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Critiques de Gilles Paris (661)
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Autobiographie d'une courgette

Courgette, de son vrai prénom Icare, 9 ans, vit seul avec sa maman depuis que son papa est parti faire le tour du monde avec une poule. Alcoolique notoire, elle passe ses journées devant sa télé quand elle ne file pas de coups à son fils, pour un oui ou pour un non. le gamin grimpe directement dans le grenier, là où sa maman ne peut pas monter à cause de sa patte toute raide. Il joue avec les pommes ou s'amuse à regarder le petit voisin. Un jour où il se rend dans la chambre de cette dernière, il trouve par hasard sous une pile de linge un revolver. Il décide d'aller jouer avec dans le jardin en visant le ciel. Alertée par tout ce raffut, sa maman sort et se précipite sur Courgette. Malheureusement, un coup part et la tue. Les gendarmes arrivent très vite et l'un d'eux, Raymond, s'occupe de tout. Il prend avec lui le gamin et l'emmène aux Fontaines, un foyer pour enfants. C'est là que Courgette va apprendre plein de choses sur la vie, sur lui et les relations humaines. Il faut dire qu'entre Simon qui sait tout sur tout le monde, Ahmed qui fait pipi au lit, Jujube qui passe son temps à manger, Béatrice qui a toujours les doigts dans le nez, Alice qui cache son visage sous ses cheveux et la belle Camille qui fera chavirer son cœur, sa vie va prendre un tout autre tournant. Heureusement les "zéducateurs" sont là pour remettre tout ce petit monde en place...



Gilles Paris se met dans la peau d'un petit garçon de 9 ans et, à travers ses yeux, nous raconte son histoire. On peut alors s'étonner ou sourire devant quelques dialogues exquis mais qui sonnent si justes. Faussement naïf, plus profond qu'il n'y paraît, subtil et perspicace, ce roman empli de bons sentiments, de joie de vivre malgré tout et de petits bonheurs du quotidien traite de thèmes forts tels que la maltraitance ou les enfants laissés-pour-compte. Sans être larmoyant, Gilles Paris a certainement garder son âme d'enfant pour réussir à poser si subtilement ses mots. Tous les personnages sont attendrissants et émouvants, que ce soient les enfants ou les adultes. À la fois drôle et tragique, Courgette se dévore les yeux fermés.



Autobiographie d'une courgette...sans se raconter de salade ni se prendre le chou, vous le prenez en pleine poire, sans tomber dans les pommes et ça peut vous donner la patate. Vous pouvez vous fendre la pêche, tout ça pour pas un radis !
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Autobiographie d'une courgette

Quelle belle histoire ! Elle est de celle qui vous font sourire tout le long du chemin, qui ripoline votre quotidien, vous fait voir un arc-en-ciel dans l'affreuse grisaille de ce mois de décembre, vous ragaillardit, même le temps d'une brève lecture.

J'ai un coeur d'artichaud, vous me direz ! J'ai la larmichette facile. Alors, forcément ! « Autobiographie d'une courgette » était fait pour moi.

C'est l'histoire de bouts d'hommes et de petites demoiselles broyés dès leur plus jeune âge par la vie qui ne fait pas de cadeaux, réduits en poussière par de tristes parents emportés comme fétus de paille dans le grand tourbillon de leur existence.

Des mômes, à qui il va manquer quelque chose d'essentiel, de vital : l'amour d'un papa et d'une maman, une main lourde posée sur leurs frêles épaules, une voix chaude et familière pour les rassurer.

Des moutards, petits amputés du coeur, cernés par tant d'hideux cauchemars, de cris, de hurlements, de violence, placés aux « Fontaines », un petit paradis sur terre où ils pourront se reposer, rire, jouer et éloigner d'eux leurs ombres redoutables. Devenir de vrais enfants avec des rêves pleins la tête, et voir tout avec le soleil.

Courgette et ses éternelles et truculentes questions ; Alice, petite libellule à l'aile arrachée ; Ahmed et son doudou ; Simon qui sait tout sur les autres et jamais rien sur lui ; Jujube et ses poches toujours pleines de gâteaux ; Béatrice qui attend sa maman, et Camille, aussi mutine et douce que la fée Clochette… Puis Rosy et Raymond avec leurs deux coeurs immenses, ce qui est à peine suffisant pour accueillir tous ces petits égarés et leur besoins avide, insatiable d'amour et de tendresse…

Alors, c'est vrai ! On voit bien que, malgré tous ses efforts, Gilles Paris est un adulte qui essaie de parler comme les enfants… On sait bien que la Résidence les « Fontaines » n'existe pas dans la vraie vie, mais plutôt dans les rêves. Mais on peut passer outre, croyez-moi !

Il y a dans ce texte tant d'affection et d'altruisme, tant de tendresse, de délicatesse, de sensibilité, de tendreté et de drôlerie que notre coeur se met à fondre dès le premier mot de la première phrase.



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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Certains coeurs lâchent pour trois fois rien - Gilles Paris - Récit - Éditions J'ai Lu - Lu en septembre/octobre 20223.



Le titre parle bien du coeur de Gilles qui a des ratés, il a bien manqué s'arrêter définitivement lors d'une énième tentative de suicide. Gilles est dépressif.



Au moment où il écrit son livre, c'est sa huitième dépression, ce n'est pas rien.

Une mélancolie qui le tenaille depuis plus de trente ans écrit-il : "La mélancolie prend toute la place. Elle étire ses pattes visqueuses dans mon corps qui s'engourdit à sa merci" page 21



Gilles cherche le pourquoi de cet état, plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu. Alors, Gilles écrit, il écrit avec des personnages fictifs mais c'est bien de lui qu'il parle dans ses livres, il a écrit six romans adultes, deux romans jeunesse, une nouvelle et trois ouvrages collectifs.



