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3.79/5 (sur 437 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Tournai , le 16/07/1855
Mort(e) à : Paris , le 25/12/1898
Biographie :

Georges Rodenbach est un poète symboliste, romancier et dramaturge belge.

Il est l'un des membres les plus originaux d'un mouvement symboliste qui a su garder son autonomie par rapport à l'école française.

Venu à Paris en 1876, il reste cependant le poète de Bruges où il est né. Dans les recueils de vers Jeunesse blanche (1886), Le Règne du silence (1891), Les Voies encloses (1896) apparaît la nostalgie de sa province.

Correspondant du Journal de Bruxelles, il s'installe définitivement à Paris en 1888, où son roman Bruges-la-Morte (1892), publié sous forme de feuilleton dans les colonnes du Figaro du 4 au 14 février et en volume en juin, chez Flammarion, chef-d'œuvre du symbolisme, remporte un très grand succès. Cet ouvrage, dont le personnage central est la ville de Bruges elle-même, contribue grandement à la renommée de la cité flamande.

Bien que malade depuis de longues années, il publie un autre chef-d'œuvre, également situé à Bruges, Le Carillonneur (1897), qui relate avec réalisme les débats qui animent la ville autour des partisans du projet Bruges-port-de-mer ou Zeebrugge et les défenseurs d'une ville d'art destinée à l'élite de l'humanité.

Il meurt à 43 ans d'une appendicite le jour de Noël 1898. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise.
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Source : Wikipédia
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Georges Rodenbach - Le soir dans les vitres

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Citations et extraits (230) Voir plus Ajouter une citation
Et sa voix était cajoleuse; c'était la voix des commencements, cette voix de tentation que toutes les femmes possèdent à certaines minutes, voix de cristal qui chante, s'élargit en halos, en remous où l'homme cède, tournoie et s'abandonne.
(page 238)
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Dans le silence les âmes se comprennent.
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Il avait ce qu'on pourrait appeler "le sens de la ressemblance", un sens supplémentaire, frêle et souffreteux, qui rattachait par mille liens ténus les choses entre elles, apparentait les arbres par des fils de la Vierge, créait une télégraphie immatérielle entre son âme et les tours inconsolables. [...]
C'est comme si la brume fréquente, la lumière voilée des ciels du Nord, le granit des quais, les pluies incessantes, le passage des cloches eussent influencé, par leur alliage, la couleur de l'air - et aussi, en cette ville âgée, la cendre morte du temps, la poussière du sablier des Années accumulant, sur tout, son oeuvre silencieuse.
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Plus que jamais, il se sentait l’âme toute molle et désemparée : sortant, rentrant, sortant encore, chassé pour ainsi dire de sa demeure à celle de Jane, attiré à son visage quand il en était loin, et pris de regrets, de remords, de mépris de lui-même, quand il se retrouvait auprès d’elle. Son ménage aussi allait à la débandade ; plus rien de ponctuel, d’organisé. Il donnait des ordres, puis les changeait ; contremandait ses repas. La vieille Barbe ne savait plus comment régler sa besogne, s’approvisionner. Triste, inquiète, elle priait Dieu pour son maître, sachant la cause…
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À vrai dire, il n’avait pas d’amour pour elle. Tout ce qu’il désirait, c’était pouvoir éterniser le leurre de ce mirage. Quand il prenait dans ses mains la tête de Jane, I’approchait de lui, c’était pour regarder ses yeux, pour y chercher quelque chose qu’il avait vu dans d’autres: une nuance, un reflet, des perles, une flore dont la racine est dans l’âme — et qui y flottaient aussi peut-être.
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Mères, ne battez pas vos enfants ; laissez-les
Courir dans la demeure indulgente, et poursuivre
Cet idéal de bruit qui les grise, et qui livre
Aux caprices du vent leurs cheveux débouclés.
Aux portes de leurs cœurs ne brisez pas les clés !...
S’étourdir, trébucher, salir, pour eux c’est vivre ;


Aux mères qui battent leurs enfants
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Oh ! l’insipidité des rendez-vous maussades
Qu’on se donne, en hiver, dans un faubourg lointain,
Aux fins d’après-midi, lorsque entre les façades
De rares coins de ciel sont couleur de l’étain.

