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3.7/5 (sur 25 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1969
Biographie :

Frédérick Houdaer est un écrivain français, auteur de romans, de nouvelles et de poésie. Habite à Lyon depuis l'âge de 11 ans.
Une soixantaine de textes (nouvelles, poèmes) publiés dans diverses revues françaises et québécoises (des "Cahiers de Poésie-Rencontres" à "Newsbourse" !).
Début 2001, une dizaine de ses textes est retenue pour l'anthologie "Les Nouveaux Poètes français" publiée aux éditions Les Lettres du Temps - Jean-Pierre Huguet.
A exercé de nombreux petits métiers (trieur de verre, vendeur au porte-à-porte, agent d'accueil au Foyer Notre-Dame des Sans-Abri, veilleur de nuit dans une résidence de personnes âgées, etc.).
En 2002, résidence d'auteur à Montréal.
Bourse du C.N.L en 2003.

Source : http://auteurs.arald.org
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Bibliographie de Frédérick Houdaer   (11)Voir plus

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Petite maison d'édition impressionnante crée en 1997, La fosse aux ours a publié plus de 100 titres. Son fondateur, Pierre Jean Balzan, dévoile comment il sélectionne les manuscrits, accompagne les auteurs, et explique les rouages à l'oeuvre dernière le travail d'un petit éditeur. 00:09 Comment avez-vous lancé la Fosse aux Ours ? 02:21 Suite à ces 2 publications, les propositions de manuscrits ont-elles suivi ? 03:19 Combien de manuscrit recevez vous ? 03:50 Quelle charge de travail cela représente-t-il ?- 05:48 Avez-vous constaté des problèmes d'écriture dans les manuscrits ? 06:53 Quelles seraient les qualités que vous aimeriez trouver dans un manuscrit ? 08:52 Les auteurs que vous éditez acceptent-ils de retravailler ? 09:12 Jusqu'à quel point faites-vous retravailler le texte ? 11:03 Qu'est-ce qui vous fait abandonner la lecture de certains manuscrits ? 13:09 Avez-vous constaté une évolution des manuscrits reçus ? 13:37 Vous est-il arrivé de passer commande à des auteurs ? 15:54 Qu'est ce qui vous pousse à accepter un manuscrit ? 17:38 Qu'est ce qui a évolué depuis vos débuts ? 20:49 Les chiffres ont-ils aussi évolué? 22:22 Avez-vous envisagé publier uniquement des traductions ? 24:03 Comment expliquez-vous la baisse des ventes par livre ? 25:24 Est-ce qu'on devient riche en étant éditeur ? 26:04 Est-ce qu'on devient riche en tant qu'auteur ? 26:50 Quels seraient vos conseils aux jeunes auteurs ? 29:21 Avez-vous noté de grandes différences entre l'édition italienne et l'édition française ? 31:21 Pensez-vous que les jeunes auteurs sont aussi démunis en Italie qu'en France ? 33:48 Pensez-vous que le statut de l'écrivain en France explique la profusion de manuscrits ? 34:27 Quelles ont été vos plus belles surprises en tant qu'éditeur ? 39:41 Au cours de votre périple d'éditeur, avez-vous eu des contacts avec le monde anglo-saxon ? Interview : Frédérick Houdaer & Lionel Tran. Caméra : Lionel Tran. Montage : Ryu Randoin. Réalisé le 19/10/2021 - Remerciements à Pierre Jean Balzan et au café le Mistral (69009 Lyon). QUI SOMMES-NOUS ? Les Artisans de la Fiction sont des ateliers d'écriture situés à Lyon. Nous prônons un apprentissage artisanal des techniques d'écriture et avons pour objectif de rendre nos élèves autonomes dans l'aboutissement de leurs histoires. Pour cela nous nous concentrons sur l'apprentissage et la transmission des techniques de base de la narration en nous inspirant du creative writing anglophone. Nos élèves apprennent en priorité à maîtriser : la structure de l'intrigue, les principes de la fiction, la construction de ses personnages… Nous proposons également des journées d'initiation pour vous essayer au creative writing et découvrir si cet apprentissage de l'écriture de fiction est fait pour vous. Retrouvez tous nos stages d'écriture sur notre site : http://www.artisansdelafiction.com/

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est aussi long et ennuyeux que le générique d'un blockbuster. Elle surprend son reflet dans une vitre, son fantôme qui parcourt les quartiers de sa jeunesse, Clarisse n'a plus peur des clichés, elle est bien au-delà de ça.
