AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Julia Verlanger (144)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les Portes sans retour

Que se passe-t-il derrière les Portes sans retour ? C'est une bonne question car personne n'est jamais revenu pour le raconter...

Ce qu'on sait de ces portes, présentes sur une quinzaine de mondes, c'est qu'il s'agit probablement d'artefacts construits par une race extra-terrestre oubliée depuis longtemps, qu'on y entre facilement et qu'on n'en ressort jamais, des milliers d'hommes s'y sont engouffrés depuis cent ans. Depuis, et de guerre lasse, on a cessé de tenter de les explorer, c'est derrière l'une d'elles qu'a disparu Axin Oléone, rejeton dépravé d'une riche famille.

Missie Oléone, la sœur d'Axin va tout tenter pour le ramener, et elle ne manque pas de moyens, elle peine juste à trouver quelqu'un pour l'accompagner dans cette quête suicidaire, c'est alors que son chemin va croiser celui de Gyall Darra, il n'avait pourtant rien demandé, mais peut-on résister à Missie ?

Julia Verlanger excelle pour ce qui est de construire un scénario efficace, après le post apocalyptique, je la découvre dans le genre SF avec intérêt, le moins qu'on puisse dire, c'est que le contexte et l'intrigue tiennent la route.

Pour ce qui est des personnages ma foi, s'ils sont bien construits, ils ont néanmoins un air de déjà vu chez l'auteure, un mâle alpha intrépide et une beauté intelligente qui arrive toujours à ses fins, ajoutons que, bien sûr, ils sont fait pour s'entendre malgré des tempéraments difficiles...

Une fois de plus, le rythme est idéal et les événements se déroulent à la bonne cadence, on ne s'ennuie pas.

Cependant, si j'ai pris plaisir à cette lecture, je dois quand même concéder que j'ai trouvé l'intrigue répétitive, car les pièges, même s'ils sont variés avec des contextes changeants, succèdent aux pièges qui semblent ne jamais devoir cesser, cela dit, rassurez vous il y aura le mot fin.

J'ai bien aimé la conclusion, étonnante bien que logique finalement, je pense que cela ferait un bon sujet de philosophie, je n'en dirais pas plus.
Commenter  J’apprécie          827
L'autoroute sauvage

Je découvre enfin Éliane Taïeb, plus connue sous ses pseudonymes de Gilles Thomas ou Julia Verlanger, disparue à l'âge de 55 ans, elle a laissé une trace indélébile dans la SF française, elle a notamment inspiré quelques auteurs de littérature SF ou fantastique dont Laurent Généfort et Thomas Geha.

L'autoroute sauvage est le premier tome de la trilogie "La Terre sauvage" dont le contexte se situe dans une France post apocalyptique ravagée par la maladie et la violence.

L'ambiance de ce roman est résolument sombre et brutale, les rares survivants se sont réorganisés de différentes façons, si certains tentent de conserver une forme de vie sociétale, la plupart se sont tourné vers la barbarie où prime la loi du plus fort, des bandes qui pratiquent un cannibalisme assumé et admis par le plus grand nombre. Il existe aussi quelques exceptions, certains ont décidé de vivre seuls, au pire à deux, ce sont des "solitaires" contrairement aux "groupés", ils obéissent à des règles strictes et se reconnaissent et se respectent entre eux, voire s'entraident à l'occasion.

Il s'agit d'un univers qui fait penser à "Mad Max", les voitures et la quête du carburant en moins, ou encore à "Je suis une légende" avec la visite de ruines appartenant à un passé révolu.

Ici la nourriture est la préoccupation principale, et ne pas finir "à la broche" en est une autre, Gérald, le personnage principal, classe les survivants selon certains critères, à savoir, les chefs de groupe, les loups et les moutons, tout un programme.

La femme, à de rares exceptions, sera considérée de par sa faiblesse au mieux comme une marchandise ou un objet utilitaire, une lecture qui ne plaira donc pas forcément aux féministes, à moins de s'adapter au contexte et de se rappeler qu'il s'agit d'un roman "post apo".

L'un des attraits de cette lecture sera justement cette philosophie survivaliste intelligemment décrite et détaillée, Gérald n'est pas un saint, loin s'en faut, cela-dit dans ce monde, il est particulièrement apte à la survie.

Ce qui m'a tout de suite plu dans ce roman, c'est ce style limpide et cette belle écriture ainsi que ce talent à développer un scénario carré et addictif. J'ai littéralement dévoré ce roman qui se révèle finalement plus positif qu'on pourrait le penser de prime abord, écrit il y a plus de cinquante ans, le style est étonnamment actuel et agréable.

A noter que depuis 1986, le Prix Julia Verlanger, sous l'égide de la Fondation de France, récompense chaque année une oeuvre de science-fiction d'aventures, de fantasy ou de fantastique.
Commenter  J’apprécie          8012
Oeuvres - Intégrale, tome 1 : La Terre sauvage

Les éditions Bragelonne ont eu l'excellente initiative de publier l'intégrale de l'œuvre de Julia Verlanger, connue aussi sous le pseudonyme de Gilles Thomas, Éliane Taïeb de son vrai nom.

Ce premier tome (l'intégrale en compte cinq) nous propose trois histoires d'une très grande qualité dans le genre post apocalyptique à savoir :

- L'autoroute sauvage

- La mort en bille

- L'île brûlée

Ayant déjà écrit mon ressenti sur ces trois titres, je vais plutôt insister sur les bonus inclus dans cette intégrale, à savoir quatre nouvelles dont la toute première de l'auteure, "Les bulles" parue en octobre 1956 dans la revue Fiction où elle publia ensuite une vingtaine de nouvelles jusqu'en 1963. Viennent ensuite "Le recommencement", "Nous ne vieillirons pas" et "Les derniers jours", qui se situent toutes déjà dans un univers post apocalyptique, elles sont toutes d'une excellente qualité.

