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Critiques de Gérard Chaliand (80)
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Aux confins de l'Eldorado

"Enfant du soleil

Tu parcours la terre, le ciel

C'est ta vie, c'est ton destin." Les cités d'or.





Gérard Chalian n'a pas trouvé l'Eldorado ou les Cités d'or, mais la rencontre avec les indiens Yuhup fut une vraie découverte, pour lui...





Il diffuse un film aux Yuhup:

"Le village, il y a 8 ans. Des voix fusent, ainsi que le rire des femmes. On se montre du doigt sur l'écran, les enfants pouffent de rire..."





"La Boudeuse" est dans le sillage des caravelles de Christophe Colomb, puis d'Oranella (à l'origine de la légende des Amazones), en remontant le grand fleuve!





Parmi l'équipage, il y a Hedwig, une jeune femme très blonde aux yeux bleus".

Une "amazone d'1m85", qui est le comble de l'exotisme aux yeux des Yuhup, car leurs femmes sont toutes petites...





Pour certains membres de "La Boudeuse", le fleuve Amazone représentait "le passé, l'enfance, l'inconscient et les rêves. Les affluents représentant les chemins qu'on n'a pas pris, les choix qu'on n'a pas faits..."





"Je respire

Je revois mes espoirs d'avant

Je respire, je peux dire

Je remonte le Temps

Du soleil comme s'il en pleuvait, le coeur en été

Et la vie avec toi, mon Eldorado

Au creux de ta peau."

Mon Eldorado, Yannick Noah.
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Les taches du léopard

Les Tâches Du Léopard est selon moi l’un des tout meilleurs contes étiologiques de Rudyard Kipling avec L’Enfant D’Éléphant et, probablement, l’un des tout meilleurs jamais imaginés. Avec sa façon de vieux roublard baroudeur des tropiques, Kipling sait trouver le ton à la fois loufoque, drôle et pourtant pas totalement dénué d’un certain lien avec la réalité qui fait que les enfants accrochent tout de suite.



Contrairement à ce que peut suggérer le titre, ce conte ne nous parle pas exclusivement que de léopard ; il y est aussi question d’homme, de koudou, de girafe ou de zèbre. C’est ce qui pour moi donne un grand surcroît d’intérêt à l’ouvrage car il aborde aussi bien les taches du léopard, les rayures du zèbre, les marques réticulées ou étoilées de la girafe que la couleur brun sombre de la peau de l’Éthiopien sous l’angle de l’adaptation au milieu, ce qui, d’un point de vue biologique, est rigoureusement vrai.



Bien évidemment, comme à chaque fois, l’auteur concocte une histoire tarabiscotée qui volontairement s’éloigne de toute forme de véracité, mais l’essentiel est néanmoins là : l’homme, comme tous les autres animaux, a dû s’adapter à son environnement pour survivre. Les enfants posent alors forcément des questions : « Est-ce bien vrai que les premiers Éthiopiens n’étaient pas noirs ? »



C’est alors l’occasion pour l’adulte de parler de toute la diversité humaine, de gommer cette image d’Épinal qui nous laisse supposer que toute l’Afrique sub-saharienne est entièrement et a toujours été de type bantou. Rien n’est plus faux car le teint clair des Bochimans ou des Khoïkhoï (dont la peau magnifique arbore parfois une belle couleur grise) en atteste. Il en va de même pour les Pygmées d’Afrique centrale dont le couleur de peau est assez significativement différente de celle des peuples originaires d’Afrique de l’Ouest qui vivent pourtant à proximité.



On peut de même introduire la grande diversité de pigmentation de la peau chez les peuples amérindiens dont on sait de façon absolue qu’ils sont tous issus d’un même foyer de peuplement provenant du nord-est asiatique et dont la peau était initialement assez claire. On pourrait de la sorte multiplier les exemples avec le sud-est asiatique, la Polynésie et la Mélanésie. Mais le meilleur exemple demeure sans doute celui de la comparaison entre les Papous, dont la couleur de peau rappelle étrangement celle des Pygmées, eux qui vivent dans un milieu très similaire, et ceci à mettre en relation avec les Aborigènes australiens, extraordinairement sombres et pourtant très proches génétiquement des Papous mais qui vivent dans un milieu incomparablement plus irradié par le soleil que ces derniers, un peu comme les Kényans ou les Éthiopiens. Tiens, tiens, nous y voilà avec notre Éthiopien…



En somme, l’homme est un animal comme un autre, qui s’adapte à son milieu, ni plus ni moins qu’un autre, tout comme le léopard, le zèbre ou la girafe. Une véritable leçon d’humanité à l’usage des petits d’homme, surtout à l’époque de son écriture, époque malencontreuse où l’on avait un peu trop tendance à considérer que la blancheur de la peau était l’évolution suprême de l’espèce humaine, fait qu’à la lumière de ce conte comme d’éléments plus scientifiques et plus récents, il convient d’interpréter non pas comme un plus, mais comme une perte d’adaptation acquise il y a des lustres par nos lointains ancêtres. Le jour de votre prochain coup de soleil, vous vous en souviendrez…



Bref, vous vous en sortirez à bon conte, car dans cette édition il est très bien rafraîchit et actualisé. De plus, ses illustrations font mouche sans faire moche. On aurait donc tort de s’en priver mais ce n’est là que l’avis d’une tache, c’est-à-dire pas grand-chose en terrain découvert.
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Les taches du léopard

Trop court, voilà cette bd elle est trop courte, j'aurai voulu continuer à me marrer.