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(Les premières pages du livre)
Jeudi
— C'est la fausse bonne idée la plus catastrophique que j'ai jamais eue.
Elle répète cette phrase dans le tram, en sanglotant. Depuis trois stations. Depuis trois stations, elle exagère, elle se montre injuste envers elle-même. Elle se déverse. Tu lui as déjà filé tous les mouchoirs en ta possession. Et tes avertissements ? Elle n’en a tenu aucun compte. Elle reste debout, à trembler, se fichant du regard des autres passagers, des façades de briques qui défilent derrière les vitres, des hoquets de votre rame. Elle liste les dernières conneries qu'elle a faites, dites, attirées. C'est aussi long et ennuyeux que le générique d’un blockbuster. Elle surprend son reflet dans une vitre, son fantôme qui parcourt les quartiers de sa jeunesse, Clarisse n’a plus peur des clichés, elle est bien au-delà de ça. Elle se plaint de ne ressembler à rien. C'est faux. Elle ressemble à une Reine Sinusite, ce sera son surnom du jour. Ses cheveux restent de toute cascade, de toute beauté. Ses yeux verts traversent tout. Sa morve est d’un vert profond également, d'un vert forêt, du vert de la mousse dans les contes de fées. Après avoir vidé ton paquet de mouchoirs, elle semble prête à descendre du tram, à héler les hommes de passage, à leur voler des kleenex. Quand la rue sera devenue déserte, elle finira par se moucher dans ses manches, dans ses cheveux... Elle restera verte, à l’intérieur.
— Je me suis laissée surprendre. J'ai été dépassée, Jam'... Je regrette toutes les horreurs que je t'ai dites.

Comment lui en vouloir ? Tu as su ce qui l'attendait. Tu as essayé de lui en parler hier, dans le train. Tu as même insisté lourdement: retrouver sa ville, remettre à jour certains de ses souvenirs, ce ne serait pas comme réactualiser une page web, cela lui coûterait plus qu'un simple clic. Elle a fait semblant de t'écouter, tu n'es ni médium ni psy, mais tout de même, tu fais « poète » de ta vie, elle te savait capable de sentir bien des choses arriver. Comme n'importe quel météorologue amateur.
Sauf que... sitôt arrivée ici, sitôt vos affaires posées à l'hôtel, elle est entrée dans son fameux mode électrique et elle vous a entraînés jusqu'à la plage de galets où chacun de vous a laissé une cheville. Cela a bien commencé.
Le tram frôle la rue des piétons et des banques, fait mine d'ignorer les cases de pierre du pouvoir local et les gens qui retirent leurs sous aux distributeurs, puis s'arrête un peu plus loin, accompagné de sa série de petits bruits qui ne vous fait plus sourire. Sortent des voiles, rentrent des epods. Clarisse veuf quitter la rame, tu la stoppes. Tu te lèves, et tu ne bouges plus, tu lui bloques le passage à ta Reine Sinusite. Cela suffit. Ce n'est pas là que vous descendez. Elle se rassoit. Son sens de l'orientation reste médiocre malgré sa connaissance de la cité. Ça ressemblerait à quoi, un G.P.S. paramétré à base à souvenirs ? Réglé sur ses souvenirs à elle ?
Un type monte et voit son ticket, pourtant vierge, être refusé par la machine. Ça n’a pas l'air de l’inquiéter. Il n'insiste pas et va s'asseoir en expliquant à voix haute
— ‘La pris un mauvais pli dans ma poche.