Mais ce que j'ai apprécié le plus, ce sont ces témoignages, hommages et points de vue sur Julia Verlanger par ses pairs ou ses proches, c'est tout bonnement passionnant et touchant, cette femme était et j'ose le mot, assez exceptionnelle avec ses défauts et qualités.

Ces trente pages, j'ai été tenté de les mettre toutes en citation tant chaque ligne est instructive, elles nous parlent de l'auteure certes, mais aussi de son œuvre et du contexte, un paramètre utile pour comprendre et se faire une idée de ses inquiétudes et sources d'inspirations, nous sommes alors en pleine guerre froide, et la peur de la catastrophe nucléaire est omniprésente à un point que l'on a du mal à imaginer aujourd'hui.

Les hommages de Laurent Généfort, Thomas Geha et autres pairs ayant été influencés par Julia Verlanger sont indéniablement empreints de sincérité, et l'analyse exhaustive de Serge Perraud (qui fut un proche de l'auteure) sur le style et la personnalité de Julia Verlanger est remarquable de pertinence, instructive et passionnante.

J'ai été touché par l'évocation du couple uni que formaient Éliane Taïeb et son mari, qui signait parfois par jeu, Jean-Pierre Verlanger.

Je pense que la lecture de ces bonus pourrait justifier à elle seule l'achat de ce volume, j'ai pris énormément de plaisir à cette découverte littéraire, j'ai de plus été séduit par la personnalité de l'auteure.
Commenter  J’apprécie          764
La mort en billes

La mort en bille est le deuxième tome de la trilogie "La Terre sauvage" dont le contexte se situe dans une France post apocalyptique suite à une probable guerre bactériologique.

Après avoir été ravi par le premier tome, j'ai été à nouveau enthousiasmé par cet univers très bien dessiné, impressionné aussi par cette écriture simple et efficace, les pages se tournent toutes seules, un vrai plaisir.

Dans ce deuxième opus nous retrouvons nos deux solitaires. Gérald et Thomas font désormais cause commune, ils s'humanisent aussi au contact des autres, laissant transparaître une certaine empathie qui entre en contradiction avec leurs règles de survie élémentaires.

Ils se soucient aussi de trouver des solutions aux différents fléaux qui continuent de frapper les survivants et notamment la "peste bleue", leur rencontre avec une patrouille venant de Suisse ravive leurs espoirs. Si les Etats unis ont été totalement anéantis ainsi que la plupart des grandes puissances, la Suisse moins sévèrement touchée a préservé le canton de Vaud et conservé une certaine technologie.

Cet espoir est cependant contrarié par l'avènement d'une nouvelle menace, la "mort en bille" qui donne son titre à ce tome et dont je ne dirai rien histoire de conserver un minimum de suspense.

Ce que j'apprécie aussi, ce sont ces déplacements en France, cette forme de tourisme de la désolation avec des détours qui sont justifiés par des impératifs de survie.

Je comprends bien désormais l'engouement autour de l'œuvre de Julia Verlanger, le style est vivant et fluide, les scénarios solides et équilibrés, les dialogues intelligents, je ne vois pas de faiblesse, pour tout dire, c'est ce que j'ai lu de plus sympa dans le genre post apocalyptique pour l'instant.

Je pense lire les cinq intégrales et donc l'ensemble de l'œuvre, encore un petit tome avant de passer à la deuxième, petite précision, il ne s'agit pas de pavés, à peine commencés et déjà terminés !
Commenter  J’apprécie          7627
L'Île brûlée

Troisième tome de la trilogie, "L'île brûlée" conclut brillamment le cycle de "La terre sauvage".

Notons tout de même que cet épisode est plus orienté "aventures", même si on aura l'occasion de rencontrer au cours de l'histoire quelques personnages, insectes ou plantes ayant subi des mutations pour le moins inquiétantes.

Le premier chapitre nous plonge immédiatement dans l'intrigue, et le titre de cet opus prend rapidement toute sa justification puisque l'île de Porquerolles, refuge de nos amis, est razziée et incendiée pendant leur absence, les rares survivants expliquent alors à Gérald et Thomas qu'une partie des habitants à été enlevée, dont Annie, la compagne de Gérald.

Dès lors Gérald n'a qu'une obsession, retrouver sa bien aimée ; aidé de Thomas et Alex, il se lance aux trousses des kidnappeurs avec détermination...

Un peu moins récit post apocalyptique, cette histoire va surtout valoir par ses nombreuses péripéties. le contexte est toujours aussi trash et violent, on y trouve toujours de l'humour et des dialogues ciselés mais...

Cette fois, on pourra regretter pas mal de facilités, quelques grosses ficelles et surtout beaucoup de coïncidences heureuses doublées d'une chance plus qu'insolente, bref, il faudra être assez indulgent et bienveillant pour tout avaler sans renâcler.

Le fait est que l'on va avoir du mal à s'en faire pour nos héros, cela dit, et c'est là que je me rends compte que je me suis attaché à Gérald et consorts, ça passe plutôt très bien, je me dis que je n'aurais pas souhaité un autre dénouement.

