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Critiques de Gabriela Adamesteanu (28)
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Une matinée perdue

Publié en 1984, Une matinée perdue (Dimineață pierdută) est le deuxième roman de Gabriela Adameșteanu qui connut un grand succès à sa sortie. C’est un roman très riche sur le plan épique et très profond sur celui de la psychologie des personnages, qui sonne vrai de par l’attention accordée aux menus détails et moderne dans sa construction, mais qui a quelques longueurs (assumées) à mon humble avis. Le roman commence et se termine dans le présent quand Vica Delcă fait sa tournée de visites. Elle commence par sa belle-sœur où elle fait en vitesse la vaisselle et gronde Gelu, son neveu. Elle se rend ensuite chez Ivona Scarlat, épouse d’avocat, descendante de la grande bourgeoisie de jadis. Elle y reste discuter jusqu’à ce que tombe soudain la nuit et la nouvelle de la mort de son mari. Chez Ivona elle regarde une photo de famille qui introduit le plan du passé du roman. On retourne en 1916. Vica a connu personnellement une bonne partie des nouveaux personnages : Muti, la mère d’Ivona, Margot, la sœur de la première. Elle a beaucoup entendu parler du Professeur Mironescu, le père biologique d’Ivona, du colonel Ioaniu, son beau-père, de Titi Ialomițeanu. Ce jour caniculaire d’août 1916, une mystérieuse scène mémorable a lieu. C’est elle qui constitue le liant entre les nouveaux personnages appartenant à un monde différent de celui de la protagoniste. La guerre y est également évoquée et les grandes lignes de la vie des nombreux personnages nous conduisent à nouveau jusqu’au présent. Une belle fresque sociale.

Une liste de personnages historiques cités dans le roman en fin d’ouvrage, ainsi que des notes du traducteur permettent de mieux comprendre le contexte historique, mais il est vrai que pour le lecteur français cela peut sembler encore insuffisant.
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Fontaine de Trevi

Doit-on encore s'attaquer aujourd'hui à un roman de plus de 500 pages écrit par une Roumaine en résidence d'écriture en France (« pour l'écriture de ce livre, l'autrice a bénéficié d'une résidence à la Maison des écritures de Neuvy-le-Roi, soutenue par […] et la ville de Neuvy-le-Roi » ; elle rend d'ailleurs bien hommage dans le roman à cette commune) et sorti initialement en 2018 ? Peut-être que oui. En tout cas, même si j'ai sauté des passages (oui, je le reconnais ouvertement), moi je l'ai fait.



Gabriela Adameșteanu a de la suite dans les idées, c'est le moins qu'on puisse dire. Ce roman est une suite logique des aventures de son personnage phare Letiția Arcan, née Branea. Pour le pitch ou le résumé, je reprends les mots de Gabrielle Napoli, qui, en juin 2022, saluait la sortie en France de cette traduction dans la revue « En attendant Nadeau » : « Désormais femme accomplie dans ce troisième ouvrage, Letiția, qui avait émigré en France pour rejoindre son époux, Petru Arcan, universitaire en manque de reconnaissance, revient à Bucarest pour récupérer son héritage, ce qui ne va pas sans difficulté. le récit se déroule au cours d'une seule journée et entremêle l'époque de la jeunesse roumaine de Letiția et son regard désormais averti sur ce passé qui n'est jamais complètement passé. » Selon la même critique « La société roumaine que Letiția décrit semble jetée en avant dans une volonté, parfois cocasse, d'enterrer le passé, alors même que Gabriela Adameșteanu dans Fontaine de Trevi l'exhume, mais pour le rendre toujours plus vivant en montrant qu'aucune véritable modernité ne peut faire fi de son héritage. »



En effet, ce roman imposant serait un roman sur la mémoire, sur l'exil et le « mal du pays », sur l'Histoire et ces cicatrices.



À propos du « mal du pays » je note deux occurrences directement en français dans le texte : « Aurélie, [l]a psychothérapeute [de Letiția] à Saint-Pierre-des-Corps, soutient que j'ai le mal du pays, et que cela expliquerait mon retour à l'écriture. », et « Parfois, un coin de rue de Bucarest se superposait à un coin de rue de là-bas – une illusion d'optique, l'espace d'un instant, qui me rendait la ville brusquement familière : Petru [le nouveau mari de Letiția] dit que c'est le mal du pays. C'est là qu'est née en lui l'idée d'emménager dans une petite bourgade de France : en Allemagne, il ne se sentait pas dans son élément, il n'avait pas vraiment réussi à apprendre la langue. » Tout est dit au fond sur la tentation, oh combien pernicieuse, du retour « aux sources ». Double retour pour la narratrice qui avait écrit un livre avant de quitter la Roumanie.



En dépit de (trop ?) nombreuses pages sur la politique d'après décembre 1989, le principal problème du personnage est précisément de savoir comment la continuité est possible, comment le passé peut être réconcilié avec le présent. Je paraphrase ici un critique roumain qui loue les qualités de cette oeuvre récompensée de plusieurs prix littéraires en Roumanie.



