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Critiques de Grazia Deledda (60)
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Elias Portolu

Voici un grand et beau roman. Aussi simple qu'un conte de veillée et aussi complexe qu'un poème. Elias et Maddalena. Histoire d'une passion amoureuse interdite ; histoire d'un adultère que l'on appelle de tous ses voeux tout en en redoutant les inévitables et terribles conséquences.



Grazia Deledda a reçu le Nobel de littérature en 1926 et est, à ce jour et à ma connaissance, la seule auteure italienne récipiendaire de cette récompense si convoitée. Femme de lettres sarde, c'est donc avec un grand naturel qu'elle raconte sa terre natale et quel voyage ! Avec le même amour que Thomas Hardy pour décrire la campagne anglaise, Grazia Deledda décrit Nuoro et ses paysages, anime ses pâtres et ses paysans, fait flamboyer les costumes, rend hommage aux traditions, peint les us avec la minutie d'une pastorale de François Boucher.



Les personnages sont touchants de réalisme et d'idéal. Leur histoire est poignante. Ils respirent la jeunesse tout en étant empreints d'un lourd héritage séculaire, celui du travail de la terre, codifié jusque et surtout dans ses interdits. Aussi inexorable qu'un atavisme familial.



Je me suis laissé séduire par la beauté du verbe, par la clarté de l'évocation d'une île aussi belle que rude, très éloignée de la destination "carte postale" d'aujourd'hui. Et parce que la Sardaigne a sans doute perdu une partie de son âme à cause du tourisme et du bleu turquoise de ses criques, "Elias Portolu" est aussi un témoignage d'une époque révolue et à jamais tombée dans les limbes de l'oubli.





Challenge PLUMES FEMININES 2021

Challenge MULTI-DEFIS 2021

Challenge Nobel

Challenge ATOUT PRIX 2021

Challenge XXème siècle 2021

Challenge XIXème siècle 2021

Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
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Braises

Incursion dans la Sardaigne du début du vingtième siècle, grandes amours et grands tourments.



Il était une fois une jeune paysanne amoureuse d’un bel étranger qui lui promet le mariage. Il a juste oublié de lui dire qu’il était déjà marié… Enceinte, la pauvre fille est chassée par son père. Elle donnera naissance au petit Anania dans la maison d’une parente dans la montagne. Lorsque l’enfant aura sept ans, elle l’abandonnera chez son père biologique où il vivra heureux tout en gardant l’obsession de retrouver un jour sa mère. Il fera des études et tombera amoureux de Margherita, une fille riche, qui devra accepter la tare de sa naissance illégitime.



Publié en 1904, c’est un roman qui a pour héros un jeune homme. Ce sont ses tourments qui sont décrits, pas du tout ceux de sa mère abandonnée, de ses mères adoptives, ni de son amoureuse. Elles ne sont que des figurantes, c’est dommage, mais ça aurait été un tout autre roman.



La prose de l’écrivaine glorifie les beautés de la Sardaigne (au point que je suis allée voir Tourisme Sardaigne…). Elle raconte aussi une époque, celle où on dit que le père d’Anania est meunier, alors que ce qu’il moud, ce sont les olives, pour en tirer l’huile.



Un roman pour découvrir la plume d’une des seize femmes qui ont reçu le Nobel de littérature (en 1926 pour Grazia Deledda).



(La couverture des éditions Cambourakis n’a pas grand-chose à voir avec le roman.)

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Elias Portolu

Elias Portolu c'est l'histoire d'un amour impossible ou que l'on croit impossible.



Elias sort de prison (apparemment il aurait suivi de mauvaises fréquentations) et rentre chez ses parents où il est accueilli à bras ouverts. Il fait la connaissance de Madallena, la fiancée de son frère Pietro et tombe amoureux fou de la jeune femme qui de son côté l'aime aussi. Mais Elias est faible. il n'empêche pas le mariage comme lui l'avait conseillé son vieil ami berger mais ne peut s'empêcher d'aller vers Madallena. Faible encore, tourmenté, il décide de devenir prêtre puisqu'il ne peut pas être avec Madallena. Jusqu'au bout, il va douter, se tourmenter, faire des choix discutables.