Au final et pour conclure, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture, beaucoup d'intérêt aussi à découvrir Julia Verlanger, ce qui m'aura permis au passage de parfaire mon éducation en terme de littérature fantastique.
Commenter  J’apprécie          6913
L'Autoroute sauvage, tome 1 : Kilomètre 666

C'est parce que j'ai aimé la trilogie de la "Terre sauvage" de Julia Verlanger que j'ai eu envie de découvrir son adaptation en bande dessinée par Mathieu Masmondet et Zangh Xiaoyu. Je me félicite décidément de fréquenter une médiathèque aussi bien fournie à tous les niveaux et notamment en "BD".

Après ma franche déception concernant l'adaptation de la "Horde du contrevent", je peux dire que celle-ci est plutôt réussie, à commencer par l'univers graphique proposé dont la force et la beauté inspirent le respect, les expressions sont bien rendues et les personnages affichent une vraie personnalité, chaque planche est un plaisir pour les yeux.

Je ne sais pas si le terme est adéquat, mais les dessins ont une netteté qui évoque une forme de classicisme, ce qui donne une certaine esthétique à ce monde post apocalyptique qui me convient parfaitement.

Pour ce qui est de la fidélité au roman ma foi, je dirais que tout y est, mais de façon minimaliste, on touche les limites du format qui ne permettent pas d'installer tranquillement le contexte, ici tout va très (trop) vite, les événements s'enchaînent de façon brutale et ce sans préparation.

Côté psychologie des personnages j'ai le même regret, on est loin de la profondeur de vue de Gerald dans le roman, en passant, les auteurs l'ont rebaptisé "Mo" et en ont fait un presque autiste, après tout pourquoi pas.

En fait, ce qui importe c'est que l'ensemble est assez fidèle à l'esprit du roman avec les limites évoquées plus haut, l'autoroute sauvage va nécessiter trois volumes, le premier est plutôt sympa, suffisamment pour me donner envie de lire la suite.
Commenter  J’apprécie          662
L'Autoroute sauvage, tome 2 : Kilomètre Sang

Kilomètre Sang ! Le titre de ce tome 2 de l'Autoroute sauvage annonce la couleur, elle sera rouge écarlate.

L'action commence à la suite du cliffhanger du précédent opus, Mo et Hélène vont tenter de libérer Jinn de la cage où il agonise, un supplice venu du moyen âge bien en phase avec le retour à la barbarie de cette époque post apocalyptique, une mission qui va se révéler bien sûr compliquée et périlleuse. En fait, toute l'action de ce deuxième tome va se résumer à ce sauvetage et ses conséquences qui vont nous valoir un autre cliffhanger, nous invitant à lire le troisième et dernier tome.

L'adaptation de la trilogie de la "Terre sauvage" est vraiment plaisante, j'estime que Mathieu Masmondet et Zangh Xiaoyu rendent à cette occasion un bel hommage à Julia Verlanger, ils ont su garder l'esprit de l'œuvre avec une ambiance parfaitement en phase avec ce qu'on attend de cet univers.

Si l'histoire n'est pas 100 % fidèle à sa version "papier", la trame et le scénario sont par contre tout à fait dans l'esprit, le contexte est très bien rendu.

La qualité des dessins est exceptionnelle et donnent aux différents protagonistes de l'histoire une force de caractère que j'ai rarement vue aussi bien rendue, les scènes d'action (enfin, de meurtres et de bastons) sont d'une belle efficacité.

Si j'ai trouvé le traitement de l'intrigue minimaliste dans le premier opus, ce n'est pas le cas ici où tout arrive pour ainsi dire à point, il faut dire que ce tome 2 se déroule sur un laps de temps très court.

Pour conclure, le novice en BD que je suis encore s'est régalé, j'ai maintenant hâte de lire ce troisième tome.
Commenter  J’apprécie          640
Oeuvres - Intégrale, tome 1 : La Terre sauvage

Après l'apocalypse , Par le petit bout de la lorgnette ... Magistral .

Je connais bien ces trois romans , c'est mes trois premiers textes de SF ….

Ils sont réunis ici en une intégrale , avec quelques nouvelles de qualité . C'est une belle intégrale .

Le style est ciselé , méticuleux et il en découle : une ambiance assez unique assez dense . Une atmosphère où les personnages sont vivants et où l'univers suinte de leurs agissements et de leurs soliloques .

Les dialogues et monologues sont écrits avec brio . C'est le must absolu de la veine de SF populaire . La fameuse littérature de gare , pour citer les « je sais tout « .

Globalement l'auteur propose une réflexion incisive , assez mordante et enfin très pertinente sur la nature humaine. Les personnages sont palpables de réalité et ils affichent des caractères différenciés .

Ils sont donc des gens pas des icônes ou des métaphores .

Ce monde post apocalyptique est d'une présence invraisemblable et il supporte sans problème plusieurs relectures .

Beaucoup d'actions .. de paysages .. de microsociétés .. Sur un mode haletant . Cet univers , la France métamorphosée par des attaques chimiques dévorantes , n'est plus très douce .

Elle est plutôt vide et dangereuse . Il s'agit de trois romans qui nous baladent dans toute la France et même en Afrique du nord .

Le phrasé est très oral et ce style apparaît inimitable avec pas mal de mots qui sont du délicieux parigot , mais globalement , ces mots n'ont pas tellement vieillis et ils restent absolument savoureux .

C'est un monde aussi crédible et réaliste que effrayant et au final : La France de cette trilogie n'est plus très : " Douce France " ( hum ! ) , que cela soi-dit .

Le lecteur , très nomade comme les personnages , arpente ce monde totalement ravagé par une guerre impitoyable et des toxines redoutables , issues d'armes bactériologiques et chimiques . Ces textes sont un road moovie ( sans voitures ) .

Cette exploration , quelquefois aux allures d'exode , se fait en compagnie de personnages qui ont le goût de la solitude et qui pour certains savent parfaitement se donner les moyens d'évoluer seuls dans ce monde dangereux.

