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Citations de Georges Bernanos (989)


On dirait qu'au moment de la lui donner, le bon Dieu s'est trompé de mort, comme au vestiaire on vous donne un habit pour un autre. Oui, ça devait être la mort d'une autre, une mort pas à la mesure de notre Prieure, une mort trop petite pour elle, elle ne pouvait seulement pas réussir à enfiler les manches...
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Le malheur, ma fille, n'est pas d'être méprisée, mais seulement de se mépriser soi-même.
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La langue humaine ne peut être contrainte assez pour exprimer en termes abstraits la certitude d’une présence réelle, car toutes nos certitudes sont déduites, et l’expérience n’est pour la plupart des hommes, au soir d’une longue vie, que le terme d’un long voyage autour de leur propre néant.
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On n'a pas peur, on s'imagine avoir peur. La peur est une fantasmagorie du démon.

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Oh ! dans la prochaine inévitable guerre, les tanks lance-flamme pourront cracher leur jet à deux-mille mètres au lieu de cinquante, le visage de vos fils bouillir instantanément et leurs yeux sauter hors de l’orbite, chiens que vous êtes ! La paix venue vous recommencerez à vous féliciter du progrès mécanique. « Paris-Marseille en un quart d’heure c’est formidable ! » Car vos fils et vos filles peuvent crever : le grand problème à résoudre sera toujours de transporter vos viandes à la vitesse de l’éclair. Que fuyez-vous donc ainsi, imbéciles ? Hélas ! C’est vous que vous fuyez, vous-mêmes – chacun de vous se fuit soi-même, comme s’il espérait courir assez vite pour sortir enfin de sa gaine de peau… On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. Hélas ! La liberté n’est pourtant qu’en vous, imbéciles !
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Son extérieur est d’un saint, et quelque chose en lui, pourtant, repousse, met sur la défensive… Il lui manque la joie…
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Qui n'a pas vu la route de l'aube,
entre ses deux rangées d'arbres, toute fraîche, toute vivante,
ne sait pas ce que c'est que l'espérance
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La Civilisation des machines a besoin, sous peine de mort, d'écouler l'énorme production de sa machinerie et elle utilise dans ce but - pour employer l'expression vengeresse inventée au cours de la dernière guerre mondiale par le génie populaire - des machines à bourrer le crâne. Oh! Je sais, le mot vous fait sourire. Vous n'êtes même plus sensibles au caractère réellement démoniaque de cette énorme entreprise d'abêtissement universel, où l'on voit collaborer les intérêts les plus divers, des plus abjects aux plus élevés - Car les religions utilisent déjà les slogans. Politiciens, spéculateurs, gangsters, marchands, il ne s'agit que de faire vite, d'obtenir le résultat immédiat, coûte que coûte, soit qu'il s'agisse de lancer une marque de savon, ou de justifier une guerre, ou de négocier un emprunt de mille milliards. Ainsi les bons esprits s'avilissent, les esprits moyens deviennent imbéciles, et les imbéciles, le crâne bourré à éclater, la matière cérébrale giclant par les yeux et par les oreilles, se jettent les uns sur les autres, en hurlant de rage et d'épouvante.
Ne pas comprendre! Il faudrait un peu plus de coeur que n'en possèdent la plupart des hommes d'aujourd'hui pour ressentir la détresse de ces êtres malheureux auxquels on retire impitoyablement toute chance d'atteindre le petit nombre d'humbles vérités auxquelles ils ont droit, qu'un genre de vie proportionné à leurs modestes capacités leur aurait permis d'atteindre, et qui doivent subir, de la naissance à la mort, la furie des convoitises rivales, déchaînées dans la presse, la radio. Être informé de tout et condamné ainsi à ne rien comprendre, tel est le sort des imbéciles. Toute la vie d'un de ces infortunés ne suffirait pas probablement à lui permettre d'assimiler la moitié des notions contradictoires qui, pour une raison ou pour une autre, lui sont proposées en une semaine. Oui, je sais que je suis presque seul à dénoncer si violemment ce crime organisé contre l'esprit. Je sais que les imbéciles dont je prends ainsi la défense n'attendent que l'occasion de me prendre, ou peut-être de me manger, car où s'arrêtera leur colère? N'importe! Je répète que ce ne sont pas les Machines à tuer qui me font peur.