Je n'ai pas été transportée par cette histoire malheureusement. Je n'ai pas réussi à m'attacher à Elias dont les choix me semblent discutables.

Beaucoup de tristesse dans cette histoire car beaucoup de malheurs vont s'abattre sur cette famille.
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Âmes honnêtes

Un petit chef-d'oeuvre de charme et d'émotion !

Anna l'orpheline est accueillie dans la famille Velena dont elle va partager les plaisirs, les jeux et les chagrins, tout en restant la petite cousine sans fortune.

De là, et de sa piété, va se développer son "désir intense de sacrifice" ; car chez les riches Velena, il est primordial de se marier à la hauteur de sa condition.

À chaque lecture de Deledda, je suis toujours sous le charme de son style, pas le moins du monde désuet.

C'est avec ce charme qu'elle nous plonge dans l'atmosphère familiale, dans les personnalités de chacun de ses membres et des liens qui les unissent, par de menus détails pleins de vie.

Mais ce que j'aime par dessus tout, c'est comment elle utilise son observation de la Nature et du passage des saisons pour incarner les émotions, et comme le reflet de l'humeur de ses personnages : ciels orageux et aubes candides, formes des nuages et chants des oiseaux, tout vous parle dans son écriture.

Alors oui je l'admets, par certains côtés ça date un petit peu tout de même.

Anna "se jeta sur son lit en pleurant et cherchant à étouffer ses sanglots avec son petit mouchoir brodé".

Le cousin Sebastiano s'énerve ? "Les instincts sauvages du Sarde jaloux s'éveillèrent en lui."

Il pourrait aussi y avoir un peu trop de religiosité dans le récit, mais Deledda évite cet écueil en abordant une réflexion somme toute universelle : "Pourquoi donc les hommes ne pouvaient-ils s'accorder ? Pourquoi se créer tant de maux, sachant bien que tout finit ?"

S'ajoutent à l'intrigue des détails sur les "coutumes bizarres" de la Sardaigne profonde, et puis surtout, j'ai été dévorée du désir de trouver un livre de recettes sardes, en lisant les menus détaillés dont ces "deux magnifiques tourtes d'amandes et de miel".

Pas vous ?



Traduction de Fanny Rivière.



Challenge ABC

Challenge Nobel
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Braises

Troisième incursion dans l'oeuvre de Grazia Deledda et le charme agit toujours, incandescent cette fois.

Il brûle d'un feu inextinguible, le coeur d'Anania abandonné par sa mère dont il n'aura de cesse que de vouloir la retrouver pour qu'elle expie sa faute. C'est pourtant elle, la fille mère abandonnée à une vie de cendres, qui donnera son enfant à son père pour qu'il ait une vie meilleure. Mais nous sommes en Sardaigne, au tournant du siècle, et au fond des villages de montagne la vie ne fait pas de cadeaux aux jeunes filles qui n'ont su résister aux braises de la passion.

Drame pastoral, sacrifices croisés d'une mère au destin brisé et d'un fils dont le poids de son histoire familiale anéantira l'ascension sociale vers la lointaine Rome, évocation vibrante d'une île dont la nature forge le coeur des hommes : Grazia Deledda, la plus incandescente des auteures nobellisées, nous offre encore un roman somptueux et tragique, saisissant de passion et de modernité.
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Braises

Publié en 1904 en Italie, ce roman est traduit dès l’année suivante en français ; il est toujours accessible dans une récente réédition aux éditions Cambourakis.



Nous sommes en Sardaigne rurale. Une jeune fille, Oli, succombe au charme d’un beau paysan, qui est déjà marié. Lorsqu’elle est enceinte, son père la chasse, et elle trouve refuge auprès d’une parente du père de son enfant. Elle finira par partir, en abandonnant son fils, Anania. L’enfant sera élevé au foyer de son père, l’épouse de ce dernier, sans enfants, se prenant d’affection pour lui. Très doué pour les études, il sera soutenu financièrement par le riche patron de son père, ce qui lui permettra d’aller à l’université. Il deviendra amoureux de la fille de son bienfaiteur, Margherita  et un mariage devient possible. Mais Anania n’a pas oublié sa mère, et la cherche, pensant la trouver dans des femmes sardes dont il croise le chemin.