Gilles passe beaucoup de temps dans les HP, il s'efforce de s'en sortir. Il y a Laurent, l'amour de sa vie qui le soutient mais la dépression, c'est aussi une immense solitude, un face à face avec soi-même, une souffrance que l'on veut supprimer à n'importe quel prix même par la mort, ce qui semble être l'ultime chemin vers la paix de l'esprit.



Une image revient sans cesse dans la tête de Gilles, celle de son père lui répétant "Tu ne vaux rien. Tu ne feras jamais rien de ta vie. Tu es une merde" page 192. Il faut dire qu'à force de taper sur un clou, il s'enfonce. (je sais de quoi je parle) et là, Gilles sans doute fragile de nature, a fini par craquer.



Et pourtant, non, Gilles n'est pas un bon à rien, il est courageux, il lutte, il a une belle carrière, mais... les paroles de son père l'ont "tué"



Je pense que seul(e)s ceux et celles qui ont connu une telle souffrance peuvent comprendre qu'on en vient à vouloir s'en aller.



L'auteur, dans son récit de trente années de lutte, ne s'attendrit pas sur lui-même, il raconte sa descente en enfer et ses remontées en dents de scie, des faits, pas de pathos.



Ce n'est pas un livre facile à lire certes, mais le sujet m'intéressait, j'étais curieuse de savoir comment Gilles allait( et s'il allait) s'en sortir, je voulais connaître son combat et sa renaissance.



A l'heure où je poste ma chronique, j'espère que Gilles a enfin retrouvé sinon la paix, la force de garder la tête haute et qu'il a compris qu'il est quelqu'un de bien et d'appréciable.





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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

De la trentaine à aujourd’hui, soit sur un intervalle de quelque trente ans, l’auteur a surmonté huit dépressions et survécu à une dizaine de tentatives de suicide. Il revient dans ce livre sur ce parcours de vie accidenté, laissant entrevoir quelques pistes d’explication dans son histoire familiale, marquée notamment par le divorce de ses parents et la violence de son père, mais surtout nous donnant à percevoir la terrible lutte qu’il lui a fallu mener, chaque fois, pour s’arracher des ténèbres et retrouver la lumière.





Ce récit n’est pas une autobiographie et n’entre pas dans le détail de ce qui, chez Gilles Paris, a pu lui faire perdre l’équilibre de façon si persistante. Le but n’est pas tant ici d’expliquer les causes, que de faire comprendre, avec la plus grande pudeur et le minimum de bribes de vie personnelle, la réalité de ce trouble revenu régulièrement empêcher le cours de sa vie. Bien sûr, l’on ne peut que rester pétrifié devant tant de souffrance, alors que le texte laisse entrevoir les années folles d’une jeunesse brûlée par les deux bouts, dans l’ivresse du sexe et de la drogue, le vertige d’une vie noctambule débridée débouchant au petit matin sur une solitude hagarde et glauque, puis, à trente-trois ans, l’effondrement, total et incommensurable, le premier séjour en hôpital psychiatrique, le combat de titan pour revenir des abysses, et les rechutes, désespérantes et interminables, étalées sur trois décennies.





De loin, la vie de Gilles Paris ressemble à une succession d’extinctions brutales de la lumière, chaque fois suivies d’une longue et pénible réémergence du néant, des passages de «vie sans magie et sans couleurs» dont il parvient à s’extirper comme à l’issue d’un combat de boxe. Que dire de son courage et de celui de Laurent, son conjoint, pour garder malgré tout le cap d’une vie commune et de la réussite professionnelle, puisque ces épreuves n’ont au final pas empêché l’auteur de mener une carrière dans l’édition et de connaître le succès littéraire avec ses huit romans. Si l’écriture n’a pas pour lui de vertu thérapeutique, nul doute qu’elle s’est nourrie, inconsciemment ou non, de cette vie en forme de montagnes russes, et de l’extrême sensibilité de cet homme brutalisé par la maladie jusqu’au plus profond de son être.





Mes appréhensions initiales face à la thématique très sombre de ce livre se sont évaporées dès les premiers mots, incisifs et bien tournés. Sobre, sincère et courageuse, cette mise à nu ne peut que toucher le lecteur et le faire s’interroger sur les sidérants mystères de notre fonctionnement psychique.


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Le bal des cendres

Cet été-là, ils sont une quinzaine à avoir posé leurs valises – et emmené leurs problèmes personnels – à l’hôtel Strongyle de Stromboli, l’île Eolienne située au nord de la Sicile et bien connue pour son volcan en éruption quasi continue. Ils sont venus y chercher le calme de ses petites plages tranquilles, à l’écart des grandes stations balnéaires, avec, en point d’orgue à leur séjour, la randonnée jusqu’au sommet du volcan. Très encadrée, cette excursion un temps interdite pour des raisons de sécurité s’effectue avec un guide, souvent de nuit pour voir les éruptions. Malgré les précautions, le risque zéro n’existe pas, les plus fortes explosions restant imprévisibles. Alors, pour les touristes comme pour les habitants de l’île, entre le feu du volcan et celui qui couve dans les coeurs, cet été-là marquera un avant et un après…





D’emblée l’on pense au Paris-Briançon de Philippe Besson. Ici, pas de train emportant divers destins vers une tragédie collective, mais un hôtel rassemblant des vacanciers, débarqués d’horizons différents pour un séjour qu’ils ignorent assez dangereux pour faire exploser leurs vies déjà passablement ébranlées. Entre plusieurs couples en crise, une fratrie unie par une enfance douloureuse, quelques esprits poursuivis par un passé sombre et d’autres ne se remettant pas de leurs deuils, des plus jeunes qui n’ont pas dix ans aux plus âgés qui ont déjà tout perdu et des touristes de passage à la petite communauté de locaux gravitant autour de l’hôtel et des activités touristiques, c’est toute une humanité cabossée par des histoires personnelles dont personne n’aurait idée si elles ne nous étaient dévoilées au rythme d’une narration chorale, qui se dessine peu à peu sur le fond spectaculaire de cendres noires et de mer céruléenne de cette île aux humeurs imprévisibles.