Quand je dis un univers réaliste , je veux dire que les personnages et l'univers sonnent vrais , mais certains aspects de cet univers sont ponctuellement relativement fantasques , mais de façons rationnelles .

Un des personnages principaux est une femme et la concernant , je dirais que le débat du féminisme , ou pas du féminisme , ne la concerne pas vraiment , car elle très autonome ( beaucoup ) , pas commode du tout . C'est une personnalité bien trempée et il ne vaut mieux pas la gonfler , même s'il s'avéra qu'elle a un grand cœur . Je le mentionne juste pour vous rassurer .



Par ailleurs des nouvelles excellentes sont jointes à la publication et ma préférée s'intitule : " Mais qu'est-ce qu'on va faire quand l'hiver s'ra là ? " .



Par ailleurs encore, les deux A de Thomas Geha ( chez rivière blanche ) sont des musts si on apprécie cette trilogie de l'autoroute sauvage . Ces deux textes exquis sont un hommage à la trilogie de l'autoroute sauvage de Julia Verlanger .

Il existe une autre série post-apocalyptique assez bonne également et sincèrement certains tomes sont exceptionnels , Voir : Les hommes sans futur , le tome 2 est époustouflant et tous les tomes se lisent séparément .

Le tome 2 Saison de rouille , est une pure merveille ...



Ces textes succulents de J . Verlanger sont un héritage et une conséquence directe de la guerre froide .

Commenter  J’apprécie          6422
Oeuvres - Intégrale, tome 1 : La Terre sauvage

Qui sème le mauvais vent, fait s'abattre sur les survivants une tempête pourrie... Après une guerre essentiellement bactériologique et "La Grande Pagaille", il reste sur cette terre française post-apocalyptique quelques non-civilisés qui se livrent des combats à coups de couteaux, haches et frondes...afin de pouvoir manger.

L'anthropophagie et les viols sont devenus monnaie courante (parfois d'échange) et il faut se méfier de chaque être humain qu'on rencontre près d'un point d'eau. Particulièrement quand on est un solitaire comme Gérald qui, comme quelques rares autres, a refusé de devenir un "groupé" ( comprenez : un mouton qui suit aveuglément le chef d'une meute de loups guerriers).

Mais voilà que Gérald, expert en lancer de couteau, cynique et macho, va se voir annexée d'Annie (jeune, jolie, blonde...évidemment !). La route, dangereuse à chaque tournant, se fera désormais à deux...

...et quelque temps après, à trois, quand le couple sauve un certain Thomas d'une mort barbelée et barbare...



Dans les trois tomes (L'Autoroute sauvage, 1976 ; La Mort en billes, 1977 ; L'Ile brûlée, 1979) qui constituent cet intégrale, nos affranchis vont devoir affronter la peste bleue, des hordes de rats, la mort acide et quasi invincible qui avance sur deux jambes, des esclavagistes dirigés par des télépathes...mais avant tout...leurs immondes congénères humains !



Ce divertissement SF viril a été écrit par une femme (sous un nom d'emprunt d'homme : voir citation) qui se moque gentiment de la gent féminine sans oublier de souligner que la femme avec sa forte caractère l'emporte finalement sur la faiblesse "phéromonale" de l'homme. (J'ai apprécié...vous vous en doutez !)



Mais c'est aussi un livre d'aventures bourré d'action(s), à l'atmosphère parfois pesante et cauchemardesque, dans lequel on ne s'ennuie pas un quart de seconde. le style est minimaliste, composé de phrases courtes et percutantes, qui s'accorde parfaitement à cette histoire au rythme entraînant. L'humour, léger, noir ou ironique ne manque pas, en particulier dans les relations de camaraderie (bien mâle) et le coude-à-coude presque fraternel de Gérald et Thomas.



C'était un excellent moment de lecture (surtout nocturne), hélas déjà fini, qui m'a (e.a.) marqué par des cernes sous les yeux...que je ne regrette(nt) aucunement !





(Les trois romans sont suivis de quatre courtes nouvelles dont le sujet commun est la guerre atomique. Seul le récit "les Bulles", la toute première nouvelle de J. Verlanger écrite en 1956, a retenu mon attention pour la grande qualité littéraire)

Commenter  J’apprécie          596
Magie sombre

Un petit roman fantastique tout à fait sympathique



Eliane Taïeb (pseudonymes : Julia Verlanger et Gilles Thomas) n'a écrit que ce seul roman fantastique à ma connaissance.

L'intrigue n'est guère originale : un jeune homme de dix-huit ans vivant chez ses parents découvre un livre de magie et recourt à une formule pour faire apparaître un démon qui exauce ses souhaits. Mais des incidents de plus en plus graves se produisent et la vie du narrateur lui-même est menacée…

Pourtant, ce roman mérite le détour car le ton du narrateur, le jeune homme en question, est particulièrement savoureux quand il évoque sa famille et ses aventures...

Et puis il y a également de belles trouvailles, notamment celle qui consiste à remplacer les ingrédients anciens indispensables pour la réalisation des formules magiques par leurs équivalents modernes : car, par exemple, où trouver facilement de nos jours un « morceau de corde de pendu », je vous le demande ?



P.-S. : l'ensemble de l'oeuvre d'Eliane Taïeb a été rééditée par Bragelonne sous le pseudonyme de Julia Verlanger ; Magie sombre figure dans le volume Les Parias de l'impossible, avec deux autres romans et vingt nouvelles.
Commenter  J’apprécie          582
L'autoroute sauvage

Une Europe post l'apocalyptique , Un texte magistral .