« Je peux constamment revenir, moi, parce que je n'ai pas eu les mêmes attentes que lui ou d'autres, qui ont été déçues. Je savais dès le début que je ne mettrais pas l'Occident à ma botte : je n'avais pas de quoi. Je suis partie pour voir le monde, puisque ma vie était déjà manquée ! Je ne devrais pas me dire ça, ce n'est peut-être pas vrai, mais qu'y puis-je ? Malgré mes thérapies, cette idée-là revient tout le temps. L'essentiel, c'est que je sois en vie et assez libre pour vivre autrement – voilà comment je me suis toujours donné du courage. Voilà pourquoi je peux habiter, sans prétentions, dans les deux mondes. Ou bien entre les deux ? Ou bien dans aucun des deux ? Ces questions-là, je n'ai pas du tout envie d'y réfléchir. » Lorsqu'elle affronte ses deux vies passées, ses deux territoires Occident vs. Roumanie, la narratrice parle de « deux mondes ». Comment les réconcilier autrement qu'en revenant (elle multiplie les allers-retours) en Roumanie ?



Lorsqu'elle revit son passé, elle évoque également un avortement clandestin dans des scènes assez « cliniques », prétexte pour l'écrivaine de reprendre cette tare roumaine du communisme. Mais en 2023, est-ce encore nécessaire ? Moi, j'ai eu une l'impression qu'elle enfonçait « des portes ouvertes », même si, le faire de manière littéraire, révèle toute même un grand talent d'écriture.



Si l'exil apparaît comme une fuite en avant, le retour au pays comme quête d'un passé à ressusciter pour mieux se l'approprier est une idée intéressante de premier abord, et assez fréquente en littérature. Mais force est de constater qu'ici il y a également un intérêt plus matériellement et moralement « discutable », car Letiția cherche à récupérer son héritage familial. Très bizarrement les mots « spoliation » et « confiscation » sont totalement absents (sauf erreur de ma part) du roman. Je me suis posée des questions similaires, étant moi aussi une exilée. J'ai trouvé d'autres réponses, assez différentes de ce personnage. le passé peut tout aussi bien être « revu » à bonne distance du pays d'origine, qui finit par s'éloigner progressivement.



Je trouve au final que de nombreux sujets délicats sont à peine effleurés et qu'au fond la romancière ne veut pas trop se risquer à en débattre. Mais ce n'est que mon humble avis. D'où aussi la difficulté à attribuer des étoiles. Heureux ceux qui ont choisi de ne pas s'exprimer à travers la notation. Comme je n'aime ni les « demi-étoiles », ni la « prolixité » même si je la comprends la plupart du temps, je pencherais plus pour un ferme trois étoiles plutôt que 3,5.



P.S : pour ceux qui seraient tentés par cette lecture, je mentionne qu'il y a, en fin d'ouvrage, une longue liste des personnages qui permet de mieux suivre.

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Situation provisoire

Il s’agit du deuxième volume de la trilogie dans laquelle le personnage principal est Letitia Branea ou plutôt maintenant Letitia Arcan, car elle a épousé Petru. Mais leur mariage ne se porte pas bien et Letitia a une liaison au long cours avec Sorin Olaru, l’un de ses collègues. Compliquée à gérer, Sorin emprunte l’appartement d’un ami, il faut dissimuler, mentir, ne rien laisser voir. En arrière plan, de plus en plus présent au fur et à mesure du l’avancement du roman, la situation politique et sociale de la Roumanie de l’ère Ceaușescu. Décrite non par les événements fixés dans l’histoire, sinon incidemment, mais par la manière dont les gens vivent leurs conséquences. La quasi interdiction du divorce par exemple, pour les fonctionnaires, les gens qui ont quelque chose à perdre à être mal vu, qui fait que Letitia ne peut se permettre de quitter Petru pour tenter de vivre une vraie histoire avec Sorin. Les personnages principaux appartiennent à une sorte de classe moyenne instruite, qui a des ambitions, qui se sent un potentiel, qui n’est pas la plus à plaindre sur le plan matériel, même si la dégradation de la situation la touche progressivement. Le durcissement du régime entame peu à peu les marges qu’elle s’est octroyées, mais il y a la peur de tomber encore plus bas. D’autant plus que le pire est possible : au-delà d’un réel sombre, il y a un passé proche encore plus terrifiant. Qui resurgit petit à petit. Car le père adoptif de Sorin a côtoyé les frères Branea, les oncles de Letitia qu’elle même n’a pas connu, et dont elle ne sait presque rien. L’histoire de la famille, et au-delà celle de la Roumanie va refaire surface, par-à-coups, par petites touches, jamais complètement clairement, car on ignore des choses, ou on préfère ne pas savoir.



