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Critiques de Gabriela Mistral (8)
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'TALA'

Tala, publié en 1938, est un recueil de poésies que Gabriela Mistral, intimement touchée par les évènements de la guerre d'Espagne, a dédicacé aux enfants orphelins espagnols.

L'écriture superbement maîtrisée de Gabriela Mistral a atteint sa pleine maturité et son excellence expressive. La structure en vers est rythmée par des notes en prose se référant à l'ensemble du recueil.

C'est certainement le chef d'oeuvre de la poétesse : l'intensité des vers, la puissance du verbe, l'extrême concision et la simplicité thématique de chaque poème sont remarquables. Alternent la souffrance, la solitude, la quête maternelle impossible (la mère de l'auteur est décédée), mais aussi la joie, la plénitude et la jouissance apportée par la liberté.

Le style est d'une grande pureté, harmonieux, très souple et côtoie des métaphores parfois énigmatiques, le tout est magnifiquement travaillé.

Un régal de poésie.


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Antologia poetica de Gabriela Mistral

Une langue originale et de qualité, lyrique, parfois nostalgique, où se croisent des motifs souvent récurrents comme l'enfance et la nature, la figure maternelle, la solidarité féminine, la souffrance amoureuse, mais aussi la compassion pour les démunis et l'exaltation de l'indianité.



Au pathos intime de Gabriela Mistral fait de nostalgie, de solitude et de manque se mêlent la générosité et la solidarité dans des élans altruistes : la poétesse intrique son Moi à l'Autre dans une écriture pure et raffinée.
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D'amour et de désolation                     ..

Ce recueil parle d'amour.

Et de désolation. Surtout de désolation.

L'un ne va pas sans l'autre, semble-t-il, pour Gabriela Mistral.

L'amour est sujétion :

"Il t'offre son bras chaud et tu ne sais le refuser. Il se met à marcher et tu le suis, ensorcelée, sachant qu'il t'emmène à la mort !"

L'amour est aussi honte :

"Celui qui baisa ma joue m'a trahie ; il m'a reniée pour ma robe de pauvre."

L'amour est trahison :

"Va l'embrasser comme un voleur dans les entrailles de la terre : mais lèveras-tu son visage et ce sera le mien, en larmes."

Heureusement, nous dit-elle, la mort apporte la délivrance en mettant l'aimé à l'abri des tentations :

"Non ! plus jamais tes bras ne connaitront l'horrible nœud imposant à mes jours sa sombre horreur : le nœud d'une autre étreinte !... Par la quiétude purifiés, les voici dans la terre desserrés, enfin, mon Dieu ! hors de danger !"

L'amour est regret de ne pas avoir eu d'enfant (attention les trentenaires, celle-ci pique) : "J'ai maintenant trente ans et la cendre précoce de la mort jaspe mes tempes." (C'est quand même très stylé pour parler de son premier cheveu gris.)

La deuxième partie est moins sombre, et nous parle d'émotions plus terrestres : des poèmes sur l'eau, sur le pain, sur les arbres et la montagne. "Là où bleuit l'altiplano s'ouvre l'espace de la louange."

En définitive, j'ai trouvé ces poèmes remarquablement écrits (et traduits par Claude Couffon), mais j'ai eu du mal à me sentir touchée par les émotions de Gabriela Mistral.

Challenge Nobel

LC thématique de novembre 2021 : ''Faites de la place pour Noël”
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Essart

Je ne connais pas grand chose à la poésie et encore moins à la poésie chilienne.



J'ai décidé de lire ce recueil pour découvrir Gabriela Mistral qui est une des rares femmes ayant eu le prix Nobel de littérature et parce qu'elle a eu une vie étonnante.



D'après Wikipedia :



"Lucila de María del Perpetuo Socorro Godoy Alcayaga, dite Gabriela Mistral, née le 7 avril 1889 à Vicuña, dans la région de Coquimbo (Chili), et morte le 10 janvier 1957 à New York, est une enseignante, diplomate, féministe et poétesse  chilienne, dont l'œuvre est couronné par le prix Nobel de littérature en 1945.



Elle est considérée comme l'un des quatre grands de la poésie chilienne (avec Pablo Neruda, Pablo de Rokha et Vicente Huidobro)."



Elle est née dans un milieu pauvre mais a réussi à changer de milieu dans les années 40 dans un pays peu connu pour son féminisme. C'est étonnant.



Les poèmes de ce recueil sont nostalgiques des disparus (sa mère, son enfance, etc) et de divers endroits où elle a vécu. Ses textes font référence à la religion catholique.



Je vous mets un texte qui m'a touché.



Je mâche des ténèbres depuis si longtemps,

que je ne sais réapprendre le bonheur;

je marche sur les laves depuis tant de temps

que mes pieds en ont oublié les lainages;

je mords le désert depuis tant d'années

que ma patrie se nomme la Soif.



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Poèmes choisis

Quand le Chili a été choisi pour le dernier mois du challenge @autricesdumonde , j'ai tout de suite pensé à Gabriela Mistral dont j'avais lu quelques textes, il y a longtemps. Il ne me restait plus qu'a trouver un recueil de la poétesse chilienne. Et ça n'a pas été une mince affaire. Je me suis donc retrouvée à emprunter un exemplaire de 1968 tout droit sorti des magasins de la bibliothèque de Caen (l'autre était de 1946, j'ai préféré le laisser bien au frais dans les réserves). Une collection consacrée aux Prix Nobel de littérature, Gabriela Mistral l'a reçu en 1945. A la place de Paul Valery qui était tout désigné mais qui a été fauché par la mort.



