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Citations de Georges Feydeau (155)


LA MÔME. — Tu sais, Jeanne !

GABRIELLE. — Jeanne ?

LA MÔME. — Oui ! Elle a épousé Gustave !

GABRIELLE. — Gustave ?

LA MÔME. — Tu sais bien, Gustave !

GABRIELLE, n'osant se prononcer. — Euh...

LA MÔME. — Mais si...le bouffi !

GABRIELLE. — Ah !

LA MÔME. — Oui ! Eh bien, elle l'a épousé, ma chère ! Hein ? qui aurait cru ? «Gustave» ! tu te rappelles ce qu'elle en disait ?... Enfin, c'est comme ça : c'est comme ça ! tout va bien... on dit noir un jour, on dit blanc le lendemain ! c'est la vie ! on est girouette ou on ne l'est pas. Tel qui rit... Mais, qu'est-ce que tu as ? Tu as l'air tout drôle ?... Je t'en prie, mets-toi à ton aise. As-tu soif ? veux-tu boire ? orangeade ? café glacé ?... orgeat ? limonade ?

GABRIELLE, abrutie. — Bière !

(La Dame de chez Maxim)
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Georges Feydeau
Ma seule gymnastique, c'est d'aller aux enterrements de mes amis qui faisaient de la gymnastique pour rester en bonne santé.
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LUCIENNE, entrant comme une bombe et refermant la porte sur elle, mais pas assez vite pour empêcher une canne, passée par un individu qu’on ne voit pas, de se glisser entre le battant et le chambranle de la porte. - Ah ! mon Dieu ! Allez-vous en, monsieur !... Allez-vous en !...

PONTAGNAC, essayant de pousser la porte que chaque fois Lucienne repousse sur lui. - Madame !... Madame !... je vous en prie !...

LUCIENNE. - Mais jamais de la vie, monsieur !... Qu’est-ce que c’est que ces manières ! (Appelant tout en luttant contre la porte.) Jean, Jean ! Augustine !... Ah ! mon Dieu, et personne !...

PONTAGNAC. - Madame ! Madame !

LUCIENNE. - Non ! Non !

PONTAGNAC, qui a fini par entrer. - Je vous en supplie, madame, écoutez-moi !

LUCIENNE. - C’est une infamie !... Je vous défends, monsieur !... Sortez !...

PONTAGNAC. - Ne craignez rien, madame, je ne vous veux aucun mal ! Si mes intentions ne sont pas pures, je vous jure qu’elles ne sont pas hostiles... bien au contraire.

Il va à elle.

LUCIENNE, reculant. - Ah çà ! monsieur, vous êtes fou !

PONTAGNAC, la poursuivant. - Oui, madame, vous l’avez dit, fou de vous ! Je sais que ma conduite est audacieuse, contraire aux usages, mais je m’en moque !... Je ne sais qu’une chose, c’est que je vous aime et que tous les moyens me sont bons pour arriver jusqu’à vous.

LUCIENNE, s’arrêtant. - Monsieur, je ne puis en écouter davantage !... Sortez !...

PONTAGNAC. - Ah ! Tout, madame, tout plutôt que cela ! Je vous aime, je vous dis ! (Nouvelle poursuite.) Il m’a suffi de vous voir et ç’a été le coup de foudre ! Depuis huit jours je m’attache à vos pas ! Vous l’avez remarqué.

LUCIENNE, s’arrêtant devant la table. - Mais non, monsieur.

PONTAGNAC. - Si, madame, vous l’avez remarqué ! Une femme remarque toujours quand on la suit.

LUCIENNE. - Ah ! quelle fatuité !

PONTAGNAC. - Ce n’est pas de la fatuité, c’est de l’observation.

LUCIENNE. - Mais enfin, monsieur, je ne vous connais pas.

PONTAGNAC. - Mais moi non plus, madame, et je le regrette tellement que je veux faire cesser cet état de choses... Ah ! Madame...

LUCIENNE. - Monsieur !

PONTAGNAC. - Ah ! Marguerite !

LUCIENNE, s’oubliant. - Lucienne, d’abord !

PONTAGNAC. - Merci ! Ah ! Lucienne !

