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3.64/5 (sur 14 notes)

Nationalité : Pays-Bas
Né(e) à : Amsterdam , le 14/12/1923
Mort(e) à : Zulte (Belgique) , le 08/04/2006
Biographie :

Gerard Kornelis van het Reve est un écrivain néerlandais.

Il signe ses premières œuvres Simon van het Reve, avant de choisir le pseudonyme Gerard Reve.

Il fait partie des trois auteurs majeurs de la littérature néerlandaise d'après-guerre avec Willem Frederik Hermans et Harry Mulisch. Sa nouvelle "Werther Nieland" (1948) bouscula le monde de la littérature. Elle est considérée aujourd'hui comme un chef-d'œuvre à l'égal de son roman majeur "De Avonden" (Les Soirs).

Son roman "De vierde man" (Le Quatrième Homme, 1981) a été porté à l'écran par Paul Verhoeven en 1983.

Reve est l'un des premiers écrivains homosexuels néerlandais à faire son coming-out. Il décrit souvent des relations sexuelles entre hommes, ce qui choque beaucoup de lecteurs. Un autre de ses thèmes de prédilection est la religion. Selon Reve, ses romans parlent de la libération de l'homme du monde matériel dans lequel il vit.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La vie pouvait être bizarre. J'étais différent des autres, mais même à l'intérieur de cette différence, j'étais différent. Car bien que ma nature inclinât mon désir exclusivement vers un garçon ou un homme, je ne nourrissais à l'endroit des femmes - ce qui était hélas le cas de bon nombre de mes congénères - nul sentiment de mépris, de haine ou d'angoisse. Au contraire: j'avais - à cette époque - comme aujourd'hui, au moment d'écrire ces lignes - un contact plus agréable avec les femmes qu'avec les hommes; en règle générale je pouvais mieux aborder les grandes questions de la vie avec une femme qu'avec un homme; mes amitiés féminines étaient plus profondes et plus durables que mes amitiés masculines; et je pensais avoir constaté que les femmes comprenaient mieux mon oeuvre et l'appréciaient davantage.
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Et pourtant: je ne crois pas que ce soit l'invraisemblance des faits ou le caractère honteux de mon comportement qui m'ait incité à garder pendant si longtemps le silence sur cet épisode. Non: il y a dans ces faits quelque chose de mystérieux - la marque d'une force transcendante aussi sage que terrifiante - qui m'a empêché, par une crainte presque superstitieuse, de les confire plus tôt au papier.
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Je pris encore un "dernier" double whisky, puis m'abîmai dans mes pensées. J'étais, si vous voulez, une sorte de chercheur... Mais qu'y avait-il à chercher, si l'on y réfléchissait bien... ? Derrière toute chose je cherchais un sens, alors qu'il n'y en avait pas et qu'il n'y avait rien à trouver.
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- Une maison à Bloemendaal, dit Fritz. Une grande maison de maître. Un vieux bonhomme y vit seul. Tout seul. Un beau jour les voisins se disent : "ça fait des jours qu'on ne l'a plus vu". Tu comprends, ils se montent la tête l'un à l'autre. Ils tournent autour de la maison. Rien ne bouge. Tout est silence à l'intérieur, pas le moindre bruit. Tout est fermé, pas moyen d'entrer.
- Naturellement, dit Louis.
- Ils vont chercher la police, poursuivit Fritz. Deux policiers arrivent, cassent un carreau, tirent le verrou et entrent prudemment. Tout est silence à l'intérieur, pas le moindre bruit. Ils entrent en s'avançant sur un tapis épais et doux. Ils arrivent au pied de l'escalier. Sur la dernière marche, la tête du vieillard les regarde, placée avec soin. Ils croient mourir de frayeur et tirent leur revolver, examinent la tête et vont plus loin. - Il prit un temps.

- Allons, continue, dit Louis.

- A mi-chemin de l'escalier, poursuivit Fritz, ils trouvent un bras, et sur le palier, la moitié d'un pied. Ils trouvent des morceaux en deux autres endroits. Ils avancent très prudemment et fouillent le premier étage. Et pour finir, ils entendent des cris perçants, comme si on découpait lentement des gens en morceaux. Ils entrent dans une petite chambre à coucher. Par terre, à côté du lit, parmi les vêtements de nuit déchirés, voilà ce qu'il leur manquait pour compléter la chose. Et un très grand chien noir est assis dans un coin. Qu'en dis-tu ?