Ce classique de la langue anglaise réécrit avec talent est une hilarante bd des Editions Eljeunesse paru en 2013.



Quel est l'enfant qui n'est pas intrigué par toutes ces taches diverses que portent les animaux d'Afrique? Et bien Sean Tulien et Pedro Rodriguez se sont penchés dessus en adaptant une nouvelle parue dans" Histoires comme ça" de Rudyard Kipling.



Un zèbre, une girafe et un grand koudou feraient un bon déjeuner pour le chasseur l'Ethiopien et le léopard au pelage de sable. Les deux comparses s'associent pour traquer les animaux cachés dans la forêt. Soudain la magie des lieux opère et les bêtes pourchassées se retrouvent avec un pelage tacheté.

Alors qui des proies ou des chasseurs l'emporteront?



La couverture de ce conte animalier m'a tout de suite séduite. Et les illustrations de l'espagnol Rodriguez ont participé à la gaité générale que j'ai ressentie à la lecture.

L'écriture joyeuse de Sean Tulien se complètent de jeux de mots et de points de vues qui interpellent le lecteur avec humour.

Une lecture relaxante. Oui je sais ce n'est pas drôle d'être pourchassé mais là , je me suis bidonnée.
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Feu nomade et autres poèmes

Je trouve le titre Feu nomade envoûtant. Un titre merveilleux, le feu évoque la lumière, la réflexion, mais aussi la sorcellerie, la guerre, les cendres, la poussière. Nomade représente la liberté, les grands espaces, également la vie au jour le jour, l'errance. Gérard Chaliand est ce personnage ambigu, fait d'ombre et de lumière. Il a parcouru le monde comme peu d'hommes l'ont fait, épousant les conflits des autres, misant sa vie et la jetant incandescente dans ses mots, cherchant l'âme des hommes et nous livrant la sienne.



La marche têtue



J'y ai vu la marche de l'homme, depuis le début des civilisations. J'y ai vu le souvenir plus intime de son passé, celui de sa famille. Est-ce une sorte d'exorcisme de son enfance, avec des parents ayant dû fuir l'Arménie suite aux massacres ottomans après la première guerre mondiale ?



Les couteaux dans le sable



André Breton, dans une lettre adressée à l'auteur en date du 25 novembre 1959, reproduite en fin de volume, écrit qu'il a trouvé là un des plus beaux poèmes d'amour du temps.



Feu nomade – dédié à son père.



Cette magnifique série de poèmes, publiée en 1970, sonne comme un bilan sans regret du chemin amer parcouru et de la volonté intacte, farouche, d'aller de l'avant.



Cavalier seul



L'auteur est-il ce cavalier seul qui confie au feu des mots les images fulgurantes captées au cours de ces années d'aventures sur les cinq continents ? Viêt Nam sous les bombes, les jardins de Ghardaïa, la Guinée-Bissau, Los Angeles, Cap-Vert, La Havane, Istanbul, Tel Aviv, le Québec, Bagdad... A 36 ans, il a fait l'expérience du savoir, de l'amertume qui l'accompagne, et de la fascination - répulsion de ce qu'il a vu. Ces poèmes possèdent le pouvoir d'incantation des chamans !



Saga si lointaine



Il écrit 12 chants d'une intensité rare sur les thèmes qui parcourent sa vie, ses poèmes : Au commencement, L'apparition, Cette longue marche, Les dieux « On meurt beaucoup ici, à cause de l'au-delà. », Les terreurs, Les fléaux et les plaies, Les femmes, La vengeance, Ceux qui règnent, Chant La guerre, La beauté, Maintenant.



Gérard Chaliand est né à Bruxelles en 1934, de parents exilés d'Arménie pour échapper au génocide arménien. A 18 ans il passe 6 mois en Algérie. de retour en France, il s'inscrit à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales, étudie l'histoire, le russe, l'arabe, puis enchaîne sur un doctorat en sociologie politique. Il deviendra un grand aventurier, bourlingueur infatigable, « observateur-participant » sur toutes les lignes de front et les maquis, en Afrique noire, au Sénégal, au Mali, en Guinée Bissau, au nord-Vietnam, en Colombie, en Palestine, au Cachemire, aux Philippines, en Irak, avec les Kurdes... Une expérience incroyable dont on retrouve l'intensité dans ses poèmes. Et c'est cet homme-là qui est devenu un grand spécialiste en géopolitique, publiant une vingtaine d'ouvrages géopolitiques de référence, donnant des cours... Il a 87 ans aujourd'hui, une oeuvre immense et participait encore en 2020 à des conférences.

