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4.14/5 (sur 250 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 06/04/1862
Mort(e) à : Paris , le 19/08/1921
Biographie :

Georges Darien, né Georges Hippolyte Adrien, est un écrivain français de tendance anarchiste.

Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas-âge, Darien fut élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui motive peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. Le 16 mars 1881, devançant l'appel, il s'engage à l'armée, dans le deuxième escadron du Train. Le 23 mai 1883, son insoumission l'envoie pour 33 mois à Biribi, un bataillon disciplinaire en Tunisie.

C'est le nom qu'il donnera à son roman, où il dénonce les difficultés de sa condition et celles de ses compagnons. Son roman est achevé en 1888 et est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine, qui craignant dans un premier temps un procès, ne le publiera que suite au succès de Sous-Offs de Lucien Descaves. Mais aucun de ses romans ne rencontre le succès.

Admiré par Alfred Jarry, Alphonse Allais et plus tard par André Breton, Georges Darien devient un auteur prisé des milieux libertaires. En dépit d'une seconde biographie récente, peu de choses de sa vie sont connues, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du Voleur, Randal.

En effet de 1891 à 1897, il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, Le Voleur. Redécouvert en 1955, c'est ce dernier qui lui assure la postérité.

En plus de ses romans, Darien est le pamphlétaire le plus virulent de cette fin de siècle. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles L'Escarmouche (dont il fut l'unique rédacteur), L'Ennemi du peuple et L'En dehors, où il côtoie Zo d'Axa.

En 1906 et en 1912, George Darien se présente aux élections législatives en tant que « candidat de l'Impôt Unique », entendant ainsi porter les idées de Henry George dans le premier arrondissement de Paris, auxquelles il échoue.

Son roman Le Voleur est adapté au cinéma par Louis Mallle en 1967 avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Georges Randal.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Georges Darien   (18)Voir plus

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Video et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo

[Jean-Claude Grumberg : Georges Darien, Voleurs !]
Au café parisien le Rostand, Olivier BARROT présente le roman de Jean-Claude GRUMBERG "Georges DARIEN, Voleurs !", en présence de l'auteur qu'il interviewe.

Citations et extraits (159) Voir plus Ajouter une citation
Le récit émouvant d'un bon crime apaise maintes colères et tue dans l'œuf bien des actions que la société redoute.
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L'homme libre sur la terre libre, ce n'était qu'un rêve qu'il avait fait, lui, le réaliste par excellence, un rêve sublime qui ne se réaliserait jamais ...
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Ah ! Si les détroussés des entreprises financières, les victimes de l'arbitraire gouvernemental avaient pris le parti d'agir contre les auteurs, en chair et en os, de leurs misères, il n'y aurait pas eu, après ce désastre, cette iniquité, et cette infamie après cette ruine. La vendetta n'est pas toujours une mauvaise chose, après tout, ni même une chose immorale ; et devant l'approbation universelle qui aurait salué, par exemple, l'exécution d'un forban de l'agio, le maquis serait devenu inutile... Mais ce sont les institutions, aujourd'hui, qui sont coupables de tout ; on a oublié qu'elles n'existent que par les hommes. Et plus personne n'est responsable, nulle part, ni en politique ni ailleurs...
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Éducation. La chasse aux instincts. On me reproche mes défauts ; on me fait honte de mes imperfections. Je ne dois pas être comme je suis, mais comme il faut. Pourquoi faut-il ?... On m'incite à suivre les bons exemples ; parce qu'il n'y a que les mauvais qui décident à agir. On m'apprend à ne pas tromper les autres ; mais point à ne pas me laisser tromper. On m'inocule la raison - ils appellent ça comme ça - juste à la place du cœur. Mes sentiments violents sont criminels, ou au moins déplacés ; on m'enseigne à les dissimuler. De ma confiance, on fait quelque chose qui mérite d'avoir un nom : la servilité ; de mon orgueil, quelque chose qui ne devrait pas en avoir : le respect humain. Le crâne déprimé par le casque d'airain de la saine philosophie, les pieds alourdis par les brodequins à semelles de plomb dont me chaussent les moralistes, je pourrai décemment, vers mon quatrième lustre, me présenter à mes semblables. J'aurai du savoir-vivre. Je regarderai passer ma vie derrière le carreau brouillé des conventions hypocrites, avec permission de la romantiser un peu, mais défense de la vivre. J'aurai peur. Car il n'y a qu'une chose qu'on m'apprenne ici, je le sais ! On m'apprend à avoir peur.
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Libéré ! Ce mot me fait réfléchir longuement, pendant cette nuit où je me suis allongé, pour la dernière fois, dans un lit militaire. Je compte. Collège, caserne. Voilà quatorze ans que je suis enfermé. Quatorze ans ! Oui, la caserne continue le collège... Et les deux, où l'initiative de l'être est brisée sous la barre de fer des règlements, où la vengeance brutale s'exerce et devient juste dès qu'on l'appelle punition - les deux sont la prison - Quatorze années d'internement, d'affliction, de servitude - pour rien...

