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4.12/5 (sur 50 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1943
Mort(e) : 1978
Biographie :

Emmett Grogan, de son vrai nom Kenny Wisdom, était l'une des figures marquantes du mouvement Hippie.

Il fut l'un des fondateurs des Diggers, une allusion aux anciens Diggers (1649-1650), les Laboureurs anglais qui formaient l'aile gauche de l'armée de Cromwell.

Il faisait partie d'une troupe de théâtre fort connue en ce temps-là, la San Francisco Mime Troupe, dirigée par RG Davies. Elle était sise dans le fameux quartier Haight-Ashbury, qui a donné son nom au mouvement hippie (Haight-Ashbury Independant Property).

Grogan a déjà un passé chargé : bagarreur, défoncé au dernier degré (il s'est décroché de l'héroïne qu'il s'envoyait depuis l'âge de treize ans), voleur et révolté permanent (il fricotera un temps en Irlande avec l'IRA). Grogan a bourlingué, réfléchi, il est malin, il s'ennuie. Il n'est pas très excité par ce qu'il se passe à San Francisco, mais le terrain est favorable.

A la suite d'un casse, il est avec ses amis en possession d'un certain paquet de fric. Il trouve finalement en quoi il va le transformer.

Grogan et sa groupe, les Diggers, commencent à nourrir les affamés, les marginaux, les paumés, les junkies, les profiteurs, les clochards, les fugueurs, les passants, les hippies, les curieux.

Les Diggers organisent aussi des spectacles, gratuits également, avec la San Francisco Mime Troupe.
On y voit Ken Kesey, Neil Cassady.

Un concert de rock gratuit est organisé dans un parc, avec deux camions-scène dos à dos deux projecteurs géants. Le Grateful Dead ; Country Joe & the Fish, Janis Joplin et Big Brother & Holding Company viennent jouer sous les lanternes multicolores.

Bob Dylan a consacré son album Street Legal (1978) à Grogan.