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Retrouvez cette chronique, avec sa composition photographique personnelle à partir de la couverture du livre, sur le blog Bibliofeel. Vous pouvez vous abonner afin d'être informé des nouveaux articles et illustrations.


Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Feu nomade et autres poèmes

Gérard Chaliand , âgé maintenant de 89 ans, est surtout connu pour ses compétences en géo-politique et en stratégies militaires. Mais il est aussi poète, eh oui!



Le poème liminaire, qui donne le titre du recueil, m'a littéralement envoûtée:



" Je n'ai pas misé ma vie à demi

j'ai tout jeté dans la balance

j'ai bu à toutes les fontaines du chemin

plus que mon dû et j'ai couvert plus de chemins.

J'irai jusqu'à tomber d'un seul coup

feu nomade, de la nuit à la nuit."



Magnifique, non? Pourtant, il n'a pas été évident pour moi de comprendre, à travers les autres textes, l'attrait de l'auteur pour l'odeur de poudre de canon, la guerre nécessaire selon lui pour la liberté des peuples, le sang.



En dépit de cette réticence première , le lyrisme et l'ardeur de l'élan se communiquent au lecteur. De nombreux vers nous emportent avec ce cavalier seul, ce nomade qui a parcouru le monde:



" Cavalier nocturne d'une course perdue,

je ne vois que l'ombre creusée dans la pierre,

le vent d'ouest griffe l'herbe des dunes"



J'ai beaucoup aimé les images que le poète déploie dans l'esprit du lecteur. Toute une géographie à la fois intime et universelle s'offre à nous. Les poèmes d'amour se révèlent également sources d'émotions.



Voilà un recueil atypique, prenant, âpre et sauvage , terrien :



" Terre ma terre

je coule ton sable dans ma main

et comme doigts

je chante tes cinq continents"...



Un chant que je vous conseille d'écouter...



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La question Kurde à l'heure de Daech

A 80 ans passés, Gérard Chaliand continue de nous faire visiter le monde avec ce mélange unique d’encyclopédisme fascinant et de partis pris militants. Son engagement en faveur de la cause kurde est ancien. Il remonte aux années 70. Dans un court essai qu’il co-signe avec Sophie Mousset, il brosse à grand traits l’histoire du peuple kurde tiraillé entre plusieurs Etats : la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran.

Comme le titre l’annonce, la question kurde se pose aujourd’hui en des termes renouvelés. La deuxième guerre du Golfe avait déjà créé au nord de l’Irak une zone autonome kurde en 1991. Grâce à elle le Kurdistan irakien a été épargné par la troisième guerre du Golfe. Son autonomie s’est accrue avec la chute de Saddam Hussein. Une république quasi-autonome existe désormais au nord-est de l’Irak, peuplée de près de 8 millions d’habitants avec Erbil pour capitale. C’est un ilot de tranquillité au cœur d’une région bouleversée par l’écroulement du régime baassiste, l’incapacité des forces d’occupation américaine à reconstruire un pacte national en Irak, la prise de pouvoir par le Chiites majoritaires, la marginalisation et la radicalisation des Sunnites.

Mais cette quiétude relative est remise en cause par l’irruption de Daech. Le mouvement, qui plonge ses racines dans la résistance sunnite à l’occupation américaine de l’Irak et au nouveau pouvoir chiite, passe à l’attaque en Syrie et dans le nord de l’Irak à l’été 2014, prend Mossoul à une armée régulière irakienne que dix années d’entraînement par des instructeurs américains n’auront pas réussi à aguerrir et annonce l’instauration du califat sur les territoires qu’il occupe. Cette débandade fait un temps le jeu du Kurdistan irakien qui occupe sans coup férir Kirkouk et les territoires qu’il revendiquait sans succès jusqu’alors. Mais les forces de Daech poursuivant leur progression avancent jusqu’aux portes d’Erbil. La jeune république ne doit sa survie qu’à l’intervention de l’aviation américaine le 8 août 2014.

Aujourd’hui prévaut une guerre d’usure. Les Kurdes d’Irak tiennent un front de plus de 1000 km. Le djihadisme salafiste qui anime Daech est loin d’avoir épuisé sa capacité de mobilisation. Mais la configuration du terrain et le soutien des Occidentaux l’empêchent de progresser. Il peut reporter ses efforts sur le front syrien où quelques poches kurdes résistent héroïquement dans la plaine de la Jezirah (Kobané, Qamishli, Afrin). La situation en Syrie est diabolique pour la communauté internationale : si l’objectif à long terme reste le renversement du régime criminel de Bachar al-Assad, la lutte contre Daech l’en distrait tandis que l’absence d’une opposition crédible l’en décourage.