C’est vraiment une très belle prose, poétique, travaillée, riche de rythmes et de sensations. La manière de créer des personnages, ainsi que l’ambiance de la Sardaigne, des paysages, de la nature, mais aussi des mentalités, est très maîtrisée. J’ai été un peu moins convaincue par une partie du récit, quelque peu vieilli sans doute maintenant, avec une morale d’un autre âge. Mais cela correspond à une époque, à la description de ce monde disparu maintenant mais qui a existé pendant des siècles.



C’est le premier livre que je lis de Grazia Deledda, et il me donne la sensation que l’auteure est une extraordinaire styliste, qu’elle sait rendre les beautés de son île d’origine, sa nature, ses climats, son état d’esprit à la perfection, mais j’ai été moins convaincue par son art de la narration, qui est presque d’une certaine manière secondaire, presque comme quelque chose d’obligé pour parler d’un lieu, d’une culture, d’un peuple. Il y a des sortes de sauts dans le récit, sans véritable transitions parfois par exemple. J’ai un peu regretté que le livre n’ait pas plus joué sur une forme de fatalité, tragédie, qui étaient en germe, qui auraient été logiques, mais qui finalement se dissolvent un peu au fur et à mesure. Mais il y a des passages magnifiques, et la belle écriture fait que l’on suit jusqu’au bout le chemin d’Anania avec intérêt et plaisir.
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Braises

Très beau roman. Je l'ai lu un peu par hasard. Je travaille dans une médiathèque et ce livre figurait dans un office de livres à lire, mis à disposition par notre libraire.

Voici l'histoire...En Sardaigne, au début du 20ème siècle, Anania a été abandonné par sa mère à l'âge de 7 ans. Elle l'emmène chez son père et disparaît aussitôt. Son père est déjà marié à une femme aisée. Il trouve protection autour de ce couple et le fait parrainer par un riche patron local qui lui donne la chance de vivre confortablement et d'étudier comme un enfant de son âge. A l'adolescence, Anania tombe amoureux de Margherita, la fille de son bienfaiteur. Mais malgré cette vie facile, il ne cesse de penser à sa mère et tente de la retrouver par tous les moyens.

Ce roman a été écrit en 1904, c'est un récit poignant, on ne lâche pas le livre facilement. Très bien écrit, l'auteur, Grazia Deledda, nous emmène à travers la campagne sarde, dans cette histoire bouleversante.

Elle, a reçu le prix Nobel de littérature pour sa trentaine de romans et une quinzaine de recueils de nouvelles. Son chef d'oeuvre (que je n'ai pas encore lu) "Elias Portolu" est son premier roman. Une auteur à découvrir !!!
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Le pays sous le vent

**

Alors qu'elle débute sa vie d'épouse et qu'elle espère profiter de son voyage de noce, une jeune fille sarde retrouve l'homme qui lui était destiné quelques années plus tôt. Gravement malade, il ressemble a un fantôme. De drôles de sentiments font rage en elle, sans qu'elle puisse vraiment se les expliquer...



Prix Nobel de Littérature, Grazia Deledda nous offre ici un roman qui a bien vieilli... Une écriture certes jolie mais dans un style mièvre et gentillet. Ce pays sous le vent ne m'a pas conquise par son fond, même si la forme est plutôt réussie...
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Roseaux au vent

Lu en V.O.

Un roman plein de tensions et de drame au coeur de la Sardaigne.



C'est l'histoire d'une famille noble déchue, trois soeurs qui ne veulent pas renoncer à leur position sociale malgré l'absence d'argent. C'est aussi l'histoire du serviteur plus que jamais fidèle, Efix, qui se sacrifie pour payer un crime du passé. Puis il y a le retour du neveu, le fils de la quatrième sœur qui s'est enfuie il y a longtemps.

Le roman défile au rythme des remords, des souvenirs douloureux, des espoirs, des rêves ou de la résignation. La maison des trois sœurs est un personnage à part entière tellement présente dans le récit. Elle abrite la tourmente des sentiments mais aussi le temps qui semble parfois se figer.