- C'est très beau, dit Louis, vraiment, c'est formidable.

- L'homme était tombé malade, dit Fritz, et je crois que sa gouvernante avait pris justement une semaine de congé. C'est alors qu'il est tombé malade. Voilà ce qu'on a découvert au cours de l'enquête, de l'autopsie. L'homme une fois mort, le chien n'avait plus rien à manger. Les armoires étaient toutes fermées. Que voulais-tu qu'il fit, hein ?

- Je trouve l'histoire superbe, dit Louis. - Sans cesse il remettait son crayon sur la table, le serrait entre deux doigts et le faisait culbuter.
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Un speaker faisait une longue conférence sur la culture des oignons à fleurs chez soi. Sur les autres longueurs d'ondes, il ne trouva rien qui lui plût. Il laissa le poste, en douceur, sur une station anglaise. On entendait faiblement un air de violon monotone. Il cracha dans le feu et vit chaque caillot former un instant une bulle brune sur le charbon, avant de s'évaporer. Lorsqu'il n'eut plus de salive, il se mit sur la pointe des pieds et pissa dans le feu mais fut surpris par le nuage de cendre fine qui explosa par le clapet. Il alla s'asseoir sur le divan et contempla ses chaussures.
Au bout de dix minutes, il pensa : "Cette vapeur dans la pièce a une odeur infecte."
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L'ardeur téméraire que je sentis se diffuser en moi aussitôt après avoir bu m'incita à me faire accroire pour quelques instants que ce serait la première, la dernière et l'unique consommation de la journée, alors qu'en réalité, avant même sa fin naturelle, la journée sombrerait dans l'obstination éthylique et le remords, puis dans un profond abattement et, enfin, dans l'angoisse panique de la solitude...
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"Si jamais tu fais du mal à ce garçon..., murmurai-je en moi-même, si jamais tu oses lui faire de la peine..." L'idée que déjà j'adorais le garçon de la photo et me mettais à le protéger, et que je dénuderais Christine sous ses yeux et la lui livrerais nue si, au premier signe de sa part, elle ne se soumettait pas aussitôt à sa volonté, me remplit d'ivresse, et je me rendis compte non sans une certaine angoisse que je l'aimais presque, elle, rien que parce qu'il la désirait... Y avait-il du mal à cela ? Je l'enlaçai par derrière, attrapai ses jolis seins et lui imprimai quelques tendres morsures d'amour dans la nuque.
"J'aimerais pouvoir rester près de moi, mon petit lapin, murmurai-je. Mais je reviendrai. Le week-end prochain ? Cela te convient trésor ?" Cela m'excitait d'employer un ton de supplication, et de simuler la dépendance, la soumission... pour les besoins de la cause, la grande cause... La cause sacrée... Jamais dans l'histoire de la planète soupirant n'avait été plus persévérant et fougueux que moi avec elle... Je reviendrai, ici...
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Il resta là jusqu'à ce que sa mère l'appelle pour le repas. Ils commencèrent par le potage. "C'est consternant, pensait-il, mes parents aspirent leur soupe en la mangeant. J'aurais pû l'entendre mille fois ; pourquoi cela ne me frappe-t-il qu'aujourd'hui ? Ils font les bruits les plus affreux."
- Maman, n'aspire pas ta soupe, dit-il.
- ça te gêne ? demanda-t-elle.
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"Il n'y a qu'une chose à faire, jouer le jeu, pensa Fritz.
Il fait incroyablement moche ici ce soir. Joosje et Bep sont des femmes, elles ont le droit de se taire. Mais, Monsieur Hoogkamp, vous devriez nous raconter une vraie histoire.
"Et nous verrons bien quel con tu es", pensa-t-il.
- A vrai dire, rien ne me vient à l'esprit pour l'instant, dit Hoogkamp en souriant.
"Nous en sommes toujours au même point", pensa Fritz.
- Vous avez bien raison de ne pas boire de café, dit-il, je ne le fais pas non plus. (Bon Dieu ! pensa-t-il, quelle misère. Allons, courage.") Jaap, dit-il, raconte-moi donc où en est ta chute de cheveux."
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Mais regardons autour de nous. Certaines personnes sont lourdement châtiées dès le début de leur existence ; elles naissent femmes.
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