L’attitude de la Turquie complique encore un peu plus l’affaire. Elle compte sur son territoire une communauté kurde nombreuse. Gérard Chaliand, qui la surévalue sans doute, la chiffre à 18 millions soit le cinquième de la population turque. Une répression armée féroce s’est abattue sur le PKK à partir de 1984. Elle s’est achevée par l’arrestation de son chef Abdullah Öcalan en 1984. La ré-islamisation de la Turquie sous Erdoğan la conduit à une certaine complaisance à l’égard de Daech avec lequel elle partage une hostilité commune aux Kurdes. Sa frontière avec la Syrie laisse transiter les djihadistes mais reste fermée aux peshmergas qui souhaitent apporter armes et munitions aux Kurdes de Kobané. Mais le score sans précédent du parti kurde HDP aux législatives du 7 juin 2015 change la donne, qui pourrait forcer Erdoğan, en mal de majorité absolue, à composer avec lui.

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1915, le génocide des Arméniens



En 1945, le monde découvre l’horreur des camps de concentration nazis mis au service de l’extermination des Juifs. Nul ne l’ignore, nul ne le conteste sous peine d’une condamnation pour négationnisme.

Pourtant, 30 ans plus tôt, les Arméniens ont subi le même sort sans que la communauté internationale lui apporte la même résonnance.

En pleine Première Guerre mondiale, le gouvernement des Jeunes-Turcs, dont le nationalisme était l’étendard, entreprend de terminer l’action des massacres antérieurs des Arméniens et organise leur déportation. Fausses accusations, théorie du complot, tout est bon pour emprisonner et dépouiller les membres de cette communauté avant de les exterminer.

De fait, peu survivront puisqu’on dénombre 1 200 000 à 1 500 000 victimes sur une population estimée en 1914 entre 1 800 000 et 2 100 000 personnes.

Cet ouvrage, écrit par un historien spécialisé dans les génocides, a pour objet de réunir et présenter les éléments de preuve de l’extermination des Arméniens. Longtemps tombé dans l’oubli, la reconnaissance de ce massacre systématique par l’ensemble de la communauté internationale n’est toujours pas acquise plus d’un siècle après les faits.

Ce travail universitaire est rigoureux et implacable. Si la démarche est factuelle, l’auteur assume sa volonté de démontrer l’existence des faits dans un contexte de déni politique. « … lorsque les faits que (l’historien) expose sont controuvés, lorsqu’il est accusé de falsification ou de naïveté, il se trouve contraint à sortir de sa réserve traditionnelle et à présenter ses preuves. »

Il s’agit donc d’une publication engagée qui a vu le jour dès le début des années 1980 et dont la présente édition est enrichie des avancées historiographiques et diplomatiques au cours des quinze dernières années, avancées présentées dans l’avant-propos inédit.

Il s’agit d’un document de référence, accessible au grand public et qui permet de retracer ce massacre d’envergure en le positionnant dans son contexte géopolitique.

Quelques dates :

En 1985, la sous-commission des Droits de l’homme de l’ONU reconnaissait le génocide des Arméniens, suivie en 1987 par le Conseil de l’Europe.

Il a fallu attendre 2001 pour que la France et d’autres États reconnaissent officiellement le génocide des Arméniens. Beaucoup ont suivi par la suite.

Ce n’est qu’en 2015, soit un siècle après les faits, que l’Allemagne a reconnu sa responsabilité dans l’extermination des Arméniens.

Les États-Unis ne sont prononcés qu’en 2021.

Israël manque toujours à l’appel.

Parce que pendant longtemps l’extermination des Arméniens est tombée dans l’oubli, parce que les territoires ont depuis changé de mains et de nom, parce que l’attention du monde reste focalisée sur la déportation et l’extermination des Juifs, cet ouvrage est essentiel pour comprendre le déroulé des exactions,les enjeux des forces en présence et balayer d’un revers de la main le moindre doute qui aurait pu subsister sur la réalité du génocide des Arméniens.

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Anthologie mondiale de la stratégie

Achtung, pavé ! Volume de 1500 pages, une arme en soi ! Dans les 150 auteurs pour environ 170 extraits, avec malgré tout quelques trous, certains expliqués en intro, d’autres plus mystérieux. Pas de Moyen Âge européen, pas de Japon féodal ou post-Meiji, dommage. On ne jettera pas la pierre à Chaliand concernant l’absence de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique précolombienne, les sources d’époque font défaut.

L’anthologie obéit à un principe simple : un découpage chronologique de la plus haute antiquité à nos jours, sur une articulation mi-temporelle mi-spatiale (Grèce et Rome, Byzance, Chine, Asie centrale, Europe découpée par siècle du XVe au XXe, ère nucléaire…). Hormis une brève notice pour situer chaque extrait et son auteur, du texte d’époque et rien que du texte d’époque pour donner un panorama complet de la stratégie à l’échelle du globe depuis la première mention d’une guerre qui nous soit parvenue.

Parmi les auteurs cités, on trouvera les classiques Xénophon, César, Sun Tzu, Vauban, Napoléon, Jomini, Clausewitz, Rommel, Guderian… Au côté des ces têtes d’affiche habituelles, beaucoup d’extraits et d’auteurs rares, qui sortent des tartes à la crème gréco-romano-européano-nombrilistes. Une part conséquente de l’ouvrage permet de découvrir Indiens, Arabes, Turcs, Persans, Mongols, trop souvent absents ou mentionnés à l’arrache dans d’autres ouvrages.