Les dialogues et les monologues ( très nombreux) sont écrits avec brio . C'est le must absolu de la veine de SF populaire . La fameuse littérature de gare de l'époque .

Globalement l'auteur propose une réflexion incisive , assez mordante , très pertinente mais surtout , très éloquente sur la nature humaine. Les personnages sont palpables de réalité et ils affichent des caractères subtilement différenciés .Ils sont donc des gens pas des icônes ou des métaphores .

Ce monde post apocalyptique est d'une présence invraisemblable et il supporte sans problème plusieurs relectures ( j'en sais quelque chose ) . Beaucoup d'actions .. de paysages .. de microsociétés .. Sur un mode haletant . Cet univers , la France métamorphosée par des attaques chimiques dévorantes , n'est plus très douce . C'est un monde aussi crédible et réaliste que effrayant . Cette exploration de cet univers redoutable prends quelquefois des allures d'exode , La route se déroule en compagnie de personnages qui ont le goût de la solitude .

Certains de ces gens savent parfaitement se donner les moyens d'évoluer seuls dans ce monde dangereux. Globalement c'est un univers réaliste , je veux dire que les personnages et l'univers sonnent vrais , mais certains aspects de ce monde sont ponctuellement , relativement fantasques , mais ils le sont avec aplomb et de façons rationnelles .



Par ailleurs , les deux A de Thomas Geha ( intégrales chez rivière blanche ) sont des musts si on apprécie la trilogie de l'autoroute sauvage .

Le tome 2 des hommes sans futur est époustouflant. C'est : Saison de rouille , une pure merveille . Ces tomes se lisent séparément .

La langue de l'autoroute sauvage est truculente , teintée de fréquents » Parigotismes » et Argotismes qui ne rendent pas du tout le texte ringard.

Cette trilogie est aussi un héritage de la période de la guerre froide , où le monde que nous connaissons , à faillit disparaitre à plusieurs reprise. .



Commenter  J’apprécie          562
Horlemonde

Rien ne va plus pour le beau Jairo, le narrateur de cette terrible descente aux enfers !

D'abord, il est pris sur le fait en train de voler et il est mis au pilori : on lui crache dessus, on lui jette des fruits pourris ! Ensuite, il attire l'attention d'une aristocrate qui le fait délivrer, mais c'est pour qu'il lui lui serve d'objet sexuel, et en plus elle le « prête » à ses amis qui le maltraitent !

N'en pouvant plus, Jairo se révolte, si bien qu'il se retrouve dans un bagne entouré par des marais où pullulent insectes aux piqûres mortelles et hydres avides de chair humaine...

C'est alors qu' il fait la connaissance d'un étrange personnage qui a des projets insensés : non seulement s'évader du bagne, mais également s'introduire dans Horlemonde, la cité interdite des Sagingés, ces êtres mystérieux qui dominent la planète !

Encore un roman particulièrement entraînant de Julia Verlanger /Gilles Thomas, une auteure dont la lecture peut provoquer une certaine addiction...



P.-S. : ce roman, ainsi que trois autres, a été réédité par les Editions Bragelonne dans le tome 2 de l'Intégrale Julia Verlanger, "Récits de la Grande Explosion".

Commenter  J’apprécie          530
L'ange aux ailes de lumière

Gilles Thomas (pseudonyme masculin d'Eliane Taïeb) a écrit une quinzaine de romans d‘aventures relevant de la science-fiction aux Editions Fleuve noir, des romans tout à fait réussis. Si la construction de ces récits manque parfois d'originalité et si les personnages auraient gagné à être un peu plus approfondis, le rythme est soutenu et les moments dramatiques intenses.

C'est notamment le cas de L'Ange aux ailes de lumière. L'action se passe sur Malvie, une planète lointaine que l'humanité a colonisée, mais la civilisation de cette humanité a régressé jusqu'à un stade quasi-médiéval. La Terre a établi une ambassade où travaille le narrateur, Jason.

Un jour, une femme et son garçon, poursuivis par des fanatiques religieux, demandent asile à l'ambassade. Jason les y accueille, mais les fanatiques font le siège du bâtiment...

L'ambassadeur, inquiet de la suite des événements, incite Jason à quitter l'ambassade avec la femme et son garçon. Ils vont parcourir plusieurs régions de Malvie, à la recherche d'un ange de lumière qui serait le père du garçon, au dire de sa mère (!). L'action connaît de nombreux rebondissements et la fin est plutôt inattendue.

Une lecture tout à fait agréable, dont il serait dommage de se priver.



P.-S. : ce roman, ainsi que deux autres, a été réédité par les Editions Bragelonne dans le tome 3 de l'Intégrale Julia Verlanger (pseudonyme féminin de l'auteur), "Dans les mondes barbares".
Commenter  J’apprécie          500
D'un lieu lointain nommé Soltrois

Dans plusieurs des romans de Julia Verlanger, les humains se sont établis dans des planètes lointaines et se sont adaptés à leur nouvel environnement, mais leurs colonies ont fini par régresser à un stade pré-industriel, quasi-féodal.

C’est ce qui est arrivé sur la planète Provence où se déroule l’action du récit : des humains à la peau verte sont les seigneurs de vastes domaines et les humains à la peau blanche sont leurs esclaves.

Sur ce monde sévit également une sorte d’Inquisition, la Justice Fraternelle.

