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4.12/5 (sur 54 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Siligo, Sassari, Sardaigne , le 30/12/1938
Biographie :

Berger sarde analphabète et presque muet, qui a vécu jusqu'à l'âge de vingt ans séparé du monde au sommet de la montagne et qui, comme moyen de révolte et d'affirmation personnelle, a choisi d'étudier jusqu'à devenir professeur de linguistique.

Il a retracé cet itinéraire assez inouï dans un très beau livre Padre padrone (1975) que les frères Taviani adapteront avec succès au cinéma en 1977. Le film a remporter la Palme d’Or au Festival de Cannes 1977.

Source : www.librairie-compagnie.fr
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
…Leur allégresse n’était plus la mienne, j’étais déjà différent. Une seule année dans les champs, m’avait vieilli d’au moins dix ans par rapport à eux.
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Le mulet avançait vite sur la route poudreuse et caillouteuse, et les sabots évitaient les pierres, s’éloignant rapidement de Siligo : il me transportait comme il avait souvent transporté les provisions pour le chien, la nourriture pour les porcs, la semence que mon père jetait continuellement sur les jachères. Et j’étais moi-même une semence, j’avais à naître et à germer tout seul dans notre terre, à suivre les lois du royaume végétal sur les friches de la solitude ainsi que tous les petits bergers de la Sardaigne.
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Notre famille se retrouvait dans la condition d’un essaim d’abeilles dont la ruche s’est éboulée, d’une nichée d’oiselets encore déplumés que renverse une bombe. Nos traditions nous montraient le chemin de la rescousse, le long passé des bergers nous enseignait la résignation et le retour aux tristes réalités : recommencer l’ouvrage.
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Finas in sa campagna amena
Chisco su regiru meu
Fattende votos a Deu
Chi mi che oghed dai bena.

"Jusque dans la campagne amène
Mes soucis me hantent
Bien que je prie fort Dieu
Qui m’arrache à mon chagrin."
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Avec une volonté rude, animale mais inexorable, mes doigts calleux et tordus par la bêche avaient pour la première fois l’occasion d’exprimer aux chênes séculaires la sensibilité de générations et générations jamais initiés à la musique. A travers mes doigts, l’homme des cavernes, encore intact en moi, mais sensible dans toute son humanité, s’apprivoisait grâce à la musique : il commençait à creuser en lui et à découvrir par - delà ses campagnes, que le monde ne finissait pas au bout de notre horizon...
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Ces patriarches au cours de leur existence, n’ont accompli que deux choses : d’abord obéir, puis commander. Et ils entendent que les choses demeurent toujours comme elles sont. (…) Commander c’est leur poumon, l’obéissance c’est l’air que le poumon respire.
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Notre famille s’était agrandie. Et, d’après la morale courante, mon père avait déjà accompli son devoir social. De même que les bêtes, les bergers doivent former physiquement leur descendance : veiller uniquement à leur entretien et nullement à leurs conquêtes intérieures. Dans un sens c’est juste. A la campagne, seuls l’instinct et la force ont une utilité : des muscles, que ses pères éduquaient avec rigueur pour les adapter à la nature qu’ils auraient à dompter.
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La cuisson achevée, j’assistai à une scène cruelle, désespérée. Le doyen des domestiques ôte la casserole du feu et la pose dans un coin de la cabane : les autres se groupent en rond autour du récipient, qui dégageait une véritable colonne de fumée, on aurait dit un tronc d’arbre s’élevant sous le toit. Ils s’y placent du mieux qu’ils peuvent, attendant que la ratatouille refroidisse et qu’ils puissent attaquer et dévorer ce plat chaud dont ils bénéficiaient rarement.
Puis, tout le monde de se ruer sur les cuillers entreposées dans une fente du mur sec de la cabane : malheureusement il s’avéra qu’il n’ y avait pas autant que de bouches ; l’un des valets ne retrouva pas la sienne.
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Face à mon père, je m’étais toujours vu comme une tête de bétail, tel Pacifico. Constamment bâté et employé par lui comme un quelconque instrument de travail. Pendant cette attente, je me préparais à échapper à sa juridiction, à sa propriété, et je commençais à m’imaginer différent des autres animaux domestiques.

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…le maitre s’installa dans un autre coin afin de se repaître à son tour. Il prit dans sa besace, son propre repas et je remarquai à nouveau que son pain était blanc, spécialement confectionné par les servantes qu’il avait au pays. Il l’accompagnait de morceaux d’agneau rôti. (….) Comme je mangeais, mes yeux perdus dans le vague revoyaient dans une sorte de mirage immobile le pain noir des valets, à tel point que même le pain blanc que je tenais dans ma main gauche me paraissait noir.
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