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Citations de Gérard de Nerval (507)


Le Rêve est une seconde vie. Je n'ai pu percer sans frémir ces portes d'ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. Les premiers instants du sommeil sont l'image de la mort; un engourdissement nébuleux saisit notre pensée, et nous ne pouvons déterminer l'instant précis où le moi, sous une autre forme, continue l'oeuvre de l'existence. C'est un souterrain vague qui s'éclaire peu à peu, et où se dégagent de l'ombre et de la nuit les pâles figures gravement immobiles qui habitent le séjour des limbes. Puis le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions bizarres; le monde des Esprits s'ouvre sur nous.
(Aurélia)
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Dans ce temps-ci, où les portraits littéraires ont quelque succès, j'ai voulu peindre certains excentriques de la philosophie. Loin de moi la pensée d'attaquer ceux de leurs successeurs qui souffrent aujourd'hui d'avoir tenté trop follement ou trop tôt la réalisation de leurs rêves.
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La déesse avait fui sur sa conque dorée,
La mer nous renvoyait son image adorée,
Et les cieux rayonnaient sous l'écharpe d'Iris

Horus
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Oh! que je vous entends! lui dis-je que votre voix chérie résonne sous des voûtes et en chasse l'esprit qui ne tourmente, fût-il divin ou bien fatal! p73
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Je me suis fait une Laure ou une Béatrix d'une personne ordinaire de notre siècle...
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Gérard de Nerval
La mélancolie est une maladie qui consiste à voir les choses comme elles sont.
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Le ballet des heures


Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses
Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu’à l’amour.

Ainsi que de l’éclair, rien ne reste de l’heure,
Qu’au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.

Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l’heure qui s’en va.

Vous trouverez toujours, depuis l’heure première
Jusqu’à l’heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l’ombre des bois.

Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l’autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l’oubli du passé.

Que l’heure de l’amour d’une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c’est la mort ! Être deux, c’est la vie !
L’amour c’est l’immortalité !
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O remords de mes nuits fiévreuses et de mes jours mouillés de larmes.
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Quand je revins près de Sylvie, je m’aperçus qu’elle pleurait. La couronne donnée par mes mains à la belle chanteuse était le sujet de ses larmes. Je lui offris d’en aller cueillir une autre, mais elle dit qu’elle n’y tenait nullement, ne la méritant pas. Je voulus en vain me défendre, elle ne me dis plus un seul mot pendant que je la reconduisais chez ses parents.
Rappelé moi-même à Paris pour y reprendre mes études, j’emportai cette double image d’une amitié tendre tristement rompue, – puis d’un amour impossible et vague, source de pensées douloureuses que la philosophie de collège était impuissante à calmer.
(Sylvie)
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LE CHRIST AUX OLIVIERS

Dieu est mort ! le ciel est vide…
Pleurez ! enfants, vous n’avez plus de père !
Jean Paul.

I

Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras,
Sous les arbres sacrés, comme font les poëtes,
Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes,
Et se jugea trahi par des amis ingrats ;

Il se tourna vers ceux qui l’attendaient en bas
Rêvant d’être des rois, des sages, des prophètes…
Mais engourdis, perdus dans le sommeil des bêtes,
Et se prit à crier : « Non, Dieu n’existe pas ! »

Ils dormaient. « Mes amis, savez-vous la nouvelle ?
J’ai touché de mon front à la voûte éternelle ;
Je suis sanglant, brisé, souffrant pour bien des jours !

Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme !
Le dieu manque à l’autel où je suis la victime…
Dieu n’est pas ! Dieu n’est plus ! » Mais ils dormaient toujours !
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« Delfica », Les Chimères (1854)

La connais-tu, DAFNÉ,cette ancienne romance,
Au pied du sycomore ou sous les lauriers blancs,
Sous l’olivier, le myrte ou les saules tremblants,
Cette chanson d’amour… qui toujours recommence ?

Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
Et les citrons amers où s’imprimaient tes dents ?
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l’antique semence ?