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L'objection qui vient aux lèvres du premier venu, dès qu'on met en cause la Machinerie, c'est que son avènement marque un stade de l'évolution naturelle de l'Humanité! Mon Dieu, oui, je l'avoue, cette explication est très simple, très rassurante. Mais la Machinerie est-elle une étape ou le symptôme d'une crise, d'une rupture d'équilibre, d'une défaillance des hautes facultés désintéressés de l'homme, au bénéfice de ses appétits? Voilà une question que personne n'aime encore se poser. Je ne parle pas de l'invention des machines, je parle de leur multiplication prodigieuse, à quoi rien ne semble devoir mettre fin, car la machinerie ne crée pas seulement les machines, elle a aussi les moyens de créer artificiellement de nouveaux besoins qui assureront la vente de nouvelles machines. Chacune de ces machines, d'une manière ou d'une autre, ajoute à la puissance matérielle de l'homme, c'est-à-dire à sa capacité dans le bien comme dans le mal. Devenant chaque jour plus fort, plus redoutable, il serait nécessaire qu'il devînt chaque jour meilleur. Or, si effronté qu'il soit, aucun apologiste de la Machinerie n'oserait prétendre que la Machinerie moralise. La seule machine qui n'intéresse pas la Machine, c'est la machine à dégoûter l'homme des machines, c'est-à-dire d'une vie entière orientée par la notion de rendement, d'efficience et finalement de profit.
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De tous les embarras de l'âge, l'expérience n'est pas le moindre, et je voudrais que la prudence dont vous parlez n'eût jamais grandi aux dépens de la fermeté.
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Pour beaucoup de niais vaniteux que la vie déçoit, la famille reste une institution nécessaire, puisqu'elle met à leur disposition, et comme à portée de la main, un petit nombre d'êtres faibles que le plus lâche peut effrayer.
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"J'ai juré de vous émouvoir, d'amitié ou de colère, qu'importe ! [...] La colère des imbéciles m'a toujours rempli de tristesse, mais aujourd'hui elle m'épouvanterait plutôt. Le monde entier retentit de cette colère."
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Il y a de tels moments où l’adoration des niais vous fait envier le pilori.
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Georges Bernanos
L’homme moyen se fiche absolument de l’humanité régénérée, mais il
ne demande, au fond, qu’un prétexte à renier des libertés dont il ne veut
plus courir le risque.
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L'Etat Technique n'aura demain qu'un seul ennemi : "l'homme qui ne fait pas comme tout le monde", ou encore : "l'homme qui a du temps à perdre" ou plus simplement si vous voulez : "l'homme qui croit à autre chose qu'à la Technique".
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Georges Bernanos
Quand je serai mort, dites au doux royaume de la terre que je l'aimais plus que je n'ai jamais osé dire.
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L’examen de conscience est un exercice favorable, même aux professeurs d’amoralisme. Il définit nos remords, les nomme, et par ainsi les retient dans l’âme, comme en vase clos, sous la lumière de l’esprit. À les refouler sans cesse, craignez de leur donner une consistance et un poids charnel. On préfère telle souffrance obscure à la nécessité de rougir de soi, mais vous avez introduit le péché dans l’épaisseur de votre chair, et le monstre n’y meurt pas, car sa nature est double. Il s’engraissera merveilleusement de votre sang, profitera comme un cancer, tenace, assidu, vous laissant vivre à votre guise, aller et venir, aussi sain en apparence, inquiet seulement. Vous irez ainsi de plus en plus secrètement séparé des autres et de vous-même, l’âme et le corps désunis par un divorce essentiel, dans cette demi-torpeur que dissipera soudain le coup de tonnerre de l’angoisse, l’angoisse, forme hideuse et corporelle du remords. Vous vous réveillerez dans le désespoir qu’aucun repentir ne rédime, car à cet instant même expire votre âme. C’est alors qu’un malheureux écrase d’une balle un cerveau qui ne lui sert plus qu’à souffrir.
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“L’enfer, c’est de ne plus aimer.”
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Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui.
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L'être vulgaire ne se connaît lui-même qu'à travers le jugement d'autrui, c'est autrui qui lui donne son nom, ce nom sous lequel il vit et meurt, comme un navire sous un pavillon étranger
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