Lorsque le Stromboli éructe plus fort que d’habitude, lâchant ses bombes volcaniques sur les lilliputiens humains accrochés à ses pentes abruptes, volent en même temps en éclats les carapaces de chacun des protagonistes, mettant au jour les braises et les cendres de ces vies à différents stades de combustion. L’attention d’abord éparpillée, puis teintée d’une pointe de scepticisme, face à l’accumulation de tant de destins si improbablement singuliers, surpris par ailleurs par l’incongruité de fautes étonnamment échappées à la correction, l’on se laisse finalement emporter par cette histoire métaphorique qui se plaît à explorer la face cachée des êtres en autant de mises en abyme, béances pourtant insignifiantes face aux terribles et grandioses puissances de la nature. Alors, peut-être, rappelés à la conscience de la fragilité et de l’éphémérité de la vie, certains personnages sauront-ils balayer les scories de leur existence pour tenter d’en reprendre le contrôle...


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L'été des lucioles

Pendant l'année, Victor, petit garçon de neuf ans vit à Bourg-en-Bresse avec ses deux mamans, Claire, libraire et dévoreuse de livres et Pilar, artiste peintre argentine. Même si ses parents s'aiment encore très fort, son papa, François, est parti de la maison et s'est installé dans son appartement, à Paris. Son côté "Peter Pan", sa maman a commencé à en avoir un peu marre. Marre des promesses non tenues, du courrier jamais ouvert et des huissiers qui ont fini par tout embarquer. Alors, il a fallu une deuxième maman à la maison. Dans la librairie de Claire, qui passe son temps à lire, Pilar et elle ont eu un petit coup de foudre et, aussitôt, celle-ci est venue s'installer avec eux. Même si Victor et sa sœur, Alicia, vont souvent rendre visite à leur papa, ce n'est tout de même pas pareil.

Et, quand arrive enfin l'été, toute la petite famille passe ses vacances à Roquebrune-Cap-Martin. Là-bas, papa a hérité d'un appartement dans une belle résidence, héritage de sa sœur Félicité. Mais, comme cela rappelle de mauvais souvenirs à François, il n'y va jamais. C'est dans cette résidence qui fut jadis un hôtel très classe, selon les dires de Rosita, la gardienne, que Victor va passer un été fantastique. Il y aura tout d'abord la rencontre avec Gaspard dans le local à poubelles. Devenus inséparables, les deux amis vont passer leurs journées ensemble à la plage ou à crapahuter un peu partout. Il y aura aussi cette rencontre incroyable avec les jumeaux, Tom et Nathan, deux férus d'histoire qui vont leur faire visiter des endroits improbables et juste magnifiques: des villas somptueuses aux jardins fleuris de toutes les couleurs. Et il y aura surtout Justine, la petite fée de Victor. Elle lui fera tourner la tête et emplir son cœur de bonheur. Et il y aura les lucioles cette nuit-là qui telles des guirlandes de Noël illuminent les arbres et les buissons...



Une fois de plus, Gilles Paris se met dans la peau d'un petit garçon et regarde le monde à travers ses yeux. Bienvenue à Roquebrune-Cap-Martin où vous attend le petit Victor, petit homme débrouillard et sensible, Alicia, la grande sœur qui passe son temps à boire sur la plage et draguer les garçons pour pouvoir choper le bon, Claire, la première maman qui a toujours le nez dans ses livres, Pilar, la deuxième qui, elle, a toujours un pinceau entre les doigts, Rosita, la gardienne avide de people mais surtout de "Point de Vue", Nathan et Tom, les jumeaux-corbeaux, la baronne Hedwige, Gaspard, le meilleur ami et la fée Justine... toute une panoplie de personnages incroyables et touchants. Victor, de par sa curiosité, sa lucidité, sa sensibilité et son petit côté rêveur nous enchante, nous étonne, nous attendrit et l'on regrette de ne pouvoir se balader avec lui sur le sentier des douaniers ou sentir un papillon se poser délicatement sur notre épaule. L'auteur pose ses mots subtilement, décrit à merveille tous ces paysages de cartes postales et encore une fois campe parfaitement un rôle de gamin. L'été des lucioles, c'est comme une cuillère de dulche de leche, c'est crémeux, tendre, sucré, doux et ça fond dans la bouche.



L'été des lucioles... une petite lueur...
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Le bal des cendres

L'hôtel Strongyle, au pied du Stromboli, est géré par Guillaume, sa fille Giulia et Matheo un ami. Là vont se croiser, le temps d'un été, Thomas et Lior, Anton et Sevda, Sebastián et Ethel, Abigale et Eytan, Elena et Irina, Tom et sa famille, et quelques autres...

Un huis clos propice aux rencontres et confidences qui révèleront de lourds secrets du passé.



L'auteur délivre un roman choral qui multiplie les narrateurs. Ceux-ci nous font partager leurs pensées intimes, profondément ancrées dans leur passé ou nées de rencontres et d'émois récents. Nous découvrons ainsi progressivement leur caractère, leur psychologie et, pour certains, des secrets profondément ancrés.

La multiplicité des narrateurs pourrait dérouter le lecteur. Grâce des chapitres très courts, elle donne au contraire beaucoup de rythme à la lecture. On se laisse alors capter par ces histoires qui se croisent et on avale le roman d'une traite, se familiarisant ainsi rapidement avec chacun des personnages.

L'écriture est simple et fluide, sans grosse difficulté pour le lecteur. Elle se met au service des acteurs et de leurs interrogations. Un événement dramatique vient opportunément augmenter la tension et précipiter les ruptures.

