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3.88/5 (sur 176 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Poilley , 1946
Biographie :

Marcel Gauchet est un philosophe et historien français.

Directeur d’études émérite à l’École des hautes études en sciences sociales (Centre de recherches politiques Raymond Aron), il a été rédacteur en chef de la revue "Le Débat" (Gallimard), l'une des principales revues intellectuelles françaises, qu'il a fondée avec Pierre Nora en 1980 et qui a disparu en 2020.

Il demeure un des intellectuels les plus atypiques et les plus respectés produits par la France depuis Mai 68.

Dès 1966, il est lié à Claude Lefort, qui va déterminer son orientation et ses intérêts. Le philosophe Claude Lefort est l’un des fondateurs du mouvement "Socialisme ou barbarie" qui, dans les années 70, se réclame du marxisme tout en concentrant ses efforts sur l’analyse et la dénonciation de la pensée "totalitaire".

À partir de 1968, Marcel Gauchet rompt avec le marxisme et s’efforce de formuler une théorie de l’histoire "alternative". Il se rapproche de Pierre Clastres (auteur de "La société contre l’État", 1974) et de Gladys Swain (psychiatre) avec qui il écrira plusieurs livres sur la folie liée à la modernité ("La pratique de l’esprit humain. L’institution asilaire et la révolution démocratique", 1980), de Cornélius Castoriadis, philosophe du groupe "Socialisme et barbarie", et des historiens anti-totalitaires et post-marxistes, François Furet et Pierre Nora.

En avril 1980, il publie son premier livre avec Gladys Swain, la Pratique de l’esprit humain chez Gallimard. En juillet 1980, Marcel Gauchet publie "Les droits de l’homme ne sont pas une politique" (Le Débat, n° 3, juillet-août). L'année 1989 est une autre étape importante de sa vie. Marcel Gauchet entre au Centre de recherches politiques Raymond Aron qui est le département d’études politiques de l’EHESS.

Marcel Gauchet est également le père de l'expression "fracture sociale", reprise en 1994 par Emmanuel Todd et qui devient le thème central de la campagne présidentielle (1995) de Jacques Chirac.

Il est membre du conseil d'orientation du laboratoire d'idées "En temps réel". Il est lauréat du Prix européen de l'essai, fondation Charles Veillon 2018 et du Prix Guizot 2019 pour "Robespierre, l’homme qui nous divise le plus".

Il anime un blogue personnel :
http://gauchet.blogspot.com/

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Non, le populisme ne saurait être réduit ni à l'icône de ses sectateurs, ni à la caricature de ses détracteurs. Par-delà les espérances et les insurrections, les craintes et les répressions qu'il a suscitées, alors que ce mouvement hier planétaire semble aujourd'hui retomber, c'est le propos de cet essai novateur que de le réinstaurer à sa juste place dans l'histoire. En décryptant sa gestation à la lumière de l'anthropologie. En scrutant sa construction à l'aune des théories politiques et des imaginaires culturels. Et si le populisme était le signe d'une crise de civilisation ? D'une fracture majeure dans l'idéologie du progrès ? Et s'il était né d'un refus de la neutralisation de la Cité ? D'une nostalgie des passions, des aventures, des utopies ? Mais aussi d'un retour du sens commun, du sacré, de la souveraineté ? Et si les peuples étaient simplement partis à l'assaut du ciel pour se recréer un horizon ? Ce livre d'histoire immédiate, qui offre un panorama mondial des mutations en cours, s'attache aussi à en éclairer les soubassements symboliques. Il fait dialoguer Régis Debray et Marcel Gauchet avec Jeff Bezos. Ou encore Antonio Gramsci et Norbert Elias avec Daenerys Targaryen. Mais aussi les aristocrates paupérisés du Grand Siècle avec les occupants rebelles de Wall Street. Et les esthétiques des avant-gardes avec les révoltes émeutières des masses. Pour mieux appeler au sursaut. Diplômé de Sciences Po, fondateur du média en ligne Le Vent Se Lève, membre des conseils scientifiques de l'Institut Rousseau et de la Fondation Res Publica, Antoine Cargoet a dirigé l'ouvrage collectif L'Histoire recommence. Il est aujourd'hui éditeur et signe ici, à 25 ans, son premier livre.