Le tram redémarre, tu comprends - trop tard - que si Clarisse a voulu descendre, c'était pour marcher sur une distance plus longue jusqu’à votre hôtel. Tu te tournes vers elle. Elle recommence à pleurer, mais plus discrètement cette fois.
'La pris un mauvais pli dans ma poche.
Tu ressors de ton sac le Guide du routard. Cette fois elle ne te supplie pas de le ranger, sous prétexte qu'elle ne veut pas avoir l'air d'une touriste dans sa ville natale.

— Pourquoi je t'ai demandé de m'accompagner ?
Elle ne t'a pas forcé à la suivre. Tu vous revois dans votre piaule parisienne, chacun avec sa liste fraîchement établie. Vous aviez noté et numéroté par ordre de priorité des noms de villes à découvrir main dans la main: Porto, Ostende, Bonifacio... Il y avait même Venise qu'aucun de vous deux n'avait arpenté en amoureux, à plus de quarante balais. Fallait-il que vos ex aient été d'incroyables nullités pour que vous établissiez ce constat à vos âges.
Tu avais repéré le nom de la ville portuaire tout en haut de sa feuille. Tu avais plaisanté, maladroitement. « Celle-là » de destination ne vous ruinerait pas. Pourquoi pas Le Havre ou Dunkerque, tant qu'on y était ? « Celle-là », t’avait précisé Clarisse, « j'y suis née ». Trente années qu'elle n'y était pas retournée. Elle s'était jurée que le jour où elle trouverait l’homme de sa vie, elle irait là-bas avec lui.
Tu as joué le jeu, Jamel. C’est elle, qui... Se souvient-elle de tes mises en garde répétées depuis Saint-Lazare ? De ta petite histoire ? Toi aussi, tu es retourné dans le bled de ton enfance. Un coin que tu avais longtemps boudé. Toi aussi, tu as cru à une sorte de pèlerinage excitant et indolore (il n’y a bien que ceux de votre génération, les enfants des baby-boomers tarés, pour s'imaginer cela possible). Toi aussi, tu t'en es mordu les doigts. Chaque mètre carré de ton village, en raison des précieuses vignes qui le bordaient, était resté intact. Tu n'aurais pu en dire autant de toi, de retour de ta petite expédition. Quant à ta mère, elle s'était simplement foutue de toi. Même pas méchamment.
Le tram est pris de soubresauts. Vous êtes tous secoués. Particulièrement un jeune couple debout, à l'extrémité de la rame. La fille tient son mec par le sac à dos qui le déséquilibre. Elle les retient par la poignée, le sac et le mec.
Clarisse ne les voit pas. Elle ne regarde que toi.
— Maintenant, je te crois. Je prendrai au sérieux tes futurs avertissements.
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La nourriture a bien meilleur goût quand on la mange en plein air.
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(La Préface)
« Ça devrait être écrit en gros sur la page de garde de tous les manuels de géographie:
MÉFIEZ-VOUS DES VILLES NATALES.
Surtout lorsqu'elles sont au bord de la mer, qu’il y a des falaises, qu’elles ont été reconstruites à 99 % après la dernière guerre.
Les lieux oubliés sont plein de pièges. La faute à ce bordel d'approximations et d'affects mal cautérisés qu'est notre mémoire, mais pas que. La faute aussi à la faculté de certaines villes (portuaires notamment) à laisser proliférer les fantômes. Et, c'est bien connu, il ne faut jamais, au grand jamais, se laisser entraîner à un jeu de cache-cache avec des fantômes.
C'est ce que semblent avoir oublié Clarisse et Jamel, les héros de Chez elle. Elle, est une romancière ayant connu son heure de gloire et désormais à moitié oubliée. Lui, un poète habitué à vendre 300 bouquins et servir de caution culturelle à des mairies de province en manque de respectabilité. Elle, est vraie-fausse bourgeoise parisienne ne vivant que sous pseudo. Lui, un provincial pas plus complexé que ça.