Un roman choral surprenant par la multiplicité des choristes et de leurs parcours, auquel je reprocherai toutefois une fin un peu trop à "l'eau de rose".



Je remercie Babelio et les éditions Plon de m'avoir fait découvrir ce roman et permis de rencontrer son auteur.




Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Autobiographie d'une courgette

Icare que tout le monde appelle "Courgette" vit seul avec sa mère alcoolique depuis que son père s'est fait la malle pour aller faire le tour du monde avec une poule. Certes, la poule est bel et bien une autre femme mais cela, Courgette, âgé de neuf ans, l'ignore. Il ne comprend pas pourquoi son père aurait eu envie d'aller faire le tour du monde au lieu de rester à la maison, et avec une poule qui plus est. Aussi, pour Courgette, c'est toujours la même routine, retrouver sa mère affalée devant la télé et lui demandant d'aller lui chercher une autre bière quand elle n'est pas en train de s'énerver pour un rien et à frapper Courgette. Dans ces moments-là, il préfère aller se réfugier au grenier et attendre que cela passe. Courgette aimerait bien tuer le ciel aussi car, lorsqu'il y fait tout le temps gris, il voit bien que cela rend sa maman malheureuse. Aussi, lorsqu'il trouve un pistolet en fouillant dans les affaires de sa mère, notre petit bonhomme est bien décidé d'aller lui faire sa fête à ce ciel-là...sauf que, il est bien souvent trop dangereux de jouer avec une arme à feu, et, cela, quel que soit son âge.

Voici donc Courgette placé dans un orphelinat appelé "Les Fontaines" par Raymonde, le gendarme qui l'a retrouvé après le drame, et sur décision du juge bien entendu et Courgette ignore encore qu'il va y vivre les plus beaux jours de son enfance et surtout, se faire de réels amis. Je ne pourrais pas les énumérer tous mais impossible de passer à côté de Camille qui deviendra son amoureuse (mais chut, quand on a neuf ans, ces choses-là ne se disent pas). Raymond (le gendarme), quant à lui, s'étant pris d'une réelle affection pour Courgette, ne manquera pas un seul dimanche afin de venir voir Courgette aux Fontaines. Il lui parle alors de son fils Victor qui a probablement le même âge que lui et sans doutes beaucoup de points en commun mais cela, Courgette ne le conçoit pas encore...



Un roman bouleversant, avec des personnages extrêmement attachants et une écriture adaptée à un jeune public. Cependant, vu les thèmes qui y sont traités, je conseillerais plutôt cet ouvrage aux grandes personnes (comme les appelle l'auteur) ou alors à un public averti ! Un petit bijou, bien que relativement dur, à découvrir et à faire découvrir !
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Le bal des cendres

J'ai eu plaisir à sortir ce roman de la boîte aux lettres, envoi de Babelio dans le cadre de la rencontre prochaine avec l'auteur, Gilles Paris, dont le nom ne m'était pas inconnu puisque j'avais beaucoup aimé "Autobiographie d'une Courgette".



Cette fois-ci, l'auteur nous emporte parmi les îles Éoliennes. Sur celle, volcanique, du Stromboli, au nord de la Sicile.

Si toutes les routes mènent à Rome, Gilles Paris n'y va pas par quatre chemins en accostant à l'isola de Stromboli. Tout comme pour son précédent petit héros, "Courgette", très malmené par la vie, Gilles Paris là encore, va disséquer les existences en ne craignant pas de révéler les parcours difficiles, les scories de chacun, ce qu'il reste après que les épreuves et les malheurs de l'existence aient fait leur œuvre...



Une île, un lieu que l'on se représente paradisiaque, coupée du continent, comme une parenthèse dans nos habitudes, nos vies bien réglées. Une incartade au soleil où l'on peut se permettre de se détendre et faire des rencontres, au pied de ce volcan placide dont les colères créèrent cependant cet archipel !



Dans ce lieu idyllique si destiné aux vacances et au farniente, l'auteur dresse pourtant une fresque de personnages traînant dans leur sillage des chagrins et des douleurs amassés.



Gilles Paris dépeint des personnages tous pétris de fêlures, de regrets, de chagrins profonds, de deuils et de culpabilité.

Il a pris le parti d'un roman choral, faisant se succéder dans de courts chapitres les nombreux personnages, qui se croisent et interagissent. Mes premiers pas dans le roman ne furent pas évidents, car il faut un peu de temps pour se repérer parmi tous ces protagonistes. Mais la narration, toujours à la 1ère personne, favorise ce sentiment de proximité avec chacun.



Le lieu de l'hôtel est idéal car il permet de faire cohabiter des personnages très dissemblables mais qui gardent pourtant en commun d'être de passage et laissent ainsi l'auteur les saisir dans ce bref temps, comme on fige les expressions sur des visages en déclenchant le clic d'un appareil photo ancien. Certainement pas avec un portable, et sa rafale de prises de vue... Non il y a chez Gilles Paris la volonté de portraitiser chaque protagoniste, de façon presque solennelle, comme on posait devant l'objectif du photographe il y a bien longtemps. Il en tire des clichés, en clair obscur, comme en sépia, faisant la part belle à l'étude des failles de chacun. Il ne faut pas s'attendre à des personnages extrêmement fouillés, le livre aurait été alors très épais, mais cette façon de "croquer" en instantané chaque protagoniste donne du relief au récit et surtout, valorise la structure très intéressante du roman.



En effet, le rythme du roman, qui peut paraître abrupte en début de lecture, du fait du saut permanent d'un personnage à un autre, s'avère très efficace lorsque le récit s'intensifie.

