Othello, 1950, par Georges Neveux.
DONT JE N’ENTENDS JAMAIS LE BRUIT
La plus lointaine, la plus proche,
La plus vive, la mieux cachée,
Comme l’anguille sous la roche,
Comme l’oiseau dans la nichée,
La plus proche, la plus lointaine,
Et qui donne soif aux voleurs
Comme le bruit d’une fontaine
Aux mille battements de cœur,
Vous que j’approche à pas d’oiseau,
À pas tremblants de braconnier,
Mais qui passez comme un peu d’eau
Entre les pailles du panier,
Ô ma truite, ma paille folle,
Fumée où mille guêpes fuient,
Vous ressemblez à mes paroles
Dont je n’entends jamais le bruit.
//Georges NEVEUX, Proverbiales (Les Cahiers du Sud)
- Vous connaissez ce Monsieur de Saint-Firmin ?
- Bien sûr ... Depuis un mois, on ne voit que lui partout ... D'ailleurs, j'ai pris mes renseignements. Son vrai nom serait Firmini. C'est un agent secret du pape ...
- Pardon ! Du tzar Alexandre ! Son vrai nom, c'est Firminoff.
- Firmini ... Firminoff ... Enfin ! un vrai parisien ...
La vie est bien trop tragique pour qu'on la prenne au sérieux.
Nous sommes à l'intérieur d'une péniche ...
Vidocq est attaché à un madrier.
Il est allongé tou seul.
Il a toujours ses menottes.
Une lanterne se balance doucement au-dessus de lui.
La baronne vient d'entrer ...
PAR NÉGLIGENCE
Par négligence ou malfaçon
L’oiseau devient une maison.
Une maison pleine d’oiseaux
Avec des scies, avec des seaux.
Et ça va vite, et ça va haut,
Un point sur l’i, un nid sur l’eau.
Avec des fleurs de pissenlits
Plein les rideaux.
La vie de François Vidocq en témoigne : la réalité dépasse parfois la fiction.
Forçat puis chef de la sûreté, Vidocq possédait aux yeux de ses contemporains les dimensions du mythe.
Balzac en fit Vautrin, Alexandre Dumas l'appela Jackal, Victor Hugo s'en inspira en décrivant le Jean Valjean des "Misérables". Eugène Sue, Frédéric Soulié et bien d'autres littérateurs n'échappèrent pas à la fascination qu'exerçait le personnage...Plus d'un siècle après sa mort, la télévision lui offre la possibilité d'une nouvelle incarnation.
François Vidocq adorait les déguisements, le mystère, le danger, le secret (pour lui) et l'indiscrétion (pour les autres).
Une fois encore, une fois de plus, il s'introduit chez autrui par la "lucarne" et y donne quelques folles représentations de la perpétuelle comédie que fut sa vie ; une vie ici romancée mais qui nous propose un Vidocq "plus vrai que le vrai".
(quatrième de couverture de l'édition parue chez "Presses Pocket" en 1967)
A peine son fiacre eut-il tourné le coin de la rue que François parut. Il monta l'escalier quatre à quatre, poussa la porte du logement. La chambre était vide. Sur une table, un papier était posé. François s'en saisit et poussa un rugissement. Annette avait écrit : "Je te quitte pour toujours. Adieu."