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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Marcel Gauchet
Dans le monde désacralisé, il n’y a que l’art qui puisse fournir un analogue ou un équivalent du sacré.
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Marcel Gauchet
"Sur la laïcité, les élites macroniennes ont un double langage", d'après un entretien accordé à Elisabeth Lévy, webtélé Reac'nroll, 17 février 2020.
Marcel Gauchet commente la définition de la liberté de conscience selon Mme Belloubet : "C'est le relativisme intégral. C'est la liberté de croire ce que l'on veut à l'abri de toute critique, le droit de soutenir une opinion quelle qu'elle soit, jusqu'au point où il est interdit à quiconque de la mettre en question à quelque titre que ce soit. C'est la philosophie des "safe spaces" à l'américaine. La susceptibilité individuelle est consacrée. "Ma position est sacrée puisque que c'est la mienne ; donc passez votre chemin". Evitons la confrontation, qui ne peut être qu'un acte d'hostilité."
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Entre l'amour de soi jusqu'à l'éviction du reste (narcissisme) et la volonté d'abolition de soi dans ses expressions les plus variées, entre l'absolu de l'être et l'être rien, peut-être n'aurons-nous plus jamais fini de balancer. Voilà en tout cas la douleur lancinante, journalière, que nul objet sacral ne nous permettra d'oublier: l'inexpiable contradiction du désir inhérente au désir même d'être sujet.
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La sortie de la religion :
p. 11
Sortie de la religion ne signifie pas sortie de la croyance religieuse, mais sortie d'un monde où la religion est structurante, où elle commande la forme politique des sociétés et où elle définit l'économie du lien social. Une thèse qui s'inscrit donc rigoureusement en faux contre la compréhension du phénomène religieux en termes de superstructure. C'est précisément dans des sociétés sorties de la religion que le religieux peut être pris pour une superstructure par rapport à une infrastructure qui fonctionne très bien sans lui - à tort, mais l'illusion d'optique est inhérente à la structure des sociétés contemporaines. Dans les sociétés antérieures à cet événement, en revanche, le religieux fait partie intégrante sur fonctionnement social. La sortie de la religion, c'est le passage dans un monde où les religions continuent d'exister, mais à l'intérieur d'une forme politique et d'un ordre collectif qu'elles ne déterminent plus.
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P 122 : La représentation, au sens de la mise en scène publique de la diversité sociale, tend à devenir une fin en soi, dans ce nouvel idéal de la démocratie dont on essaie de reconstituer la logique. Qui participe, et pourquoi, à quel titre, voilà ce qui compte, plutôt que ce qu'il en advient. Nous vivions, avec le modèle classique de la démocratie majoritaire, sous le coup d'une certaine tyrannie du résultat à obtenir, l'essentiel étant de parvenir à dégager une volonté générale, au péril du froissement et de la méconnaissance des parties intéressées. Nous passons, avec le modèle pluraliste-identitaire-minoritaire en train de s'installer, sous le coup d'une certaine tyrannie du parcours à suivre et de la procédure à respecter, le spectacle de la discussion politique et l'habilitation de ses protagonistes prenant le pas sur son issue, au risque d'une dilution de la décision et de la possibilité effective de la contrôler. La priorité est que les problèmes soient représentés, avec ceux qui les posent, pas qu'ils soient traités. La considération de la collectivité dans son unité tendait à s'imposer au détriment de la multiplicité de ses composantes ; la considération des composantes tend à prévaloir au dépens de l'unité collective, qui n'en continue pas moins d'exister, mais qui passe dans la pénombre, en quelque sorte, et se soustrait la prise politique. C'est dire que nous échangeons une gamme de difficultés contre une autre et que la configuration nouvelle n'est pas moins problématique que la précédente. Elle n'apporte pas la formule magique de la démocratie.
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Marcel Gauchet
Le monde humain dans lequel nous vivons me paraît tout aussi inconnu que le monde spatial pouvait l'être pour Christophe Colomb et Vasco de Gama. Nous connaissons le globe, possédons des cartes, des GPS... Mais humainement parlant, nous sommes désorientés. Nous comprenons mal comment fonctionnent les sociétés et qui sont les individus qui les composent. La mondialisation géographique a eu lieu ; nous sommes aujourd'hui au tout début de la mondialisation humaine et sociale.

(Sciences humaines - 2020)
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C'est à une véritable intériorisation du modèle du marché que nous sommes en train d'assister - un événement aux conséquences anthropologiques incalculables. ... Du devoir de désintéressement qui définissait l'homme public (...), à l'injonction tacite de s'aligner sur son intérêt propre, le pas est immense, et les suites promettent d'être lourdes. (p. 118-119)
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Tout le parcours de la République restera hanté par cette propension à une radicalité théorique butant sur sa traduction pratique.
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Marcel Gauchet
Il y a un modèle français hérité de l'histoire que le mot de République résume assez commodément et qui est orthogonal, en contradiction directe avec les valeurs majeures que met en oeuvre la mondialisation financière actuelle. Nous vivons un décalage culturel, nous le subissons... Nous n'avons pas une économie productive qui soit dans la mondialisation. Nous sommes un pays qui vit sur un acquis mais qui ne participe pas dans son modèle intellectuel à cette mondialisation pour laquelle elle se sent étrangère. ("Macron, les leçons d'un quinquennat avec Marcel Gauchet", "Le Grand Face-à-face", France inter, Samedi 9 octobre 2021 )
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Faut-il vraiment lire cet ouvrage à la veille des élections? Le constat est si dur sur les trahisons de nos élites politiques qu'il peut conduire au découragement. Comment elles restent sourdes à l'intelligence partagée des citoyens; comment elles trahissent plus ou moins sciemment (surtout les socialistes, qui en ont fait un système de gouvernement depuis Mitterrand); comment l'Europe est avant tout le symptôme d'un échec de politique intérieur, un pis aller... Bien sûr, ce livre d'entretiens n'échappe pas à quelques facilités, frôlant parfois la discussion de comptoir. On aimerait de temps en temps que les propos soient plus argumentés en chiffres et données. Mais au final, l'analyse reste précise comme la lame d'un scalpel. Avec quelques clés historiques utiles à la compréhension des dérives actuelles : la façon dont l'Ancien Régime, incessamment, tente de coloniser la Révolution; la "radicalité du néo-libéralisme qui s'exprime sans radicalité"; l'idéologie omniprésente et pourtant déniée et masquée. Oui, finalement, à lire avant d'aller voter.
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