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3.54/5 (sur 34 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Gonzague Tosseri est le pseudonyme collectif de deux auteurs: Arnaud Gonzague et Olivier Tosseri.

Arnaud Gonzague est journaliste au "Nouvel Observateur" chargé des questions d'éducation.

Olivier Tosseri est journaliste. Il collabore au quotidien "Les Échos" et à CNEWS dont il est le correspondant en Italie. Il a également travaillé à Radio France et au Journal des arts.

Ils ont une passion commune pour l'Histoire. Ils partagent également le goût des voix singulières en littérature (Emmanuel Bove, Louis-Ferdinand Céline), celui de la BD et du fantastique.

"Le bal des hommes" (2014), qui décrit le milieu homosexuel parisien des années 1930 est le premier livre qu'ils signent ensemble sous ce pseudonyme.

Source : Robert Laffont
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GONZAGUE TOSSERI - Le Bal des hommes RENTRÉE LITTÉRAIRE 2014 La Brigade mondaine mène l'enquête dans les milieux invertis du Paris des années 1930. Un premier roman généreux et très maîtrisé. En librairie le 21 août.

Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
- En vingt ans, tu n'as pas toujours compris comment les choses fonctionnent ? Le résultat de nos enquêtes n'a pas d'importante. Ce qui compte, c'est de leur servir le plat qu'ils ont envie de manger.
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— Monsieur le directeur...

— Monsieur l’inspecteur ?

— Pourriez-vous me donner la raison qui explique que nous avons été envoyés pour examiner cette affaire ? L’inspecteur Lazare et moi-même appartenons à la Brigade des mœurs, vous savez.

— Eh ouais, continua le vieux policier dans un accès de colère égrillarde. Notre boulot à nous, c’est les filles de joie, les maisons de passe et les pissotières. Alors c’est vrai, pourquoi on écope de vos histoires de tigres ?

Le directeur détacha les lorgnons de son nez et les frotta sur la manche de sa redingote avec une sorte de frénésie.

— Sachez que quand j’ai téléphoné à M. Du Tellier, l’un des directeurs de la préfecture de police, qui se trouve être un parent de mon épouse, il a semblé immédiatement convaincu que cette affaire relevait, disons, de votre périmètre d’intervention.

— Ah oui ? Et quel rapport entre nous et ce truc ? demanda Lazare.

— J’ai compris, l’interrompit Blèche.

Lazare tourna son visage boudiné en direction de son collègue, mais déjà Blèche avait regagné l’air frais.

— T’as compris ? répéta Lazare.

— À la bonne heure, reprit le directeur d’une voix plus forte, haussant le ton à mesure que l’inspecteur s’éloignait. Je vous laisse donc le soin d’examiner les lieux et de nous retrouver le forban qui s’est livré à ces horreurs.
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Léon faisait partie de ces gens qui se croient malins comme des singes dans un monde où il est recommandé d’être rusé comme un loup.
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Il regardait son jeune collègue courber sa silhouette effilée sans dire un mot. Il se décida àl’interrompre.

— Bon alors, fils ?

— Alors quoi ?

— Ben tu me dictes des choses ?

— J’ai rien à te dicter, je t’ai dit qu’on faisait semblant.

— Mais là, tu cherches pas vraiment une piste ?

— Je cherche à éviter le tralala. Et je te conseille de m’imiter. Urbain est en train de loucher vers nous. Tu n’as pas encore compris ? Voilà dix fois que j’entends des rumeurs courir sur des produits aphrodisiaques d’un nouveau genre qui circuleraient parmi les tantes de Paris. Dix fois le commissaire m’a parlé de ça et dix fois il m’a demandé de mettre la main là-dessus, parce que les ordres venaient d’en haut...

— D’en haut ?

— De Du Tellier, sans doute, oui. Je ne sais pas pourquoi là-haut ils croient dur comme fer à leur existence. Je pense que quelqu’un a envie de faire du zèle auprès d’un quelconque ministre, peut-être pour lui fourguer des produits.
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Blèche avait contourné l’allée et disparu derrière un épais buisson hirsute. Le soleil était complètement levé à présent et le zoo s’éveillait dans un babillement d’oiseaux exotiques. Lazare se hâta de serrer la main du directeur et pressa le pas pour rattraper son collègue dont le grand corps allongeait d’interminables foulées. Blèche s’arrêta devant une cage et s’accroupit pour lorgner quelque chose par terre. Quand il fut parvenu à sa hauteur, Lazare vit qu’il examinait des taches de sang traçant un petit chemin sur environ cent mètres, jusqu’au mur en pierre qui ceignait le parc. Un parterre de fleurs retourné révélait que quelqu’un y avait posé une échelle pour s’enfuir par là.