Car vient, avec l'éruption inattendue du Stromboli, le moment nodal du récit où tout bascule. Les protagonistes sont bousculés et se révèlent. Tout comme le Stromboli se dévoile dans sa nature dangereuse et éruptive, faisant remonter à la surface ses laves, projectiles et gaz meurtriers, les personnages se montrent eux aussi plus authentiques. Comme un révélateur sous l'impulsion de sa puissance et de sa violence, le volcan déclenche dans le récit un basculement : ce qui apparaissait comme acquis ne l'est plus, ce qui semblait vérité n'est que duperie. Les parcours de chacun, parallèles, parfois entremêlés, s'éclairent et se réinterprétent sous de nouveaux jours.



Si j'ai pu être un peu décontenancée en début de lecture par cette pléthore de personnages et par ce rythme très saccadé qui ne me permettait pas de les identifier, de les "fixer", j'ai beaucoup apprécié la mise en abîme de ces derniers face à un évènement grave et inattendu. "Le bal des cendres" est un roman prenant qui scelle un lien entre l'auteur et cette île qu'il connait bien.
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Le vertige des falaises

Marnie Mortemer, adolescente têtue et secrète, désobéissante et observatrice , effrontée parfois, fugueuse et curieuse grandit sur une île sauvage et désertée , heureuse seulement au bord des falaises, dans une maison tout en verre et acier nommée "Glass" avec sa mére malade, Rose, et sa grand- mère Olivia , riche, qui règne sur la famille et l'île toute entière, --l'école lui appartient --





Trois générations de femmes vivent dans cet endroit étrange où l'on s'éclaire souvent à la bougie, où le continent semble être à des années- lumière.......





Lors de chapitres fort courts, parfaitement agencés, l'auteur dévoile , dans ce beau roman choral, les voix de ces trois femmes meurtries et dévastées par les hommes de la famille :les hommes de cette lignée ont été la "disgrâce " des Mortemer .



Le grand- père Aristide , architecte de son état , un homme violent qui déconstruisait les êtres comme on abat des édifices dans les replis de son cerveau malade ........





Luc , son fils , jouisseur et égoïste , amoureux de tout ce qui brillait , l'argent , les voitures, les casinos ........

Au fil des chapitres Marnie, Olivia, Agatha la fleuriste, Lola la prostituée, Prudence au service de cette famille depuis trente ans vont s'exprimer.

L'auteur d'une plume alerte et talentueuse , affûtée et acérée éclaire subtilement , peu à peu la pénombre et lève le voile sur maints secrets enfouis .......

Il nous révèle finement et sobrement une intrigue troublante, riche en révélations où l'on sent planer les ombres mêlées d'Agatha Christie, Daphné du Mourier ou encore Alfred Hitchcock ......





Il parvient à aborder dans une ambiance froide mais prenante, inquiétante mais envoûtante , de maniére légére , des sujets graves : violence, adultère , attrait de l'argent, maladie, adoption, absence, mort, ........

On lit cet ouvrage rapidement , à la manière d'un thriller tout autant qu' une saga romanesque .

Troublant , profond, énigmatique, noir , sensible, épidermique, addictif, Formidable !!

Qui détient vraiment les secrets des Mortimer?

Qui sait les vérités cachées malgré les couleurs chatoyantes de l'île et la transparence de la demeure tout en verre et acier ?

Pourquoi les hommes de la famille seraient violents , stupides, dégoûtants ?

Pourquoi n'a t-on a jamais appris à sourire à Marnie ?

C'est mon premier ouvrage de cet auteur .

La première de couverture est très belle .

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Au pays des kangourous

Simon, 9 ans, vit à Paris, rue Paul-Doumer avec ses parents, Paul et Carole. Malheureusement, sa maman n'est pas souvent à la maison. En effet, elle travaille pour Danone et a accepté un poste à haute responsabilité qui l'oblige à vivre presque tout le temps au pays des kangourous. Même quand elle est à Paris, elle n'est pas vraiment là et reste attachée à son portable. Quant à papa, il écrit pour les autres. Il est tout le temps à la maison. Le pauvre petit s'est habitué à vivre seulement avec ce dernier, même si sa maman lui manque beaucoup. Un matin, quelle surprise pour le gamin lorsque, en entrant dans la cuisine, il le voit dans le lave-vaisselle. Vite, il appelle sa grand-mère, Lola, qui sait aussitôt quoi faire. Elle rapplique immédiatement, appelle le médecin qui voit tout de suite que Paul est très fatigué. Il a perdu ses yeux verts couleur de feuille. Sur ses conseils, il se fait hospitaliser près de Paris. Simon, quant à lui, va habiter chez Lola. Mais, papa ne se remet pas vite de sa grosse fatigue et le séjour chez Lola se prolonge. Entre les visites à l'hôpital où le petit garçon fera la connaissance de Lily, une petite fille qui a l'air de savoir beaucoup de choses et qui tentera de lui expliquer un peu la vie des adultes, les copines de grand-mère, "les sorcières" toutes en couleurs et leurs séances du verre sur la table où l'on appelle les esprits, l'école où il retrouve son copain Jérémy et ses rêves qui le font voyager, la petite vie de Simon risque bien de changer...



Une fois encore, Gilles Paris se met dans la peau d'un petit garçon et regarde le monde des adultes avec des yeux d'enfant. Et il s'y prend plutôt bien. Il rend compte à merveille de son ressenti face à la dépression de son papa, l'absence prolongée de sa maman ou le manque d'amour. Abordant un thème assez complexe, l'auteur a su mettre des mots justes, sans niaiserie et étoffe son sujet en évoquant les disputes incessantes de parents, le manque de tendresse ou les silences parfois pesants. Les personnages hauts en couleur, surtout la grand-mère, excentrique et pétillante et ses copines "colorées" apportent une certaine légèreté au propos. Quant à Lily, elle aidera Simon à mieux comprendre son papa et sa maladie. Sans être triste ni larmoyant, ce conte des temps modernes est porteur de vie, d'espoir et d'amour. Ce récit, aux métaphores et expressions vivantes, aux mots doux et à l'écriture poétique, est plein de vie et un peu magique.