Jellal, le narrateur, doit succéder à son père, le Seigneur de Rauluis ; mais cette succession est contestée par son oncle, car la mère de Jellal est une esclave…

Un jour, le père de Jellal rapporte dans son domaine un arbre dont le tronc a l’apparence d’un corps féminin, une Dame verte ; Jellal, fasciné par la Dame, va faire d’étonnantes découvertes à son sujet…

Ce récit, qui dénonce vigoureusement le racisme et l’intolérance religieuse, est riche en rebondissements : difficile de lâcher une fois qu’on l’a commencé !



P.-S. : ce roman a été réédité par Bragelonne dans l'Intégrale 03 des oeuvres de Julia Verlanger, Dans les mondes barbares.



Challenge multi-auteures SFFF 2021
Commenter  J’apprécie          492
Oeuvres - Intégrale, tome 1 : La Terre sauvage

Le post-apo de Julia Verlanger c’est un peu un idéal de divertissement. La trilogie « la terre sauvage » mérite bien son statut culte. J’ai dévoré cette intégrale dans laquelle j’ai trouvé tout ce que j’aime dans le post-apo, des récits alliant aventures ludiques et propos sur l’humain, une ambiance particulière, des personnages forts, des décors marquants. Les romans qui composent cette intégrale respectent parfaitement les codes du genre tout en ayant une véritable personnalité.



Le 1er roman, « l’autoroute sauvage », est sans doute celui que j’ai préféré. Si c’est un post-apo finalement classique, j’y ai trouvé une ambiance assez personnelle. Ce 1er volet m’a pas mal fait penser au très bon film « apocalypse 2024 » (« a boy and his dog »), adapté d’une nouvelle d’Harlan Ellison (que je n’ai pas lue mais comme il a écrit le scénario lui-même j’imagine que c’est une adaptation assez fidèle), en tout cas la 1ère partie du métrage. Dans les deux œuvres, on retrouve cette opposition très marquée entre les groupes et les solitaires (dans le film on parle de « solos ») et surtout dans le roman comme dans le film la problématique de la frustration sexuelle, rarement abordée dans ce genre, occupe une place importante dans l’histoire. Je trouve qu’aborder ce sujet est plutôt pertinent dans un contexte post-apo qui exacerbe les rapports de domination et Verlanger le fait très bien. Elle est finalement moins cynique qu’Ellison, peut-être moins pessimiste aussi. Dans le monde de Verlanger, si la plupart des hommes sont des salauds ultra-violents, les héros restent des personnages globalement positifs, Gerald et Thomas ne sont pas dénués de sentiments et ont indéniablement conservé un sens moral. Ce n’est pas vraiment le cas dans « Apocalypse 2024 » où le héros incarné par Don Johnson ne semble pas pouvoir être atteint par des considérations morales et ne semble chercher à satisfaire que des instincts très primaires, en gros bouffer et baiser. Si cet aspect très amoral ne m’a pas dérangée dans le film, j’ai même trouvé ça intéressant et audacieux, j’ai aimé le fait que les personnages de « l’autoroute sauvage » restent positifs, le fait de m’attacher à eux a renforcé mon sentiment d’identification. Le décor est parfaitement planté, le côté road movie est très bien mené, les péripéties s’enchainent bien dans une construction narrative solide et cohérente. L’ensemble est rythmé, on ne s’ennuie pas une seconde. L’écriture de Verlanger contribue grandement à la réussite du roman. Elle a un style qui claque, direct, incisif.



Le 2ème volet intitulé « la mort en billes » est aussi une très belle réussite. Tout d’abord, il y a le plaisir de retrouver des personnages auxquels on s’est fortement attaché. Ensuite, l’auteure parvient à renouveler son récit en proposant de nouveaux développements intéressants qui s’intègrent naturellement à son univers. Et pourtant, la structure narrative reste à peu près la même que dans le 1er roman. Mais, elle parvient à modifier ses enjeux de façon finalement assez subtile.



Le dernier roman de la trilogie, « l’île brûlée », est sans doute celui qui m’a le moins séduite. Mais cela reste un bon roman. Verlanger a clairement essayé de renouveler encore une fois son récit en l’emmenant sur des chemins assez inattendus. On ne peut pas lui reprocher de s’être contentée de refaire le même roman, ce n’est pas le cas. Encore une fois, la structure narrative est assez semblable aux autres mais les enjeux et les développements sont très différents. Dans ce tome, l’auteure déploie une belle imagination et s’attache à proposer un récit un peu plus touffu que les précédents. Et c’est justement le reproche que j’ai à lui faire, ce qu’il gagne en densité il le perd en simplicité et je trouve que c’était là ce qui faisait la force des deux premiers romans. Ce côté direct d’une intrigue épurée au maximum, le héros doit se rendre d’un point A à un point B et au cours de son périple il doit affronter des épreuves, est d’une efficacité redoutable. Je trouve que dans ce 3ème volet » on a un peu moins ça. Ceci dit, le roman reste très plaisant, les personnages toujours aussi attachants et le style encore une fois très accrocheur.



4 nouvelles viennent compléter cette intégrale. « Les bulles » est particulièrement intéressante. Ecrite en 1956, elle annonce déjà certains éléments des romans mais le ton est assez différent, plus sombre et moins ludique. « Le recommencement » est la suite de cette nouvelle même si elle a été écrite bien plus tard, en 89. C’est une bonne nouvelle également. J’ai beaucoup moins aimé « nous ne vieillirons pas » qui ressemble plus à mon sens à de la poésie en prose qu’à une véritable nouvelle. Et j’avoue que je ne suis pas très cliente de ce registre, ça manque de fil narratif à mon goût. Enfin, « Les derniers jours » clôt cette intégrale de belle façon avec un récit prenant.