J’ai eu un plus de mal à entrer dans ce deuxième tome, l’histoire de l’adultère de Letitia m’a paru un peu longue, et pas forcément très intéressante. J’ai eu aussi un peu de mal à suivre un certain nombre d’événements liés à l’histoire roumaine. Mais après un tiers du roman j’ai de nouveau été happée. Gabriela Adameşteanu maîtrise à la perfection l’art de bâtir une structure romanesque, et tout commence à un moment à prendre forme, à faire sens. Les liens entre le passé et le présent apparaissent, les fils se nouent. C’est un tableau très sombre, certes, mais très juste, des relations humaines viciées par le contexte dans lequel évoluent les personnages, celui de mensonge, de la délation, un contexte qui pousse en haut ceux qui sont sans scrupules, sans morale, prêts à tout. Letitia, l’éternelle candide, dépourvue d’ambition, laisse glisser tout sur elle, ne s’aperçoit pas de grand-chose, dans une forme d’innocence assumée. Nous avons le sentiment de savoir avant elle, y compris ce qui la touche au plus près. Car petit à petit l’horreur quotidienne se révèle, ainsi que les êtres, comme Sorin, dont l’image finale est bien pitoyable, entre médiocrité et opportunisme, le tout dissimulé derrière une façade lisse et rassurante de bonnes manières et de délicatesse apparentes.



Gabriela Adameşteanu dresse un tableau saisissant de la violence des rapports sociaux, dans un univers qui l’exacerbe certes, mais qui est présente partout et de tout temps. Lorsqu’elle décrit les licenciements massifs, ceux qui sont appelés et repartent avec leur enveloppe de renvoi, en larmes, alors que les autres observent et malgré tout se réjouissent de ne pas être parmi les exclus, voire qui jubilent, je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec d’autres situations de même type, ailleurs, dans d’autres temps. Et on peut se demander comment on réagirait, comment on ferait face dans la même situation. Le roman est très subtil, n’assène pas, mais pose la question des valeurs, de choix que l’on fait, parfois en refusant justement de choisir, des compromis plus ou moins bancals que l’on construit pour survivre, pour garder une image acceptable de nous-mêmes.



J’ai très envie de découvrir la suite.
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Une matinée perdue

Une œuvre ambitieuse, à la structure complexe, qui tient en grande partie ses promesses. Nous commençons par suivre Vica, une vielle femme, qui décide ce jour-là de faire des visites. Le trajet est une occasion de se remémorer, son enfance difficile, son mariage, sa carrière d’épicière. Les rencontres et les lieux où elle se rend éveillent aussi des souvenirs. Elle commence par aller chez sa belle-sœur, chez qui elle ne trouve que son neveu. Puis, elle décide d’aller chez Ivona, dont elle a fréquenté la famille de bourgeoisie aisée depuis des décennies, essentiellement en tant que couturière. Elle évoque les membres de la famille, les jugeant ainsi que leurs comportements sans complaisance. Ivona de son côté évoque les mêmes souvenirs sous un autre angle et dans un autre langage. Une photo de 1916 va être l’occasion de faire plus ample connaissance avec certains des personnages, de leur point de vue cette fois, puisque nous suivons chacun d’entre eux de l’intérieur. Le roman continue avec le journal du professeur Mironescu, le père d’Ivona, qui raconte en arrière fond d’événements personnels, les débuts de la première guerre mondiale en Roumanie. Nous revenons ensuite à Vica et Ivona, pour connaître une conclusion de cette journée. Le roman se clôt quelques années plus tard avec Vica.



Riche et dense, le livre décrit à la fois des individus, comme de l’intérieur, leur donnant la parole, avec chacun son langage, par exemple très populaire chez Vica et exagérément châtié chez Ivona. Les ambigu1ïtés et ambivalences des personnages sont creusées, des jugements contradictoires peuvent s’exprimer dans des laps de temps très courts par exemple. Les personnages réagissent en fonction de leurs préjugés, de leurs états émotionnels, de leurs expériences, de leurs égoïsmes aussi. C’est le panorama des différents points de vue qui permet au final au lecteur de se faire sa propre opinion. Les différences de classes sont impitoyablement explorées, dressant au-delà des individus, un tableau sociale, tout en esquissant aussi l’histoire roumaine de la période, vue par le prisme du vécu des individus lambda. Dès le titre, le livre joue sur deux registres : celui des destinées individuelles (la matinée perdue par Vica qui ne trouve dans un premier temps personnes à domicile, ou celle d’Ivona envahie par Vica) et celle de la Roumanie, dont l’indépendance n’a débouché que sur le clientélisme, la corruption, l’impuissance, entraînant des catastrophes successives.