Bienvenue au pays des kangourous!
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Autobiographie d'une courgette

J'ai lu le livre de Gilles Paris après avoir discuté du film avec mon petit-fils qui était allé le voir avec l'école les derniers jours avant Noël. Il se posait beaucoup de questions.

Dans le roman, Gilles Paris nous raconte sa vie d'orphelin. Il s'agit bien sûr d'un"roman".

Le petit héros s'appelle Icare mais il préfère son surnom "Courgette".

Il vit seul avec sa mère qui boit beaucoup de bière et lui tape dessus régulièrement en maudissant le ciel. Il appelle cela "la raclée du siècle". Il a 9 ans et tue cette mère toxique accidentellement.

Il est recueilli au poste par un policier Raymond qui le conduit dans un orphelinat et à partir de ce moment, sa vie devient moins glauque.

La directrice, l'instituteur et son épouse l'encadrent avec beaucoup de compréhension.

Les autres enfants se trouvent là après avoir connu des circonstances dramatiques.

La vie y est animée, Courgette y vit en toute amitié avec les autres enfants. Il se lie d'un amour amitié avec la petite Camille. Raymond, le policier, vient régulièrement lui rendre visite. Tout se terminera bien pour Courgette.

Le roman n'est pas ennuyeux du tout, très vivant, raconté à la première personne.

Beaucoup de réflexions sont très profondes et sentent résolument le "vécu".

J'ai vécu dans ma lecture un beau partage d'une histoire de vie avec un enfant malmené.

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Le bal des cendres

Sur l’île de Stromboli, célèbre pour son volcan et la chaleur qui y règne, des vacanciers séjournent dans un hôtel tenu par un père célibataire et son meilleur ami. Chacun, à tour de rôle, nous fait des confidences et nous explique où il en est dans sa vie. Et il faut bien avouer que, malgré le cadre idyllique, ils sont tous englués dans leur secret, leur boulet au pied, leur souffrance, bref rien ne respire le bonheur.



L’activité principale pendant leur séjour est une randonnée sur le volcan. Ils partent tous, étant persuadés qu’ils sont en sécurité avec leur guide. Ce n’est pas leur jour de chance, le volcan se réveille alors qu’ils sont bien avancés dans leur parcours et ils se retrouvent en danger sous une pluie de cendres et leur guide les a abandonnés à leur triste sort.



Ils vont tous devoir se surpasser pour s’en sortir, ou pas, et leur vie va s’en trouver changée à tout jamais. Certains vont trouver le courage de régler leurs comptes avec leurs vieux démons, d’arrêter de vivre dans des situations qui les font souffrir, d’assumer leurs choix, s’assumer et s’accepter, enfin.



Les destins se croisent et s’entremêlent dans ce roman choral. Les chapitres sont courts, le style simple et fluide, le roman parfait de l’été.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Autobiographie d'une courgette

La courgette est une plante de la famille des Cucurbitaceae. Le terme désigne un ensemble de cultivars de l’espèce Cucurbita pepo (dont fait partie aussi la citrouille véritable). Voilà pour la définition de Wikipédia.



Mais Wikipédia ne dit pas tout. Car Courgette est aussi un petit bonhomme de neuf ans, qui refuse qu’on l’appelle par son vrai nom.



Gilles Paris écrit comme un enfant de neuf ans, mais si vous pensez que sa prose en est dévalorisée, vous avez tout faux (et même si le petit gars est tellement naïf qu’on a souvent plutôt l’impression de côtoyer un garçon de cinq ans).



Ce langage « parlé » permet d’entrer en empathie directe avec les différents personnages et on sent que les phrases ont été maintes fois travaillées pour en trouver la bonne musique (comme il me l'a confié lors de son interview accordée sur mon blog).



Le récit de Gilles Paris touche le cœur en ligne droite, pas de déviation, ni de cul-de-sac. Parce que ce roman est rempli à ras bord de bons mots d’enfants et d’idées lumineuses.



Vu le sujet, l’histoire pourrait être pesante. Pourtant on sourit voire on s’esclaffe à chaque page, pour être touché la page suivante, pour pouffer de rire la page d'après.



Et que dire des personnages, Courgette au premier chef : ils prennent corps sous nos yeux, tellement qu’on jurerait de leur existence véritable.



Cette autobiographie est une sorte de conte moderne, mêlant dureté et espoir, pleine d’optimisme pour l’humanité ; un roman qui parle à notre âme d’enfant.



Un oignon fait pleurer les gens. Gilles Paris démontre que la courgette les fait rire. Un roman trop "choux" et qui donne la "banane".



Pour bien terminer je ne peux mieux faire que citer un extrait du livre : « Des fois, les grandes personnes faudrait les secouer pour faire tomber l’enfant qui dort à l’intérieur ».
Lien : http://gruznamur.wordpress.com
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Papa et maman sont morts

Alice et son frère viennent de perdre leurs parents dans un accident. Alors que Papa jouait au golf tout le temps avec son amie Bérénice avec qui, apparemment, ils aimaient s'échanger les culottes, Maman tournait dans des films muets où, à califourchon sur un homme, elle vérifiait, le sourire aux lèvres, si le plafond était bien propre. Mais, les voilà partis au ciel, parmi les étoiles. Les deux enfants sont alors recueillis par leur oncle Paul, un fermier un peu bourru, porté sur la boisson, quelque peu radin et qui n'hésite pas à les mettre à la tâche dès l'école finie. C'est Madame Knop leur institutrice, toujours vêtue de noir depuis la mort de son mari mais qui va bien vite mettre des couleurs à partir du moment où elle remarque le gentil facteur. Le séjour chez Oncle Paul prend fin le jour où Bérénice vient chercher les enfants et les emmène au pays des shorts et chemises hawaïennes. Ils vont rencontrer des personnages un brin loufoques auxquels ils vont vite s'attacher... 



