Les infirmières nous donnaient des médocs pour soulager nos peaux fourmillantes. Et d'autres médocs pour apaiser nos cerveaux incandescents. Deux fois par semaine, nous avions droit à une fouille au corps, au cas où nous aurions caché un objet tranchant, et nous participions à des séances de groupes censées, en théorie, nous purger de notre colère et de notre haine de soi. Nous apprenions à ne retourner ni l'une ni l'autre contre nous-même. A rejeter la responsabilité à l'extérieur. Au bout d'un mois de bonne conduite, nous avions droit à des bains et des massages aux huiles. On nous apprenait les bienfaits d'un toucher tout en douceur. (p102)