Certes pour la génération qui précède l'an Mil, le gros du danger et de l'infortune est passé ; des pirates normands viendront encore capturer des princesses en Aquitaine pour les mettre à rançon, et l'on verra les armées sarrasines assiéger Narbonne ; C'en est fini cependant des grandes bousculades, et l'on sent que déjà s'est mis en marche le progrès lent et continu dont le mouvement n'a point cessé d'entraîner depuis lors les pays de l'Europe Occidentale. Aussitôt se manifeste le réveil de la culture, une résurgence de l'écrit ; aussitôt les documents reparaissent. L'histoire de l'an Mil est donc possible. Mais c'est celle d'une première enfance : elle balbutie, elle fabule.