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4.03/5 (sur 482 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Bologne , le 04/03/1916
Mort(e) à : Rome , le 13/04/2000
Biographie :

Giorgio Bassani est un romancier et poète italien.

En 1939, il sort lauréat de la Faculté des Lettres de Bologne. Mais Bassani est d'origine juive et, victime des lois raciales de 1938, il est obligé de publier en 1940 son premier livre "Una città di pianura" sous le pseudonyme de Giacomo Marchi.

Militant antifasciste, il sera incarcéré en 1943. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il part pour Rome où il s'essayera au cinéma comme scénariste mais aussi comme acteur.

Il adhère à cette époque au Parti socialiste italien (il sera élu conseiller municipal apparenté PSI en 1962 et restera proche de ce parti jusqu'en 1966, date à laquelle il adhère au Parti républicain). C'est aussi à partir de cette époque que sa production littéraire sera la plus importante, dans les années 1950 et 1960.

Plusieurs de ses ouvrages reçurent d'ailleurs des prix littéraires et furent adaptés au cinéma. Ces œuvres furent rassemblées sous le cycle du "Roman de Ferrare" ("Il Romanzo di Ferrara").

Giorgio Bassani fut aussi professeur d'histoire à l'Académie nationale d'art dramatique, journaliste et vice-président de la RAI (1964-1966).

"Le jardin des Finzi-Contini" ("Il Giardino dei Finzi-Contini", 1962), Prix Viareggio, l'œuvre la plus traduite de Bassani, est portée à l'écran en 1971 par Vittorio De Sica, avec Dominique Sanda, Helmut Berger et Fabio Testi. Le film a remporté l'Ours d'Or du Festival de Berlin en 1971.

Le mobile profond de l’écriture romanesque de Bassani est de peindre une bourgeoisie passive et conformiste- y compris devant le scandale de la persécution antisémite, d'évoquer l’opportunisme dominant -dans un climat de peur et de soupçon -et le lent éveil des consciences et d'une opposition qu'on paie souvent de sa vie.
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Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Malheureusement, c'était vrai, avait-il commencé de récapituler, infatigable, le 22 septembre dernier, après le premier communiqué officiel du 9, tous les journaux avaient publié cette circulaire additionnelle du Secrétaire du Parti qui parlait de diverses "mesures pratiques", à notre égard, à l'immédiate application desquelles les fédérations provinciales devraient veiller. A l'avenir, " étant, bien entendu, établies l'interdiction des mariages mixtes et l'exclusion de tous les jeunes gens, reconnus comme appartenant à la race juive, de toutes les écoles d'Etat de n'importe quel ordre ou degré", ainsi que la dispense, pour ceux-ci, de l'obligation "hautement honorifique" du service militaire, nous autres Juifs, ne pourrions plus faire insérer des notices nécrologiques dans les quotidiens, figurer à l'Annuaire du téléphone, avoir des domestiques de race aryenne, ni fréquenter des "cercles récréatifs" de quelque genre que ce soit.
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Mais oui, mais oui, s'écria-t-elle, et en ce sens que, moi aussi, comme elle, je ne disposais pas de ce goût instinctif pour les choses qui caractérise les gens normaux. Elle le sentait très bien : pour moi, non moins que pour elle, ce qui comptait c'était, plus que la possession des choses, le souvenir qu'on avait d'elles, le souvenir en face duquel toute possession ne peut, en soi, apparaître que décevante, banale, insuffisante. Comme elle me comprenait ! Mon désir que le présent devint tout de suite du passé, pour pouvoir l'aimer et le contempler à mon aise, était aussi le sien exactement pareil. C'était là notre vice : d'avancer avec, toujours, la tête tournée en arrière.
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Mon pere, engage volontaire pendant la guerre, avait pris sa carte du fascio en 19; moi-meme, j'avais appartenu jusqu'a ces derniers temps au G.U.F. [Gruppo Universitario Fascista]. En somme, nous, nous avions toujours ete des gens tres normaux, et meme banaux dans leur normalite, aussi me semblait-il vraiment absurde que maintenant, de but en blanc, on exigeat justement de nous un comportement exceptionnel. Convoque a la Federation pour s'entendre annoncer qu'il etait expulse du parti; expulse ensuite du Cercle des Commercants comme indesirable; il eut ete vraiment etrange que mon pere, le pauvre, opposat a un tel traitement un visage moins angoisse et eperdu que celui que je lui connaissais. Et mon frere Ernesto, qui, lorsqu'il avait voulu entrer a l'Universite avait du emigrer en France et s'inscrire a l'Ecole polytechnique de Grenoble? Et Fanny, ma soeur, a peine agee de treize ans, contrainte de poursuivre ses etudes secondaires a l'ecole israelite de la via Vignatagliata? Est-ce que d'eux aussi, arraches brusquement a leurs camarades de classe, a leurs amis d'enfance, on attendait par hasard un comportement exceptionnel? N'insistons pas, l'une des formes les plus odieuses de l'antisemitisme etait precisement celle-ci: se plaindre que les Juifs ne soient pas assez comme les autres, et puis, vice versa, apres avoir constate leur assimilation a peu pres totale au milieu environnant, se plaindre de l'oppose: se plaindre qu'ils soient tels que les autres, c'est a dire meme pas un peu differents de la moyenne commune.
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Combien d'années s'est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micol Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d'enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n'était guère plus qu'une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi j'étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu'un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l'un l'autre. Au-dessus d'elle, le ciel était bleu et compact un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage ; Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l'a changé, du moins dans le souvenir.
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A travers les vitres, elle voyait, au premier plan, la cime barbue de ses Washingtoniae graciles que la pluie et le vent étaient en train de frapper "indignement" - et qui sait si les soins de Titta et de Bepi, lesquels avaient déjà commencé à emmailloter leurs troncs avec les habituelles chemises de paille hivernales, allaient réussir à les préserver, ces prochains mois, de la mort par le froid qui les menaçait à chaque retour de la mauvaise saison et jusque-là, heureusement, toujours évitée. Puis, plus loin, cachées parfois par des lambeaux de brouillard errants, elle voyait les quatre tours du château, que les averses de pluie avaient rendues noires comme des tisons éteints. Et derrière ces tours, livides à vous faire frémir et, eux aussi, cachés de temps en temps par le brouillard, les marbres lointains de la façade et du campanile de la cathédrale... Oh, ce brouillard ! Elle ne l'aimait pas quand il était comme ça : il la faisait penser à des chiffons sales. Mais, tôt ou tard, la pluie finirait : et alors le brouillard matinal, transpercé par les faibles rayons du soleil, se muait en un je ne sais quoi de précieux, de délicatement opalescent, aux reflets changeants semblables à ceux des "lattimi 1" dont elle avait sa chambre pleine.

