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4.32/5 (sur 178 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Yrieix-sur-Charente , le 20/02/1902
Mort(e) à : Paris , le 24/03/1983
Biographie :

Georges Hyvernaud nait dans un famille d'ascendance paysanne et ouvrière.

Il est au collège un élève brillant, qui est remarqué : il intègre l'école normale d'instituteurs d'Angoulême en 1918, puis celle de Lyon. Il y prépare le concours de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, dont il devient cacique en 1922. Il en sort deux ans plus tard, également major.

Après avoir fait son service militaire à Saint-Maixent, Georges Hyvernaud est affecté à Arras, où il enseigne à l'École normale de 1926 à 1934. À dater de la même époque, il collabore à diverses revues parisiennes auxquelles il envoie articles et compte-rendus littéraires.

En 1934, Hyvernaud est affecté à l'École normale de Rouen, où il reste jusqu'en 1939.

En 1940, il est fait prisonnier dans le Nord de la France puis il est détenu dans les oflags de Poméranie. Après la guerre, il publie un texte : Lettre à une petite fille, et deux livres La Peau et les Os (1949), puis Le Wagon à vaches (1953) inspirés par son expérience de la captivité et par son retour à la liberté. Professeur à l'E.N. d'instituteurs de la Seine, il s'adonne ensuite à une œuvre pédagogique.

Les publications posthumes de son troisième roman (abandonné) Lettre anonyme, de ses Carnets d'oflag, de ses lettres de la drôle de guerre (L’Ivrogne et l'emmerdeur) et de ses Lettres de Poméranie accompagnent la revue littéraire de l’écrivain.

Écrivain rare et confidentiel, qui s'est soigneusement tenu à l'écart des milieux littéraires, Georges Hyvernaud a été quasiment oublié durant près de trente ans. L'importance de son œuvre est réévaluée depuis le milieu des années 1980.
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Source : Wikipédia
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Georges Hyvernaud : Le wagon à vaches
Olivier BARROT retrace la vie et l'éphémère carrière littéraire de Georges HYVERNAUD et évoque l'histoire du livre "Le wagon à vaches".

Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
Georges Hyvernaud
Personne ne peut souffrir personne. On a parfois l'air de s'entendre. On rigole des mêmes obscénités. On se montre des photos de gosses. On joue aux cartes. Mais il circule là-dessous une haine patiente, attentive, subtile, méticuleuse. Une âcre méchanceté de bureaucrate ou de vieille dame. De jour en jour on aiguise, on recuit, on perfectionne ses griefs et ses répulsions. C'est forcé. C'est à cause de cette misère à odeur de latrines où l'on est barattés tous ensemble, crève-la-faim et crève-l'ennui. On en veut aux autres d'être toujours là. On leur en veut des gueules qu'ils ont, de leurs voix, de leurs goûts et de leurs dégoûts, de la place qu'ils tiennent, de dire ce qu'ils disent, de chanter ce qu'ils chantent, de Nietzsche, de la p'tite Amélie, de renifler, de roter, d'exister. On leur en veut de cette existence immuable, inévitable, où se déchire notre existence. Et à tout moment les antipathies crèvent en disputes extravagantes. On ne sait même pas pourquoi.

(« La peau et les os », 1949, Éditions du Scorpion)
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Personne ne peut souffrir personne. On a parfois l'air de s'entendre. On rigole des mêmes obscénités. On se montre des photos de gosses. On joue aux cartes. Mais il circule là-dessous une haine patiente, attentive, subtile, méticuleuse. Une âcre méchanceté de bureaucrate ou de vieille dame. De jour en jour on aiguise, on recuit, on perfectionne ses griefs et ses répulsions. C'est forcé. C'est à cause de cette misère à odeur de latrines où l'on est barattés tous ensemble, crève-la-faim et crève-l'ennui. On en veut aux autres d'être toujours là. On leur en veut des gueules qu'ils ont, de leurs voix, de leurs goûts et de leur dégoûts, de la place qu'ils tiennent, de dire ce qu'ils disent, de chanter ce qu'ils chantent, de Nietzsche, de la p'tite Amélie, de renifler, de roter, d'exister. On leur en veut de cette existence immuable, inévitable, où se déchire notre existence. Et à tout moment les antipathies crèvent en disputes extravagantes. On ne sait même pas pourquoi.
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il y avait un monument aux morts de 70 : un soldat s'affaissant noblement pour mourir, dans la grande tradition de la Comédie-Française.