Parmi les recueils sur la stratégie, l’anthologie de Chaliand représente LE livre, exceptionnel autant sur le balayage quasi-exhaustif du sujet que pour le nombre de portes qu’il ouvre en matière de lectures complémentaires.
Lien : https://unkapart.fr/critique..
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La question Kurde à l'heure de Daech

Régulièrement sous les feux de l’actualité, le Kurdistan est pourtant mal connu. Son histoire est d’autant plus complexe qu’il est partagé entre quatre pays. Avec cet exposé Gérard Chaliand nous donne des clefs pour mieux saisir les tenants et les aboutissants de cette partie du Moyen-Orient.

(...)

Ouvrage majeur, clair et synthétique sur l’histoire de cette partie du Moyen-Orient, que l’on ne peut que trop conseiller à ceux que ces questions intéressent.



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Les empires nomades

Plus d'un millénaire d'Histoire racontée sous un éclairage original : les guerres entre nomades et sédentaires. le champ de bataille est immense, Partis de Mongolie, d'Asie Centrale et déferlant sur la chine, la Perse, l'Inde, l'empire romain puis byzantin, la Russie, la Pologne, Lituanie....et bien sur la Hongrie, la Bulgarie, jusqu'en Espagne, les hordes nomades se succèdent se sédentarisent, se pourchassent.

De retour d'Asie Centrale j'ai plaisir à retrouver Gengis Khan, Tamerlan, à comprendre l'origine de l'histoire du "prêtre Jean", les Polovtsis du Prince Igor (Borodine).

Et surtout les cartes!

J'avais commencé mes lecture par l'excellent Tamerlan de Lucien Kehren et j'avais ramé en l'absence de cartes lisibles (il y en avait mais petites). Les cartes sont ici nombreuses, on peut s'y arrêter pour mieux comprendre le texte.
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Histoire du terrorisme : De l'Antiquité à Daech

Pas inintéressant mais un peu foutraque

Un livre sur l'histoire du terrorisme depuis l'Antiquité. Il se présente sous la forme non pas d'une histoire générale mais de chapitre thématiques. L'ensemble est un peu inégal, déséquilibré et les chapitres les plus actuels ne m'ont pas paru les plus solides, sans doute parce que cela ressemble ici plus à des articles de journaux développés qu'à une histoire purement universitaire.
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Mon anthologie universelle de l’amour

Anthologie définition : recueil de morceaux choisis en prose ou en vers d’œuvres littéraires ou musicales.



L’auteur de 90 ans, Gérard Chaliand, est un géostratège connu pour ses nombreux ouvrages (plus d’une centaine !) à caractère politique et historique, sur la stratégie militaire, mais aussi pour ses poèmes et pièces de théâtre.



Ici, il a fait le choix de s’attaquer à l’amour (et au désir) et de lui consacrer tout un ouvrage de plus de 460 pages. Il recense les grands textes sur le sujet, à travers le temps, les lieux, et en fait une sorte de compilation non-exhaustive, puisqu’il s’agit d’une anthologie, mais fort intéressante. Il balaie le monde entier puisqu’il veut que son anthologie soit universelle.



Cela nous permet de découvrir de véritables pépites venues du Vietnam, d’Inde ou encore d’Iran, de Grèce, du Kurdistan ou d’Afrique du Sud (Mali, Cameroun, Etiopie…), ainsi que du Japon, de la Turquie, venant se mêlées à des textes plus occidentaux de France, Grande-Bretagne, Espagne ou Italie.



J’ai eu plaisir à retrouver de grands auteurs que j’aime particulièrement pour leur belle écriture comme Ivan Tourgueniev, Erri de Luca, Cervantès, Paul Eluard et Raymond Radiguet.



Gérard Chaliand découpe cet ouvrage en une vingtaine de chapitres reprenant les multiples facettes que peut revêtir l’amour : l’éveil de l’amour, le coup de foudre, le désir, l’amour partagé, l’homosexualité, l’amour impossible ou interdit, l’union imposée, l’amour platonique, l’amour nostalgique ou perdu, l’amour jusqu’à la mort….



On prend connaissance des diverses règles sociales existantes selon les pays, de la diversité des façons de l’appréhender, de le vivre, de l’extérioriser, les coutumes, la place de la religion et son implication, l’empreinte et le poids du passé.



Au final, l’amour est similaire dans la sensibilité et les attitudes, d’où le côté universel qu’il revêt.



Une œuvre remarquable, qui se lit comme un pageturner qu’on a du mal à lâcher. Et on peut y revenir quand bon nous semble, relire les extraits qui nous ont marqué, plu, envouté parfois, jamais laissé indifférent. Les quelques illustrations en noir et blanc sont là pour imager la notion d’amour. Avant presque chaque texte ou morceau choisi, l’auteur nous livre un petit commentaire bien sympathique. Personnellement, il y a des textes supplémentaires sur l’amour que j’aurai rajouté, comme certaines pages de « La Recherche du temps perdu » de Marcel Proust, ou de « Madame Bovary » de Flaubert, ou du « Rouge et Noir » de Stendhal. Mais n’oublions pas qu’une anthologie est par nature incomplète, principalement lorsqu’elle aspire à être universelle. D’ailleurs le titre est évocateur avec le possessif « mon anthologie» que met l’auteur.





