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3/5 (sur 3 notes)

Né(e) à : Paris , le 20 déc. 1875
Mort(e) le : 6 février 1963
Biographie :

Marie de Heredia, née à Paris le 20 décembre 1875 et morte à Paris le 6 février 1963, qui signait Gérard d'Houville, est une romancière et une poétesse française, fille de José-María de Heredia.

Toute enfant elle fréquentait déjà poètes et artistes. Leconte de Lisle, Anna de Noailles, Paul Valéry... ont été accueillis chez elle ou chez son père. Elle écrivit ses premiers vers à la Bibliothèque de l'Arsenal, dont son père était directeur. Sa vie sentimentale et familiale fut assez agitée : épouse d'Henri de Régnier, elle fut la maîtresse de Pierre Louÿs dont elle eut un fils. Elle eut d'ailleurs d'autres amants, dont le poète Gabriele d'Annunzio.

Son pseudonyme vient de « Girard d'Ouville », un gentilhomme normand de ses ancêtres. Sous ce nom de plume elle reçut en 1918 le 1er prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre.

À partir de 1894 elle publia des poèmes dans La Revue des Deux Mondes. Son premier roman, L'Inconstante, parut en 1903.


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Source : wikipédia
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Marie de RÉGNIER – Entretien avec son biographe Robert Fleury (France Culture, 1991) Un extrait de l’émission « Du jour au lendemain », par Alain Venstein, diffusée le 14 mars 1991. Invité : Robert Fleury


Citations et extraits (8) Ajouter une citation
PRÉLUDE


Papillon violet que veloute un or pâle,
Pensée en cœur, ô fleur si chère aux cœurs pensifs,
J'aime ton aile double et ton triple pétale,
Pervenche des cyprès, violette des ifs.

J'ai préféré ton ombre à la clarté des roses,
Ô deuil délicieux aux regards attentifs
Toi qui sais réveiller les vieux rêves moroses,
Corole en fleur, ô fleur si chère aux cœurs pensifs.

Ton visage de fleur obscurément ovale
D'un funèbre plaisir charme un esprit pervers,
Car, entre l'aile double et le triple pétale
Le masque de la mort assombrit tes ors verts.

Ta chair a la couleur des belles améthystes,
Et de sombres parfums, affaiblis et lascifs,
Voluptueux velours si doux à des doigts tristes,
Pervenche des cyprès, violette des ifs.

Amour! Ô tendre Amour! d'une langueur égale
À celle du passé, n'enivrez pas le jour!
Papillon violet que veloute un or pâle,
N'ouvrez plus votre vol, Amour! ô triste Amour!

Fermez votre aile double, et d'un triple pétale
Violet, parfumant mes cyprès et mes ifs,
Papillon de la nuit éternelle et d'or pâle,
Palpitez au tombeau fleuri des cœurs pensifs.
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Gérard d' Houville
DIALOGUE
extrait 2
  
  
  
  
Mon âme, il faut jouir de tout ce qui nous quitte
L’attrait de ce qui passe est amer et divin.
Tout fuit et tout renaît pour expirer plus vite…
Encore un jour ! avant que ce cœur qui palpite
Soit cendre, puisque tout, ô ma chère âme, est vain !

— Mais alors, quelle est donc cette flamme immortelle
Qui, partant d’un grand cœur, dépasse son destin ?
Et que tout alimente et que tout renouvelle
Et dont la force vive et si brûlante, est telle
Qu’elle brille le soir plus haut que le matin ?

Quel est donc ce tourment tout rempli d’espérance ?
Ce jaillissant élan, ce désir d’un bonheur,
D’une félicité sans heure et sans souffrance,
Que les voix de la terre ayant fait le silence,
Un ciel de certitude emplisse notre cœur ?

Non, non ! tout n’est pas cendre au creux morne de l’urne ;
Tu me dis que tout sombre en des gouffres obscurs…
Non ! tout n’est pas promis au néant taciturne
Et hors de sa corolle infiniment nocturne,
L’irrésistible espoir dresse ses pistils purs.

Non! tout ne finit pas aux plis des derniers langes…
Et malgré le passé dévorant l’avenir,
Triomphe pour jamais des tristesses étranges
Et contemple, éblouie, avec les yeux de l’ange
Ce quelque chose en loi, qui ne peut pas mourir.
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FRESQUE


Psyché ! Psyché ! — Quelle est cette divine plainte ?
Cette clarté, ce cri, ce souffle, cet émoi ?
Qui croise sur mon front des ailes d’hyacinthe ?
Pourtant la chambre est close et ma lampe est éteinte…
      — Ô ma Psyché, c’est moi.

Reconnais-moi. Je suis l’esprit puissant et triste,
Celui-là qui vient tard retrouver sa Psyché
Et, frère de la nuit qui l’aime et qui l’assiste,
Dans les airs violets ouvre un vol d’améthyste
      Et de fleur de pêcher.

Je suis celui qu’on cherche et ne sait pas attendre
Parce qu’il laisse errer par les aubes de mai
Son fantôme trop beau, trop charmant et trop tendre ;
Toi-même, ô ma Psyché, tu n’as pas su comprendre,
      Et pourtant je t’aimais.

Celui qui dut chérir entre toutes les femmes
La faible, la coupable et si douce Psyché,
Parce qu’elle est son cœur, parce qu’elle est son âme,
Et qu’il vient à son tour, en abritant la flamme,
      Sur son lit se pencher.