— Tu cherches à savoir par où le type est sorti, fils ?

— Inutile, je le vois bien, répondit Blèche, immobile
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— Bienvenue au parc zoologique de Paris, messieurs. Vous connaissez un peu l’endroit ?

— Moi j’ai vu les photos dans L’Illustration, cet été, quand le président de la République est venu vous inaugurer, dit Lazare. Je vous avoue, je voyais ça plus grand.

Les narines du directeur palpitèrent nerveusement. Blèche comprit qu’il humait les relents de vinasse exsudés par le gros corps de Lazare et qu’il n’aimait pas cela.
— Que s’est-il passé, monsieur ? s’enquit Blèche.
— Vous n’êtes donc au courant de rien ?
L’émotion faisait trembler la barbe poivre et sel du directeur.
— Non. Rien.
— Cela me rassure que vous l’ignoriez tout à fait, messieurs. Je n’aimerais pas que cette affaire s’ébruite. Elle pourrait inspirer de mauvaises initiatives à certains...
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Blèche n’avait jamais vu d’aussi près des bêtes de ce genre. Il était fasciné par leur toison hirsute, leur musculature cramoisie se découpant sur le gris sombre des rochers artificiels. Lazare se trouvait à quelques mètres de lui, les mains plantées dans les poches de son veston. Il reniflait l’aube fraîche à travers ses grosses moustaches, sans paraître réaliser que les monticules poussiéreux posés devant lui étaient trois autruches assoupies. Blèche savait que la mollesse qui enrobait chacun des gestes de son collègue provenait surtout de ce qu’il s’était envoyé derrière la cravate au cours de la nuit. Il détestait le voir ainsi hébété par l’alcool, dire et penser des choses qui ne lui ressemblaient pas.
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— Ben, qu’est-ce que tu fous le nez par terre ?

— Je fais semblant de chercher une piste.

— Comment ?

Blèche se redressa et, le visage toujours tourné vers le sol, fit une dizaine de pas circulaires. Il dit :

— Sors le carnet et le crayon, le vieux. Et fais semblant de prendre note de ce que je te dicte.

— Mais... mais tu blagues, dis ?

Blèche s’immobilisa et jeta un regard absent à son collègue, comme s’il prêtait attention à autre chose, plus important que leur conversation.

— Tu as entendu le directeur, non ? Il fricote avec Du Tellier. Tu veux qu’il aille lui raconter que ses deux agents ont foutu le camp au bout de trois minutes sans avoir cherché le début d’une piste ?
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e jour n’était pas encore levé que, déjà, les babouins arpentaient le rocher dans tous les sens. Le plus massif d’entre eux, un mâle à la gueule écarlate, recherchait dans une anfractuosité quelque chose à grignoter, allant et venant, insatisfait. Sans jamais quitter l’antre du regard, il s’approchait, se tordait tout du long contre la paroi, bien décidé à capturer l’objet de sa quête, et fréquemment, il se redressait et reprenait sa marche, inlassable, sur l’escarpement, en poussant d’âpres ruminations. Les autres, conscients du péril à se trouver dans ses parages, s’en écartaient au fur et à mesure, resserrant de nouveau les rangs quand il s’éloignait.
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— En vingt ans, tu n’as toujours pas compris comment les choses fonctionnent ? Le résultat de nos enquêtes n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est de leur servir le plat qu’ils ont envie de manger. Ils veulent des résultats, ils ont besoin que les apparences soient sauves et que tout le monde fasse semblant d’y croire. Alors nous, on leur sert des apparences.

Blèche s’accroupit brusquement, comme s’il venait de faire tomber l’épingle de sa cravate.

— Notre liberté, elle a un prix. Quand une vache réclame qu’on lui rapporte des aphrodisiaques, on les trouve, ou alors quelque chose qui y ressemble. Même si ça n’existe pas.
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