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3.85/5 (sur 39 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Brooklyn , le 27/04/1929
Mort(e) le : 18/05/2006
Biographie :

Romancier, poète et critique, Gilbert Sorrentino, né et mort à Brooklyn (1929-2006), fut l'une des figures majeures sur la scène littéraire new-yorkaise dès les années soixante. Son œuvre ne compte pas moins de trente titres (dont cinq sont actuellement en traduction française), parmi lesquels Mulligan Stew (Salmigondis), parodie de métafiction qui consacra sa réputation en 1979.
Gilbert Sorrentino a publié une vingtaine de livres (critique, poésie et romans). Bien que son œuvre soit en partie plongée dans le Brooklyn de son enfance dont il sait si bien faire revivre la langue, elle est également très proche de la culture européenne et de certaines recherches formelles. Il a lui-même énuméré quelles nécessités sous-tendaient son écriture : « un souci obsessionnel de la structure formelle, une aversion pour la répétition de l’expérience, l’amour de la digression et de la broderie, un grand plaisir à donner des informations fausses ou ambiguës, le désir d’inventer des problèmes que seule l’invention de formes nouvelles peut résoudre, et la joie de se faire une montagne d’une taupinière ».

Son œuvre en français:

La Folie de l’or (traduit par Bernard Hœpffner, Cent pages, 2010)
Steelwork (traduit par Bernard Hœpffner avec la collaboration de Catherine Goffaux, Cent pages, 2010)
Salmigondis (titre original : Mulligan Stew, traduit par Bernard Hœpffner, Cent pages, 2007).
Petit casino (traduit par Bernard Hœpffner, Actes Sud, février 2006)
Le ciel change (traduit par Philippe Mikriammos, Les Belles Lettres, 1991)
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Source : http://www.pur-editions.fr
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Bibliographie de Gilbert Sorrentino   (11)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le milieu artistique sordide et à la mode de New York est plein de gens comme moi, des gens qui ont la gentillesse de mentir sur les chances des autres car ils ont la certitude non exprimée que ces derniers leur mentiront sur les leurs. En fait, si tout le monde disait la vérité, seulement une journée, dans tous ces bars et tous ces lofts, à toutes ces soirées et à tous ces vernissages, presque tout le centre de Manhattan disparaîtrait en un terrible éclair de haine, de révulsion et de dégoût de soi-même.
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C'était une jeune fille sombre, mince et hypernerveuse, dont le père pensait qu'elle deviendrait enseignante. Cette idée le réconfortait, et pourtant je vous assure qu'il l'aurait envoyée à l'école quelle que soit la profession qu'elle voulait exercer car, pour son père, l'école était une bonne chose, c'était du soleil et des bananes avec de la crème.
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Quelle était la chose la plus effrayante et la plus terrible au sujet de sa grand-mère ?
Son corset. La première fois qu'il le vit sur une chaise dans la chambre de ses grands-parents, il ne savait pas que c'était un vêtement. Cela ressemblait plutôt à un mystérieux objet dont se servait sa grand-mère pour quelque dessein malveillant qu'elle gardait secret. En le voyant pour la troisième ou quatrième fois, il comprit que c'était quelque chose que portait sa grand-mère, dissimulé, pour une étrange raison, sous ses habits. L'immense étendue de tissu blanc, devenu jaunâtre avec le temps, les énormes sangles élastiques avec leur crochets métalliques d'aspect cruel, la rigidité anguleuse qui lui permettait de rester aussi raide sur la chaise - tout cet ensemble de choses lui faisait peur. Qu'elle pût mettre cet horrible objet sur son corps : peut-être était-ce la magie qui la rendait aussi méchante.
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C'est à peine s'il entend le murmure harmonieux, le soupir des douces hautes herbes du cimetière tandis que descend le crépuscule et que les premières lucioles se lancent dans leurs lentes écritures erratiques dans l'air bleuté. Si on venait à penser à lui, on le verrait sur les marches en pierre ébréchées de l'église en face de la ferme, de l'autre côté de la route, silhouette étrangement élégante dans cet univers de pension estivale résolument inélégant, en tenue de flanelle blanche froissée, avec des chaussures bicolores noir et blanc, lumineux devant le blanc crayeux plus doux du bâtiment en bois. Il tapote avec une canne le bord de la marche sur laquelle il est assis.
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Racontez le souvenir le plus doux et le plus mystérieux de Billy.
