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3.6/5 (sur 259 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 28/11/1965
Mort(e) à : Paris , le 03/10/2005
Biographie :

De son vrai nom William Baranès, Guillaume Dustan suit le parcours classique Sciences-Po-ENA (Ecole nationale d'administration) avant de se lancer dans une carrière juridique. Juge administratif, il exerce quelque temps à Tahiti avant de revenir en France. Il découvre sa séropositivité en 1996, plaque tout et écrit son premier roman, 'Dans ma chambre', où il évoque les relations sexuelles non protégées entre homosexuels dans les années 1990. Suivent deux autres livres autobiographiques, 'Je sors ce soir' et 'Plus fort que moi', dans lesquels il se dévoile un peu plus ; 'Nicolas Pages' reçoit le prix de Flore en 1999. Militant, il crée une collection de littérature gay et lesbienne aux éditions Balland, 'Le Rayon gay'. Guillaume Dustan publie son sixième et dernier roman, 'Dernier roman', en 2004 chez Flammarion ; il meurt un an plus tard d'intoxication médicamenteuse involontaire.
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Source : Wikipedia evene.fr
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OEUVRES II DE GUILLAUME DUSTAN Rencontre avec Thomas Clerc & Frédéric Boyer C'est le deuxième volume des oeuvres complètes, après un premier tome paru en 2013. Génie divin, LxiR et Nicolas Pages (Prix de Flore 2000), publiés aux éditions Balland dans la collection « le Rayon » entre 1999 et 2002, forment la trilogie de ce nouveau volume. Les trois livres marquent un tournant décisif dans l'oeuvre de Guillaume Dustan, mort en 2005. Là où la première trilogie déroulait un thème unique (le sexe) dans des cadres strictement définis (la chambre, la boîte de nuit, les back-rooms), ces trois livres, notamment Nicolas Pages, prouvent que Dustan n'est pas seulement un pornographe accompli, mais aussi « un capteur du sentiment amoureux », comme l'explique l'écrivain Thomas Clerc qui dirige cette édition, auteur d'une longue préface. La pensée et les textes de Dustan contrastent fortement avec l'époque de moralisation et de régression qui est la nôtre. La première trilogie exposait un mode de vie essentiellement axé sur le plaisir sexuel, Dustan prolonge cette revendication pour en faire un programme de vie, une sorte de projet politique. Il relie politique du désir et progressisme social, sur le double modèle du libéralisme et du libertarisme. À lire – Guillaume Dustan, Oeuvres II, POL, 2021.

