- Vous allez bien, monsieur ?
Non, je ne vais pas bien. J’ai envie de hurler ! La perfidie d’Ariane et de son tatoué est allée jusqu’à embrigader mes collègues, mes meilleurs amis. Forcément ! Ma femme les connait tous ! Ils ont dû se montrer généreux pour que même Sylvette se laisse corrompre. Je sais qu’elle n’apprécie pas beaucoup Ariane, mais à partir d’un certain montant, on est prêt à aimer n’importe qui.
Et puis, zut ! J’adorais ma petite vie quadragénaire tranquille, auprès de ma femme et de mes deux enfants. Je n’ai pas demandé à devenir millionnaire, à susciter la convoitise de complices que je ne connais même pas, à déclencher la colère des victimes d’abominations auxquelles je suis étranger. Celui qui devra rendre des comptes, ce sera le manipulateur de cette histoire qui m’a donné le mauvais rôle.
Je suis effondré. Où que j’aille, je me sens mal, épouvantablement seul. Je sens les larmes me monter aux yeux quand je me mets à penser à ma femme, à mes enfants. Je donnerais tout pour une heure auprès d’eux.
Alors, j’erre sans but, je promène ma tristesse et mon désarroi dans cette ville qui est la mienne, cette ville dans laquelle je me sens désormais un parfait étranger...
Ce n’est pas vrai ! Le cauchemar continue !
Est-on vraiment libre quand on est seul ? Ne reste-t-on pas, bien malgré soi, prisonnier de ses rêves ?
Ce n'est pas parce que vos actes vous écœurent qu'il ne faut pas les assumer.