Le parti pris de partir des discours des personnages entraîne forcément une lenteur dans le schéma narratif, les mêmes événements reviennent sous des angles différents, il y a les inévitables ressassements des faits, surtout des plus douloureux, les réactions affectives. Jusqu’au deux tiers du roman, je trouvais que cela fonctionnait merveilleusement bien et donnait une grande profondeur et richesse au livre. Une petite perte de rythme survient à mon sens ensuite pendant une centaine de pages, ces deux parties (le journal du professeur et le retour chez Ivona de plus en plus hystérique en attendant la révélation finale) auraient méritées d’être un peu resserrées à mon avis. L’épilogue en revanche clôt le livre d’une manière convaincante.



Globalement, c’est une très belle lecture, pas très loin d’être un immense coup de coeur.
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Fontaine de Trevi

C’est le dernier volet de la trilogie avec au centre le personnage de Letitia Branea – Arcan, qui suit Vienne le jour et Situation provisoire. Quelques années ont passées, Letitia après son avortement a suivi Petru, son mari à l’étranger. Elle vit maintenant en France, elle a abandonné la littérature pour devenir kinésithérapeute. Mais elle revient dans une Roumaine très différentes, celle de maintenant ou presque, avec comme prétexte des tentatives pour essayer de récupérer les biens de la famille de son père, ce qui est devenu possible après les transformations politiques du pays. Et elle a écrit un roman qu'elle voudrait bien faire publier. Mais rien n’est simple dans la nouvelle Roumanie, comme d’ailleurs dans la tête de Letitia, entre ses deux vies, celle d’ici et celle de là-bas. Ses souvenirs reviennent dans sa tête de dame d’environ soixante ans consciente que la plus grande partie de sa vie est derrière elle. C’est aussi le moyen d’évoquer l’histoire de la Roumanie et les transformations en œuvre dans la société qui s’est mise en place après la chute du communisme, même si cet héritage pèse toujours sur les destins et consciences.



C’est sans doute un livre intéressant et bien pensé. J’ai toutefois moins adhéré à ce dernier volume qu’aux deux précédents. Il y a quelque chose d’un peu trop bien construit peut-être justement, ce qui peut donner un sentiment de quelque chose de démonstratif, Letitia en devient presque un moyen d’illustrer plus qu’un vrai personnage de chair et de sang. Elle est dans ce tome d’une lucidité presque trop forte, en étant capable de voir et de comprendre, d’expliquer, en se détachant des affects, en situant presque trop justement les choses. L’avortement est un exemple de cette visée explicative : les mécanismes, les raisons, et la manière dont se passent les choses, est presque plus journalistique que vraiment vécue par une vraie personne. Certes cela est très clair et précis, mais il manque un ressenti, un affect, qui est quand même ce que l’on attend d’un roman.



Il y a quand même une sorte de nostalgie, la douceur des souvenirs, même s’ils évoquent une période difficile, la mémoire des êtres chers qui sont partis. La sensation aussi que la situation telle quelle est devenue n’est pas non plus idéale, même si moins inhumaine, et que d’autres souffrances et renoncements sont bien là, sans doute plus insidieuses mais présentes tout de même. Et l’avenir ne s’annonce pas radieux.



Le bilan d’une vie se mêle au bilan d’un demi-siècle d’histoire. Ambitieux, par moments prenant, par moments drôle, d’un humour assez féroce, j’avoue que j’ai quand même un peu décroché dans certains passages. Sans doute par méconnaissance de l’histoire roumaine dans certains passages, mais aussi parce qu’il m’a moins convaincue que d’autres romans de l’auteure.

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Vienne le jour

Publié pour la première fois en 1975, sous une forme en partie amputée, ce roman est édité en France en 2009 dans la prestigieuse collection « Du monde entier » chez Gallimard. C’est le deuxième livre de l’auteure à avoir connu une édition française, après le très marquant « Une matinée perdue ». Vienne le jour est le premier volume d’une trilogie, qui suit les destinées de Letitia Branea, le personnage principal. Ce premier opus traite de ses jeunes années, jusqu’à la presque fin de ses études.



Une première partie se passe dans une petite ville de province roumaine. Sa famille, composée de sa mère, et de son frère aîné, Ion, chez qui la mère s’est réfugiée, après avoir quitté son mari. Qui n’a pas tardé à être arrêté, sa famille ayant eu une activité politique reprouvée par les communistes au pouvoir. L’oncle Ion ayant été exclu du parti, la situation de la famille est inconfortable et précaire, et Letitia a peu de chance d’intégrer l’université à l’issue du lycée. Le quotidien est parfois égayé par la venue d’un autre oncle, Bitza, vivant à Bucarest une vie plus insouciante. Entre les difficultés et attentes de sa famille, les premières amitiés et les premiers émois, Letitia rêve de s’échapper, de trouver sa place à elle, et espère tout ou presque d’éventuelles études. Elle réussira à réaliser son rêve, l’origine sociale n’étant miraculeusement plus prise en compté l’année où elle passe l’examen d’entrée à l’université. Elle partira donc à Bucarest, où d’autres normes, d’autres façons de vivre, auront cours à la cité universitaire, auxquels il faudra s’adapter. Les choix de vie se dessinent, Letitia va devoir se positionner, entre griserie, besoin de reconnaissance, d’avoir une place, ce qui peut mener au conformisme, mais aussi un besoin de liberté et d’affirmation de soi. D’un soi qui se dessine petit à petit.