Si les nouvelles proposées dans ce volume sont bonnes et intéressantes, j’en ai tout de même moins apprécié la lecture que les romans. Le ton des nouvelles est plus sombre. Ce que j’ai particulièrement apprécié dans la trilogie c’est son côté série B assumée. Les romans font la part belle à l’action. Que c’est généreux ! Voilà de la belle littérature populaire. Il va falloir que je me penche sur les autres écrits de Verlanger. Je suis curieuse de voir si elle est aussi généreuse et efficace dans d’autres registres.

Commenter  J’apprécie          4223
L'Autoroute sauvage, tome 1 : Kilomètre 666

"L’Autoroute sauvage" est une BD post-apocalyptique adaptée du roman paru en 1976 de Gilles Thomas / Julia Verlanger / Éliane Taïeb, grande dame et pilier de la Science-Fiction française encore trop mésestimée car trop méconnue. Et c’est "Walking Dead" sans zombies et du "Mad Max" sans punks ! (remember les conflits survivalistes entre groupés et solitaires… ^^) Bref, c’est du post-apo français, et de qualité s’il vous plaît car j’ai eu l’impression d’être au sud de la ville de Paris détruite mais si magnifiquement décrite dans "L’Eclat de Givre" d’Estelle Faye (grande dame de la SFFF française).





An 20XX. Comme le reste du monde, la France a été dévastée par l’apocalypse. Hélène est une rescapée de la communauté de Porquerolles, et malgré tout ce qu’elle a vécu et tout ce qu’elle subi, elle s’entête à vouloir retrouver sa jeune sœur Anna enlevée par des esclavagistes parisiens… et ses chance de survie voire de succès augment quant elle fait la rencontre de Mo/Moon, un action man digne des action movies des années 1980 (genre Sly/Schwarzie), qui ne parle presque plus depuis le massacre de ses parent. C’est ensemble qu’ils progressent vers le nord le long de l’A6 renommé autoroute 666 en raison de ses périls…



Le récit est assez sauvage, sans concession même dans son traitement de la violence : pillards, barbares, esclavagistes, cannibales, seigneurs de la guerre, gourou intégristes illuminés… fournissent autant de péripéties à l’histoire, et il ne faut pas surtout pas se focaliser sur le fait que tout cela appartient désormais aux archétypes du genre.

Car le traitement des sentiments est lui plutôt d’une grande pudeur, en dépit des scènes de nu ou de sexe, en car en réapprenant à faire confiance la fragile mais courageuse Hélène et le courageux mais fragile Mo se reconstruisant lentement dans les bras l’un de l’autre. Dans un monde sauvage et barbare où règne la loi du plus fort, ils incarnent justement l’espoir de reconstruction d’un monde meilleur alors même qu’il mène conjointement une quête qui semble perdue d’avance… Notons aussi le personnage de Jin, qui se joint au groupe et prodigue ses conseils avant de repartir de son côté et dont le triste sort constitue le cliffhanger de fin de ce tome 1 !



Rien à redire que les graphismes très efficaces de Zhang Xiou qui ne m’a toujours ravi depuis son entrée dans le monde de la bande dessinée, et qui ici semble avoir atteint la maturité en trouvant l’alchimie qu’il faut entre dessines, encrage et colorisation… Nul doute qu’il a puisé dans tous les classiques du genre (remember la saga "Hokuto no Ken", la version manga de "Mad Max" !).





Sinon carton jaune à certains prescripteurs d’opinion ayant pignon sur rue :

Commenter  J’apprécie          387
La légende des niveaux fermés

Un petit roman qui n'atteint pas des sommets mais qui possède malgré tout un charme incontestable .

La légende des niveaux fermés ( parution 1978 ) est un petit roman de Julia Verlanger , alias Gilles Tomas , qui tient bien la route et qui est initialement paru dans la collection anticipation , où il était assez à placer dans le haut du panier de cette collection aussi inégale que mythique .

On est dans la droite ligne des textes post apocalyptiques des années 70/80 qui posent dans le récit, des sociétés cloisonnées qui dysfonctionnent tout en étant des sociétés crispées et survivantes à des évènements apocalyptiques fondateurs , radicaux et anciens .

Des textes qui posent généralement aussi au travers des thèmes et des formes habituels du roman d'action , des questions de société comme ici , la condition féminine , analysée en miroir , par le biais d'un improbable matriarcat très normatif , véritablement totalitaire .

Un texte qui ne manque pas d'évoquer également et intensément la problématique de la liberté . Celle classique donc , de la dictature , avec ses logiques de contraintes intimement intériorisées , avec pour corollaire l'étude de la signification ainsi que l'examen des ressorts fonctionnels de la marginalité , comme terreau utile à la libération , dans un contexte oppressif , clos et étouffant .

La trame narrative de ce texte est simple , relativement prévisible mais elle sait néanmoins surprendre et rebondir crédiblement .

Les personnages sont assez soigneusement brossés et il sont quelquefois le réceptacle circonstancié de véritables élans dramatiques , poignants et de qualités .

Des transports dramatiques qui réjouissent ponctuellement le lecteur émotionnellement exigeant .

C'est un monde souterrain , baigné de lumières artificielles , qui ignore tout de la surface qui est aussi improbable que floutée et hypothétique .

Un monde disposé au grés de niveaux fermés , selon un plan qui amène au départ le lecteur de plus en plus en profondeur et ensuite de plus en plus haut vers l'inconnu .

Certains de ces niveaux sont actifs et spécialisés dans une activité , par exemple dans l'agriculture et d'autres sont fermés et condamnés .

Des niveaux reliés entre eux par des ascenseurs , fonctionnels ou non , condamnés ou non , aisément praticables ou non , connus des occupants de cet univers ou non

Un monde fait de couloirs et d'escaliers , avec des éboulements , des conduits d'aération et surtout le lieu d'un long chemin vers la surface .