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Géopolitique des empires

Résumer en moins de 250 pages de texte et 32 cartes en format de poche 6000 ans d'histoire du monde est une gageure …



Gérard Chaliand et Jean-Pierre Rageau, qui ont déjà produit ensemble une série impressionnante d'Atlas historiques, s'y emploient à travers les trajectoires des empires, depuis celui de Sargon (en Mésopotamie au 24ème siècle avant Jésus-Christ) jusqu'à l'avènement prochain de la Chine comme puissance prépondérante omniprésente.



Même si l'ouvrage date de 2015, il s'achève sur un brillant panorama des forces dominantes actuelles, de leurs antagonismes séculaires, des rapports de forces et de leur évolution à travers le temps.

Pour ma part, j'y ai découvert des notions nouvelles, permettant de comprendre les ressorts des conflits locaux qui éclosent ça et là dans le monde contemporain.



L'empire d'Alexandre, l'empire romain, l'empire byzantin, l'empire ottoman, l'empire perse, l'empire moghol qui fut le plus vaste empire jamais constitué, les empires coloniaux prolongements maritimes de l'Europe, leurs rivalités, la menace soviétique et son effondrement, la suprématie des Etats-Unis. Un florilège de violences …



La plupart de ces empires se sont constitués à l'initiative d'un chef charismatique, bénéficiant d'une position stratégique comme le fut la famille d'Osman en bordure de l'empire byzantin et/ou d'une avance technologique en matière de logistique, d'armement ou de technique de siège (poliorcétique : j'ai appris un mot nouveau, mais je sens que je vais avoir du mal à le replacer !), atteignent rapidement leur apogée avant de se désagréger plus ou moins vite face aux coulées nomades et invasions barbares, nationalismes locaux ou parce que, tel les Moghol, ils se convertissent à la religion des vaincus.



En Europe, les empires sont brefs à l'exception des Habsbourg : Charlemagne, Napoléon, Hitler ne durent que quelques années. La grandeur de l'Europe sur le plan territorial est due à sa dimension maritime : le Portugal, l'Espagne, la Hollande et surtout, la Grande Bretagne. Mais il importe de savoir que jusqu'au 15ème siècle, la mondialisation des échanges est les fait des musulmans et l'océan majeur est l'océan indien. Les européens viennent tard par rapport aux musulmans et aux chinois, mais dès 1511, en s'emparant du détroit de Malacca, ils leur ravissent la prééminence, avant que la découverte des Amériques n'inaugure une nouvelle mondialisation.



A travers cet ouvrage ramassé, assorti de cartes éclairantes, on perçoit mieux les permanences ; l'histoire a son poids et les conflits actuels, les revendications territoriales ont souvent à leur source la nostalgie des périodes de plus grande prospérité : rémanence de l'empire perse en Iran, place de l'Afghanistan comme état tampon entre l'Iran et l'Inde, luttes au Caucase, sans oublier les clivages religieux (Sunnites versus Chiites).



Ne pas zapper la conclusion qui prédit de façon inquiétante l'évolution démographique de notre monde à venir … et le début de la fin de l'hégémonie absolue exercée par l'Occident depuis quelque trois siècles.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Histoire du terrorisme : De l'Antiquité à Daech

Ce livre n'est pas ce qu'il prétend être : Une histoire du terrorisme de l'Antiquité à Daesh", il s'agit d'une légère mise à jour d'un livre publié il y a plus de 10 ans. A l'époque, il avait pour titre "Une histoire du terrorisme de l'Antiquité à Al Quaida".



En fait d'histoire, on trouve un chapitre sur les Zélotes (1er siècle), un sur la secte des Assassins (XIème siècle), puis on passe à la révolution française, les anarchistes du XIXème et début XXème, le terrorisme d'Etat de l'URSS, les groupes armés d’extrême gauche des années 70, les palestiniens et de longs chapitre sur le terrorisme islamique de la fin XXème et tout début XXème, et un bref chapitre sur Daesh.



Plus qu'un livre d'histoire, il s'agit de l'assemblage de contribution d'experts non mis à jour depuis la précédente version d'où des avis périmés en 2015.