Il y a des passages de pure poésie surtout dans la description des lieux et de la nature toujours fortement présente, comme si elle jouait un rôle elle aussi dans le drame de la vie, au rythme des saisons.

Puis l'écriture de Grazia Deledda sait admirablement rendre la psychologie de ses personnages au gré de toutes les pensées qui les assaillent, avec un lien religieux puissant et omniprésent.

J'aime énormément le personnage d'Efix d'une force dramatique incomparable, pilier de cette histoire, qu'il débute et termine d'ailleurs. J'apprécie particulièrement les passages dans son « poderetto » (sa petite ferme qu'il cultive pour ses patronnes) et son rapport avec les éléments naturels comme s'il communiait totalement avec eux.



Un roman puissant, inoubliable.

Grazia Deledda mérite d'être davantage connue et lue. La deuxième femme tout de même à recevoir le Prix Nobel de littérature en 1926!
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Le lierre sur l'arbre mort

L’arbre mort est ce qui reste de cette très ancienne famille de notables sardes, dont la grande maison trône au milieu du village, mais dont le garde-manger est vide. Le dernier membre masculin de la dynastie, Paulu, est sans cesse par monts et par vaux, à tenter de trouver de l’argent, un plan pour en gagner, une bonne âme (bonne ou naïve, c’est selon) pour en emprunter. L’ambiance "fin de race" (quelle expression horrible, m’enfin vous voyez ce que je veux dire) est excellemment rendue dans ce roman très, très sombre, notamment par la présence de cette dernière branche de l’arbre, la petite fille lourdement handicapée qui va clore la dynastie. Sauf si…

Il y a aussi le lierre, attaché à cet arbre agonisant : Annesa, femme forte, pleine de vie, qui a été adoptée enfant par cette famille et s’y dévoue toute entière. Convoitée pour sa beauté et sa personnalité, elle n’a d’yeux que pour Paulu : sera-t-il son avenir, ou bien sa perte ? À quoi Annesa est-elle prête pour sauver sa famille d’adoption ?

Extraordinaire roman, d’une très grande subtilité, qui dépeint la fin d’une époque, l’agonie d’une sorte d’aristocratie rurale et patriarcale, et y oppose la vitalité, la rage d’Annesa : un portrait de femme assez inoubliable.

Traduction fluide de Fabienne Andrea Costa.

Challenge ABC 2022/2023

Challenge Nobel
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Elias Portolu

Elias, jeune berger sarde, sort de prison et retrouve la lande et son maquis. De retour chez lui, il rencontre la fiancée de son frère et dès le premier regard les deux jeunes gens tombent éperdument amoureux.

Amour impossible, passion dévorante, destinée tragique, Elias se sent damné et se tourne vers la religion et sera ordonné prêtre. Malgré son aspiration à la pureté le jeune héros aura bien du mal à s'éloigner de la tentation et surtout à ne pas y céder.

Tiraillé entre le Bien et le Mal, sa décision finale ne sera peut-être pas la plus bénéfique aux protagonistes.



Très beau roman aux personnages tourmentés et émouvants,  drame à l'issue tragique, j'ai beaucoup aimé la plume de cette autrice italienne, prix Nobel de littérature, et dont pourtant je n'avais pas entendu parler.
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Dans l'ombre, la mère

Le résumé de ce roman me tentait et je dois dire que je n'ai pas été déçue. D'emblée, j'ai été séduite par l'écriture de Grazia Deledda, première italienne à recevoir le prix Nobel de littérature en 1926. Dans l'ombre la mère, paru d'abord sous forme de feuilleton en 1919, a été publié roman en 1920. L'histoire se déroule en Sardaigne dans un petit « village perdu » du nom de Aar où une sorte de malédiction semble s'abattre depuis longtemps sur les curés de la paroisse.



Maria Maddalena était autrefois servante. Il y a sept ans, cette veuve aux mœurs irréprochables s'est installée dans ce village avec son fils Paulo. Ce dernier, âgé de vingt-huit ans, est devenu prêtre. La Mère est fière de cet unique fils : « Sept années s'étaient passées ainsi, et la Mère ne l'incitait pas à bouger parce qu'ils étaient si heureux là-haut, dans le petit village qui, pour elle, était le plus beau de la terre parce que son Paulo en était le Christ et le roi.»