Gilles Paris nous plonge dans un roman fantasque, original et un brin décousu dans lequel se côtoient, ici ou là, le beau ténébreux sans coeur, un peintre à l'imagination débordante, une institutrice touchante en manque d'amour, un oncle grassouillet ou un libraire pédé. La mort, présente si souvent, est également personnifiée. Même si l'auteur débride son imaginaire et laisse ainsi le lecteur coi, il n'en reste pas moins que l'on retrouve ici toute la poésie des mots. Une fois encore, il met en avant ces enfants à la jeunesse chaotique dans ce roman subtil et affectueux. 



Papa et maman sont morts... deux étoiles sont nées...
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Autobiographie d'une courgette

Icare est un petit garçon qui vit seul avec sa maman handicapée. Son père est parti avec une poule depuis longtemps. Icare préfère qu’on l’appelle Courgette. Il n’est pas vraiment heureux dans sa maison : sa mère passe ses journées devant la télé, des bières à la main. Un jour, c’est le drame et un coup de feu perdu rend Courgette complètement orphelin. Il est envoyé dans un foyer, à Fontainebleau, où il rencontre d’autres enfants cabossés, comme lui, et des zéducateurs qui essaient de leur redonner le goût du bonheur.



Au début, Courgette est vraiment désolé de ce qui est arrivé à sa maman et il aimerait vraiment rentrer chez lui, dans sa maison, même s’il doit dormir dans le grenier. « Je pensais à mon géant de père et à sa tête dans les nuages et je me disais que le ciel avait fait du mal à maman et qu’un jour je la vengerais comme dans les films et que je tuerais le ciel pour qu’on ne voie plus jamais les nuages qui pissent que du malheur. » (p. 58) Mais avec le temps, Courgette s’habitue au foyer des Fontaines. Il s’y fait des amis : Simon qui sait tout sur tout le monde, Ahmed qui pleure souvent et Jujube qui ne pense qu’à manger. Il y a aussi des filles : Alice qui se cache derrière ses cheveux et Béatrice qui ne fait que sucer son pouce. Et surtout, il y a Camille qui est si gentille et si jolie. Même que Courgette se demande comment elle peut être aussi jolie et aussi gentille alors qu’elle a grandi chez une sorcière.



Au foyer des Fontaines, Courgette n’a plus à redouter la raclée du siècle. « Et pourquoi pensiez-vous que j’allais vous disputer ? / Parce qu’on est des enfants. » (p. 104) Quand il fait une bêtise, il sait que la punition, ce sera de nettoyer la rampe du grand escalier, mais c’est presque un jeu puisqu’il est toujours puni avec des copains. Et grâce à Raymond, le gendarme qui l’a amené au foyer, Courgette se prend à rêver d’une nouvelle maison et d’un nouveau papa. Aux Fontaines, les enfants réapprennent à faire confiance aux adultes et à oublier leur enfance battue, brisée ou abîmée.



Ce roman propose une jolie histoire pour les jeunes lecteurs avec un humour fondé sur les mots d’enfants. Le hic, c’est que ça doit surtout faire rire les enfants, mais pas moi. Je suis beaucoup trop vieille pour ce genre de récit. En outre, ayant lu et relu L’enfant de Jules Vallès ou encore Le petit Chose d’Alphonse Daudet, j’ai tendance à trouver assez ternes les récits d’enfance maltraitée et/ou malheureuse. Toutefois, Autobiographie d’une courgette est un livre parfait pour les collégiens puisqu’il présente de vrais rebondissements et des personnages vraiment réalistes. La version que j’ai lue, éditée 11 ans après la première parution, est augmentée de notes explicatives en bas de page et d’un carnet d’exercices très ludique à la fin. Les illustrations ne sont pas trop nombreuses, mais sont parfaitement placées : c’est un parfait roman pour un lecteur qui souhaite s’attaquer à une littérature un peu consistante. Autobiographie d’une courgette n’était donc pas une lecture pour moi, mais elle fera le bonheur des collégiens.

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Autobiographie d'une courgette

Une histoire rigolote, fraîche, émouvante.

Un petit garçon nous raconte son histoire, avec ses tournures de phrases, son vocabulaire, sa vision de la vie...

Une petite bouffée d'oxygène.
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Certains coeurs lâchent pour trois fois rien

Gilles et sa sœur ont grandi auprès d'un père volage et d'une mère dépressive, subissant son sort. Si dans un premier temps le père, ne doutant pas une seconde de son pouvoir, essaie de rendre son fils complice de ses adultères, leurs rapports vont vite se détériorer quand il officialise une liaison, quittant le domicile familial, laissant une épouse incapable de se gérer seule qui multiplie les menaces de suicide auprès de ses enfants. Geneviève, la sœur, préfèrera la fuite et prendra le large dès que possible en gardant un lien avec ses parents. Gilles va se noyer dans l'alcool, la drogue, le sexe, tout en ayant un bon boulot.



Une bagarre sanglante avec son père qui le laisse pour mort, va être le détonateur de la première dépression. Huit dépressions en trente ans. Gilles est un survivant.



Il nous raconte les descentes en enfer, les hospitalisations, les dures remontées vers la vie, la vie avec ses semblables dans les services de psychiatrie, comment il a conservé son travail, sa rencontre avec Laurent son mari, les retrouvailles avec sa sœur.



Sa mère décédée, son père sénile, il peut enfin libérer sa parole, son témoignage, sa vie. Si, dans tous ces romans, il a laissé une touche, une toute petite part de cette vie, là, il ouvre les vannes et se libère de ce poids porté depuis toujours.



D'un ton lucide, humble, authentique mais aussi avec beaucoup de sensibilité, il se livre et nous livre son récit où la vie n'est jamais loin même au fond du gouffre.



