La tolérance semble aller de soi. L’intolérance est l’une de ces attitudes qui rencontrent une réprobation quasi spontanée. Mais n’est-ce pas précisément à cause de l’impossibilité d’accepter l’intolérance que l’on crédite globalement la tolérance de quelque vertu ? La remettre en question, ne serait-ce pas faire fi du prix dont la société l’a payée face aux despotismes en tous genres ? Et pourtant il faut oser la remettre en question. Pour une triple raison. La première raison tient au fait que le mot devenu « passe partout » sert souvent à couvrir toutes sortes de démissions devant les difficultés de la recherche du vrai et du bien. La deuxième est que la tolérance conçue comme un idéal est apparue dans un contexte d’hégémonie religieuse qui n’est plus le nôtre en Occident. La troisième raison, de loin la plus essentielle, est que la liberté bien comprise est tout autre chose que la tolérance et en tout cas son indispensable dépassement.
La tolérance relève de l’accommodement et non de l’idéal. C’est ainsi que la voit André Comte-Sponville : « on ne peut tolérer, en toute rigueur, que ce qu’on aurait le droit d’empêcher ."
La tolérance et le droit à la liberté
La figure du Christ nous dit que, désormais, Dieu sans l’homme est impensable.