Mais depuis quelques temps, la Mère perçoit des changements dans l'attitude de son fils, lui qui jusqu'alors vivait « comme un enfant innocent : il étudiait, priait et vivait pour le bien de ses paroissiens ». Paulo s'est en effet épris de la riche et solitaire Agnese.



Dans ce roman, on entre véritablement dans la tête des personnages, partageant leurs tourments, leurs souvenirs et leurs doutes. Paulo est tiraillé entre son amour pour Agnese et le serment qu'il a fait à Dieu, tandis que la Mère se sent impuissante face à la perdition de son fils. Je me suis attachée à ces personnages. J'aurais aimé connaître davantage les sentiments d'Agnese, du moins sous le même traitement que les deux autres personnages. En tout cas, le suspense m'a tenue jusqu'à la dernière ligne.



La manière d'écrire est très agréable et poétique dans ce roman assez court d'environ 150 pages qui plonge le lecteur dans une ambiance rurale du début du XXème siècle où les traditions dominent encore.

La couverture de cette collection des éditions Cambourakis est très jolie avec des couleurs attrayantes.

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Le pays sous le vent

Les avis sur ce roman me laissaient perplexe. J'étais tombée sous le charme de l'écriture de Grazia Deledda dans Elias Portolu et Dans l'ombre, la mère. Je ne pouvais pas concevoir que son style dans Le pays sous le vent puisse être si différent. Et pourtant, ce fut une déception.



L'histoire en elle-même m'a semblé un peu superficielle tout comme le traitement des personnages. Le pays sous le vent commence par un voyage de noces. Nina ne semble pas particulièrement ravie. Elle se remémore sa vie de jeune fille dans la maison familiale. Il y a quelques années, ses parents ont logé le fils d'un notaire de leur connaissance. Cette furtive rencontre avec cet étudiant en médecine a laissé à Nina une forte impression. Elle se souvient d'un Gabriele charmant et extravagant. Désormais mariée, alors qu'elle passe son voyage de noces dans une maison de campagne, la jeune femme aperçoit un homme chétif et malade. Celui-ci n'est autre que Gabriele.



La coïncidence m'a semblé énorme. Quant aux personnages, je les ai trouvés plutôt insipides. J'ai eu la sensation que leurs tempéraments étaient juste survolés. Je n'ai pas réussi à cerner Nina, trouvant souvent ses réactions excessives voire agaçantes. Concernant l'écriture, je rejoins l'avis d'autres lecteurs qui se sont exprimés avant moi : un ton un peu mièvre et des descriptions redondantes. Le roman est assez court.



Malgré cette déception, j'espère retrouver dans d'autres romans de Grazia Deledda ce qui m'avait tant plu lors de mes précédentes lectures.

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Elias Portolu

Après avoir été conquise par l'écriture de Grazia Deledda dans Dans l'ombre, la mère, je n'ai pu résister longtemps avant de me procurer un autre roman de l'auteure. Écrit dans un style similaire, le récit m'a tout autant plu, peut-être même davantage.



Nous sommes à Nuoro en Sardaigne. À vingt-trois ans, Elias Portolu sort de prison. De retour sur son île natale, il est chaleureusement accueilli par ses proches, ses parents et ses deux frères Pietro et Mattia. Son frère aîné Pietro, s'apprête à se marier avec Maddalena. Mais Elias et Maddalena sont attirés l'un par l'autre.



Tout au long du roman, on suit l'introspection d'Elias. Le jeune berger, tiraillé entre la passion et la raison, s'adonne à la rêverie, s'interroge et se torture. Il se laisse souvent dominer par ses peurs. Pour échapper à ses sentiments et aux conséquences que ceux-ci pourraient avoir sur sa famille, il envisage de devenir prêtre.



Dans l'ensemble, j'ai apprécié la sensibilité de ce personnage masculin. Les personnages secondaires m'ont également plu : le côté attachant du père malgré un caractère bien trempé, la piété de la mère, la jovialité de l'abbé Porcheddu ou encore la sagesse des conseils de Zio Martinu.