1- On appelle lattimi les matières qui ont la couleur du lait.
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Regarde plutôt là-bas la périssoire, et admire, je t'en prie, avec quelle honnêteté, avec quelle dignité et avec quel courage moral elle a su tirer de sa totale perte de fonction les conséquences qu'elle devait en tirer. Les choses, elles aussi, meurent, mon cher. Et alors, puiqu'elles aussi doivent mourir, eh bien, mieux vaut les laisser mourir. De plus, cela a beaucoup plus de style, tu ne crois pas ?
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Micòl répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu'elle abhorrait l'avenir en soi, lui préférant de beaucoup « le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui » et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé.
Et comme ce n'était là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût pu l'empêcher proférer, que justement de ces mots et non d'autres soit scellé ici le peu de chose que le cœur a été capable de se rappeler.

[Giorgio BASSANI , "Il Giardino dei Finzi-Contini" / "Le Jardin des Finzi-Contini", Giulio Einaudi editore (Torino), 1962 - traduit de l'italien par Michel Arnaud pour les éditions Gallimard (Paris), 1964 : "EPILOGUE", page 372 de l'édition de poche "Folio" (citation publiée à la fin de la critique de notre amie enjie77)]
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Restammo per un po' sulla soglia, addossatti al portone. Pioveva a dirotto, a strisce d'acqua oblique e lunghissime, sui prati, sulle grandi masse nere degli alberi, su tutto. Faceva freddo. Battendi i denti, guardavamo entrambi dinanzi a noi. L'incantesimo a cui fino allora era stata sospesa la stagione si era rotto irréparabilmente.

Traduction:
Nous restâmes encore un peu sur le seuil, adossés au portail. Il pleuvait à verse, des traînées d'eau obliques et très longues, sur les prés, sur les grandes masses noires des arbres, sur tout.
Il faisait froid. Claquant des dents, nous regardions tous deux devant nous. L'enchantement à la fin duquel était alors suspendue la saison s'était brisé , irréparablement.
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Il est certain que, comme présageant sa mort prochaine et celle de ses parents, Micol répétait continuellement également à Malnate que son avenir démocratique et social la laissait totalement indifférente, qu'elle abhorrait l'avenir en soi, lui préférant de beaucoup "le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui" et plus encore le passé, le cher, le doux, le charitable passé.
Et comme ce n'était là, je le sais, que des mots, les habituels mots trompeurs et désespérés que seul un véritable baiser eût empêché de proférer, que justement de ces mots et non d'autres soit scellé ici le peu de chose que le coeur a été capable de se rappeler.
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Le passé n’est pas mort, affirmait à sa manière la structure même de mon récit [la Promenade] : il ne meurt jamais. Il s’éloigne, certes : à chaque instant. Récupérer le passé est donc possible. Il faut néanmoins, si l’on veut vraiment le récupérer, parcourir une sorte de couloir à chaque instant plus long. Là-bas, au fond du lointain et ensoleillé point de convergence des noires parois de ce couloir, il y a la vie, aussi vivante et palpitante que jadis, quand elle s’est manifestée pour la première fois. Éternelle alors ? Bien sûr.
(Là-bas au fond du couloir)
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