LUCIENNE. - Hein ! Mais, monsieur, je vous défends !... Qui vous a permis ?...

PONTAGNAC. - Ne venez-vous pas de me dire comment je devais vous appeler !

LUCIENNE. - Enfin, monsieur, pour qui me prenez-vous ? Je suis une honnête femme !

PONTAGNAC. - Ah ! tant mieux ! J’adore les honnêtes femmes !...

LUCIENNE. - Prenez garde, monsieur ! Je voulais éviter un esclandre, mais puisque vous ne voulez pas partir, je vais appeler mon mari.

PONTAGNAC. - Tiens ! vous avez un mari ?

LUCIENNE. - Parfaitement, monsieur !

PONTAGNAC. - C’est bien ! Laissons cet imbécile de côté !

LUCIENNE. - Imbécile ! mon mari !

PONTAGNAC. - Les maris des femmes qui nous plaisent sont toujours des imbéciles.

LUCIENNE, remontant. - Eh bien ! vous allez voir comment cet imbécile va vous traiter ! Vous ne voulez pas sortir ?...

PONTAGNAC. - Moins que jamais !

LUCIENNE, appelant à droite. - C’est très bien !... Crépin !...

PONTAGNAC. - Oh ! vilain nom !...

LUCIENNE. - Crépin !...
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La Baronne : (...) Et la maternité qu'est-ce que tu en fais ?...
Viviane: Ah ! oui, la maternité, ça c'est gentil ! ... mais... qu'est-ce que le mari a à faire là-dedans ?
La Baronne : Comment "ce qu'il a a faire" ?
Viviane: (très logique) Mais dame ! est-ce qu'il n'y a pas un tas de demoiselles qui ont des enfants et un tas de femmes mariées qui n'en ont pas !... Par conséquent, si c'était le mari... n'est-ce pas ?...
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Viviane.- Je te demande pardon, c’est ça, l’amour ! C’est quand on peut se dire : « Ah ! Ah ! Cet homme-là, vous auriez bien voulu l’avoir… Eh bien ! c’est moi qui l’ai, et vous ne l’aurez pas ! »
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Sécurité et discrétion ! Hôtel du Libre-Échange, 220, rue de Provence ! Recommandé aux gens mariés... ensemble ou séparément !...
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MARCEL, le plus simplement du monde. — J'ai douze cent mille francs.

POCHET, lui collant une main sur l'estomac, l'autre dans le dos, pour le faire asseoir sur le canapé. — Oh ! mais asseyez donc !

ETIENNE, vivement et ironiquement. — Pas la peine ! il ne peut pas y toucher.

POCHET, du même mouvement, relevant Marcel au moment où celui-ci est près d'être assis. — Ah ?... alors !...

Etienne remonte près du piano et s'assoit pendant ce qui suit, à califourchon, sur la chaise remontée précédemment par Amélie.

MARCEL, répondant à la remarque d'Etienne. — Mais oui ! c'est ce qui m'enrage ! C'est encore une de ces idées à mon pauvre père ! Ah ! je l'aimais bien ! Mais ce qu'il pouvait voir de travers ! Ne s'imaginait-il pas qu'un jeune homme ne pouvait être à même de diriger sa fortune, sans se la faire manger par des cocottes !

(Occupe-toi d'Amélie)
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CLARISSE.- En somme, toi, quoi ? tu es un étranger pour moi ! Tu es mon mari, mais c'est une convention ! Quand je t'ai épousé, je ne sais pas pourquoi...

VENTROUX, s'incline, puis. - Merci.

CLARISSE, sans s'interrompre - ... je ne te connaissais pas; et, crac, du jour au lendemain, parce qu'il y avait un gros monsieur en ceinture tricolore devant qui on avait dit "oui", c'était admis! tu me voyais toute nue. Eh! ben, ça, c'est indécent.

VENTROUX. - Ah ! tu trouves !