Autres aspects gênants, le terrorisme d’extrême droite, anti-colonialiste, régionaliste et autres sont à peine abordés. Sans parler de la manipulation de l'opinion publique.
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La question Kurde à l'heure de Daech

Il me l'avait dit: je n'apprendrai rien dans cet essai. Et il avait bien raison puisque ce livre ne m'a rien apporté. Gérard Chaliand ne fait qu'y résumer l'histoire du Kurdistan; ce qui n'a d'intérêt qu'à l'égard de celles et ceux qui ne la connaissent pas. Moi, la sachant déjà, je me suis amusée à noter les incohérences de l'auteur; ses "petites" contradictions qui m'ont quelque peu agacée. Et elles concernent le PKK pour qui, vraisemblablement, Gérard Chaliand n'a pas trop de sympathie. L'auteur juge l'organisation kurde violente, prompt à la coercition sinon l'assassinat (p.84). Il la définit comme sectaire et autoritaire, la considère comme potentiellement tyrannique, l'expérience montrant que les mouvements "qui produisent une radicalisation idéologique extrême impliquant le sacrifice de machines de guerres humaines d'une très redoutable efficacité tendent, lorsqu'ils ont la chance d'accéder au pouvoir à se comporter comme des tyrannies" (p.86). Je n'aurais pas contesté le propos si Gérard Chaliand ne se contredisait pas dans son essai. Allons-y:



- il fustige le PKK, lui colle une étiquette négative mais ne dit mot s'agissant de l'UPK et du PDK qui ne sont pourtant pas mieux. Si le PKK doit être considéré comme un parti sectaire, autoritaire parce qu'il élimine ses opposants, que doit-on dire de l'UPK et du PDK? Gérard Chaliand écrit la lutte qui les oppose, la guerre qu'ils se sont menés mais ne pense pas leur définition. Il ne les qualifie pas, ne les dénonce pas. Pourtant, l'élimination des opposants et des rivaux parmi les Kurdes est une pratique antérieure au PKK, le PDK le pratiquant dès le début de sa création. La cohérence et l'honnêteté intellectuelle voudrait qu'ils soient tous logés à la même enseigne, tous considérés comme des partis autoritaires prompts à la "coercition sinon l'assassinat". Dans le cas contraire, il y a un deux poids deux mesures qui ne peut qu'interroger.



- l'esprit de sacrifice imposé par le PKK participe à la définition négative de l'organisation kurde (p.84). Pourtant - je note l'incohérence - Gérard Chaliand écrit, p.129, que "Ce qui compte, dans une armée, est moins son armement que sa volonté de combattre", l'auteur se désolant de l'attitude des Peshmergas (nom attribué aux combattants kurdes du PDK et de l'UPK, il désigne littéralement ceux "qui vont au devant de la mort") qui ont fuit devant Daech. Le PKK ne disposant pas d'armement de qualité, il souffle à ses combattant(e)s une énergie, une volonté qui va, en effet, jusqu'au sacrifice; ce dont était aussi armé les Peshmergas par le passé et que voudrait aujourd'hui retrouver Gérard Chaliand. Si le sens du sacrifice fait de l'organisation qui la nourrit un mouvement autoritaire, sectaire, à potentiel tyrannique etc... pourquoi la souhaiter et l'appeler de ses voeux? Pourquoi applaudir et citer en exemple les forces armées kurdes (le YPG, bras droit du PKK en Syrie) qui ont combattu Daech à Kobané? Ils n'avaient, pour arme efficace contre Daech, que le sens du sacrifice imposé par le PKK.



- il s'inquiète du potentiel tyrannique du PKK qui pourrait, une fois au pouvoir, exercer son autorité sans considération aucune pour la démocratie. L'inquiétude, signe de prudence, est tout à fait légitime mais elle perd en efficacité lorsqu'elle est contredite par les faits qu'il énonce. A propos du Rojava (Kurdistan dit syrien), Gérard Chaliand écrit: "De toute évidence, il s'agit bien d'un mouvement kurde qui cherche à se constituer des ouvertures avec certaines composantes non kurdes des cantons, qu'il s'agisse des chrétiens, notamment syriaques, ou d'autres minorités religieuses et/ou ethniques: l'un des vice-présidents du canton de Qamishli est un Shammar, l'une des plus puissantes tribus arabes du Proche-Orient. Dans la pratique, en l'espace de deux années a été instituée l'armature étatique d'une entité qui fonctionne de façon disciplinée. Il y a dans le canton de Qamishli, une Chambre des députés, un Parlement, des ministères, etc. Il s'agit de gens indéniablement compétents et motivés. (...) Un gros travail est mené pour que la participation des jeunes femmes, et des moins jeunes, soit aussi effective que possible." (p. 144-145). Autrement dit, il vante la gestion du Rojava par le PYD, extension du PKK en Syrie. C'est le programme du PKK qui y est appliqué. Où est donc la tyrannie?



Ces incohérences m'ont agacées parce qu'elles sont toujours les mêmes; parce qu'il s'agit toujours, pour certains, de poser l'étiquette "autoritaire, sectaire, à potentiel tyrannique" quand il s'agit du PKK et de les oublier quand il est question d'autres partis kurdes tels que le PDK et l'UPK qui utilisent pourtant les mêmes méthodes; parce que les mêmes n'ont pas de mal à considérer le PKK comme une organisation à potentielle anti-démocratique tout en vantant les mérites du PYD, au Kurdistan de Syrie, et du HDP (parti politique légal) au Kurdistan de Turquie; tous deux étant fortement liés au PKK et qui ne sont pas, à ma connaissance, connus pour être tyranniques. Enfin et pour finir, ils craignent l'exercice du pouvoir par une organisation politico-militaire mais applaudissent le PDK et l'UPK qui ne peuvent être définis autrement. Il faudra qu'on m'explique pourquoi ils craignent davantage le PKK.



