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Citations de Georges Flipo (22)


- C’est fini, c’est fini.
- Comment avez-vous deviné ?
- Je n’ai rien deviné : j’ai simplement constaté que vous aviez gardé mon portable, et je suis venu le reprendre. Là, je vous ai vue partir avec Tolosa. Je ne suis pas assez bon tireur, je n’ai pas osé intervenir tout de suite. C’est quand vous êtes entrée dans le coffre que j’ai pu l’ajuster sans risquer de vous blesser.
Elle se pencha sur Tolosa. Plus exactement sur son cadavre. La balle avait traversé le dos, pile à hauteur du cœur. Monot se sous-estimait, c’était un excellent tireur. Il lui sourit.
Avec tout ça, j’ai raté au moins l’introït de la messe.
Viviane téléphona à la PJ presque à regret. Elle regrettait le moment où il disait « C’est fini ». Elle aurait aimé repartir avec lui, mais elle ne pouvait laisser ce cadavre sur le trottoir, ce n’était pas le jour des encombrants. (p.224)
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“Des femmes ? Au nom de la très sainte mixité, on avait tenté d’en nommé quelques unes sous ses ordres. Des gentilles, des teigneuses, des bosseuses, aucune n’avait tenu le coup : dans son équipe la mixité c’était Viviane. Viviane et ses hommes. La gentille, la teigneuse, la bosseuse, c’était elle.”
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“Des femmes ? Au nom de la très sainte mixité, on avait tenté d’en nommé quelques unes sous ses ordres. Des gentilles, des teigneuses, des bosseuses, aucune n’avait tenu le coup : dans son équipe la mixité c’était Viviane. Viviane et ses hommes. La gentille, la teigneuse, la bosseuse, c’était elle.”
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Guillermo R. était natif de Séville, vicaire à Séville, aficionado à Séville. Il avait reçu du Seigneur ces trois grâces et les vivait en une confusion fervente : quand approchait la fête de Pâques, en son for intime, il s’apprêtait aussi à fêter la résurrection de la saison des corridas.

D’un pas allègre mais recueilli, il traversait alors le Guadalquivir au pont de San Telmo, empruntait le long paseo Cristóbal Colón et, tremblant d’effusion, s’engouffrait dans la Plaza de Toros de la Maestranza comme on pénètre dans une cathédrale : il venait communier à la joyeuse messe de la mort, l’office noir et chamarré.

(Et à l’heure de notre mort)



C’est le jour du blog de voyage. Joseph l’écrit chez lui, confortablement installé devant son PC. Il s’est servi un café allongé, il a choisi la musique qu’il écoutera ; aujourd’hui ce sera l’intégrale des sonates de Liszt, c’est si agréable de voyager en compagnie de Franz Liszt. Sur sa table traînent des atlas, un dictionnaire français-anglais. Son étagère est pleine de Guides du routard, de Lonely Planet.

Joseph hésite : où partira-t-il cette fois-ci ? Il ouvre l’atlas, surfe sur internet, consulte les blogs de voyage des autres. Tiens, la route de la soie, ce ne serait pas mal. Un peu long, peut-être. Il la prendra à la sortie de la Turquie, ça raccourcira le voyage.

(La route de la soie)
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- Prends-le en photo, Jean-René, m'a dit Mimi, ce sera chouette à montrer au retour.
Elle ne comprenait pas mon personnage, elle ne vivait ce voyage que pour en parler au retour. J'ai remarqué qu'il avait souri, brièvement, en entendant Mimi. La marquise parlait donc français.
Alors, j'ai armé mon appareil, j'ai cadré, puis je me suis arrêté, en lâchant : "Et puis non, finalement, il serait bien trop content." Je l'ai vu tressaillir et je me suis écarté, léger, heureux. Méchant.

in "L'indifférent"
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Ah Raoul, un prénom démodé qui enchantait Adrien. Il sentait bon le label héréditaire que l’on se passait avec amour, de père en fils aîné, comme une montre de gousset. Célibataire, heureusement, puisqu’il serait appelé à voyager continuellement en France la première année. Une fille dans chaque port, ce serait de son âge. Ou plutôt dans chaque parfumerie, les occasions ne lui manqueraient pas, au garnement, avec les petites vendeuses.

