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Citation de araucaria


Sous la coupole centrale de l'église de Fontevraud - c'était, dans la France du XIIe siècle, l'une des plus vastes, des plus prestigieuses abbayes de femmes -, on voit aujourd'hui quatre gisants, vestiges d'anciens monuments funéraires. Trois de ces statues sont taillées dans le calcaire tendre, celle d'Henri Plantagenêt, conte d'Anjou et du Maine par ses ancêtres paternels, duc de Normandie et roi d'Angleterre par ses ancêtres maternels, celle de son fils et successeur Richard Coeur de Lion, celle d'Isabelle d'Angoulême, seconde femme de Jean sans Terre, le frère de Richard, qui devint roi à son tour en 1199. La quatrième effigie, en bois peint, représente Aliénor, héritière du duché d'Aquitaine, épouse d'Henri, mère de Richard et de Jean, qui le 31 mars 1204 mourut à Fontevraud où elle avait enfin pris le voile.
Le corps de cette femme est allongé sur la dalle, comme il avait été exposé sur le lit de parade durant la cérémonie des funérailles. Il est pris tout entier dans les plis de la robe. Une guimpe enserre le visage. Les traits en sont d'une pureté parfaite. Les yeux sont clos. Les mains tiennent un livre ouvert. Devant ce corps, ce visage, l'imagination peut se donner libre cours. Mais de ce corps, de ce visage lorsqu'ils étaient vivants, le gisant, admirable, ne dit rien de vrai. Aliénor était morte depuis des années lorsqu'il fut façonné. Le sculpteur avait-il jamais vu de ses yeux la reine? De fait, ceci importait peu : l'art funéraire en ce temps ne se souciait pas de ressemblance.
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