Ils ont la quarantaine, ils s'aiment. Et ça leur suffit comme sort de protection pour s'autoriser, impunément, une virée nostalgique dans sa ville natale à elle, entre dégustation de tourteaux et marches sur la plage, façon Lelouch.
Ce serait oublier que Frédérick Houdaer a commencé sa carrière dans le polar, avant qu'un voyage au Québec en 2003 le transforme, par un phénomène mal expliqué par la neurobiologie, en poète.
Au fil des années, il est devenu un des principaux animateurs de la scène poétique lyonnaise, comme éditeur et organisateur d'événements. De quoi faire parfois oublier que l’animal est, avant tout, écrivain. Ce qui est assez scandaleux : d'Angiomes (2005) au récent Pile poil, il a pourtant développé une poésie singulière, immédiatement reconnaissable, avant de revenir aux genres narratifs avec le roman Armaguédon strip (2018) et les nouvelles de Dures comme le bois (2022, avec Judith Wiart).
Encore que ces mots soient aussi piégés. Aficionado de la poésie états-unienne du siècle passé, l'auteur a ruminé Bukowski, Carver et Brautigan. Sa poésie est essentiellement narrative. Ses recueils, des suites d’instantanés en vers libres et généralement au présent, d'une concision presque journalistique, et truffées des marques d’époques - name dropping, marques - refusant toute grandiloquence. Presque des polaroïds.
On a pu classer un peu abusivement cette œuvre comme poésie du quotidien. Ce n’est pas totalement faux, mais très incomplet : si on pense à Bénabar ou à Delerm (l’un ou l'autre) on tape à côté. Chez Houdaer, il y a de la magie partout.
Sauf que cette magie (noire ou blanche) ressemble à tout sauf à ce qu'on associe généralement à ce mot. Elle est planquée entre les lignes, dans une allusion un peu mystérieuse, une correspondance a priori fortuite. Et quand la tapisserie du réel se décolle sournoisement pour faire place à rien d’identifiable il est trop tard, vous vous êtes pris les pieds dedans.
Si je m'attarde autant sur ces poèmes, c'est que Chez elle dialogue intensément avec eux: si vous connaissez bien l'œuvre du zig, vous en reconnaîtrez certains, mis en prose et s'intégrant douillettement au récit. C'est ludique, d'accord. Mais ce n'est pas pour ça que ce n'est pas sérieux, ou même dangereux. Encore un jeu de piste, encore des fantômes, peut-être un signal d'alerte. Chez elle est truffé de choses cachées: mines enterrées depuis la dernière guerre en attendant la bonne semelle, Pokemons envahissant les lieux les plus saints de la culture patrimoniale, œuvres d'art subventionnées monumentales, qui se déplacent toutes seules la nuit...
Parce que ça commence comme une histoire d'amour presque banale, le fantastique discret qui s'invite au détour d'une page pourrait bien vous faire perdre les pédales. D’ailleurs tout est ici perte d'équilibre: on se ruine les chevilles sur les galets, on trébuche sur les falaises, on vacille de faux souvenirs en vrais mensonges, on titube de bar en bar. Le roman est entièrement construit pour mettre votre équilibre à l'épreuve, tout en sauts de puce, flash-back, ellipses, béant comme des trappes sous vos pieds candides, changements de ton et de décor brutaux.
Il ne s’agit pas de tours de passe-passe gratuits d’un romancier content de ses effets de manche: c'est la substance même du roman. Si Chez elle paraît à première vue moins violent, amer et grinçant qu'Armaguédon strip, méfiez-vous en: il pourrait vous rappeler certains cauchemars, certains contes dans leur version non expurgée, ou certaines fables cruelles.
Mais sans morale pour vous rassurer à la fin.
À vous de vous démerder avec. Grégoire Damon
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