Ce n’est certes pas original, nous sommes dans un roman d’apprentissage, écrit qui plus est d’une manière relativement classique, suivant dans l’ensemble la chronologie des événements. Mais j’ai été très sensible à la manière dont Gabriela Adameşteanu évoque son personnage principal, tout en petites touches, en hésitations, en incertitudes. Entre une honte de ses origines, imposée de l’extérieur, mais intériorisée au point de devenir une partie d’elle, les relations aux hommes, à la famille, l’évocation d’un présent qui devient progressivement un passé, transformant les sentiments et les jugements sur les êtres et les choses, Gabriela Adameşteanu dresse un portrait sensible de Letitia, de ses proches, de certaines de ses camarades. Et aussi, l’air de rien, de la société dans laquelle elle évolue, forcément, compte tenu de l’époque où a été écrit le livre, en suggestions et sous-entendus. Mais l’auteure saisit quelque chose d’universel, au-delà d’une époque et d’un contexte, même si certains détails sont très précis. Il y a une grande finesse et sensibilité dans ce portrait, qui n’a rien de mièvre.



J’ai hâte maintenant de suivre l’évolution du personnage dans les deux tomes suivants.
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Vienne le jour

Cela se défend : un bildungsroman avec une protagoniste, peu courant dans la littérature roumaine (Elena de Dimitrie Bolintineanu peut-être ?). L'entreprise n'est néanmoins pas exempte de clichés : les premières règles, la définition par rapport à la relation avec l'homme, le langage relâché par moments, etc. La description du communisme ressemble à d'autres.

Par ailleurs, l'entreprise ne manquait pas de courage, surtout à une époque toujours marquée par le réalisme socialiste, et le roman se lit, de manière assez fluide malgré la longueur, la narration est solidement construite autour du début in medias res. Une attention aux détails par moments remarquable.
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Situation provisoire

Situation provisoire c’est une vie qui s’écoule entre les draps froissés d’une garçonnière et les commérages de bureaux pour Létitia. Mariée au bourru Petru pour lequel elle n’éprouve que des sentiments de lassitude et de culpabilité mêlées, elle guette chacun des gestes, chacun des regards conspirateurs de son collègue Sorin pour des rendez-vous clandestins.



Cet amour au goût d’interdit pourrait être frivole, distractif, une parenthèse de joie et de liberté. Mais sous la Roumanie qui n’en finit pas avec le communisme stalinien, la romancière dessine une relation désenchantée, baignée par un sentiment de tristesse et d’amertume lancinantes pour Sorin et Lety qui appartiennent à cette génération d’après-guerre coincée entre deux temps, deux mouvements, deux révolutions.

Ils naviguent dans un monde « où les modèles sont des idoles déchues », ils ont été éduqués par le Régime, « c’est lui qui [leur] a serré la cravate de pionnier autour du cou, lui qui [leur] a mis en main le carnet de l’Union des Jeunesses communistes ». Ils ont appris à ne dire à personne ce qu’ils entendaient à la maison, surtout les histoires de famille qui ont tremblé toute leur vie. L’auteure prend bien le temps de dérouler l’histoire de ces familles bourgeoises inévitablement traversée par l’histoire politique du pays, sous l’œil inquisiteur de Moscou puis de la Securitate.

Ici et nulle part ailleurs, ce sont des histoires de famille qui sédimentent et laissent une empreinte indélébile sur les dossiers personnels et les histoires d’amour … de sorte que, même si Létitia préfère se laisser porter par ses rêves littéraires, elle garde en elle des réflexes de méfiance marxiste et une mémoire saturée de vieilles histoires qui la conduisent à porter un regard distant et écœuré.



C’est donc un récit dense qui laisse peu de place aux moments de légèreté et d’allégresse. On assiste à une progression lente vers quelque chose qui mène à un sentiment d’impuissance des personnages, écrasés par les fantômes du passé et par le poids de leur résignation face à un futur voilé. Gabriela Adamasteanu ne cesse de rappeler que l’État policier est partout, il voit tout, entend tout et sait tout ; et ce qu’il ne sait pas, il l’invente. De fait, il épuise toute résistance et toute patience, broie les individus comme les intentions nobles.

Ce sentiment d’impuissance est d’autant plus fort qu’il est au cœur d’une relation entre des personnages indécis et timides qui ont choisi une vie hasardeuse, faite d’improvisation et d’heures volées au quotidien. Dés lors, rongée par le doute et une insatisfaction croissants, la voix intime de Létitia est parfois étouffante pour le lecteur. On se désespère parfois de ses envies avortées, de son aveuglement, des crises d’angoisse permanente, de son mutisme et de son immobilisme … et si c’était finalement une évolution des sentiments qui dépasse la question de l’emprise politique ?