Quel grand écart entre ces deux auteurs ! Là où la poésie de Valéry peut être si hermétique, celle de Gabriela Mistral est bouleversante par sa simplicité. Ce sont des poèmes sensibles, sur le lien maternel, le rapport à la nature, de déchirantes complaintes sur l'amour perdu, disparu. Il y a aussi une grande religiosité, ce sont des prières adressées au ciel. Elle est comme une Vierge à l'enfant, et de nombreux textes évoquent cette figure biblique.

Mais, les poèmes tirés du recueil Desolacion sont sûrement ceux qui m'ont le plus touché. Parce qu'ils ressemblent à ceux d'une Louise Labé au désespoir. Sensuels et âpres, amoureux et violents, ils disent tout de la femme blessée et abandonnée. Sans sagesse ni pudeur elle chante sa colère et son désespoir. Une sorte de cri primal. Une rafale de mistral. Et c'est beau.



J'aimerais pour cette dernière chronique du challenge vous inviter à découvrir cette autrice. Mais il est bien difficile de trouver une réédition. Alors c'est le moment de lancer un appel : éditeurs de poésie, unissez-vous et proposez nous une édition bilingue de Desolacion de Gabriela Mistral pour qu'elle soit enfin lue en France. Merci. Bisous.
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Pressoir

Comment lire Emily Dickinson et Neruda en même temps ? Lire Gabriela Mistral.



Gabriele D'Annunzio & Frédéric Mistral donnent leur ascendance poétique à Gabriela Mistral, poétesse chilienne, « lyrique, inspirée par des émotions puissantes » qui reçoit en 1945 le prix Nobel de littérature.



Ne voir dans le lyrisme de Gabriela qu'une poésie mièvre du sentiment serait se méprendre ; dans la lignée des grandes dames, Marguerite en tête.

Ecorché, profond, parfois violent, la puissance du mot chevillée au sentiment. Elle est une esthète et initie une véritable quête poétique au fil du recueil :

« Je cherche des mots primordiaux, qui nomment droit des mots sans crasse ni vice, durs comme des essieux en bois d'aubépine de mes charrettes de Montegrande »



D'Emily Dickinson, je retrouve chez Gabriela ce goût de la nature, partout, qui s'accorde avec ses sentiments : « Jamais n'a tiédi ma nuit / de gaïac et d'aubépine,/ comme quand je te regarde ainsi,/moi libre et toi captif. »



De Neruda, je retrouve ce côté terrien et proche du peuple qui possède une légende à raconter :

« Rase patrie, rase poussière,/ ras plexus du désert ;/ dunes et dunes en enfilade,/ et plus rien que son cri entier./ Le vieux sable dit « non ! ».



Enfin je ne peux m'empêcher, par la présence d'obscures mystiques de retrouver la même puissance lyrique que chez Marina Tsvétaieva :

« Là où était sa maison elle reste / comme si rien n'avait brûlé. /Elle ne parle que la langue de son âme / avec ceux qui passent, aucune. »



Derrière la métaphore de la nature, une cosmogonie est esquissée, où tout se répond : la vie et la mort, les sentiments et les sons, le bois et le fleuve. La poétesse est au monde à travers ce cri primordial articulé en poèmes :

« Certains voudraient que nous soyons une chaîne faite de maillons identiques, jamais capables de varier la forme, le ton la vision. Mais […] je suis versatile et surprenante »



Elle est tout à la fois, et le premier vers si sombre prend sens par ce goût de la métamorphose :

« Elle, je l'ai tuée en moi : je ne l'aimais pas ».

Le résultat de l'opération n'étant peut-être pas la mort, mais la métamorphose par l'écriture poétique.
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Poètes d'aujourd'hui, n°103 : Gabriela Mistral



Gabriela Mistral complètement oubliée aujourd'hui, fût la première femme à donner à la poésie chilienne ses premières lettres de noblesse & au Chili son premier Prix Nobel de littérature.



Les éditions Seghers nous offre dans ce beau carré rouge une sélection & une traduction remarquable de ses poèmes, mais aussi, nous livrent sa vie ! D'après ce que j'ai lu sur elle, j'en viens à conclure que sa poésie est essentiellement habitée par ses grandes passions, l'abandon, la mort, la maternité rêvée, le temps qui s'écoule, l'amour, naturellement mais aussi la splendeur de la nature sud-américaine



Empreinte d'une sensibilité & d'une mélancolie sans pareille, où de tristesse en déchirements je me laisse porter. J'ai le déjà-lu. C'est comme le déjà-vu mais avec certains romans, certaines poésies où je me retrouve dans certains passages, impuissante & bouleversée !



Et moi si j’étais une poésie, je serais ce rideau blanc en coton que le temps a jauni, accroché là comme un témoin du temps qui passe ...

Et moi si j’étais une poésie, je serais l'attente, et la perspective de la joie des retrouvailles sur le quai d’une gare un soir d’été étouffant ...



N'hésitez pas à la découvrir, elle déchire sa race, ainsi je serais peut-être un peu plus persuasive !

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Poems

Ce petit recueil numérique regroupe 19 poèmes de Grabiela Mistral (1889-1957), enseignante , diplomate, féministe et poétesse chilienne, prix Nobel de littérature en 1945.



Contrairement à d'autres poètes que je découvre dans le Challenge Nobel, les poèmes de Gabriela Mistral sont d'une grande simplicité, faciles à lire, faciles à comprendre. Elle dit ce qu'elle veut dire, mais en vers, et le lecteur comprend.



Les poèmes parlent de la mort, de la souffrance des enfants et des mères – ils sont très humains et remplis de compassion, de vigilance aussi. Certains poèmes laissent entrevoir la foi en Dieu de Grabriela Mistral.



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