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Citation de Piling


BWV 32 :

Liebster Jesu, mein Verlangen,
Sage mir, wo find ich dich?
Soll ich dich so bald verlieren
Und nicht ferner bei mir spüren?
Ach! mein Hort, erfreue mich,
Laß dich höchst vergnügt umfangen

Bien-aimé Jésus, toi vers qui j'aspire,
dis-moi, où puis-je te trouver ?
Dois-je si vite te perdre
et ne plus te sentir près de moi ?
Ah ! Toi, mon refuge, réjouis-moi,
laisse-moi t'embrasser pour mon plus grand contentement.

Ce premier morceau donne bien le ton général de la cantate, dépourvu de cette angoisse terrible qui ouvrait la cantate BWV 154, mais cependant gonflé de tristesse. Bach a choisi le ton de mi mineur, dont Mattheson dit qu'"il est généralement très pensif, profond, désolé et triste, en vérité, au point d'aspirer en même temps à la consolation", ce qui est exactement le cas ici. C'est une merveilleuse cantilène, très ornée, confiée au hautbois solo, comme un mouvement central de concerto. Elle est accompagnée par les cordes, jouant piano e spiccato sempre (doucement, et toujours détaché), selon l'indication de la main de Bach lui-même ; de même a-t-il prescrit un tempo adagio, ce qui à l'époque veut dire à la fois lentement et avec tristesse. Véritable paysage intérieur de l'âme dans sa quête mystique du Christ, où va s'épanouir la déploration du soprano concertant avec le hautbois. Mais ce désir fusionnel du Christ, seule la mort permettra de l'accomplir, et c'est pourquoi Bach confie la cantilène au hautbois, qu'il associe toujours aux méditations mystiques sur la mort. Qu'il suffise de rappeler la cantate Ich habe genung BWV 82. Ici, ce sont d'abord les questionnements et l'aspiration fervente et inquiète à la fois que traduisent les mouvements de doubles croches liées par deux, en mouvements conjoints. L'affect change radicalement dans la seconde partie de l'air, à partir des mots Ach ! Mein Hort ! (Ah ! Toi, mon refuge). L'Âme y est tout à la joie de retrouver le Christ, et son chant, toujours concertant avec le hautbois, se répand en longues vocalises jubilantes, principalement, on s'en doute, sur les mots umfangen (embrasser) et surtout erfreue (réjouis).
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