Roman magnifique et exigeant.

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Une matinée perdue

comment puis je noter un livre que j abandonne? (d ailleurs, le mot est difficile pour ceux qui, déjà, culpabilisent d arrêter un livre) il est bon ce bouquin, il est très bien écrit, il faut un certain talent pour donner aux gens de la campagne et/ou peu éduqués ce phrasé particulier, toutes ces fautes de syntaxe qui donnent vie aux personnages. mais voilà, je trouve que ça n avance pas. des redites, des longueurs. l histoire en elle même me paraît plutôt vide, mais superbement écrite, ce qui m a aidé à passer plus de la moitié du livre. enfin, je ne connais pas la Roumanie, mais ce récit, à de rares exceptions faites, aurait pu se dérouler ailleurs. je n y ai pas appris grand chose. Pour le style, il faut aller y faire un tour. pour le reste, mon avis vaut juste le poids d un avis.
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Une matinée perdue

Ce magnifique roman, qui se déroule en Roumanie presque tout au long du vingtième siècle, m’a passionné. Il réussit à allier drame, comédie, réflexion sur le temps passé et la fugacité des choses dans un style excellent. J’ai toutefois dû me renseigner en cours de lecture sur l’histoire de ce pays, car ce qui va de soi pour un lecteur informé me paraissait parfois obscur.

Le récit débute en compagnie de Vica Delca, une bucarestoise d’environ 70 ans, qui n’a pas la langue dans sa poche et qui est contrainte à la débrouillardise permanente en raison de la maigre pension de retraite dont, avec son mari, elle dispose. On comprend vite qu’elle n’est pas du genre à se laisser abattre. Sa mère est morte alors qu’elle n’avait que onze ans, vers 1916. Elle a dû bien vite assumer seule la survie de la fratrie. Elle a été couturière, commerçante aussi avant la seconde guerre mondiale.

Ce jour là elle décide d’aller récupérer un petit don que lui fait régulièrement une de ses anciennes employeuses, Ivona. Mais rien ne se passera comme espéré pendant cette journée. Ivona est la fille du couple Mironescu. Stefan, son père adoré, était un professeur et intellectuel influent avant la guerre de 1916, mort de tuberculose. Sophie, sa mère peu aimante, se remarie très vite avec le général Ioaniu. La maison dans laquelle se rend Vica est devenu une sorte de mausolée de ces années perdues. Une photo prise à l’été 1916 sera le départ d’une narration croisée entre tous ceux qui y figurent, plus quelques autres !

C’est donc un roman comme je les aime : complexe, parfois lent, dans lequel se perdre est un enchantement. Pour l’apprécier il faut donc patience et attention.

Il a été publié en 1984, traduit en français en 2005 par Alain Paruit, qui me semble avoir réalisé un excellent travail.

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Une matinée perdue

Vica rend visite à sa belle-sœur Ivona. Comme chaque mois, celle-ci va lui remettre un peu d'argent, bienvenu pour mettre du beurre dans les épinards lorsqu'on dispose d'une toute petite retraite. Malheureusement, ce jour-là, la porte ne s'ouvre pas et Vica reste dehors à attendre, à attendre des heures et des heures le retour de son amie. Avant la rencontre des deux commères (car la porte va finir par s'ouvrir) c'est près d'un siècle d'histoire de la Roumanie qui va défiler, à travers les souvenirs de celle qui a connu les jours fastes et les jours sombres d'une famille, jadis très riche et puissante mais dépouillée de ses biens par le régime communiste. Ivona, qui raconte à son tour (derrière sa porte), a une tout autre vision des mêmes personnages et des mêmes événements. C'est là toute l'originalité de ce roman, assez long à lire mais très attachant par la forte personnalité des personnages et leur destin hors du commun. Chacune parle avec son langage, populaire pour Vica, châtié et mâtiné de français pour Ivona (on est aristocrate ou on ne l'est pas !) et l'on sent leur profond attachement l'une pour l'autre malgré le fossé qui les sépare et qui continuera à les séparer jusqu'à leur mort. La force de ce texte tient à son ancrage dans une réalité mouvementée, celle des peuples de l'Europe centrale, au destin si tourmenté, et à un réel bonheur d'écriture.
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Une matinée perdue

Un livre attachant, les personnages nous font revivre les différentes époques de la Roumanie prise entre l'Allemagne et les Russes, les incidences pour les roumains : petite ou grande bourgeoisie, ainsi que pour ceux qui ont travaillé toutes leurs vies. Les descriptions nous montrent une vie rude où tout se mérite mais aussi les stratégies de certains et les soumissions d'autres.



