec.
C'est comme ça que j'ai vraiment commencé à apprendre à danser. Et je vais vous dire la vérité : ça n'a pas été facile. Et mon père n'a pas été la seule raison.
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Je veux être un artiste et je serai le plus grand, vous verrez
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Si on lui avait donné la possibilité, elle serait partie étudier le chant en Italie ou en France, mais elle ne connaissait aucune fille de son entourage qui ait été autorisée à étudier les arts. Tout juste pouvaient-elles, comme Madge, être inscrite dans une pension de jeune filles où on leur apprenait à se tenir correctement et à avoir un peu de conversation. A l'inverse, tous les garçons étaient envoyés en pension pour suivre de longues études, même ceux dont l'intelligence était réputée médiocre.
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Remarquant le regard soudain soucieux de Mme Miller, Agatha lui sourit avec gaieté.
- Je suis heureuse d'être au Caire avec vous, Mère. Je collectionne les souvenirs merveilleux. Mon journal en est plein. Ils me seront chers plus tard.
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