P.110
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On a une trop longue habitude de la soumission. On a tant obéi pendant des siècles, tant accumulé de fatigue, on s'est tellement usé à des tâches misérables, tellement accoutumé à l'étroitesse, à la sévérité, à la grisaille de la vie, qu'on finit par se satisfaire de ce qu'on est et de ce qu'on a. Cet ordre qu'il faudrait changer est si lourd et si ancien qu'on perd courage. Il n'y a qu'à rester à sa place. C'est déjà bien beau d'avoir ça. Une petite place à soi, avec du travail à faire, du pain assuré. On sait qu'on ne pourra pas s'en sortir. On n'en a même plus envie. On se trouve bien là. On s'y trouve heureux. On y sauve même une espèce d'orgueil.
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On a une trop longue habitude de la soumission. On a tant obéi pendant des siècles, tant accumulé de fatigue, on s'est tellement usé à des tâches misérables, tellement accoutumé à l'étroitesse, à la sévérité, à la grisaille de la vie, qu'on finit par se satisfaire de ce qu'on est et de ce qu'on a. Cet ordre qu'il faudrait changer est si lourd et si ancien qu'on perd courage. Il n'y a qu'à rester à sa place. C'est déjà bien beau d'avoir ça. Une petite place à soi, avec du travail à faire, du pain assuré. On sait qu'on ne pourrait s'en sortir. On n'en a même plus envie. On se trouve bien là. On s'y trouve heureux. On y sauve même une espèce d'orgueil.
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Ils en sont partisans, eux, de la mystique du travail. Et de la fierté artisane.
Et de l'ouvrage bien faîte.
On serait rudement tranquilles si la joie de travailler suffisait comme salaire aux hommes du travail.
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C'est depuis le Monument aux Morts que je sais que je chante faux. On ne s'en était pas aperçu, parce que je ne chante jamais. Ou alors quand je suis seul.
Mais il y avait ce monument aux morts à inaugurer.
Tout le monde avait son rôle. Les conseillers municipaux, les agents de police.
Les sociétés savantes.
Les fils des morts, les femmes des morts, les pères et mères des morts.
Il n'y avait que les morts qui n'eussent pas de rôle, comme leur nom l'implique .
Il était d'ailleurs superflu de penser aux morts: le monument était Là Pour Ça!
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Parce que votre existence a été éventrée, retournée par l'événement, vous imaginez vaguement que vous aviez droit à du neuf, que vous alliez repartir à zéro. Pas du tout, ça se recolle, ça se retape, c'est comme avant. On ne part pas, on continue. On recommence. On remet ça. On remet sa vieille veste, on remet sa vieille. La vie se remet à couler dans ces vieilles petites rigoles. Comme s'il n'y avait rien eu. On a retrouvé sa place. Ma place de passant parmi les passants, ma place dans de la rue, d'homme dans le métro.
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J'ai un peu fait la guerre, comme tout le monde.J'ai passé une heure ou deux étendu dans l'herbe à plat ventre, au bord d'une rivière, à tirer des coups de fusil.Je suppose qu'on appelle cela se battre.Je me suis donc battu, au printemps de l'an 40. Depuis longtemps, je me disais que cette chose- là finirait par arriver.Rien que d'y penser me faisait froid aux tripes. Je manque de dispositions pour la bagarre. Plutôt pétochard, pour tout dire. Le métier des armes, c'est bon pour les baroudeurs, les sabreurs, les gars qui en veulent, qui en redemandent, les intrépides, les impavides, les types qui ont du coeur et des couilles.Chacun ses plaisirs. Qu'ils s'en mettent jusque-là, de l'héroïsme, les mâles à gueule vache et à cuir dur.C'est leur affaire.Je cède ma part.( p.156)
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-Comme à l'heure de notre mort , répète docilement Madeleine.
A l'heure de notre mort....Qui viendra après toutes ces heures de notre vie qu'on aura passées à récurer les casseroles, à copier des factures, à élever des enfants pour les casseroles et les factures....Ces heures de notre vie dont nous n'avons pas fait grand-chose, et voilà qu'elle se râpe, notre vie, et s'use, qu'elle s'effiloche comme une veste de bureaucrate.On s'est frotté à tant de gens.On a été mouillé par tant de pluies.Il en tombe, de la pluie, sur une vie d'homme.Sur nos vies à nous autres, le petit monde, monde des petits maux et de vie vivotante.
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