Un petit bémol, il faut persévérer au début pour s'y retrouver parmi tous les personnages et aussi les époques.
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Vienne le jour

C'est l'autrice elle-même qui m'a offert ce livre! J'avais posé la question des romans populaires et l'animateur, dédaigneux, m'a répondu: nous ne parlons ici que de littérature...adieu Verne, Dumas etc. Gabriela m'a apporté Vienne le jour, la dédicace est:"avec l'espoir de trouver ici un roman populaire". Je l'ai lu vers 2010, trouvé intéressants la description de l'époque, le manque de liberté individuelle mais j'avoue l'avoir trouvé un peu ennuyeux, un peu trop long (400 pages au moins)

Ce livre est publié avec les passages censurés lors de la première édition.

C'est à la fois une chronique des années 50/60 en Roumanie où les conditions de vie sont très difficiles et un roman de formation en 3 parties: l'une d'elles relatant la vie d'étudiantes dans un foyer: Letitia est partie à Bucarest.
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Une matinée perdue

Roman choral qui décrit sans concession la société roumaine à travers le destin de plusieurs personnages qui se croisent au fil des époques. De l'aristocrate à l'ouvrier, l'auteur nous plonge dans la dureté et l’âpreté d'un monde où nul ne fut épargné. Entre bassesse et grandeur l'âme, les personnages oscillent au gré des aléas de la vie politique roumaine.

Ce beau roman m'a ouvert l'esprit sur les difficultés que purent rencontrer les roumains au cours du XXéme siècle, Cependant, les choix narratifs deviennent indigestes à mesure que l'on avance dans la lecture. J'ai eu du mal à le finir tant les radotages entre Vica et Ivona sont répétitifs. Dommage.



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Une matinée perdue

” Une matinée perdue” est la métaphore d ‘une désillusion personnelle et collective, d’ une promesse non tenue, d ‘une vie gaspillée par les événements extérieurs.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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Une matinée perdue

Vica parcourt les rues de Bucarest en laissant dans son sillage une odeur mêlée de moisissure et de charbon à gaz. En cette froide matinée -comme la capitale roumaine en connaît tant-, la septuagénaire, recouverte de multiples couches de vêtements et de chiffons, se rend d'abord chez sa belle-sœur où elle ne trouve que son neveu Gelu, en profite pour boulotter un peu de pain et de fromage, puis chez Ivona, fille de la défunte Mme Ioaniu pour laquelle Vica a travaillé des décennies durant. Elle espère bien y récupérer, avec une semaine d'avance, les vingt-cinq lei de rente que s'est engagée à lui verser Ivona à la mort de sa mère.



Le récit de ces deux visites entame et conclue l'intrigue, l'encadrant. Les souvenirs qui surgissent à l'esprit de Vica, ou qu'elle évoque avec ses interlocuteurs, nous font traverser une partie du XXème siècle, du premier conflit mondial au temps du communisme. L'enfance de Vica fut en effet marquée par la Grande Guerre et ses bombardements, les passages dans le ciel de cet immense ballon ovale qu'elle appelait "céplein", et surtout par la mort brutale de sa mère, qui la laissa à onze ans avec la responsabilité d'une nombreuse fratrie. Lorsque son père revint du front, il se remaria, délaissant les enfants issus de sa première union.



Ses travaux de couture et le commerce tenu avec son mari leur ont permis de mener un train de vie convenable, bien que dénué de tout superflu. Désormais retraitée, elle assure l'intendance d'un foyer où son époux, obèse, passe le plus clair de son temps alité. Boucler les fins de mois est parfois difficile, mais Vica est pleine de ressources. Pragmatique, débrouillarde, elle a toujours mené sa barque en évitant les écueils, sachant rendre service à bon escient, n'exprimant jamais ses opinions politiques. En a-t-elle, d'ailleurs ? Sa vision du monde se nourrit de l'immédiateté, de ses expériences quotidiennes et est bornée par une sorte d'égocentrisme auto-protecteur. Plus râleuse que réellement en colère, elle est prompt à fustiger l'époque, "ces péquenots arrivés de la compagne qui s'entassent dans des H.L.M.", ou "ces jeunes qui au jour d'aujourd'hui ne connaissent plus ni crainte ni vergogne"... Et si, côtoyant des représentants de la bourgeoisie bucarestoise, elle a été témoin de leur déclassement à l'arrivée du communisme, des persécutions ou des arrestations arbitraires dont certains ont été victimes, elle ne se fait pas trop de souci pour eux, ils parviennent toujours à s'arranger pour mener la belle vie...



Chez Ivona, Vica fait celle qui, passée par hasard, ne veut rien quémander. Mais la fille de son ancienne patronne n'est pas dupe, et est ennuyée par cette visite qui contrecarre son programme de la journée, même si elle n'en laisse rien paraître. L'auteure oppose aux dialogues alourdis de politesse hypocrite et de flagornerie les pensées des deux femmes, l'une taxant in petto l'autre de pingre, l'autre déplorant la fourberie et l'insolence des gens simples.



