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Citations de Georges Bernanos (989)


Votre profonde erreur est de croire que la bêtise est inoffensive.
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Georges Bernanos
** Ainsi, le progrès n’est plus dans l’homme, il est dans la technique, dans le perfectionnement des méthodes capables de permettre une utilisation chaque jour plus efficace du matériel humain.
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C’est une grande duperie de croire que l’homme moyen n’est susceptible que de passions moyennes. Le plus souvent, il ne paraît moyen que parce qu’il s’accorde docilement à l’opinion moyenne [...] La simple lecture des journaux prouve que l’opinion moyenne est le luxe des périodes prospères de l’histoire, qu’elle cède aujourd’hui de toute part au tragique quotidien. [...] Le feu au derrière, il courra se réfugier dans n’importe laquelle des idéologies qu’il eût fuies jadis avec épouvante.
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La grandeur impose de grandes servitudes. Au lieu que le progrès va de lui même où l'entraîne la masse des expériences accumulées. Il suffit donc de ne lui opposer d'autre résistance que celle de son propre poids. C'est le genre de collaboration du chien crevé avec le fleuve qu'il descend au fil de l'eau.
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L'Église a besoin d'ordre. Faites de l'ordre à longueur du jour. Faites de l'ordre en pensant que le désordre va l'emporter encore le lendemain parce qu'il est justement dans l'ordre, hélas ! que la nuit fiche en l'air votre travail de la veille - la nuit appartient au diable.
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Je vois maintenant que chaque crime crée autour de lui comme une sorte de tourbillon qui attire invinciblement vers son centre innocents ou coupables, et dont personne ne saurait calculer à l’avance la force ni la durée. Oui, monsieur, un geste à peine moins insignifiant qu’une chiquenaude déclenche une puissance mystérieuse qui roule dans le même remous, pêle-mêle, le criminel et ses juges, aussi longtemps qu’elle n’a pas épuisé sa violence, selon des lois qui ne nous sont point connues.
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Comme d’habitude lorsque je me sens intimidé j’ai parlé un peu à tort et à travers. Il y a certains silences qui vous attirent, vous fascinent, on a envie de jeter n’importe quoi dedans, des paroles...
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J'admire les révolutionnaires, qui se donnent tant de mal pour faire sauter des murailles à la dynamite, alors que le trousseau de clefs des gens bien pensants leur eût fourni de quoi entrer tranquillement par la porte sans réveiller personne.
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Or, en humilité comme en tout, la démesure engendre l'orgueil.
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La robuste maturité inspire aisément une confiance aveugle, et l'expérience la plus cynique est plus près qu'on ne pense, en amour, d'une naïveté presque candide.
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Les prêtres faussent la conscience des enfants, c'est connu.
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Chacun de mes livres est une trappe où je suis tombé et d'où je ne suis même pas sûr d'être remonté, car je ne me suis jamais tout à fait délivré d'un livre, ou aucun de mes livres ne m'a jamais délivré, les deux termes sont équivalents. Le souvenir de ce que j'ai souffert reste en moi si douloureux que je n'ose pas les relire et d'ailleurs le plus souvent -- c'est le cas encore aujourd'hui -- je n'ai pas d'exemplaire chez moi. Je ne les relis pas, il m'arrive seulement de les entrouvrir, je n'y entre que de biais, j'y avance pas à pas, avec prudence, hanté par la pensée d'entendre le déclic fatal, de me voir de nouveau enfermé là-dedans, d'y retrouver les images dessinées jadis par moi sur le mur et l'odeur de mes insomnies.

Un désespoir inflexible qui n'est peut-être que l'inflexible refus de désespérer.

Je viens d'écrire ce mot de désespoir par défi. Je sais parfaitement qu'il ne signifie plus rien pour moi. Autre chose est souffrir l'agonie du désespoir, autre chose le désespoir lui-même. C'est là une vérité que je dois à certains garçons peu réfléchis disposés à se tromper non moins grossièrement sur l'espérance que sur l'amour. Je voudrais les mettre en garde contre les charlatans dont le faux espoir n'est qu'un lâche prétexte à ne pas courir le risque de la véritable espérance. Car l'espérance est une victoire, et il n'y a pas de victoire sans risque. Celui qui espère réellement, qui se repose dans l'espérance, est un homme revenu de loin, de très loin, revenu sain et sauf d'une grande aventure spirituelle, où il aurait dû mille fois périr.
J'ai toujours mieux aimé courir la chance affreuse -- et je crois pour moi mortelle -- de ne plus aimer mon pays que de ne pas le voir tel qu'il est, de m'attendrir sur une fausse image faite pour moi, faite par moi, de tromper mon pays avec moi-même, comme Onan trompait son épouse. Un certain amour de la France a toujours été sous le signe d'Onan.