La femme qu’on attend dans la boue et la pluie,
On sent bien que pour elle on a guère d’amour
Et qu’elle est tout au plus dans l’âme qui s’ennuie
La lampe qu’on allume après la mort du jour !

Le soir triste descend, tandis que les gouttières
Sanglotent et tandis que de grands corbillards,
Elégiaquement, vers les blancs cimetières,
Leurs lanternes en feu, s’en vont dans les brouillards.

On tombe tout à coup à des mélancolies
Si mornes qu’on voudrait s’en retourner chez soi
Ou bien, dans une église où l’on chante complies,
Entrer et raccrocher des lambeaux de sa Foi !

Et voici qu’on allume au loin les réverbères.
? Non ! on ne l’aime pas, celle qui doit venir ! ?
Et voici que là-bas les vices impubères
S’accouplent dans le noir que le gaz va jaunir.

On voudrait s’enfuir vite et rentrer dans sa chambre,
Avec des haut-le-corps, quand on songe au roulis
Des fiacres cahotant, dans le froid de novembre,
Des amours de hasard sous leurs rideaux salis !

Oh ! les baisers furtifs dans l’ombre des impasses !
Tout le passé revient : les mobiliers d’hôtel,
Les noms prostitués égratignant les glaces,
Et l’on songe en pleurant que le cœur devient tel,

Plein de charbons éteints, de tentures fanées,
Et qu’aux heures de spleen, quand nous y retournons,
Nous en trouvons aussi les chambres profanées
Et le miroir d’amour tout balafré de noms !
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Georges Rodenbach
Veillée de gloire

Quel orgueil d’être seul à sa fenêtre, tard,
Près de la lampe amie, à travailler sans trêve,
Et sur la page blanche où l’on fixe son rêve
De planter un beau vers tout vibrant, comme un dard

Quel orgueil d’être seul pendant les soirs magiques
Quand tout s’est assoupi dans la cité qui dort,
Et que la Lune seule, avec son masque d’or,
Promène ses pieds blancs sur les toits léthargiques.

L’orgueil de luire encor lorsque tout est éteint :
Lampe du sanctuaire au fond des nefs sacrées,
Survivance du phare au-dessus des marées
Dont on ne perçoit plus qu’un murmure indistinct.

L’orgueil qu’ont les amants, les moines, les poètes,
D’être en communion avec l’obscurité,
Et d’avoir à leur cœur des vitraux de clarté
Qui ne s’éteignent pas pendant les nuits muettes.

Quel orgueil d’être seul, les mains contre son front,
À noter des vers doux comme un accord de lyre
Et, songeant à la mort prochaine, de se dire :
Peut-être que j’écris des choses qui vivront !
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Dans l'atmosphère muette des eaux et des rues inanimées, Hugues avait moins senti la souffrance de son coeur, il avait pensé plus doucement à la morte. Il l'avait mieux revue, mieux entendue ; retrouvant au fil des canaux son visage d'Ophélie en allée, écoutant sa voix dans la chanson grêle et lointaine des carillons.

[Georges RODENBACH, "Bruges-la-Morte", 1892 : chapitre II -- page 69 de l'édition de poche Garnier-Flammarion, 1998]
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Pour cette affaire de Bruges-Port-de-Mer, comme pour les autres affaires, tout se passa dans l’ombre, en conciliabules étroits, en audiences de fonctionnaires, en tactiques de commissions. Des ingénieurs conspiraient avec des financiers et des hommes politiques. Farazyn était l’âme de ces combinaisons. Il en tenait toutes les avenues. Une ligue fut fondée pour être un centre de propagande. On eut soin d’écarter, cette fois, tout esprit de parti. Le président était un échevin de la ville. Farazyn fut nommé secrétaire. Un vaste pétitionnement s’organisa. Les habitants, nonchalants, craintifs au surplus, signèrent tous. Ensuite, des délégations furent reçues par les différents ministres qui acquiescèrent, promirent l’intervention de l’État, une partie des millions nécessaires.
Toute la machine politique intervint, formidable appareil, aux ressorts cachés, aux courroies sans fin, aux volants irrésistibles.
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