Un matin, il se réveilla et comprit à la façon dont le soleil éclairait le store de sa fenêtre que c'était dimanche. Il entendit sa mère et son père rire doucement et sortit de son lit, prit le couloir jusqu'à leur chambre et ouvrit la porte. Sa mère était assise sur le lit, adossée à deux oreillers. Son père était assis au bord du lit en maillot de corps et en short, le visage tourné vers sa mère. Il sautillait sur le lit et Billy remarqua que le lit semblait de travers et proche du sol à une extrémité. Sa mère et son père se tournèrent vers lui quand il entra et sa mère dit : "Ton père a cassé le lit." Et elle se mit alors à rire, une main devant la bouche. Son père, en la menaçant d'un doigt, se leva, saisit Billy dans ses bras et se rassit avec lui sur ses genoux. "Ne crois pas Maman, dit-il. C'est elle qui a cassé le lit !" Et lui aussi se mit à rire. Puis il cria, en faisant semblant d'être en colère ce qui fit pouffer de rire Billy: "Pancakes ! Bacon ! Des litres de café ! Des oeufs ! Des petits pains ! " Sa mère tendit un bras et posa la main sur l'épaule de son père avec une tendresse qui fit frissonner Billy d'un bonheur intense. Il n'y avait, tout compte fait, rien de plus merveilleux et drôle que de casser un lit si vous étiez un père et une mère.
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Hank était-il donc un philosophe kèkpeu mal dégrossi des llanos sauvages ? Malebranche était-il un philosophe mal dégrossi ? Geulinex ? En tout cas, si Heidegger ne peut pas être considéré comme mal dégrossi, tout bien considéré, pourquoi pas ? N’aimait-il pas courir dans les bois, tout autant que n’importe quel Allemand ? Préférait-il les coureurs ou les coureuses ? Ou bien cela était-il profondément égal au maître de la sublimité ? Est-ce que « le maître de la sublimité » est une des étiquettes sous lesquelles Heidegger est connu, ou est-ce que Watson Kid l’avait, ah, simplement inventée ? Heidegger appréciait-il une assiette de knackwurst et de choucroute autant qu’il le prétendait ? Un bock de bière ? Les blagues juives ? Aimait-il soulever son bock mousseux, ou, peut-être, écumeux pour chanter le Horst Wessel, ou bien ces activités robustement homoérotiques étaient-elles un peu trop vulgaires pour lui ? Herr Wessel était-il la victime malheureuse d’un penchant pour l’uniforme ? Quelle preuve dans son journal, C’est un beau et immense drapeau, étaye cela ? Et pourtant, n’était-il pas sur le point de démarrer un traitement quant il fut tué par une meute de personnes juives athées et communistes ? Les choses sont-elles toujours ainsi ? Heidegger appréciait-il un peu d’amusement sain et bon enfant après une longue journée au laboratoire ou au gymnase ? Qu’est-ce qui pouvait, pour Martin Heidegger, représenter un peu d’amusement sain et bon enfant ? Qu’était d’ailleurs pour lui un laboratoire ? Un bureau ? Un atelier ? Un grenier ? La cuisine, bon Dieu ? Était-il un type à la coule ? Ses amis l’appelaient-ils Marty, ou Herr Marty ? Quelle blague éculée, touchant une personne morte du nom de Schultz, fut un jour racontée par Adolf Hitler à Heidegger ? Le penseur hargneux admirait-il Der Führer, ou bien faisait-il semblant afin de pouvoir poursuivre ses expériences abstruses ? Ces expériences ont-elles précipité l’effondrement du Troisième Reich ? Ou bien sa chute fut-elle due au fait que sa conduite déplaisait à Dieu, tout comme celle de Sodome, de Gomorrhe et de San Francisco ? S’il en est ainsi, cela signifie-t-il que Dieu est partout ? Ou était ? Etait-il très certainement là-bas où les rayons du soleil frappent la mesa et où les ravines tremblent dans la lumière matinale ? Sinon, comment ce panorama aurait-il pu être aussi magnifique ? Et pourtant, qu’en est-il des corps d’Indiens assassinés au fond des ravines écumant de soleil ? Comment Heidegger a-t-il nommé ce paradoxe ? Ou bien avait-il décidé de se retirer, en silence, dans la petite cabane alpine qu’il avait toujours tant aimée ?
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Les jeunes ranchers furent-ils frappés par le fait que Billee Dobb comme Hank Crosby étaient grisonnants ? Les grizzlys sont-ils grisonnants ? Vivent-ils dans les Grisons ? Tous ces ranchers chevronnés, quand on y pense, étaient-ils grisonnants ? Possédaient-ils tous des peaux parcheminées, et cette peau était-elle un avertissement pour les jeunes qui aiment les bains de soleil ? De quelle façon ? Le cancer de la peau tuait-il nombre de vachers du Old West, ou étaient-ce plutôt les soucis et un régime surchargé en saindoux et en épaisses boulettes de bœuf ? Où sont donc passées ces authentiques boulettes de bœuf ? Et ont-elles été, comme l’a indiqué Zane Grey, les victimes du chemin de fer ? Et quelle était donc la vraie histoire derrière le tableau de cholestérol de Ben « Big Fella » Handy et quel était le lien avec son obsession pour le six-coups ? Cette triste histoire sera-t-elle un jour racontée en entier ?