Alors que nous suivons avec plaisir ces savoureux échanges colorés par la truculence du langage populaire et parfois même grivois de Vica, Gabriela Adameșteanu amorce un surprenant virage narratif, en insérant dans son intrigue une parenthèse si longue qu'elle en devient un récit à part entière. Elle l'introduit par le truchement d'une vieille photographie, prise en 1916, que Vica remarque chez Ivona, représentant les parents de cette dernière (Sophie -qui ne s'appelle pas encore Mme Ioaniu- et son premier mari le professeur Mironescu), sa tante et Titi Ialomiteanu, étudiant du professeur.



Les scènes se déroulant alors (alternant narration à la première, deuxième ou troisième personne) puis les passages du journal tenu par Mironescu, affaibli par la maladie, mêlent à l'intime un contexte politique troublé : la Roumanie, dont le gouvernement a choisi au début de la guerre la neutralité, est sur le point d'entrer dans le conflit. Situation dont Titi Ialomiteanu tire profit pour mettre en avant sa soi-disant sagacité en interrogeant le professeur sur les stratégies mises en place par des dirigeants qui s'opposent sur la position à adopter. En parallèle, il entretient une liaison sans lendemain avec la femme de son mentor, dont ce dernier n'est pas vraiment dupe...



J'avoue que cette partie centrale m'a embarquée moins facilement que celles qui l'encadrent et mettent en scène Vica. Elle pâtit en effet de quelques longueurs, son ton est plus austère, et j'ai parfois eu le sentiment que l'auteure, hésitant entre plusieurs partis pris narratifs, n'avait pas su vraiment trancher, ce qui rend l'ensemble par moments confus. Je recommande malgré tout, ne serait-ce que pour la gouailleuse énergie de Vica, et pour l'occasion de s'immerger dans un univers que l'on ne visite pas si souvent, y compris en littérature !


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Situation provisoire

Gabriela Adameşteanu maîtrise parfaitement cette capillarité du récit qui fait que les personnages – nombreux – ne soient jamais nets : des branches occultées (ou tenues en réserve par le régime oppressif) de leur arbre généalogique peuvent à tout instant refaire surface. Le tissu tendu à outrance des relations peut se déchirer à tout moment.
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Situation provisoire

Gabriela Adamesteanu est un grand écrivain qui s'est hissée à la place qu'elle occupe aujourd'hui au prix de beaucoup de luttes et de ténacité. Son livre est empreint de toute cette frustration, de cette peur au quotidien, qui paralysent et contre lesquelles il est difficile de lutter. Letitia Arcan et Sorin Olaru, ses héros sont traqués, épiés par cet oeil multiforme qu' était la Securitate où même s'aimer était interdit. L'écriture est belle, âpre et exigeante et la lecture en est passionnante de bout en bout. Ceux d'entre vous qui ont vu le film de Cristian Mungiu: 4 mois, 3 semaines, 2 jours palme d'or en 2007 et qui l'ont aimé comprendront ce qui les attend: une impression d'étau qui se resserre inexorablement. Il serait dommage de passer à côté d'un tel roman.
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Vertiges de la lenteur (La Femelle du Requin)

« J’aurais voulu être plutôt le fils de la femelle du requin » Lautréamont



Parfois, je l’avoue, en parcourant les allées d’une librairie, le classement enfermant et clivant des rayonnages :

Littérature française – Littérature étrangère—philosophie—développement personnel –BD—romans du terroir --- policiers--romans graphiques—romance--etc.

Je suis pris d’un …. comme écœurement face à cette logorrhée de livres.

Et je retourne alors vers, ce que je crois être le hasard d’internet.

« La Femelle du Requin : Vertiges de la lenteur » : qu’est-ce que c’est « ça ».

ATTENTION DANGER !

Pour ceux qui auraient envie de s’en aller vers leur bois ou l’océan,

Il ne faut pas ouvrir ce livre .Il risque de vous faire retourner vers la livralgie.

Précédé du portrait photographique dédits écrivains.

Il s’agit d’un recueil d’entretiens avec vingt écrivains par la revue : « La Femelle du requin » à l’occasion de leurs 20 ans.

On a toujours plaisir à « entendre » certains, parler d’autres auteurs, comme dans l’intimité d’un bistrot et non comme à la TV où ils sont en représentation.

Certains qui avouent avoir dit des conneries.

D’autres que l’on croyait connaître mais dont on ignorait la profondeur : tel Antoine Volodine.

Ou François Maspero plus connu pour son activité d’éditeur mais dont il semble que la vie fut fort agitée.

D’autres, que je ne connaissais pas comme Richard Morgieve que l’on n’est pas certain d’apprécier mais qu’après la lecture de son entretien, on lira certainement.

Ou Gabriela Adamesteanu

Bon !! Je suis repris par la maladie

J’essayerai une autre fois

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Situation provisoire

Un très bon livre, presque un "grand" livre... Ceci dit, la littérature du ou issue du rideau de fer est fréquemment d'une incroyable profondeur.
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