Ils reviendront ces dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l’ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d’un souffle prophétique…

Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encore sous l’arc de Constantin :
— Et rien n’a dérangé le sévère portique.
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Il y avait même des hommes qui, rien qu'à la longueur de leur ombre, qu'ils savaient estimer à vue d’œil, pouvaient dire l'heure exacte du jour ou du soir.
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Chacun sait que dans les rêves on ne voit jamais le soleil, bien qu'on ait souvent la perception d'une clarté beaucoup plus vive.
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Juillet 1830
Après quelques coups de feu le poste de la place Saint-Michel se rendit à nous. J'arrivais en remontant la rue Saint-Michel à la maison du bibliophile Jacob que j'étonnai de mes récits de victoire. A l'imprimerie de Béthune, on construisait une barricade.
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Nous osons avouer que nous passons des heures qui semblent courtes à flâner sur les quais, furetant ainsi dans les bibliothèques en plein vent.
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Je suis obligé d'expliquer que Pandora fait suite aux aventures que j'ai publiées autrefois dans la Revue de Paris, et réimprimées dans l'introduction de mon Voyage en Orient, sous ce titre : Les Amours de Vienne. Des raisons de convenance qui n'existent plus, j'espère, m'avaient forcé de supprimer ce chapitre. S'il faut encore un peu de clarté, permettez-moi de vous faire réimprimer les lignes qui précédaient jadis ce passage de mes Mémoires. J'écris les miens sous plusieurs formes, puisque c'est la mode aujourd'hui. Ceci est un fragment d'une lettre confidentielle adressée à M. Théophile Gautier, qui n'a vu le jour que par suite d'une indiscrétion de la police de Vienne, - à qui je pardonne, - et il serait trop long, dangereux peut-être, d'appuyer sur ce point.

Voici le passage que les curieux ont le droit de reporter en tête du premier article de Pandora.

"Représente-toi une grande cheminée de marbre sculpté. Les cheminées sont rares à Vienne, et n'existent guère dans les palais. Les fauteuils et les divans ont les pieds dorés. Autour de la salle, il y a des consoles dorées ; et les lambris... ma foi, il y a aussi des lambris dorés. La chose est complète comme tu vois. Devant cette cheminée, trois dames charmantes sont assises : l'une est de Vienne ; les deux autres sont, l'une Italienne, l'autre Anglaise. L'une des trois est la maîtresse de la maison. Des hommes qui sont là, deux sont comtes, un autre est un prince hongrois, un autre est ministre, et les autres sont des jeunes gens pleins d'avenir. Les dames ont parmi eux des maris et des amants dévoués, connus ; mais tu sais que les amants passent en général à l'état de maris, c'est-à-dire ne comptent plus comme individualité masculine. Cette remarque est très forte, songes-y bien.

« Ton ami se trouve donc seul d'homme dans cette société à bien juger sa position ; la maîtresse de la maison mise à part (cela doit être), ton ami a donc des chances de fixer l'attention des deux dames qui restent, et même il a peu de mérite à cela par les raisons que je viens d'exposer.
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Au fond, ces malheurs m'épouvantent ; pourquoi n'attendrai-je pas le printemps dans cette bonne ville de Genève, où les femmes sont si jolies, la cuisine passable, le vin, notre vin de France et qui ne manque hélas ! que d'huîtres fraîches, le peu qu'on en voit nous venant de Paris.
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Dans les bois.

Au printemps, l'oiseau naît et chante:
N'avez-vous jamais ouï sa voix ?...
Elle est pure, simple et touchante
La voix de l'oiseau -- dans les bois !

L'été, l'oiseau cherche l'oiselle;
Il aime, et n'aime qu'une fois !
Qu'il est doux, paisible et fidèle
Le nid de l'oiseau -- dans les bois !

Puis, quand vient l'automne brumeuse
Il se tait... avant les temps froids.
Hélas! qu'elle doit être heureuse
La mort de l'oiseau -- dans les bois !
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Vers dorés.

Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant :
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose ;
" Tout est sensible ! " Et tout sur ton être est puissant.

Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie :
A la matière même un verbe est attaché...
Ne le fais pas servir à quelque usage impie !

Souvent dans l'être obscur habite un dieu caché ;
Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !
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Delfica.

La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance,
Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants,
Cette chanson d'amour qui toujours recommence ?...

Reconnais-tu le Temple au péristyle immense,
Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
Où du dragon vaincu dort l'antique semence ?...

Ils reviendront, ces dieux que tu pleures toujours !
Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
La terre a tressailli d'un souffle prophétique...

Cependant la sibylle au visage latin
Est endormie encor sous l'arc de Constantin
- Et rien n'a dérangé le sévère portique.
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