Mais qu'est-ce qu'il faudra que je fasse, à présent que je suis libéré, pour qu'on m'incarcère pendant aussi longtemps ? Quelle multitude de délits, quelle foule de crimes me faudra-t-il commettre ?...
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Je ne veux pas être un larron légal ; je n’ai de goût pour aucun genre d’esclavage. Je veux être un voleur, sans épithète. Je vivrai sans travailler et je prendrai aux autres ce qu’ils gagnent ou ce qu’ils dérobent, exactement comme le font les gouvernants, les propriétaires et les manieurs de capitaux.
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Ah ! pauvre petit soldat, toi qui es mort en appelant ta mère, toi qui, dans ton délire, avais en ton oeil terne la vision de ta chaumière, tu vas dormir là, rongé, à vingt-trois ans, par les vers de cette terre sur laquelle tu as tant pâti, sur laquelle tu es mort, seul, abandonné de tous, sans personne pour calmer tes ultimes angoisses, sans d'autre main pour te fermer les yeux que la main brutale d'un infirmier qui t'engueulait, la nuit, quand tes cris désespérés venaient troubler son sommeil. Ah ! je sais bien, moi, pourquoi ta maladie est devenue incurable. Je sais bien, mieux que le médecin qui a disséqué ton corps amaigri, pourquoi tu es couché dans la tombe. Et je te plains, va, pauvre victime, de tout mon coeur, comme je plains ta mère qui t'attend peut-être en comptant les jours, et qui va recevoir, sec et lugubre, un procès-verbal de décès...

Eh bien ! non, je ne te plains pas, toi, cadavre ! Eh bien ! non, je ne te plains pas, toi, la mère ! Je ne vous plains pas, entendez-vous ? pas plus que je ne plains les fils que tuent les buveurs de sang, pas plus que je ne plains les mères qui pleurent ceux qu'elles ont envoyés à la mort.

Ah ! vieilles folles de femmes qui enfantez dans la douleur pour livrer le fruit de vos entrailles au Minotaure qui les mange, vous ne savez donc pas que les louves se font massacrer plutôt que d'abandonner leurs louveteaux et qu'il y a des bêtes qui crèvent, quand on leur enlève leurs petits ? Vous ne comprenez donc pas qu'il vaudrait mieux déchirer vos fils de vos propres mains, si vous n'avez pas eu le bonheur d'être stériles, que de les élever jusqu'à vingt et un ans pour les jeter dans les griffes de ceux qui veulent en faire de la chair à canon ? Vous n'avez donc plus d'ongles au bout des doigts pour défendre vos enfants ?
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Conclusion ? Je ne serai plus un voleur, c'est certain. Et encore ! Pour répondre de l'avenir, il faudrait qu'il ne me fût pas possible d'interroger le passé... J'ai voulu vivre à ma guise, et je n'y ai pas réussi souvent. J'ai fait beaucoup de mal à mes semblables, comme les autres ; et même un peu de bien, comme les autres ; le tout sans grande raison et parfois malgré moi, comme les autres. L'existence est aussi bête, voyez-vous, aussi vide et aussi illogique pour ceux qui la volent que pour ceux qui la gagnent. Que faire de son cœur ? que faire de son énergie ? que faire de sa force ?
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Les anciens entament le Chant des camisards, un chant monotone et plaintif dont j'entendrai bien des fois encore retenir des couplets ; un chant noirci par la résignation du paria et plaqué de rouge par l'ironie du galérien qui rêve de briser sa chaîne :

Savez-vous ce qu'il faut faire
En ce lieu ?
Il faut tout voir et se taire,
Nom de Dieu !...
Nos Chaouchs, qui sont des vaches,
Nous emmerdent, nous attachent,
Mais sur leur gourite on crache
Quand on peut.

Et tous en cœur, ils se mettent à chanter le refrain :

Répétons à l'envi
Ce refrain sans souci :
Vivent l'amour et le vin,
La danse, les joyeux festins !
Oui, tout cela reviendra,
Oui tout cela reviendra,
Quand le diable le voudra !
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Oui, nous sommes battus par les Prussiens, mais battus glorieusement, héroïquement, battus comme Roland à Roncevaux, battus comme une poignée de chevaliers succombant sous les coups d'une horde entière de barbares. Beaux vainqueurs, vraiment, que ces vandales qui s'embusquent pour surprendre les corps les plus faibles et les écraser sans danger ! Beaux vainqueurs, que ces lâches Teutons qui ne savent combattre que lorsqu'ils sont dix contre un !

M. Pion ne dérage pas. Il traite les Prussiens de cochons, de brutes, de sauvages, depuis le matin jusqu'au soir.

M. Beaudrain cite le vers fameux : « A vaincre sans péril on triomphe sans gloire. »
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