CLARISSE. - Tandis que mon fils, quoi ? C'est ma chair ! C'est mon sang ! Eh ben !... que la chair de ma chair voie ma chair, il n'y a rien d'inconvenant ! (Se levant.) A part les préjugés !
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Georges Feydeau
Si les maris pouvaient laisser leurs femmes avoir un ou deux amants pour leur permettre de comparer, il y aurait beaucoup plus de femmes fidèles.
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Les maris des femmes qui nous plaisent sont toujours des imbéciles.
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ANGELE
C'est que, cependan,t si vous aviez à faire... Il y a si longtemps que vous n'êtes venus à Paris ! Vous n'avez peut-être pas vu la Tour Eiffel ?
CHAMEL
Oh, si, je l'ai en épingle de cravate ! En province, on ne voit que ça, elle me dégoûte la Tour Eiffel !
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On se marie pour faire comme tout le monde ! parce qu'il arrive un temps où, comme autrefois on a quitté sa bonne pour prendre une gouvernante, on doit quitter sa gouvernante pour prendre un mari. C'est une dame de compagnie ... homme !
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JULIE, lui tendant le verre.
Là ! Eh ! bien, maintenant, bois, mon chéri ! bois ta purgation !
TOTO, se sauvant.
Non, jʼveux pas me purger !
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PETYPON.
vivement.
Hein ?… Madame, euh !… (S’arrêtant court, puis bien froidement.) Madame Mongicourt.
LE GÉNÉRAL.
Ah ! C’est ça !… Oui, oui ! "Mongicourt. ! (Répétant) "Mongicourt ! Je penserai à "gilet".
PETYPON.
le regardant étonné.
A "gilet" ?
LE GÉNÉRAL.
Oui !… "Mon-gilet-est-trop-court"… "Mon-gilet-est-court"… "Mon-gilet-court"… "Mongicourt ! " (Un temps.) J’arrive au nom comme ça.
PETYPON.
Ah ! oui !… (Un temps.) Maintenant, est-ce que vous ne croyez pas que vous auriez plus vite fait de vous rappeler « Mongicourt » tout bonnement ?
LE GÉNÉRAL,
dégageant à gauche.
Oh ! la ! la ! Oh ! non !… Non !… c’est trop compliqué !
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_ Follavoine: C’est vrai ça !... (Rappelant Rose au moment où elle va sortir.) Au fait, dites donc, vous...!

- Rose, redescendant : Monsieur ?

- Follavoine: Par hasard, les... les Hébrides...?

- Rose, qui ne comprend pas : Comment ?

- Follavoine : Les Hébrides ?... Vous ne savez pas où c’est ?

- Rose, ahurie : Les Hébrides ?

- Follavoine : Oui.

- Rose : Ah ! non !...non ! (Comme pour se justifier : ) C’est pas moi qui range ici !... c’est

Madame.

Follavoine, se redressant en refermant son dictionnaire sur son index de façon à ne pas perdre la page : Quoi ! quoi, «qui range» ! les Hébrides!...des îles ! bougre d’ignare !... de la terre entourée d’eau... vous ne savez pas ce que c’est?

- Rose ouvrant de grands yeux : De la terre entourée d’eau ?

- Follavoine : Oui ! de la terre entourée d’eau, comment ça s’appelle ?

- Rose : De la boue ?

- Follavoine, haussant les épaules : Mais non, pas de la boue ! C’est de la boue quand il n’y a pas beaucoup de terre et pas beaucoup d’eau; mais quand il y a beaucoup de terre et beaucoup d’eau, ça s’appelle des îles !

- Rose, ahurie : Ah ?

- Follavoine : Eh bien, les Hébrides, c’est ça ! c’est des îles! par conséquent, c’est pas dans l’appartement.

- Rose, voulant avoir compris : Ah ! oui !... c’est dehors !
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LUCETTE.
Mais, prends garde ! Si tu me laisses franchir le seuil de cette porte, tu ne me reverras jamais !
BOIS-DʼENGHIEN.
Marché conclu !
LUCETTE.
Bon ! (Même jeu que précédemment. Sortie de Lucette et rentrée au moment où Bois-dʼEnghien referme la porte.) Mais réfléchis-y bien !
BOIS-DʼENGHIEN, à part
Oh ! le fil à la patte !
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Les humoristes, cherchant avant tout à briller, ne pensent qu’à eux, et les femmes n’aiment que ceux qui pensent à elles. Il est à remarquer qu’elles ont généralement une prédilection pour les imbéciles parce qu’elles s’imaginent volontiers que c’est le sentiment qu’elles leur inspirent qui les rend stupides. Et si d’aventure elles tombent sur un homme d’esprit, le plus grand triomphe, pour elles, c’est de pouvoir se dire qu’elles l’ont enfin rendu idiot.
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Ribadier. — Dame ! Qu’est-ce que tu aurais dit à ma place ?