Au delà de ces quelques incohérences, je dois dire un mot sur la conclusion de l'auteur qui me semble quelque peu superficiel et inefficace. Gérard Chaliand rejette l'idée d'une modification des frontières au Moyen-Orient parce qu'il a une préférence pour le vivre-ensemble (p. 151). C'est un idéal que beaucoup aimerait voir arriver (dont le PKK qui fait pourtant l'objet de la raillerie de l'auteur) mais toute la question est de savoir comment organiser ce "vivre-ensemble" dans une région aussi ethnicisée, confessionnalisée où les uns ne veulent pas des autres. Si Gérard Chaliand a des solutions, il aurait dû les expliquer. Son essai aurait été moins bâclé.
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Feu nomade et autres poèmes

Cinq impressionnantes incursions poétiques pour scander une vie d’investigation politique et stratégique aux confins du monde en lutte.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/03/17/note-de-lecture-feu-nomade-et-autres-poemes-gerard-chaliand/



La plupart d’entre nous connaissent avant tout Gérard Chaliand comme l’impressionnant théoricien de terrain, observateur au plus près des luttes anticoloniales et émancipatrices, couronnées ou non de succès, des années 1960-1980 (Algérie, Guinée-Bissau, Vietnam, Colombie, Jordanie, Érythrée, Kurdistan, pour n’en citer que quelques-unes), observation participante ponctuée d’ouvrages aussi fondateurs que « Mythes révolutionnaires du Tiers-Monde » (1976) ou « L’enjeu africain » (1980), praticien ayant peu à peu muté en spécialiste des conflits dits de faible intensité, des stratégies indirectes et des géopolitiques combattantes (on songera tout particulièrement à sa magistrale « Anthologie mondiale de la stratégie » en 1990, ou à « Le nouvel art de la guerre » en 2015, par exemple), tout en développant au long du chemin une forme particulière de goût pour l’aventure, dont témoigneront notamment ses multiples embarquements au long cours à bord de La Boudeuse depuis 2003. On notait dans le livre d’entretiens croisés « De l’esprit d’aventure » (2003) que sa conception, humble et réajustée en permanence, de la vie aventureuse, justement, était d’une singulière profondeur, y compris comparée aux visions souvent plus brumeuses et plus romantiques de certains des hérauts de l’écriture voyageuse, fussent-ils au nombre de ses amis : on n’est donc pas surpris, au fond, de découvrir (ce n’était pourtant pas du tout un secret, mais parfois le manque d’attention ou de curiosité de la part du lecteur – en l’occurrence, moi – frappe…) que Gérard Chaliand a doucement rythmé ou scandé son parcours au moyen de cinq recueils de poésie (« La marche têtue » et « Les couteaux dans le sable » en 1959, « Feu nomade » en 1972, « Cavalier seul » en 2014 et « Saga si lointaine » en 2016), réunis depuis 2016 en un unique petit ouvrage dans la collection NRF Poésie de Gallimard.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Stratégies de la guérilla

Art de combattre un ennemi en usant le moins de moyens et d'hommes possibles directement dans les batailles à livrer.



Différentes techniques seront mises en avant; allant de l'espionnage à la désinformation à la mise en place de la subversion et la propagande de déstabilisation de masse.



Psychologie et art du retournement de l'adversaire dans une poursuite de réussite et d'aboutissement à une victoire avec les armes de ce que l'on nomme, désormais l'art de la guérilla civile voire sociale et de la désinformation.



A découvrir dans toute sa modernité d'application quotidienne tant dans notre univers entrepreneurial que social.
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Anthologie de la poésie populaire kurde

la poésie Kurde est typique de l'orient, sucrée et chaude à souhait.

souvet faite par des femmes par amour et souvent dite par ces femmes dans l'amour.

il y a un coté intimiste et proche, qui s'entrechoque avec une certaine pudeur.

c'est à découvrir.
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Atlas des diasporas

S’il est une certitude pour les années à venir c’est l’augmentation des flux migratoires sous l’impact du changement climatique . Or , les migrations sont déjà en tête des sujets sur lesquels se focalisent médias et politiques de tout bord. Cet atlas permet de mettre en perspective ces phénomènes migratoires à travers une étude des diasporas qui ont essaimées dans le monde entier au fil du temps . 60 cartes abondamment commentées et enrichies de documents.
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1915, le génocide des Arméniens

Les circonstances actuelles amènent ,hélas, à revenir sur le génocide perpétré par l'Etat Turc contre la minorité arménienne . Pour les mêmes raisons de nationalisme permettant de détourner l'attention du peuple vers des boucs émissaire , la Turquie pousse à l'affrontement avec l'Arménie; Espérons que l'histoire ne bégaye pas. Ce petit volume de l'excellente collection "La mémoire du siècle" permet de mesurer la sauvagerie de cet épisode (avec de terribles photos) , ses causes et ses suites.
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