La plupart des historiens ont estimé, sur la base des proclamations de Justinien lui-même, que son but était de reconstituer l'unité brisée de l'ancien empire romain par la reconquête des provinces perdues d'Occident. (... ) Cette interprétation est contestable car elle repose sur des textes postérieurs à l'événement qui inaugure la politique de conquête de Justinien. (...) Procope attribue à Justinien un projet beaucoup plus modeste que la reconquête de l'Occident. D'après lui, il n'envisageait qu'un opération limitée à la conquête du royaume vandale. S'il avait conçu un projet plus important, d'ailleurs, il aurait dû commencer par Rome, première capitale de l'Empire et siège de la papauté, et non par l'Afrique.
p. 487-488
Face à la Syrie musulmane divisée, les Etats latins forment un ensemble puissant mais fragile. Leur force vient surtout de la solidité des institutions politiques, grâces auxquelles le roi ou le prince détient des pouvoirs considérables. Mais il leur manque d'enraciner leur pouvoir dans l'adhésion des populations vaincues
A Constantinople, contrairement à Rome, le peuple souverain n'est pas pré-existant à l'institution impériale mais, au contraire, constitué et créé par l'empereur qui a fondé la ville : il est le peuple de Constantin.
p. 447