Grazia Deledda parvient à plonger le lecteur dans une ambiance particulière et dépeint habilement les traditions sardes. Personnellement j'ai été séduite par cette histoire d'amour impossible.
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La madre

La madre est paru en feuilleton en 1919, puis en roman en 1920.

L'action se passe en Sardaigne, comme les autres romans de Gazia Deleda.

Sardaigne, pays riche de traditions et prisonnier d'une loi morale rigide.

Dans le village, Paul est un jeune prêtre très estimé, reconnu comme un modèle de foi et de dévotion.

Malheureusement, il n'échappe pas à la séduction d'Agnese, une femme qui vit seule dans sa grande propriété. Scandale : il est amoureux et la rejoint la nuit.

On imagine le désespoir de sa mère qui avait tout fait pour le soustraire à la pauvreté rurale.

Elle tente de le convaincre de revenir à la raison, retrouver le droit chemin.



Le roman décrit le dilemme du prêtre déchiré entre sa foi et cet amour qui le dépasse.

Décrit la souffrance de la mère qui ne condamne pas le "pêcheur" mais voit son tourment et ne sait pas vraiment ce qui serait mieux pour lui.



L'écriture est simple, élégante et fluide;



Lu en italien
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Le lierre sur l'arbre mort

Un pas de plus dans la découverte de cette auteur nobelisée il y a près d'un siècle et mon enthousiasme ne se dément pas, au contraire : plus encore qu'avec Elias Portolu, cette lecture est totalement immersive, et cela sur tous les plans, à la fois dans la nature et la culture paysanne sarde tout d'abord, grâce à une plume précise et sensible qui nous fait ressentir la décrépitude montant le long des murs de la maison des Decherchi, le goût de l'eau ramenée du puits, la paille flétrie au fond de l'étable mais aussi la puissance du lever de soleil sur la vallée et la fraîcheur à l'ombre des murs de la vieille église.

Mais cette sensation d'immersion c'est d'abord au fond des âmes qu'elle se produit, et surtout celle tourmentée d'Annesa, enfant recueillie par la famille, tombée à l'état de servitude à mesure que les moyens viennent à manquer et que son coeur se scelle à celui de l'indolent Paulu, auquel elle est liée comme le lierre sur l'arbre mort. Silencieuse et renfrognée, Annesa souffre pour ses bienfaiteurs, elle observe et rêve : Si seulement l'acariâtre et avare Zua, lui aussi recueilli par la famille avec son handicap et son magot qu'il refuse de lâcher, pouvait mourir...



Grazia Deledda est vraiment une auteure à redécouvrir, ce que permet la réédition récente de plusieurs de ses oeuvres en format poche par les éditions Cambourakis, et ce drame rural profond et envoutant est une excellente porte d'entrée.
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Elias Portolu

Tempête sous un crâne dans le maquis sarde...



Le crâne torturé, c'est celui d'Elias, un jeune homme que son séjour en prison a déj considérablement perturbé moralement; c'est dans cet état d'esprit délicat qu'il rentre au village où, au sein d'une famille qui l'accueille dans la joie, il fait la connaissance de la promise de son frère. Le coup de foudre réciproque qui en résulte va ouvrir et nourrir le drame qui va se dérouler implacablement comme dans une tragédie grecque, Elias, tout à tour déterminé à tenir et succombant à la passion, refusant toutes les portes de sortie que sa morale réprouve.



Si la psychologie du roman est désuète, sa tension dramatique et sa justesse émotionnelle ne le sont pas, et moins encore la plume poétique et colorée de Grazia Deledda quand elle peint la nature sarde, véritable personnage du roman évoluant à chaque saison, avec une authenticité et un amour que n'aurait pas renié Thomas Hardy. En cela, ce roman de 1903 est novateur, et c'est peut-être pour cette raison que l'univers de l'auteure a té récompensé du prix Nobel.
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Le pays sous le vent

Un court texte romancé dont l'auteur, Grazia Deledda (1871-1936), fut prix Nobel de littérature en 1926, soit dix ans avant Pirandello, dont elle était exactement contemporaine.