Le livre commence par une lettre au père, tellement touchante, tellement libératrice, de celles qui vous serrent le cœur même si vous n'êtes pas concerné.



Je voulais lire ce témoignage après avoir entendu Gilles raconter son histoire. Il a ce sourire d'un gamin espiègle et cette souffrance inexorable au fond des yeux, ce regard qui dit la victoire sur l'enfance, malgré tout.
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L'été des lucioles

Moi quand je serai grand, j’aimerais bien ressembler un peu à Gilles Paris. Parce que Monsieur Gilles, on dirait bien qu’il n’a pas oublié ce que ça fait d’être un enfant de 9 ans. En tout cas ses livres ont les couleurs, l’ambiance et les odeurs de l’enfance.



Monsieur Gilles n’écrivait pas beaucoup jusqu’à présent, un livre tous les dix ans. Et paf ! Voilà son deuxième livre en 2 ans, faut croire que Monsieur Gilles a vraiment envie de retrouver son enfance en ce moment.



Enfin je parle de son enfance, mais ce n’est pas la sienne, hein ! C’est la sienne, la notre, la votre (en tout cas si vous avez été un ptit gars ou ou ptite nana sympa, un peu timide et la tête un peu dans les étoiles).



La dernière fois, Monsieur Gilles avait collé le papa du petit garçon dans le lave-vaisselle, pas trop sympa ça par contre. La fois d’avant, l’autre garçon avait tué sa maman par accident, pas cool non plus !



Bon cette fois-ci, l’histoire de Monsieur Gilles est moins tragique au début, plus légère. La suite je vous en parle pas, sinon ça servirait à quoi de lire le livre !



Par contre, on n’a pas de doute dès les premiers mots, c’est bien le même écrivain, on le reconnaîtrait entre mille ! Plein de gens se ressemblent, mais l’écrivain Gilles il n’y en a pas deux comme lui !



Ce livre de Monsieur Gilles, il est un peu magique. Non pas genre histoire de fées ou de trolls dans les placards, non, non (quoi que…) ! Il est surtout magique parce qu’il parle au cœur d’enfant qui est au fond de tous les gens (enfin les gens biens, en tout cas). Cet enfant qui ne comprend pas vraiment le monde des adultes, cet enfant rêveur, cet enfant facétieux (c’est un mot compliqué qu’on me colle des fois sur le dos).



C’est dingue comme avec des petits riens, Monsieur Gilles scotche littéralement nos yeux aux pages ! Son histoire est simple, mais ses personnages sont tellement attachants et si cool (mais cool, genre gentils). Une histoire de vie, de mort, d’amour et de pleins d’autres choses aussi. Des choses importantes, non ?



Et puis sa façon de raconter est tellement belle, drôle et émouvante en même temps. On sourit souvent et on est ému d’autres fois. Quelques fois il arrive même à faire tout ça dans le même paragraphe, il est super fort pour ça Monsieur Gilles !



On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants. C’est vrai qu’à 9 ans on est quand même plutôt naïf, mais pour sortir des bons mots, vrais et touchants, le petit Victor est sacrément fortiche, moi je vous le dis ! Même que ce qu’il dit est souvent poétique, je trouve. Pas de la poésie qui fait mal au crâne, hein ! Non, de la poésie de tous les jours, le genre qui fait sonner joliment les mots (Monsieur Gilles est aussi un peu un musicien des mots, il sait les accorder pour fabriquer une mélodie douce à nos yeux).



Aujourd’hui, tout doit aller super vite, il faut des explosions et de la violence tout le temps, sinon les gens ils zappent. Moi le premier, je recherche ça dans les livres. Ben Monsieur Gilles il ne fait pas du tout ça, lui ! Et pourtant, moi je ne zappe pas quand je lis ses livres, je peux pas, j’ai le sourire aux deux coins du visage tout le temps (sauf quand je suis ému).



Ce qui est super fort aussi, c’est que le livre de Monsieur Gilles il arrive aussi à être moderne dans ses idées. Le Victor, il a deux mamans, et ce qui est bien c’est que ça n’a l’air de choquer personne dans le livre. Moi je dis que c’est un beau message de tolérance aussi, et d’amour.



Bon, il est temps que je me réveille, je n’ai plus 9 ans, mais qu’il est bon de retrouver cette saveur un peu oubliée, de temps en temps. Cet été des lucioles est un merveilleux moment de nostalgie, hors du temps, qui sait être amusant et poignant. Merci sincèrement pour ça, Gilles Paris, vous êtes un chouette type, on dirait bien.
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L'été des lucioles



Un moment magique entre deux lectures plus graves. Comme dans " Au pays des kangourous", l'auteur sait comme personne se mettre dans la peau d'un enfant de neuf ans et voir le monde avec ses yeux et son langage.



Victor est quand même , au-delà de son jeune âge, un être extraordinaire, qui sent les choses, entre en contact avec l'imaginaire, et qui attire sur lui les papillons...



L'été des lucioles, c'est cet été où tout prend un sens particulier, celui des révélations, des décisions d'adultes, des changements. Celui de l'amour pour la délicieuse Justine. Et de la rencontre enrichissante et décisive avec la baronne.



Il m'a touchée, ce Victor, qui a deux mamans et un papa qui refuse de grandir. Sa candeur , sa sensibilité et sa perception si juste des gens et de son environnement le rendent très attachant. Je l'ai quitté avec nostalgie...



Pour conclure, je ne résiste pas au désir de citer ce magnifique poème de notre babeliote Sauveterre, tout à fait dans le thème :



" notre vie cette luciole

brillante au bord du chemin



luciole

qui tremble

au creux de la main

luciole

de lumineux instinct

luciole

d'infime destin



luciole

qui s'éteint le matin



dans la lueur de l'aube"...

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