Angèle, descendant à gauche. — Ce que j’aurais dit ? Mais j’aurais dit que si j’étais venue, c’est que j’étais une femme payée pour savoir ce que vaut la fidélité des hommes. Voilà ce que j’aurais dit.

Ribadier, haussant les épaules. — Allons !

Angèle. — Mais parfaitement… parce que je n’y ai jamais cru un instant, vous savez, à votre Conseil d’Administration.

Ribadier. — Mais enfin, voyons,… tu nous as bien vus, cependant.

Angèle. — Ah ! je vous ai vus… je vous ai vus là, entre hommes, c’est évident… mais qu’est-ce que ça prouve ?… Ces salles d’assemblées, c’est si bien agencé, on doit être organisé pour éviter les surprises.

Ribadier. — Oh !

Angèle. — Qu’est-ce qui me dit que vous n’avez pas eu le temps de faire filer les femmes ?

Ribadier. — Ma chère amie, je t’assure vraiment que le Conseil d’Administration du Chemin de fer du Nord a autre chose à faire que de se réunir pour folichonner avec des demoiselles.

Angèle, haussant les épaules. — On vient pour causer du chemin de fer ?… vous allez me faire croire ça ?

Ribadier. — Mais dame !

Angèle. — Allons donc ! Il est fait, votre chemin de fer, il n’y a plus besoin d’en parler !
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Un salon élégant. Porte d’entrée au fond. À gauche, une cheminée. À droite, premier plan, une porte. À droite, second plan, un piano. Chaises, divans, tables, etc…

Baptiste, Lucile.

Baptiste range sur le guéridon. Lucile, assise au piano fait des gammes aussi rapides que possible.


Baptiste, après avoir écouté le jeu de Lucile, avec enthousiasme, — Ah bravo !… Je demande pardon à Mademoiselle, mais Mademoiselle fait l’ouragan d’une manière !… oh !

Lucile. — Comment "l’ouragan" ? Ce sont des gammes.

Baptiste. — Moi, j’appelle ça l’ouragan, Mademoiselle… Ça représente mieux à l’imagination ! tandis que "gamme", c’est bête, Mademoiselle. C’est le vent à la campagne à travers les portes. (Il imite le sifflement du vent.) C’est tout à fait ça.

Lucile. — C’est possible, mais à Paris, on appelle ça des gammes.

Baptiste. — Cela ne m’étonne pas ! On a la manie de traduire tout en anglais.
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MADAME PINGLET. Et v’lan ! J’ai été donner de la tête sur un tas de cailloux !
PINGLET. Oh ! Pauvre cher être !
MADAME PINGLET. À partir de ce moment, je ne me souviens plus de rien ! Je ne sais qu’une chose, c’est qu’au petit jour je me suis réveillée dans une chaumière de paysans, entourée de gens que je ne connaissais pas et qui semblaient heureux de me voir revenir à la vie !... Ah ! les braves gens ! Je regrettais de n’avoir que cent francs dans mon porte-monnaie... J’aurais voulu leur donner tout ce que nous avons.
PINGLET. C’est peut-être beaucoup.
MADAME PINGLET. Oh ! non. Ils m’avaient sauvée !
PINGLET, entre ses dents. C’est bien ce que je dis !
MADAME PINGLET. Enfin, ce matin, quand ils ont vu que j’allais mieux, ils ont fait atteler une espèce de voiture de maraîcher et ils m’ont reconduite jusqu’à la place de l’Étoile. Là, j’ai trouvé un fiacre, qui m’a ramenée, et me voilà !
PINGLET, très calme. C’est épouvantable !
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