Mais quelle différence entre les deux écrivains, à lire ce texte fleuri et sentimental, souvent mièvre et qui évoque les émois amoureux d'une jeune provinciale sarde devant le beau ténébreux Gabriele, qu'on lui destine en mariage, et qu'elle va retrouver, miné par la tuberculose et près de mourir, au cours de sa lune de miel avec son jeune mari, nouveau maire de la petite localité de bord de mer où ils ont élu résidence. Bref une oie blanche qui prend pour de la passion des rêveries de jeune fille romantique, et se satisfait pour finir de son nouveau statut d'épouse d'un officiel.

Le style a beaucoup vieilli et cette introspection sentimentale et romanesque aussi.

En voici un exemple : "Les bords des fossés sont jonchés de petites fleurs de toutes les couleurs, des fleurs fraîches et sauvages comme mon enfance et mon adolescence. J'ai envie d'en cueillir un bouquet et de le ramener à la maison, mais je n'ose pas couper les tiges, de peur de faire souffrir les fleurs." C'est presque insoutenable de mièvrerie. Même le sens de la nature est propice à des clichés fades. L'auteur, soit taxée de vérisme, soit considérée comme décadente, est tombée dans un oubli mérité, où il vaut mieux la laisser, à moins que d'autres œuvres n'en révèlent des qualités insoupçonnées ?
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Roseaux au vent

Efix  est un agriculteur qui travaille depuis plusieurs années dans une ferme en Sardaigne appartenant aux dames Pintor.

À la fin d'une dure journée de travail il reçoit, en fin de soirée, la visite d'un jeune homme qui demande quelques éclaircissements concernant une lettre qui vient d'arriver. 

Efix retrace l'histoire de la famille Pintor ; 

les trois demoiselles Pintor , Ruth, Noemi et Ester ,

la mère Donna Cristina , décédée prématurément,

le père Don Zame, despotique et arrogant, de plus en plus tyrannique envers ses filles jusqu'à sa mort, survenue dans la rue pour des raisons inconnues, peut-être une syncope ou une agression par des inconnus,

sa sœur Lia, qui s'est enfuie suite à des mésententes familiales.

Des roseaux sous le vent (Canne al vento) est une simple histoire d'hommes simples. 

Le talent de l'auteur – je dois dire auteure...

a été de représenter avec succès la société de l'époque avec ses traditions, ses fêtes et ses superstitions. 

Elle décrit une société dans laquelle la journée était consacrée aux tâches les plus simples de la vie et la nuit au repos. 

La nuit qui est un moment de magie, animée par toutes sortes de créatures fantastiques.



Les romans de Grazia présentent, dans une langue qui colle au sujet, les vies de ceux que l'on appelle maintenant les gens de peu.


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Elias Portolu

Une symphonie pastorale en Sardaigne au début du 20è siècle.

À peine sorti de prison (une erreur judiciaire d'après lui), Elias rentre au village pour y découvrir son frère Pietro fiancé à l'ensorcelante Maddalena. Elias et Maddalena tombent amoureux, mais bien sûr, elle est promise à Pietro, donc une femme interdite. D'où affres et tourments.

Un prêtre adjure Elias de renoncer à elle, un voisin pragmatique, "le vieux païen", lui conseille de l'épouser malgré tout.

L'intrigue est mince, et un siècle plus tard on se demande un peu pourquoi le héros irait choisir l'option qui rend le plus de monde malheureux. On est étonné de lire que sa pusillanimité s'oppose au caractère d'un homme, un vrai, "un aigle". On se demande surtout si quelqu'un lui a demandé son avis, à Maddalena (réponse : non).



Mais la beauté de ce court roman est ailleurs. Grazia Deledda a un merveilleux talent pour restituer cette époque disparue, cette Sardaigne traditionnelle, rurale et pieuse. Le père est un héros truculent, la mère "une vraie sainte". La description minutieuse d'un pèlerinage à l'église de St François (prétexte à gros repas et beuveries) est incroyablement vivante, de même celle du carnaval. Les paysages, le village, même les agneaux "gracieux, blancs comme neige" sont décrits avec poésie.

Les tourments endurés par Elias, "ce garçon beau et faible comme une femme", déchiré entre passion amoureuse et religion, sont également racontés avec force détails, reflétant le rythme des saisons sur la "tanca".

Traduction sans faille par Georges Hérelle.

Challenge Nobel
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