Après ces épisodes, Grogan écrit deux livres, des chansons, devient militant anti-nucléaire, fait du cinéma, avant de mourir d'une crise cardiaque dans le métro en avril 1978.
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Source : increvablesanarchistes.org
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Ou t'as attrapé toutes ces taches de rousseurs ? demanda-t-elle.
- C'est pas des taches de rousseur, bébé, c'est des baisers d'ange, répliqua Kenny.
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Le temps passait, ou restait immobile. Pas de différence. Le cadran de la pendule, la position des aiguilles ne signifiaient rien. Une seconde, une minute, une heure, un jour, une semaine, un mois ou un an, ou deux, ça n’a pas d’importance. Il n’y a plus de calendrier. Tout reste pareil. C’est le temps de la drogue. Le réveil sonne uniquement dans les moments de panique, quand la filière s’est perdue dans la nature, ou quand un pépin arrive qui tarit la source de la marchandise dont le type a besoin pour oublier la vie. Ou la mort.
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Les anges de Frisco voulaient remercier la population de Haight qui avait aidé à payer la caution de leurs frères, et envisageaient de donner une grande fête. Pete l'Ange en parla à Emmett. Ils décidèrent d'organiser ça dans le parc, pour le Jour de l'An. Ce qu'ils firent. Les Anges payèrent la bière et la sono, et Emmett trouva un grand camion à plate-forme pour servir de scène. Comme c'était un dimanche et qu'il n'était guère que midi, il dut aller réveiller Big Brother et la Holding Company, ainsi que le groupe des Grateful Dead. Pearl le maudit et le traita de tous les noms, et Jerry Garcia lui conseilla d'aller jouer à la roulette russe avec un automatique, mais ils vinrent tous, et il joua merveilleusement de la guitare, et elle chanta de toute son âme pour le peuple.
Ce fut une sacré journée et une sacrée fête, le premier festival rock gratuit qu'on ait jamais vu dans un parc. Quand le soir tomba, tout le monde était heureux et épuisé et en pleine vape. Les flics rappliquèrent, virent que tout le monde était à plat, et se tirèrent en marmonant vaguement qu'on avait pas demandé d'autorisation. La foule salua leur départ en chantant : " Le parc appartient au peuple ! Le parc appartient au peuple !"
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Il respirait difficilement, et il sentit à peine l'aiguille percer la veine. Du sang monta dans le compte-gouttes. Il le regarda un moment, puis il dénoua le garrot et injecta tout le liquide dans son bras. La chaleur se répandait déjà dans tout son corps, avant même qu'il retire l'aiguille. L'héroïne le détendit, il avait envie de dormir, mais il fut soudain pris d'une nausée et rejeta dans les W.-C. tout ce qu'il avait mangé et bu dans la journée. Ça n'avait pourtant rien de désagréable, ça arrivait à tout le monde la première fois, et Kenny s'y était attendu. Il nettoya enfin son matériel, replia les bords du papier, rentrant les coins de chaque côte, et enveloppa le tout dans du papier des cabinets ; il cacha le petit paquet derrière le panier à linge. Puis il essuya le sang de son bras avec un Kleenex et s'assit sur le rebord de la baignoire en se demandant combien de temps il lui faudrait surmonter la phase de la nausée. Il alluma une cigarette, qui lui parut meilleure que toutes celles qu’il avait fumées jusqu'alors et comprit qu'il allait devenir un camé de première classe, maintenant qu'il venait de voler en solo, de prendre son premier vrai shoot.
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Dès le départ, le Birdland devint un de ses lieux favoris. Il allait toujours seul au club de la 52e Rue. Il payait deux dollars au caissier, au pied de l'escalier, après s'être bigorné avec un nabot à peau noire au sujet de son âge, puis il allait s'installer au bar ou s'asseyait dans la galerie pour boire du Cutty Sark en écoutant les musiciens : des gars comme Bobby Timmons, Cannonball et Nat Adderly, Charles Mingus, Stang Getz, Jackie Mac Clen, Miles Davis, Dizzy Gillepsie, James Moody, Herbie Mann, Philly Jo Jones, Leroy Vinegar ou Horace Silver qui était son préféré.
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« La théorie de l’échec… Ne possédant rien, tu n’as strictement rien à perdre. »
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Au bout d'une heure, Kenny était en pleine vape. Les objets inanimés et les pensées fugaces se confondaient et se libéraient, et tourbillonnaient en cataractes d'apparences. Des souvenirs surgis du passé explosaient en gerbes kaléidoscopiques de spirochètes lumineux, dansaient en une cascade chaotique, nostalgique et hors du temps, comme les pensées d'un homme qui se noie. Tout se déplaçait à la vitesse de la lumière, avec le soleil d'hier luisant dans une direction et celui de demain dans une autre. Le passé et l'avenir devenaient le présent. Il voyait une lueur, scintiller au plus profond de son être, et il comprit immédiatement que s'il cédait à l’angoisse ou à la panique, il raterait l'éblouissement de sa propre mort qui faisait partie de sa vie. Il s'envola, se plaça sur orbite et au moment où il craignait d'y rester toujours et pensait que ça suffisait comme ça, tout se termina et il commença à redescendre. Il avait mal dans les riens.
Après l'orage psychédélique, les pensées de Kenny se calmèrent. Il savait que la plupart des gens étaient mal dans leur peau parce qu'ils craignaient ce qu'ils étaient. Il comprenait qu'il aurait beau chercher à savoir s'il serait le héros ou la victime de sa propre vie, jamais il ne pourrit découvrir son destin.
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C’était un aspect du Ringolevio qui plaisait aux joueurs, et qui faisait de ce jeu un élément permanent de la tradition culturelle des rues de New York. Tôt ou tard, au cours de la partie, chaque joueur devait s’interroger sur lui-même et prendre conscience de ses limites physiques ou morales. Quand un gosse avait disputé quelques parties, il commençait à se connaître, il découvrait sa valeur et ses défauts en se comparant aux autres ; et quand il se connaissait bien, il se rendait compte qu’il possédait une qualité unique, personnelle, et il la développait jusqu’à ce qu’elle finisse par être connue des autres et respectée, et jamais il ne risquait sa réputation en se laissant aller à des fantaisies. Qu’on le veuille ou non, que ça plaise ou non, inévitablement, on apprenait à se connaître soi-même.
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Le Ringolevio nous préparait à la vie. À la violence, aux iniquités, à la pauvreté, aux guerres. On apprenait à baisser la tête, on apprenait la rapidité et la ruse, les deux conditions essentielles de la survie. On pouvait être un cancre en maths, mais on réussissait.
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Le temps passait, ou restait immobile. Pas de différence. Le cadran de la pendule, la position des aiguilles ne signifiaient rien. Une seconde, une minute, une heure, un jour, une semaine, un mois ou un an, ou deux, ça n’a pas d’importance. Il n’y a plus de calendrier. Tout reste pareil. C’est le temps de la drogue. Le réveil sonne uniquement dans les moments de panique, quand la filière s’est perdue dans la nature, ou quand un pépin arrive qui tarit la source de la marchandise dont le type a besoin pour oublier la vie.
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