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Citation de Woland


[...] ... Il y avait toujours la vibration monotone de la batteuse et le grincement d'un mécanisme, chaque fois qu'un sac était plein. Le grain, sous les pieds, fuyait comme de l'eau. Un rayon de soleil franchissait la lucarne et atteignait la joue gauche de Nalliers.

Quand il avait sa crise, il était comme un mort, et Mme Pontreau regardait autour d'elle, les sourcils froncés.

Sa fille avait dit tout à l'heure :

- "Si sa crise le prenait sur la meule !"

Il tomberait d'un seul coup, ainsi qu'il était déjà tombé d'une charrette. Or, ici, à deux mètres de lui, il y avait la lucarne ouverte, presque au ras du plancher.

Mme Pontreau s'approcha, souleva légèrement son gendre par les épaules, pour le soupeser. Puis elle enleva un morceau de bois qui barrait le passage.

Enfin, lentement, mais sans trop de peine, elle traîna le malade dans le grain qui s'écartait.

La lucarne donnait sur ce qu'on appelait "la cour aux cochons", une cour pavée, entourée de murs, où l'on remisait les outils.

Quand le corps fut près de la fenêtre, l'opération devint plus délicate. Il fallait le soulever tout entier et un instant Mme Pontreau eut l'air de serrer un monstrueux enfant dans ses bras.

Elle était calme. Elle n'oubliait aucun détail. Elle poussa le buste de Nalliers hors de la pièce, dans le vide, puis, après un dernier regard à la trappe et à la cour, elle donna une dernière secousse aux jambes.

Néanmoins, elle ne regarda pas. Cela ne fit pas beaucoup de bruit, et encore était-ce un bruit mou !

Avec un rien de hâte, elle remua le blé afin de faire disparaître la traînée, et enfin descendit, traversa l'écurie, se replongea dans le soleil du potager, parmi les mouches vertes qui étincelaient. ... [...]
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