Des volumes arpentés par deux personnages réunis par le hasard , par l'opportunisme et par la pitié aussi .

Un roman finalement sympathique , humain , assez touchant souvent , avec une dynamique qui fait un peu penser à des personnages dans un labyrinthe expérimental de laboratoire .





Commenter  J’apprécie          380
Les voies d'Almagiel

En des temps indéfinis, sur la planète Almagiel, Jartred est l’un des multiples enfants d’une famille de pauvres paysans. Son père le laisse en gage à un Mastre qui lui donnera le gîte et le couvert en retour du travail qu’il devra fournir. Quelques années plus tard, lors d’un marché aux bestiaux, Jartred sauve un homme de la noyade, victime d’un assassinat déguisé. Cet homme va s’avérer être un envoyé de la Fédération Terrienne qui doit rallier à sa cause Almagiel avant l’organisation concurrente l’Union Planétaire. L’enjeu est des terres où la culture d’une plante assurant l’immortalité est viable…

Une histoire honnête, pas trop mal ficelée qui se laisse lire.

Editions Fleuve Noir Anticipation, 217 pages.

Commenter  J’apprécie          350
Oeuvres - Intégrale, tome 1 : La Terre sauvage

Ouille. C'est excellent, dans le glauque !

Précision : il s'agit de l'intégrale contenant les 3 romans : "l'autoroute sauvage", "la mort en billes", et "l'île brûlée".

Ecrit dans un style ultra-moderne, avec des phrases courtes, c'est percutant et sans concessions.



Dans un monde post-guerre qui a tout ravagé (certaines zones ont été totalement désertifiées), les survivants, isolés, se sont plus ou moins organisés. On en est à la seconde génération, avec un héros qui n'a pas vraiment connu "la civilisation" d'avant-guerre...

Plusieurs façons de survivre, avec les "groupés", qui ont pour la plupart un chef (tyran), des loups (les gardiens) et des moutons (ceux qui bossent), et les "solitaires", qui survivent seuls (plus ou moins. Sans instructeur à la survie, il est impossible de s'en sortir, ce qui fait que les solitaires sont souvent 2, un plus âgé et un jeune qui apprend le "métier", on va dire).



Dans un monde ultra-violent et où l'être humain sert de repas quand il ne sert pas d'objet sexuel ou d'esclave, ils n'ont pas vraiment le choix, ils doivent apprendre à se battre, et pour tuer le plus efficacement possible.

On va suivre Gerald, un solitaire, et ses aventures au jour le jour, dans ces 3 romans assez courts et très prenants, même si j'ai eu un un coup de mou sur le début du 3ème, et je m'en expliquerai un peu plus tard.



Au final, les solitaires apprécient la compagnie d'autres solitaires aussi bien armés et combatifs qu'eux. D'autant que des machins mutants apparaissent, et que la survie se complique au fil des tomes...



Le personnage principal est attachant, ceux qui apparaissent au fil des tomes aussi (les positifs, parce que les affreux sont vraiment affreux, méchants, sadiques, violents, j'en passe et des meilleures). C'est ultra-réaliste, très pessimiste dans l'ensemble, même si l'auteur instille un peu d'espoir au travers de communautés moins violentes que la grande majorité (LE Bernard et son irrémédiable bonté !).



J'ai eu, oui, une petite lassitude au début du 3ème tome, parce que j'ai eu l'impression de relire la même chose que dans les deux précédents (les constructions des 3 sont identiques...). Et puis finalement, je me suis laissée de nouveau embarquer dans les (més)aventures de Gerald, avec plaisir.

Je ne spoilerai rien du tout sur ce qu'il s'y passe, dans ce tome 3, mais si on avait mauvais esprit (que je n'ai pas), on pourrait assez facilement taxer l'auteure de racisme primaire (comme on aurait pu la taxer de machisme primaire dans les deux premiers); sauf qu'elle aussi, elle ne fait que décrire une réalité réaliste... Même si on est en pleine science-fiction.



Bref, ça n'arrête pas une minute, c'est formidablement bien écrit, et extrêmement bien vu sur la nature humaine en général. J'ai vraiment adoré, plus encore que "Le Facteur" de David Brin, plus "naïf"...

Cela ferait une série TV du feu de dieu, d'ailleurs !



Les nouvelles, à la fin de l'intégrale, sont encore plus glauques que les romans, voire désespérantes...
Commenter  J’apprécie          347
Horlemonde

Excellent Planet Opera de Gilles Thomas (autre pseudo de Julia Verlanger). On suit les aventures de Jaïro, petit voleur à la manque, il va devenir le jouet sexuel d’une belle et riche héritière, puis se retrouvera au bagne d’Argolide où il rencontrera le mystérieux Arald. On retrouve le thème de la planète colonie retombée dans la barbarie alors qu’au delà la civilisation est arrivée à une grande sagesse. De l’action, des retournements de situation, avec un style efficace, non dénué d’élégance, une thématique bien maitrisée, il y a beaucoup de qualités dans ce récit, et pas la moindre faille. C’est cohérent, bien rythmé, avec des personnages intéressants. C’est passionnant, ça se dévore. Le seul défaut qu’on puisse y trouver, c’est sa trop grande humilité, car avec de telles qualités, il y avait moyen, avec le double de pages, d’envisager ce qui serait devenu un incontournable.
Commenter  J’apprécie          330




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Julia Verlanger (460)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur des classiques connus

Victor Hugo:

Atlantide
Notre-Dame de Paris
La mer rouge

20 questions
12658 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}