Celui qui déroulant tes voiles amarante,
Te rend ta jeune grâce et tes yeux pleins de jour…
O Psyché qui jadis ferma ton aile errante,
Papillon réveillé, vole à ta fleur vivante,
      Reconnais ton Amour.

L’Amour vainqueur du temps, des astres et des nombres
Qui, tenant ton cher corps entre ses bras couché,
D’un grand vol sans rival t’enlève enfin dans l’ombre,
Jusqu’au plus haut d’un ciel voluptueux et sombre
      Pour toujours, ô Psyché !
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LUNE SUR LA MER


Au fond du crépuscule vert
Le croissant de la lune a l’air
       D’un coquillage,
Et nacré, courbe, lisse et clair
Polit les conques de la mer
       À son image.

À quelle oreille dans la nuit,
Lune triste ! se plaint et luit
       Mystérieuse,
Votre voix pareille à ce bruit
Houleux qui s’enfle, et qui remplit
       La conque creuse ?

Divine lune, ta rumeur
Voudra-t-elle bercer mon cœur
       Qui se lamente ?
Verse à mon rêve ta lueur
Ainsi qu’à la nocturne fleur
       L’arbre et la plante !

Le pin léger, noir et vibrant,
Garde encor ton étrange chant ;
       Sous son écorce ;
Harmonieux, sombre et mouvant,
Ton murmure il le livre au vent,
       Ô lune torse !

Je garderai dans mes cheveux
Ta verte rumeur si tu veux,
       Toi qui pour plages
As le ciel rose ou ténébreux,
Comme les grèves sont les cieux
       Des coquillages.

Et comme la plante du pin
Imite le soupir marin
       D’une spirale,
Mes vers répéteront sans fin
Ton écho paisible et serein,
       Ô lune pâle !
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Ils commencent à s'installer dans la minuscule boîte inconfortable où ils vont passer toute la nuit comme des joujoux amoureux. On ne peut pas encore s'embrasser ni fermer la porte, car les vils comparses, le chef de train, et les valises non casées continuent à obstruer le couloir, bien que le train soit long et le voyageur rare. On ne peut pas non plus s'asseoir agréablement parce que l'on se cogne la tête au « lit du haut ». Mais on peut déjà ranger quelques petites affaires et se dire quelques petites choses.
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Gérard d' Houville
DIALOGUE
extrait 1
  
  
  
  
Résignez-vous, mon âme, aux choses imparfaites ;
Transformez-vous, changez, passez avec le temps ;
Quittez vos anciens biens pour de neuves conquêtes
Et dans l’oubli, les deuils, les travaux et les fêtes
Reflétez l’univers aux rythmes inconstants.

Pourquoi? J’ai le dégoût de ces grâces d’une heure ;
De ce monde où tout change afin de vivre encor ;
Je voudrais ce qui dure avec ce qui demeure
Et fixer, haut et loin de tout ce qui vous leurre,
Le vol resplendissant d’un immobile essor…

— Ma dernière saison va s’effeuiller… Mon âme,
Il me faut en cueillir les suprêmes beautés.
Taisez votre rumeur, votre ordre et votre blâme
Je veux me défleurir dans mes jardins de femme
Parmi la passion des défaillants étés.

— Il n’est point de bonheur dans les amours mortelles ;
Détournez vos regards de ces sombres plaisirs.
Il est terrible d’être aimée et d’être belle ;
Tout ce qui crie en vous, éphémère et rebelle,
Impitoyablement, écoutez-le finir.
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Gérard d' Houville
LE TORRENT
  
  
  
  
Un cœur libre ressemble au torrent des montagnes
Impétueux et pur, qui bondit en riant ;
Loin du sommet natal tout le ciel l’accompagne,
Il mire tour à tour la nuit et l’orient ;

Toujours alimenté par les neiges du rêve
Sous l’écume des jours à jamais transparent,
Limpide, irrésistible, et sans halte et sans trêve,
Un libre cœur ressemble au sauvage torrent.

Que le passant y boive ou que l’azur y sombre,
Toujours renouvelé par sa claire candeur,
Par lui-même lavé des aubes ou des ombres,
Il emporte sans fin sa force et sa fraîcheur.

Toujours précipité d’inaccessibles sources
Seul, quelquefois l’hiver maintient sa belle course,
Mais lorsque un printemps neuf libère tout effort,

Sa puissance innocente en ravage les fêtes,
Et tout gonflé d’orage et de grandes tempêtes,
Il ne se calmera qu’en ta paix, vaste mort !
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Ah ! ce n'est pas très gai tous les jours, d'être jeune. Quand on est enfant, on rêve à cette période future qui semble devoir être un éblouissement de
joie. Vingt ans! Avoir vingt ans !... Et comme on se trompe ! et il n'y a personne d'assez charitable pour vous dire, quand on a quinze ans : « Ma
pauvre chérie, vous allez entrer dans la période la plus difficile, la plus compliquée de votre vie ; celle où vous lui demanderez trop et où elle vous
donnera trop peu. Votre beauté, votre charme, votre esprit, votre grâce (si tant est qu'on ait tout ça) sont autant d'armes contre vous. On va vous aimer, malheureuse ! et on va vous faire souffrir... Vous croyez qu'on est jeune et belle pour soi et pour son plaisir particulier ? Pauvre sotte ! on l'est pour les autres. Ce sont les autres qui s'égaieront, s'éblouiront de votre fraîcheur de chair et d'âme. Prenez garde, petite fleur : vous devenez un fruit tentant I C'est une raison péremptoire pour être mangée... »
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