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il était hors de question d'écrire sur ma vie honteuse, ma vie de rat. Impossible. Si j'ai pu écrire mon premier livre, c'est parce que je pensais que j'allais mourir. Dans un testament, on est libre. On déshérite. J'ai déshérité mon père et tous les flics. J'ai dit que je me droguais et que je me faisais mettre. Les deux grands trucs politiquement incorrects. Les deux trucs qui donnent une mauvaise image de l'homosexualité (comme si donner une bonne image allait changer quoi que ce soit).
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Guillaume Dustan
En littérature, soit c'est soi, soit c'est du bidon.
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La littérature homosexuelle donc. Un certain nombre de textes figureraient à son Panthéon s'il en existait un : Teleny. Le livre blanc. Maurice. Pompes funèbres. Notre Dame des Fleurs. Corydon. La gloire du vaurien. Sodomie en corps onze. Les chiens... Le concept choque parce qu'il ne recoupe pas nos catégories habituelles : il y a la littérature (= la littérature hétéro). « La littérature » est une chose très importante, tellement importante qu'elle est renvoyée aux États et non pas aux langues utilisées : il y a la littérature française, belge, québécoise, anglaise, américaine, australienne. De manière transversale aux langues et aux nations, il y a des genres : le roman, la poésie, le théâtre. Des sub-genres : le roman policier, le roman à l'eau de rose, la science-fiction. Manifestement la littérature homosexuelle ne trouve pas sa place dans ce paysage. Elle ne correspond ni à un État, ni à une langue, ni à un type de narration existants. Il existe déjà des romans gays de science-fiction, d'aventure, des polars gays, du fantastique gay, des romans d'éducation gay, des romans à l'eau de rose... Qui sont quoi en définitive ? Juste des histoires où il y a une masse critique de gays. Comme il existe des histoires où il y a une masse critique de juifs (Singer), ou de noirs (Chester Himes), ou de femmes (Mansfield, Les femmes savantes, le Misanthrope). La littérature gay est une littérature nationale des nouvelles nations, des nations opprimées, des nations sans Etat. Elle nous éclaire sur le rapport de forces politiques des groupes sociaux : si les hétéros étaient minoritaires, leurs droits bafoués par des États contrôlés par les homos, on parlerait de littérature hétéro avec autant d'embarras qu'on parle de littérature homosexuelle. Ce n'est que parce que le monde est ce qu'il est pour le moment que la « littérature » est identifiée à la littérature hétéro.
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Guillaume Dustan
Le contraste entre ma honte et ma peur d'alors et la tranquillité de ma conviction actuelle que l'identité homosexuelle est construite sur le refoulement de l'homosexualité. "On n'est pas des pédés". Ok, et qu'est-ce que vous êtes alors, les mecs? Certitude maintenant que le discours psy qui attribue l'homosexualité à la peur des femmes doit être renversé : être hétéro, c'est avoir peur des hommes. de son désir des autres hommes. Un désir pourtant bien naturel : sentir la force résonner avec la force, se transmuer en douceur, osciller d'un pôle à l'autre, du yang au yin et retour.
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Pédé, pédé, pédé, je voyais qu'elle pensait. Un vrai homme ne fait pas ça. C'est à vingt-trois ans que j'ai compris que j'étais foutu. Je n'allais pas pouvoir me marier. Etre normal. J'ai commencé à me faire sauter, me faire punir, me faire tuer. A vingt-cinq ans j'étais séropositif. C'était bon. J'étais mort. La disparition de la honte est très récente. Quelques semaines en fait. Avec les livres et le reste, j'imagine, elle est partie. Je ne savais d'ailleurs pas que j'avais si honte. Pourtant je savais que j'avais cherché à me faire contaminer. Je ne savais pas que j'avais si honte. Honte d'être poilu, honte d'être pédé, honte d'être juif, honte d'être drogué, dans l'ordre de ce qui se voyait le plus à ce que j'essayais de tenir caché.
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Le transport de verre plein est un sport d'adresse à lui tout seul. Personnellement je mets la paume au-dessus pour plus de sûreté. Si ça bouge trop je préfère me lécher la main qu'être couvert de Gin-Get.
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Un jour nous avons eu une conversation par méls interposés avec Tim sur ce qu’était « une œuvre purement gay » comme il l’avait écrit dans un article d’Illico et il m’a cloué le bec en m’écrivant ceci : « Il y a de l’art gay, parce que les gays ont décidé que telles ou telles œuvres les représentaient (lecture rétinienne) ou les structuraient (lecture d’appropriation) ».
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En fait, on meurt trois fois. La première fois, quand on se rend compte, enfant, que la mort, non seulement existe, mais qu'elle est aussi pour nous. Avant, on ne sait pas. On est éternel. Dès qu'on sait que la mort existe, qu'on est promis à la mort, ben..., on meurt. On tombe en dépression. C'est vers je ne sais pas quel âge... C'est assez bizarre que Freud n'ait pas parlé de ça. La deuxième fois qu'on meurt, c'est quand on pense qu'on ne sera plus jamais aimé. Le premier amour: ça y est, on est avec quelq'un pour la vie? C'est certain c'est l'homme de ma vie. Mais en fait, c'est le coup de la répétition névrotique, on a choisi exactement celui qu'il fallait pour revivre tous les traumas, donc ça se passe mal, et on se quitte, et on reste seul, et puis ça merde, c'est de petits amours, de faux amours, et alors on se dit jamais plus je ne trouverai personne pour m'aimer, et là on meurt, pour la deuxième fois. La troisième fois est la bonne. A ça, il faut ajouter qu'on meurt avec chaque chose qui meurt et chaque personne qui meurt. Ah, la, la, c'est pas facile...Donc, on n'arrête pas de mourir. La vie, c'est chiant.
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J'en ai rempli un autre, un vieux moche. Il me l'avait demandé mais ça m'a flippé quand même. J'ai revu l'infirmier. Il est arrivé avec un Balzac en Pléiade, ça m'a surpris. Je me suis demandé pourquoi il lisait si c'était pour se faire juter dans le cul à côté. Moi je n'avais rien lu depuis sept ans, à part Less Than Zero ...

Plus fort que moi, p.338
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Pour le roman je n'ai qu'un conseil: il faut oublier les vieilles formes et les faux-semblants. Raconte ton histoire, en allant au plus fort, à ce qui bat, noie encore le ventre de souffrance ou d'extase, ce qui a marqué, les chocs, les tournants, les moments de pause, les riens, le bouillonnement, les obsessions, la folie, la honte, surtout la honte, la culpabilité et l'humiliation, et ce que tu veux; écris cela en disant je et en parlant pour toi, avec tes mots, tes phrases, tant pis pour tout: phrases longues, qui font chic, vocabulaire compliqué, idées prétentieuses, narration (trop) linéaire, ne sont pas des musts; on les oubliera; ce qui l'est c'est d'aller chercher en soi la vérité, dans ses trip(e)s; et de la ressortir toute chaude.
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