Né à Versailles, le 25 décembre 1988, parfait. Bientôt vingt-quatre ans, Raoul n’avait donc jamais redoublé de classe, il ne s’était permis aucun zigzag dans sa jeune trajectoire. Pas d’erreur d’orientation en début de parcours, pas d’année sabbatique à la sortie, ni de lavage de cerveau dans une quelconque O.N.G – cette abréviation-là, il l’acceptait, il aimait même parler d’« ongue » avant de décoder pour l’interlocuteur perplexe. Pas non plus de fourvoiement dans une éphémère start-up avec des potes. Non, un beau projet de carrière rectiligne. Amusante, cette naissance le 25 décembre. Madame avait dû ressentir les contractions au retour de la messe de minuit. À Saint-Louis ou à Saint-Symphorien, il en aurait juré. Études probables à Notre-Dame du Grandchamp ou au Sacré-Cœur. Pourquoi ne le mentionnait-il pas ? Ah, bien sûr, pour éviter les foudres d’un directeur des relations humaines franc-maçon – il était finaud, le jeune Raoul, il avait déjà compris que ces types-là étaient partout.

Licence de sciences économiques à la faculté de Nanterre. Un autre bon point, et même un double. Il devait être légèrement rebelle, juste assez pour avoir refusé de faire une grande école comme papa. Mieux encore, il était allé se frotter au peuple, à Nanterre, dans une faculté notoirement rouge. Courageux, le petit gars.

Master 2 de marketing à Paris-Dauphine. Rassurant. Après cette descente aux soutes, il était remonté en cabine des officiers, hé, la mixité sociale avait ses limites...
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Georges Flipo
La vraie inculture ce n’est pas l’ignorance, c’est le refus de découvrir.
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- Vous savez ce que je lis en ce moment, Augustin ? Du Apollinaire.

Du Apollinaire ou de l'Apollinaire ? Elle avait une chance sur deux de s'être trompée, or la chance et elle... Vivement, elle corrigea le tir.

- Alcools d'Apollinaire.
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Philippe sentit monter une colère muette et impuissante. Il ne pouvait évidemment plus faire un scandale et réclamer sa chambre pour lui seul, ce serait très désobligeant envers ce Kristofer avec tous ses k qui lui souhaitait la bienvenue. Il ne tenait pas à passer pour xénophobe, d’autant que le chirurgien qui devait l’opérer portait un nom imprononçable, genre tchèque ou slovaque, « mais il est français comme vous et moi », l’avait rassuré son médecin traitant. Kristofer Kask, lui, n’était certainement pas français, en tout cas pas comme vous et moi, il avait un affreux accent venu de nulle part, avec des consonnes finales qui claquaient et d’autres qu’il mouillait.
- C’est très joli, votre accent, vous venez de quel pays ?
- Je suis estonien, mais il y a longtemps que je vis en France.
- Ah, parfait.
Philippe avait hésité à ajouter « J’aime beaucoup l’Estonie », mais il s’en était abstenu, craignant que Kristofer lui demandât ce qu’il aimait en Estonie. Que diable y avait-il à aimer en Estonie ?
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Accablée, Viviane rendit le dossier à Monot. Elle avait cru que les médias s'intéressaient aux individus intéressants. Elle avait mal compris : c'était les individus qui se trouvaient intéressants dés qu'ils étaient dans les médias. Le pire, c'était qu'ils le devenaient.
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Viviane soupira, heureuse. On ne lui avait pas proposé de siège, ses escarpins lui faisaient mal aux pieds, les miettes de macaron grattaient sa gorge, le champagne lui donnait un léger hoquet, le foie gras remontait avec un goût aigre, mais c'était vraiment une belle soirée (p.22)
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– À quoi pensiez-vous, lieutenant, quand vous avez dit que la police commençait à se faire une idée plus précise de l'auteur des crimes ? C'est quoi, ces révélations ?
– Oh, c'est un truc d'Hercule Poirot, dans Agatha Christie : il lance ça pour paniquer l'assassin, pour le pousser à l'erreur. Et ne dites rien, commissaire, je devine ce que vous pensez.
La commissaire allait quand même déverser le fond de sa pensée sur Hercule Poirot, la littérature policière et ses lecteurs, quand le téléphone de Monot sonna. (page 152)
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Extrait de la nouvelle intitulée "sur la vieille montagne"

