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Citations de Frédéric Pagès (29)


Frédéric Pagès
■ Matzneff sur liste rose.
Antoine Gallimard est-il l'archevêque de l'édition française ? Il en a les manières, tout en onctuosité et affliction profonde. Dans une interview au 'Journal du Dimanche' (12/01), l'éditeur de Gabriel Matzneff bat sa coulpe :
« J'ai été très touché par la lecture du livre de Vanessa Springora ('Le Consentement'). Elle m'a fait prendre la mesure des effets dévastateurs de la manipulation d'un adulte sur une toute jeune fille. »
Contrite, Son Eminence a donc décidé d'arrêter la vente du 'Journal' dans lequel Matzneff racontait ses exploits érotiques avec des mineurs. Quand la journaliste lui fait remarquer qu'il en a tout de même publié « neuf tomes depuis 1990 », Antoine Gallimard répond : « J'ai toujours été gêné que le 'Journal' fasse état de faits réels concernant des personnes vivantes. » Pas au point de renvoyer le manuscrit à son auteur...
Le commerce étant ce qu'il est, une note interne des éditions Gallimard, datée du 8 janvier et adressée aux plus importantes librairies de l'Hexagone, fait savoir que « les livres de G. Matzneff, hors journaux, restent disponibles à la vente ».
La maison Gallimard survivra...

• article dans 'Le Canard enchaîné', 15/01/2020
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Frédéric Pagès
■ LES PAGES BLANCHES, ÇA SUFFIT !
Faut-il être juif pour traduire 'Le Journal d'Anne Frank', homosexuel pour traduire Proust, harponneur pour commenter 'Moby Dick' ? La question se pose à propos de l'Américaine Amanda Gorman, propulsée sur la scène mondiale pour sa prestation oratoire lors de l'investiture de Joe Biden.
Son poème 'The Hill We Climb' ('la colline que nous gravissons') ne sera pas traduit en néerlandais par l'écrivaine Marieke Lucas Rijneveld. L'éditeur Meulenhoff, très honorablement connu aux Pays-Bas, s'est rendu aux arguments d'une journaliste militante de la 'diversité' : pour traduite Amanda Gorman, il faut être femme, slameuse et noire.
Or Marieke Lucas Rijneveld est blanche. Elle a beau se proclamer 'non binaire', comme l'attestent ses deux prénoms, masculin et féminin, le compte n'y est pas. Meulenhoff l'a donc écartée pour confier la traduction à 'une équipe'.
La même mésaventure est arrivée à Victor Obiols, traducteur pressenti d'Amanda Gorman en catalan : 'On m'a dit que je ne convenais pas (...). Ils cherchaient le profil d'une femme, jeune, activiste et de préférence noire.' Ce n'est donc pas la compétence du traducteur qui est en cause mais sa couleur de peau. Pas besoin de menaces, de manif, de boycott, un seul article dans un seul journal a suffi.
(...)