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Pourquoi Bud annonça-t-il d’une voix traînante que la monture portait peut-être un voleur de bétail ? Une intuition ? La peur panique ? Les conjectures oisives de l’inexpérience ? Qu’est-ce que des voleurs de bétail avaient à faire dans ce coin ? Sur la mesa, ou dans l’arroyo ou dans le canyon ? Les garçons possédaient-ils un seul fichu objet que quiconque aurait voulu voler ? Le cheval ou la monture qui approchait bronchait-il ou elle ? Comment nommait-on le branchement d’un cheval dans la région ? Le trio paraissait-il être sous le nuage noir de la calamité ? Était-ce de la veine, et les bonshommes en avaient-ils vachement marre ? Qui chuchota furieusement ? Qui éteignit promptement le feu ? Un nuage dense de fumée s’éleva-t-il, invisible dans les ténèbres ? Bud Merkel concéda-t-il que les ténèbres étaient stijjiennes ? Stijyennes ? Dick et Nort tentèrent-ils, sans y parvenir, à étouffer leurs rires devant la lamentable orthographe de Bud ? Mais l’insouciance fit-elle place à des gestes convulsifs vers les armes ? Les bonshommes étaient-ils prêts à l’action, quoi qu’il arrive ? Les gens faisaient-ils, peut-être, trop de cas des revolvers, là-bas dans les mesas et les washs ? Est-ce que, eh bien, est-ce qu’ils aimaient vraiment leurs revolvers ? Ces passionnés du revolver avaient-ils des fantasmes saisissants bien que fugaces concernant des aventures sexuelles avec leur revolver ? S’agissait-il d’un des secrets les mieux gardés de l’Ouest ? Quels seraient deux ou trois autres de ces secrets ? Pensait-on qu’il était judicieux qu’un type établisse un lien émotionnel solide avec un revolver avant de s’embarquer dans une passade sexuelle avec celui-ci ? Les revolvers des garçons étaient-ils vraiment lourds ? Y avait-il là quelque chose de vaguement lubrique ou lascif ? Là où ? Les potes se retrouvèrent-ils tout à coup à proximité des flancs haletants de leurs coursiers ? Étaient-ils kèkpeu troublés par ces halètements ? Pourquoi donc ? N’étaient-ce pas des halètements coutumiers ?
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Quand Del Pinzo, le métèque mielleux, fut mentionné, en passant, par Bud, le Yellin’ Kid grinça-t-il des dents, cligna-t-il des yeux et caressa-t-il son holster ? Le fait que son holster ait semblé être un Louis Vuitton était-il remarquablement suspicieux ? Selon qui ? Ces actes commis par Yellin’ Kid étaient-ils l’indication de quelque secret sombre et terrible ? Bud ne finit-il pas, après y avoir été poussé par le Kid avec une grande douceur mêlée ouvertement d’une bonne part de virilité, par raconter, en hochant la tête, en tremblant et en transpirant, sans oublier un déchirant sanglot de temps en temps, la triste histoire de la perte par les garçons de plus de deux cents têtes de bétail ? La plupart de ces dernières furent-elles perdues du fait des déprédations scélérates auxquelles s’était livré le gang Del Pinzo ? Et pourtant, Nort Shannon, mâchoires serrées et yeux exorbités, ne prit-il pas sur lui la responsabilité du bétail perdu du fait de la loco weed, de la vesce salamandre, du feu alkali et d’une mauvaise gestion de la prairie ? Hank ravigota-t-il toute cette triste bande en lui rappelant sa quête prochaine de l’or du désert ? Demanda-t-il en hésitant à Yellin’ Kid s’il aimerait se joindre à eux, en même temps que le bon vieux Billee Dobb, dès qu’il aurait fait équipe avec ce vieux vaurien ? L’information transmise par Kid selon laquelle Billee Dob était parti et avait décampé du Diamond X fut-elle accueillie avec une incrédulité abasourdie ? Hank en personne dut-il carrément refouler des larmes brûlantes ? Quelles autres andouilles mémorables de l’Ouest avaient l’habitude de refouler des larmes brûlantes ?
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Quels étaient les derniers mots que Bridget avait adressés à John?
"Si tu viens à l'hôpital tous les soirs c'est parce que tu as peur de ce que pourraient dire les voisins, je ne me fais pas d'illusions."
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