Puis l'étranger déclara, solennel :
- Vous êtes témoins que moi, Hiram Bingham, citoyen américain, j'ai découvert aujourd'hui, 24 juillet 1911, la cité interdite que recherchent les archéologues depuis des siècles. Comment s'appelle cet endroit ?
Il avait dit tout cela en espagnol. Anacleto n'en comprenait qu'une partie, mais le sergent Carrasco traduisait en quechua, pour Toribio et Anacleto.
- La vieille montagne, répondit Anacleto.
Il l'avait dénommée en quechua : Machu Picchu.
Ce que disait l'étranger était stupide, il le disait peut-être pour faire rire. Anacleto s'esclaffa, par politesse, et expliqua :
- On ne peut pas 'découvrir' la vieille montagne, elle a toujours été là. Elle n'est pas cachée, tout le monde peut la voir : les agriculteurs dans la plaine et le condor dans le ciel. On peut découvrir l'ours à lunettes qui se terre dans un fourré, on peut découvrir le serpent qui dort sous la pierre. Mais pas la vieille montagne.
Il répéta en espagnol pour que l'étranger comprenne bien : " On ne peut pas 'trouver' la Machu Picchu. "
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Les échanges les passionnaient puisqu'ils étaient d'accord sur tout. Ils avaient fait le tout du monde des Esprit Club. Ils avaient fait le tour du monde sans sortir de L'Esprit Club.
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Hélène n'avait pas de telles préventions. Elle imaginait toute cette vie sexuelle endormie qui s'éveillerait, maladroitement sans doute, mais avec tant de sincérité. Revivre à deux, finir à deux. Elle n'avait aucun souvenir de sa dernière nuit d'amour avec son mari. Cette nuit-là, savait-elle que c'était la dernière ? Désormais, elle vivrait chaque nuit à deux comme si ce devait être l'ultime et mémorable. (p.266)
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"Il l'avait alors enrichi [l'article de presse] de quelques phrases sur le charisme de l'auteur, la vigueur du thème, la singularité des idées, la plasticité du style, et tous les commentaires qu'on peut émettre avec un emballement prudent, à propos des livres qu'on n'a pas lus."
"Et Sylvain découvrit que le vrai métier d'un écrivain ne consiste pas à écrire, mais à se faire publier."
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Il avait joué la transparence, et elle se méfiait des suspects transparents : tout homme normal avait quelque chose à cacher.
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- Ah, pour un homme, on dit infidèle et pour une femme, on dit coincée ?
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De loin, le lieutenant Cruyff lui fit un signe espiègle: il avait pris place au milieu d'un groupe de Chéris à la conversation animée. Tous fidèles de L'Esprit Club, ils évoquaient leurs souvenirs de vacances avec un bonheur candide: ils avaient chacun les mêmes, ayant hanté les mêmes villages depuis dix ans. Ah les margaritas de Cancùn, ah les blagues de Mehdi à Djerba, ah les soirées de danse thaïlandaises à Phuket... Les échanges les passionnaient puisqu'ils étaient d'accord sur tout. Ils avaient fait le tour du monde des Esprit Club, ils avaient fait le tour du monde sans sortir de L'Esprit Club.
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Immuables. Les dîners chez les Pontignac étaient immuables jusque dans leur grain de folie. Chaque deuxième samedi du mois, Monsieur et Madame recevaient une vingtaine d'amis, tous gens de bonne compagnie, notables de Nantes dans la cinquantaine avancée, et les répartissaient en trois tables, en imposant la dissociation des couples puisqu'on était à l'âge où le verbe se libère plus volontiers en l'absence du conjoint. Les recettes de Darawalee, leur domestique thaïlandaise, étaient très appréciées et s'entouraient de mystères qui ajoutaient une pincée de piment à leur saveur -c'est délicieux, chère amie, ces pak-choï au crabe, comment votre petite prépare-t-elle cela ? Ah, tout simplement avec du crabe et des pak-choï, oui, bien sûr. (p.11)
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