Celui qui, un soir de désastre, piétiné par les lâches, désespérant de tout, brûle sa dernière cartouche en pleurant de rage, celui-là meurt, sans le savoir, en pleine effusion de l'espérance. L'espérance c'est de faire face.

Que m'importe de savoir si j'ai ou non l'espérance ? Il me suffit d'en avoir les œuvres. Si j'ai les œuvres de l'espérance, l'avenir le dira. L'avenir dira si chacun de mes livres n'est pas un désespoir surmonté. Le vieil homme ne résistera pas toujours; le vieux bâtiment ne tiendra pas toujours la mer; il suffit bien qu'il puisse se maintenir jusqu'à la fin debout à la lame, et que celle qui le coulera soit aussi celle qui l'aura levé le plus haut.

On me demande souvent : "Où avez-vous pris ce personnage ? Comment cette idée vous est-elle venue ?" Je n'ai jamais pris de personnage, c'est le personnage qui m'a pris. Aucune idée n'est jamais venue à moi, j'ai toujours été à elle, et le plus souvent comme à une ennemie, les dents serrées, avec plus de résolution peut-être que de véritable courage. Lorsque je regarde mes pauvres brouillons couverts de ratures et de surcharges, zébrés de traits rageurs pareils aux marques laissées par la cravache ou les ongles sur un visage haï, coupés de blancs qui ont l'air de demander grâce, qui révèlent l'endroit où j'ai rompu, et même rompu en désordre, je pense à un terrain piétiné par une rixe, quand le cadavre vient d'être enlevé par la police ... Je sais bien qu'une pareille confidence ne me fera pas beaucoup d'honneur auprès des petits agrégés débrouillards qui sous un nom ou sous un autre confectionnent chaque matin pour la presse un éditorial unique et interchangeable, dans le meilleur style noble des canulars d'école. Mais ce n'est pas à eux que je pense. Je pense à ces lettres que je reçois chaque jour, aussi différentes entre elles qu'un regard d'un autre regard. Quoi qu'il arrive, devant tous ces regards, je ne baisserai jamais le mien, je soutiendrai ces regards, jusqu'au bout, je ne les trahirai pas.
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Quand les sages sont au bout de leur sagesse, il convient d'écouter les enfants.
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Fais de moi la matière inerte de ton oeuvre .
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Rends-moi à mon néant. Fais de moi la matière inerte de ton oeuvre. Je ne veux pas de la gloire ! Je ne veux pas de la joie ! Je ne veux même plus de l'espérance ! Qu'ai-je à donner ? Que me reste-t-il ? Cette espérance seule. Retire-la-moi. Prends-là ! Si je le pouvais, sans te haïr, je t'abandonnerais mon salut, je me damnerais pour ces âmes que tu m'as confiées par dérision, moi, misérable ! Et il défiait l'abîme, il l'appelait d'un voeux solennel, avec un coeur pur…
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Car le vice pousse au coeur une racine lente et profonde, mais la belle fleur pleine de venin n'a son grand éclat qu'un seul jour.
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Il ne viendrait à l'esprit de personne d'allumer une lampe pour en éclairer une autre.

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O vous, qui ne connûtes jamais du monde que des couleurs et des sons sans substance, cœurs sensibles, bouches lyriques où l’âpre vérité fondrait comme une praline –petits cœurs, petites bouches- ceci n’est point pour vous. Vos diableries sont à la mesure de vos nerfs fragiles, de vos précieuses cervelles, et le Satan de votre étrange rituaire n’est que votre propre image déformée, car le dévot de l’univers charnel est à soi-même Satan. Le monstre vous regarde en riant, mais il n’a pas mis sur vous sa serre. Il n’est pas dans vos livres radoteurs, et non plus dans vos blasphèmes ni vos ridicules malédictions. Il n’est pas dans vos regards avides, dans vos mains perfides, dans vos oreilles pleines de vent. C’est en vain que vous le cherchez dans la chair plus secrète que votre misérable désir traverse sans s’assouvir, et la bouche que vous mordez ne rend qu’un sang fade et pâli… Mais il est cependant… Il est dans l’oraison du Solitaire, dans son jeûne et sa pénitence, au creux de la plus profonde extase, et dans le silence du cœur…
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Hélas ! nous disons : la Famille, les familles, comme nous disons aussi la Patrie. On devrait beaucoup prier pour les familles, les familles me font peur.
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Celui qui a trouvé la paix n’attend rien d’autre, et lui, il était dans l’attente d’on ne sait quoi de nouveau qui romprait le silence. Ce n’était pas la lassitude d’une âme surmenée, lorsqu’elle trouve le fond de la douleur humaine et s’y repose, car il désirait au-delà.
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