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• article dans le Canard enchaîné du 17/03/2021
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Pour Tobie, c'est clair : Descartes est un dealer, un trafiquant obligé de brouiller les pistes et de faire sans cesse "son trou dans la nuit", comme il l'écrit.
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"si tu ne connais pas ton chemin, ne demande pas à quelqu'un, car tu ne pourrais plus te perdre" Proverbe amerindien
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Les stoïciens pensaient que le temps est un cycle. Périodiquement, le monde meurt puis renaît. Chaque nouveau départ se fait après un grand nettoyage qu'ils appelaient la "Grande Année". Le monde prend feu puis tout repousse sur ses cendres. Ce n'est pas ainsi que Nietzsche conçoit l'éternel retour. Sa surprenante doctrine peut se résumer en un mot : "Chiche !" Sommes nous assez fort pour accepter de revivre notre vie, avec ses deuils, ses chagrins, ses échecs, une fois, deux fois, des millions de fois s'il le faut ? Chiche !
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Pour les étudiants qui ne partageaient pas cette euphorie, ces jeunes gens étaient tout simplement arrogants. Mais l'arrogance est l'autre nom de la confiance en soi qui donne le culot d'aborder des œuvres difficiles et les livres épais.
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Les philosophes modernes devraient louer plus souvent un salle et des chaises. Ils écriraient plus vrai si leurs mots affrontaient un vrai public.
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Quelle erreur conceptuelle ! Cette fille est sexy, je veux bien le croire mais sublime, non ! La contemplation d'une bombe sexuelle ne peut pas ouvrir sur l'Infini, mais seulement sur la fornication. Or le sublime est contradictoire avec toute idée de consommation. (p.168)
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Je comprends son départ, son bras d'honneur à la France, son adieu à cette mondanité parisienne qui happe l'intellectuel et le transforme en saltimbanque. La liberté de penser n'est pas seulement celle que vous octroie l'Etat, mais celle que vous prenez vous-même par rapport à vous-même, à vos maîtres et à vos maîtres et à vos semblables.
A partir d'un certain niveau de notoriété, on ne pense plus. Le succès fait du bien à l'ego mais du tort au cerveau. On fait du service après-vente. La pensée qui a besoin de mûrissement et de solitude est impossible dans votre cohue distinguée. Les intellectuels qui se laissent fasciner par Paris doivent laisser toute espérance.
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Autre lieu philosophique : le cabinet. Ce mot désigne à l'origine une pièce isolée, où l'on se réunit en petit comité pour toutes sortes de choses : gouverner, déféquer, méditer. La psychanalyse nous dira peut-être quel rapport l'exercice du pouvoir entretient avec la défécation : on ne résout pas un problème, on s'en décharge...
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Qu'il est beau de voir des humains partager dans l'harmonie ces moments où fusionnent les coeurs, les styles et les musiques, où toutes les mains, quelles que soient leurs origines et leur propreté, se rejoignent pour piocher dans le même pot de cacahuètes.e
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Max regarde les machines, toutes de marque allemande. "C'est comme la philosophie. Quand c'est allemand, c'est du costaud", constate-t-il
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Selon les cyniques, qui s'y connaissaient, le refus de la sécurité et de l'enracinement dans un lieu, la mobilité forcée sont un excellent exercice se sagesse.
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Avant Kant, les philosophes sont des voyageurs. Ce sont des gens de grande route, pas de «routine», ce mot qui signifie littéralement «petite route». Theôrein en grec veut dire non seulement «contempler» «méditer», (dont on a fait «théorie») mais aussi «voyager».
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Les femmes, bien plus que les hommes, ont eu cette pudeur. Quelle drôle d’idée en effet ! Écrire, passe encore mais publier ! Longtemps la littérature féminine s’est cantonnée à la correspondance et aux journaux intimes, c’est-à-dire à de l’écrit personnalisé à court terme, adressé à quelqu’un qu’on connaît, à un cercle de proches, ici et maintenant, sans souci de la postérité.
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Parler en public, c’est se déshabiller. L’homme n’y voit pas forcément d’inconvénient : l’art oratoire est pour lui une façon de rivaliser de virilité.
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Le voici face au linge qui tourne. " Comme ces vêtements, je dois me laisser aller, sans chercher à rien maîtriser, épousant le mouvement circulaire de ma vie."
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De l’euphémisme, de la litote, de la périphrase ! Jamais droit au but, jamais la chose en soi ! Des détours, des préliminaires ! « Un amant si je veux quand je veux » aurait pu être leur mot d’ordre. Ah ! les faibles femmes…
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L’idiotie et le génie se marient très bien dans le même cerveau, on en a des preuves tous les jours.
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Il est vrai que le métier d’écrivain a bien changé. Aujourd’hui l’encre à peine sèche, nous portons le moindre texticule chez l’éditeur. Pourtant, il a fallu des siècles pour que les auteurs s’admirent dans la couverture de leur livre comme Narcisse dans son miroir.
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